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Sénégal-FMI : des négociations sous tension autour des subventions énergétiques et de la gestion budgétaire

Les discussions entre le Sénégal et le Fonds monétaire international (FMI) s’annoncent complexes, notamment sur la gestion macroéconomique et budgétaire du pays. Alors que les autorités sénégalaises maintiennent les subventions énergétiques à un niveau élevé dans la loi de finances initiale 2025, le FMI, par la voix de son représentant à Dakar, Majdi Debbich, ne cache pas ses réserves.

La reconduction d’une enveloppe de 450 milliards de FCFA pour les subventions au secteur de l’énergie en 2025, conforme au niveau de 2024, va à l’encontre des recommandations du FMI. L’institution de Bretton Woods plaide depuis plusieurs années pour une réduction progressive de ces subventions jugées « très coûteuses ». Selon Majdi Debbich, il serait plus pertinent de rediriger ces fonds vers des aides ciblées en faveur des ménages vulnérables.

Cependant, le gouvernement sénégalais, conscient des impacts sociaux et économiques d’une augmentation des prix de l’énergie, préfère maintenir ces subventions, tout en promettant des réformes dans le secteur énergétique. Parmi ces mesures figurent la promulgation d’un nouveau Code de l’électricité, la restructuration de la Senelec, et une révision de la structure des prix des produits pétroliers. Toutefois, ces annonces restent vagues quant à leurs effets concrets et aux délais de mise en œuvre.

La position des autorités sénégalaises est dictée par un impératif : éviter une hausse des coûts de l’énergie, qui pourrait exacerber les tensions sociales dans un contexte de forte attente d’une baisse du coût de la vie. Toute majoration des prix du carburant ou de l’électricité serait politiquement risquée pour le tandem au pouvoir.

Néanmoins, le maintien de ces subventions pèse lourdement sur les finances publiques, alors que le FMI a déjà suspendu son accord avec le Sénégal en raison de problèmes de gestion budgétaire révélés par un audit. Ce désaccord a entraîné le report du dernier décaissement prévu dans le cadre du programme de prêts. Selon l’agence Reuters, Dakar devra attendre au moins jusqu’en juin 2025 pour espérer une reprise des financements du FMI.

Par ailleurs, les tensions entre Dakar et le FMI sont amplifiées par la stratégie de financement du Sénégal. En juillet dernier, le gouvernement a levé un eurobond de 450 milliards de FCFA, une décision qui a suscité l’étonnement du FMI. Cette stratégie devrait se poursuivre en 2025, avec deux nouveaux eurobonds représentant 50% des besoins de financement extérieur. Cette approche, bien que nécessaire pour répondre aux besoins de liquidités, pourrait accroître la vulnérabilité de l’économie sénégalaise face à une dette croissante, un point régulièrement critiqué par le FMI.

Dans ce contexte, il est peu probable que le Sénégal et le FMI parviennent à un accord rapidement. Les divergences sur la gestion des subventions, la stratégie de la dette et les réformes structurelles dans le secteur énergétique constituent des points d’achoppement majeurs.


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