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Ousmane Sonko et la presse : Madiambal Diagne contre-attaque

Les relations déjà tendues entre le Premier ministre Ousmane Sonko et une partie de la presse sénégalaise se sont davantage crispées ce lundi 14 avril, à la suite d’une déclaration du chef du gouvernement à l’Assemblée nationale. Lors de la séance dédiée aux questions d’actualité, Sonko a vivement dénoncé ce qu’il a qualifié de « dérives médiatiques » et de comportements « irresponsables » de certains professionnels de l’information.

« Le Sénégal ne peut plus tolérer les comportements qui fragilisent la cohésion nationale. Nous allons veiller à l’application stricte de la loi contre la manipulation de l’information ou l’incitation à la haine », a déclaré le Premier ministre, dans un ton ferme qui semblait s’adresser autant aux médias qu’à certains acteurs politiques.

Des propos qui n’ont pas manqué de faire réagir. Le journaliste Madiambal Diagne, patron du groupe Avenir Communication, a pris la parole sur le réseau social X (anciennement Twitter) pour dénoncer une « posture incohérente » du chef du gouvernement. Dans un message au vitriol, il s’interroge sur la mémoire sélective du leader de Pastef :

« Arrive-t-il à Sonko de se souvenir de ce qu’il a pu dire dans ce pays ? Les médias qu’il stigmatise n’ont jamais été jusqu’à appeler à un coup d’État ou à une insurrection, ou à dépecer un Chef d’État, ou à tuer des juges, ou à brûler des maisons ou à mettre à sac des domiciles de citoyens. Pourtant, lui et ses partisans l’ont fait », a-t-il accusé.

Cette passe d’armes intervient dans un contexte déjà tendu, où plusieurs journalistes et chroniqueurs sont convoqués par la justice, notamment pour « diffusion de fausses nouvelles » ou « atteinte à la sûreté de l’État ». Une situation qui suscite des inquiétudes sur l’état de la liberté de la presse au Sénégal.

En ciblant certains contenus jugés diffamatoires ou déstabilisateurs, le gouvernement dit vouloir mettre fin à l’impunité et restaurer le respect dans le débat public. De leur côté, les professionnels des médias craignent une dérive autoritaire et une volonté de museler toute voix critique.

Le duel à distance entre Ousmane Sonko et Madiambal Diagne reflète ainsi les lignes de fracture d’un pays où le dialogue entre pouvoir et presse devient de plus en plus difficile. Alors que les institutions sont appelées à jouer la carte de l’apaisement, le climat semble, pour l’heure, loin d’une décrispation.


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