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Ngoloum : L’humanité au bord de la soif, bétail en détresse — une crise silencieuse aux lourdes conséquences

Dans plusieurs localités du Sénégal, l’eau, source de vie, se fait de plus en plus rare. C’est le cas du village de Ngoloum, situé dans le département de Guinguinéo, région de Kaolack. La crise de l’eau qui y sévit ne menace pas seulement l’accès à la boisson, elle met également en péril le bétail, la survie humaine et la sécurité alimentaire. Face à cette situation, le collectif des ressortissants de Ngoloum vivant dans d’autres régions a décidé de tirer la sonnette d’alarme.

« Depuis la fête de la Korité, Ngoloum est confronté à un sérieux problème d’eau lié à la panne récurrente du forage. Comme vous le savez, l’État du Sénégal a confié la gestion des forages ruraux à la société Flexeau. Mais force est de constater que cette entreprise peine à assurer convenablement sa mission. Elle se contente de collecter les ressources des populations sans investir efficacement dans les infrastructures », a dénoncé Tamsir Bakhoum, coordonnateur du collectif Ngoloum contre COVID-19.

Selon lui, malgré plusieurs interpellations adressées à Flexeau, ce n’est que récemment que des pompes de secours ont été acheminées sur place. « Mais nous savons tous que cela ne réglera pas le problème. Le forage est complètement à l’arrêt depuis des semaines, et les populations ne peuvent pas vivre sans eau », a-t-il alerté.

Face à l’urgence, le collectif a sollicité l’appui de leurs relations dans divers secteurs. Grâce à ces contacts, ils ont pu attirer l’attention du directeur de l’OFOR, qui a répondu favorablement en envoyant une citerne d’eau. « Nous saluons cet appui, mais une seule citerne ne peut suffire à alimenter un village de plus de 6 000 habitants », regrette Tamsir Bakhoum.

Il ajoute : « Nos mères, nos épouses et l’ensemble des habitants de Ngoloum nous ont interpellés pour savoir ce que les fils du village pouvaient faire face à cette crise. Nous avons encore contacté Flexeau, qui nous a répondu que c’est Senelec qui aurait endommagé leurs équipements, provoquant la panne de plusieurs machines, alors qu’ils n’avaient plus de pièces de rechange en stock. De plus, l’État leur doit une importante somme d’argent, ce qui freine leurs capacités d’intervention ».

Alors que la société déclare ne plus pouvoir réagir de manière urgente, l’OFOR a été de nouveau sollicité, notamment à travers des intermédiaires, afin de dépêcher une nouvelle citerne d’eau après la cérémonie religieuse de la Daaka de Médina Gounass.

« Nous interpellons le Président de la République et son Premier ministre. Ils n’ont pas le droit de tourner le dos à cette population en détresse », a martelé M. Bakhoum.

Car au-delà des souffrances humaines, les animaux domestiques sont également frappés de plein fouet par cette pénurie. L’accès à l’eau devient un enjeu de survie pour le bétail, menaçant directement l’activité pastorale.

« En plus de l’élevage, l’agriculture est notre principale activité. Sans eau, pas d’agriculture. Et sans agriculture, il n’y a pas de vie ici », a-t-il conclu.


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