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Restitution d’enregistrements audios d’anciens soldats Sénégalais par Berlin : Une nouvelle page de l’histoire

Restitution d'enregistrements audios d'anciens soldats Sénégalais par Berlin : Une nouvelle page de l'histoire

Les autorités sénégalaises ont récemment reçu des archives sonores inestimables provenant d’Allemagne, documentant les expériences d’anciens combattants sénégalais capturés et détenus dans des camps allemands pendant la Première Guerre mondiale. Cette restitution a été officiellement annoncée par le professeur Hamady Bocoum, directeur général du Musée des Civilisations Noires, lors d’une conférence de presse.

Ces enregistrements, réalisés entre 1915 et 1918 dans un camp de prisonniers musulmans à Wünsdorf, près de Berlin, offrent un aperçu unique des vies et des cultures de ces soldats capturés, majoritairement des tirailleurs sénégalais. “Il s’agit pour la plupart de tirailleurs de la Première Guerre mondiale, prisonniers capturés, mais relativement bien traités. Une mosquée avait même été construite pour eux par les Allemands, qui souhaitaient en savoir plus sur la culture de ces soldats noirs,” a expliqué Hamady Bocoum.

Une Découverte Récente mais Historique

Ce trésor historique, constitué de près de 200 enregistrements authentiques dans 70 langues, a été conservé et numérisé par les autorités allemandes. “Cela fait moins de six mois que l’on a découvert ces enregistrements. C’est une forme de restitution immatérielle,” a précisé Bocoum. Il a également souligné que cette approche de numérisation permet de transporter et de préserver les contenus sans risquer d’endommager les supports originaux, souvent fragiles.

Un Patrimoine Immatériel de Valeur

Ces documents sonores ne concernent pas uniquement le Sénégal. Ils sont également pertinents pour la Gambie, la Guinée et d’autres régions d’Afrique d’où provenaient les tirailleurs sénégalais. Les enregistrements comprennent des chants traditionnels, des “khassaïdes”, des contes et des anecdotes qui peuvent enrichir notre compréhension des cultures et des langues africaines de l’époque.

“Les cultures évoluent, et avoir des éléments de langage d’il y a plus de 100 ans, les comparer aux éléments de langage actuels, donne une dimension diachronique qui permet de voir et de comprendre comment les langages ont pu évoluer,” a noté Bocoum.

Diffusion et Valorisation

Les autorités sénégalaises vont maintenant travailler à identifier les langues et les communautés représentées dans ces enregistrements. Cela se fera par le biais de recherches, de diffusions sur les radios et les réseaux sociaux, et d’interprétations culturelles. “On va essayer de voir comment, par les recherches, la diffusion, on peut retrouver les communautés. Les chants ont été enregistrés en 1915 […] et on ne connaissait pas leur existence,” a souligné Bocoum.

Un Partenariat Culturel et Historique

La restitution de ces enregistrements a été marquée par la présence de plusieurs spécialistes de la culture et de l’histoire, y compris le professeur Lars-Christian Koch, directeur du Musée d’ethnologie de Berlin et du Musée d’art asiatique, et Hartmut Dorgerloh, directeur général du Humboldt Forum à Berlin. Des experts sénégalais tels que le docteur Massamba Guèye et le professeur de littérature Ibrahima Wane ont également participé à cette initiative.

Cette restitution s’inscrit dans un effort plus large de reconnaissance et de valorisation du patrimoine culturel immatériel africain. En ramenant ces voix du passé au présent, le Sénégal et l’Allemagne contribuent à une meilleure compréhension et à une appréciation plus profonde des contributions et des sacrifices des tirailleurs sénégalais pendant la Grande Guerre.


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