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Justice

Scandale financier au Sénégal : une enquête nationale dévoile des détournements massifs de fonds publics

Sénégal – Une onde de choc secoue la République alors qu’une enquête nationale menée par la Division des investigations criminelles (Dic) révèle les contours d’un scandale financier d’une ampleur inédite. Entre 2019 et mars 2024, plusieurs centaines de milliards de francs CFA se seraient évaporés dans des circuits occultes enracinés au cœur même de l’administration publique. L’Observateur, dans une enquête exclusive, dévoile les premiers noms, les premières auditions et les premières secousses de ce séisme budgétaire.

Point névralgique du dispositif financier de l’État, le Trésor public est désormais au centre des investigations. Deux anciens hauts responsables ont été récemment entendus : Adama Racine Sow, Trésorier général de 2015 à 2020, et Waly Ndour, ex-Trésorier général entre 2008 et 2012, devenu plus tard président de la Cellule nationale de traitement des informations financières (Centif).

Ces figures, connues pour leur maîtrise des rouages budgétaires, sont interrogées sur l’ouverture irrégulière de 63 comptes bancaires en marge des circuits officiels, sans validation du ministère de tutelle. Ces comptes auraient permis de faire transiter des sommes considérables, loin des mécanismes habituels de contrôle.

Le premier dossier passé au crible concerne les Dépôts à Terme (DAT), des placements de fonds publics censés rester bloqués jusqu’à échéance. Or, les enquêteurs ont découvert des retraits anticipés massifs, pour un total de 141,08 milliards FCFA, sans qu’aucune réintégration dans les comptes de l’État n’ait été effectuée.

La Cour des comptes a rédigé un référé confidentiel signé par son premier président, Mamadou Faye, adressé au ministre de la Justice Ousmane Diagne. Plusieurs hauts responsables politiques y sont nommément cités, dont Amadou Bâ, ex-Premier ministre, Abdoulaye Daouda Diallo, Birima Mangara, et Cheikh Tidiane Diop, ancien directeur général du Trésor.

Autre volet du scandale : les Certificats Nominatifs d’Obligation (CNO), qui cumulent 546,70 milliards FCFA, auxquels s’ajoutent près de 59 milliards d’intérêts. Selon la Cour des comptes, leur gestion a été caractérisée par un manque de traçabilité et l’absence totale d’identification claire des bénéficiaires.

Des personnes morales non identifiées apparaissent dans les flux, suggérant une opacité volontairement entretenue. Les magistrats financiers évoquent une nébuleuse comptable, susceptible de masquer des faits de détournement de fonds, d’enrichissement illicite ou encore de complicité administrative.

Le dossier, encore sous enquête, promet d’ébranler plusieurs sphères de l’appareil d’État, notamment l’ancien ministère des Finances. Il met aussi en lumière les limites des mécanismes de contrôle interne dans la gestion des ressources publiques.


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