La reddition des comptes, sujet au cœur des débats politiques sénégalais, suscite des réactions diverses au sein de la classe politique. Si l’Alliance des Forces de Progrès (AFP) se dit favorable à ce principe, elle met en garde contre une éventuelle instrumentalisation politique.
Le député Mbaye Dione, porte-parole de l’AFP, a tenu à clarifier la position de son parti sur la question, en particulier concernant l’affaire impliquant Farba Ngom. “Nous sommes absolument pour la reddition des comptes. Toutefois, nous pensons que celle-ci ne doit pas devenir un règlement de comptes”, a-t-il déclaré, appelant à la prudence face à des pratiques qui pourraient compromettre l’équité judiciaire.
Mbaye Dione a dénoncé ce qu’il considère comme une “immixtion” du Premier ministre Ousmane Sonko dans cette affaire. Selon lui, les propos tenus par le chef du gouvernement à l’encontre de Farba Ngom, en pleine campagne électorale, sont problématiques. “Avant même que le parquet financier ne saisisse le président de l’Assemblée nationale, le Premier ministre a déclaré que Farba Ngom ne participerait plus à aucune élection législative. Ce genre d’affirmation est inacceptable”, a-t-il regretté.
Le député-maire de Ngoundiane estime qu’il n’appartient pas à Ousmane Sonko de se substituer à la justice. “Il n’est ni ministre de la Justice, ni procureur, ni juge. Condamner ou acquitter un citoyen est de la seule compétence des institutions judiciaires”, a-t-il martelé, invitant le Premier ministre à respecter la séparation des pouvoirs.
Mbaye Dione a également soulevé des interrogations sur le choix de Farba Ngom comme première cible dans les procédures de reddition des comptes. “Pourquoi commencer par lui ? Le Premier ministre pouvait également s’intéresser à d’autres cas similaires. On ne peut pas nous empêcher de penser qu’il y a une motivation politique derrière cette affaire”, a-t-il affirmé.
Tout en appelant Farba Ngom à répondre à la convocation de la justice, le parlementaire a exhorté le gouvernement à se concentrer sur des priorités nationales et à éviter toute interférence dans des questions judiciaires.
À travers ces déclarations, l’AFP semble vouloir concilier deux principes : son soutien à la reddition des comptes, qui demeure une revendication populaire forte, et son opposition à ce qu’elle considère comme une politisation des affaires judiciaires.
En savoir plus sur LE DAKAROIS
Subscribe to get the latest posts sent to your email.