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Plongée dans l’abîme : Ces entreprises publiques en situation critique

La situation des entreprises publiques sénégalaises est aujourd’hui plus alarmante que jamais. Le Document de programmation budgétaire et économique pluriannuelle (DPBEP) 2025-2027, récemment mis à jour, a tiré la sonnette d’alarme concernant la dégradation inquiétante des capitaux propres de plusieurs sociétés nationales. Le quotidien Libération, dans une analyse approfondie, révèle des chiffres édifiants qui témoignent d’une gestion financière défaillante et de la crise structurelle qui touche des piliers économiques essentiels du Sénégal.

En tête de liste des sociétés les plus fragiles se trouve la Société nationale de recouvrement (SNR), qui affiche des capitaux propres vertigineusement négatifs, estimés à -86,7 milliards de francs CFA au 31 décembre 2023. Ce gouffre financier est d’autant plus préoccupant qu’il contraste fortement avec son capital social initial de seulement 25 millions de francs CFA. Cette situation laisse entrevoir un besoin urgent de réformes pour redresser une entreprise désormais en état de quasi-faillite, ce qui pourrait entraîner une remise en cause de sa viabilité à court terme.

La Société nationale de gestion et d’exploitation du patrimoine bâti de l’État (SOGEPA) suit de près, avec un capital social de 10 millions de francs CFA, mais des capitaux propres tombés à -28,5 milliards de francs CFA. Cela représente une perte équivalente à plus de la moitié de son capital social. Une dégradation alarmante qui reflète un déséquilibre structurel persistant et l’inefficacité dans la gestion de ses actifs.

Le groupe SN La Poste, autrefois fleuron des services publics au Sénégal, affiche une situation financière catastrophique. Selon Libération, ses capitaux propres, affectés par des déficits chroniques, se chiffrent désormais à -143 milliards de francs CFA, un désastre financier pour une société dont le capital social était de 2,9 milliards de francs CFA. Cette chute dramatique souligne la crise profonde que traverse l’entreprise, mettant en péril sa pérennité à long terme.

La situation n’est guère plus reluisante pour certaines entreprises à participation publique majoritaire. La compagnie de transport Dakar Dem Dikk, essentielle pour les déplacements urbains, enregistre des capitaux propres négatifs de -60,7 milliards de francs CFA au 31 décembre 2023, malgré un capital social de 1,5 milliard de francs CFA. Cette situation critique reflète les tensions financières qui pèsent sur l’entreprise, et ce, malgré son rôle clé dans le transport public de la capitale et des autres régions.

Quant à la Société nationale de commercialisation des oléagineux du Sénégal (SONACOS), bien que moins endettée que ses consœurs, elle n’échappe pas à des difficultés notables. Ses capitaux propres ont chuté à 10,068 milliards de francs CFA, soit presque la moitié de son capital social de 20,234 milliards de francs CFA. Cette baisse significative met en lumière l’impact des déficits cumulés et interroge sur la viabilité de l’entreprise à long terme.

Ces chiffres sont plus que des indicateurs comptables ; ils traduisent une véritable crise systémique au sein des entreprises publiques sénégalaises. Loin d’être un simple problème financier, cette dégradation met en péril l’emploi, la qualité des services publics et, par ricochet, la stabilité économique du pays.

Le DPBEP 2025-2027 met en exergue les risques sérieux que ces entreprises représentent pour la soutenabilité financière de l’État, si aucune réforme n’est engagée rapidement. Ces sociétés, qui ont joué un rôle majeur dans le développement du Sénégal, se trouvent aujourd’hui dans une spirale de pertes qui nécessite une attention urgente.

Le DPBEP propose plusieurs solutions pour tenter d’enrayer cette dynamique destructrice :

  • Une meilleure gouvernance et une gestion plus rigoureuse des ressources, afin de limiter les dérives financières.
  • Une recapitalisation massive, afin de donner un nouveau souffle à ces entreprises et de rétablir leur solvabilité.
  • Un contrôle strict des finances, pour éviter de nouvelles pertes et garantir que les fonds publics sont utilisés de manière optimale.
  • Une réflexion profonde sur le modèle économique de ces entreprises, afin de les rendre plus efficaces et pérennes à long terme.

Alors que ces entreprises publiques traversent une tempête financière sans précédent, leur survie dépendra de décisions stratégiques et audacieuses. Comme le souligne Libération, « ces chiffres ne doivent pas seulement interpeller, ils doivent mobiliser les autorités compétentes pour sauver ce qui peut encore l’être ». Un appel urgent à l’action pour éviter que ces géants de l’économie publique ne sombrent dans une faillite qui aurait des conséquences dramatiques pour l’ensemble de la nation.


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