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Justice

Libération provisoire de Dieynaba Ndiaye alias Diéwo : un épilogue controversé d’une affaire judiciaire au Sénégal

Dieynaba Ndiaye, connue sous le surnom de Diéwo, a bénéficié d’une liberté provisoire après près de deux mois de détention. L’épouse du Dr Mbacké, un médecin bien connu, avait été condamnée en octobre 2024 à trois mois de prison ferme et à une amende de 4 millions de FCFA. Les charges retenues contre elle incluaient la collecte illicite de données à caractère personnel et la diffusion d’images contraires aux bonnes mœurs, après avoir filmé son ex-mari sous la douche et partagé la vidéo sur son statut WhatsApp.

Cette affaire, largement médiatisée, a suscité une vive émotion et une forte mobilisation des collectifs de femmes, d’organisations citoyennes et d’associations de défense des droits des femmes. Ces dernières ont dénoncé une justice perçue comme inéquitable, surtout après la condamnation plus clémente de Dr Mbacké. Ce dernier, inculpé pour coups et blessures volontaires sur son épouse, a écopé de moins d’un mois de prison.

« La disproportion entre les peines est frappante. Ce verdict renforce le sentiment d’une justice patriarcale qui punit plus sévèrement les femmes que les hommes dans des affaires domestiques », a déclaré une militante féministe lors d’un rassemblement à Dakar.

L’origine de cette affaire remonte à des tensions conjugales entre Diéwo et son ex-mari, exacerbées par des actes réciproques de violence et d’humiliation. Alors que Dr Mbacké avait été reconnu coupable de violences physiques, la diffusion des images par Diéwo a été jugée plus grave par les tribunaux, ce qui a conduit à une peine plus lourde à son encontre.

Pour les partisans de Diéwo, cette affaire met en lumière le double standard dans le traitement des hommes et des femmes face à la justice sénégalaise. Pour d’autres, elle pose aussi des questions éthiques liées au respect de la vie privée et à l’utilisation des réseaux sociaux comme outil de vengeance.

La liberté provisoire de Dieynaba Ndiaye marque une étape importante dans cette affaire, mais elle ne signifie pas pour autant la fin des polémiques. Des voix s’élèvent pour demander une révision des lois régissant les infractions numériques et une sensibilisation accrue sur les conséquences légales de la violence domestique, qu’elle soit physique ou psychologique.

Cette affaire illustre les défis complexes auxquels est confrontée la justice sénégalaise dans un contexte où les violences conjugales et les atteintes à la vie privée continuent d’alimenter les débats. Elle appelle à une réflexion plus large sur l’équité dans l’application des peines et sur la protection des droits de toutes les parties, au-delà des genres et des statuts sociaux.

En attendant, Dieynaba Ndiaye retrouve sa liberté, mais la bataille judiciaire et sociale qu’elle incarne reste d’actualité dans les esprits.


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