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Justice

Sangue Cheikh Moussa Diagne devant le parquet : un discours jugé blasphématoire qui secoue la République

Ce lundi matin, l’affaire Sangue Cheikh Moussa Diagne entre dans une nouvelle phase décisive. Placé en garde à vue depuis vendredi dernier, le célèbre prédicateur de la communauté spirituelle « Yalla-Yalla » sera présenté devant le substitut du Procureur au Tribunal de grande instance (TGI) de Dakar. Il fait face à une batterie de charges lourdes, dans un dossier explosif qui continue de faire grand bruit.

L’homme religieux s’est attiré les foudres de la communauté musulmane après la diffusion d’une vidéo dans laquelle il affirme que « les chaussures de mon guide (…) les chaises de Serigne Touba et de Cheikh Ibra Fall valent mieux que l’intégralité des versets du Coran ». Cette déclaration, jugée blasphématoire et attentatoire aux valeurs religieuses, a rapidement enflammé les réseaux sociaux et suscité l’indignation dans plusieurs cercles religieux.

Alertées par deux plaintes émanant d’organisations de défense des valeurs morales et religieuses, les autorités ont agi sans tarder. À l’aube de vendredi, un impressionnant dispositif composé de trois agents de la Division spéciale de la Cyber-sécurité, sept éléments de la BIP et un membre de la DST a procédé à l’arrestation du prédicateur à son domicile.

Conduit dans les locaux de la Cyber-sécurité, Sangue Cheikh Moussa Diagne a été soumis à une enquête préliminaire rigoureuse. Il est poursuivi pour des infractions graves : discours contraires aux bonnes mœurs, offense à la moralité publique, provocation à la haine religieuse, et trouble à l’ordre public.

Loin de faire profil bas, le prédicateur a réitéré ses propos sans ambiguïté au cours de son interrogatoire : « Sama dalou serigne mo gueun Baqqara ba Naassi » (les chaussures de mon guide valent mieux que le Coran, de la sourate Baqqara à la sourate Nass, Ndlr). Selon les enquêteurs, il n’a montré aucun signe de repentir, ni de confusion mentale, malgré les premières suspicions en ce sens. Plusieurs témoignages recueillis par L’Observateur soulignent sa grande cohérence et sa conviction assumée.

Ce lundi matin, il sera déféré au parquet pour répondre de ses actes. Compte tenu de la gravité des faits et de leur potentiel déstabilisateur sur la cohésion sociale, une incarcération semble probable à l’issue de son audition. Le procureur de la République, saisi d’office, entend aller jusqu’au bout pour préserver la paix sociale et les fondements religieux du pays.

Le cas de Sangue Cheikh Moussa Diagne pose de manière aiguë la question des limites entre liberté d’expression, foi personnelle et respect des symboles sacrés dans une société profondément religieuse. Alors que l’enquête touche à sa fin, l’issue judiciaire de ce dossier pourrait faire jurisprudence et marquer un tournant dans la gestion des dérives verbales à caractère religieux.

À suivre…


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