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Economie

Sénégal : la chute des obligations en dollars accentue la crise budgétaire

La situation financière du Sénégal continue de se détériorer, comme en témoigne la nouvelle baisse des obligations en dollars du pays. Selon L’Observateur, les titres arrivant à échéance en 2031 ont chuté de 0,3 %, atteignant 87,44 cents pour un dollar, tandis que ceux de 2048 ont perdu 0,2 %, se négociant désormais à 67,17 cents. Cette tendance baissière renforce la pression sur un pays déjà confronté à de sérieux défis budgétaires.

Cette baisse des obligations survient après que l’agence Standard & Poor’s Global Ratings (S&P) a abaissé la note de crédit à long terme du Sénégal à B, un niveau situé cinq crans sous la catégorie d’investissement. Une telle dégradation reflète une perte de confiance des investisseurs, alimentée par des inquiétudes croissantes quant à la santé économique du pays.

Selon L’Observateur, cette crise de confiance s’est accentuée en septembre 2024, lorsque le Premier ministre Ousmane Sonko a accusé l’ancien régime de Macky Sall d’avoir manipulé les données des finances publiques. Il affirmait alors que le déficit budgétaire réel était bien plus important que ce qui avait été officiellement annoncé, plongeant le pays dans une situation économique plus fragile que prévu.

Depuis ces révélations, les agences de notation ont progressivement dégradé la note du Sénégal, réduisant ainsi sa capacité à lever des fonds sur les marchés financiers internationaux. Le 1er mars 2025, S&P a justifié son dernier abaissement par un contexte économique incertain et un risque budgétaire élevé.

Cette décision fait notamment suite à un rapport accablant de la Cour des comptes, qui met en lumière un écart significatif entre les prévisions budgétaires officielles et la réalité des finances publiques sous l’ancien régime. Ces conclusions renforcent les doutes sur la transparence des comptes publics et l’ampleur réelle de l’endettement du pays.

La détérioration de la note du Sénégal et la chute de ses obligations ont des conséquences directes sur l’économie nationale. Une note plus basse signifie des coûts d’emprunt plus élevés pour l’État, compliquant le financement des projets d’infrastructure et des services publics essentiels.

De plus, cette situation risque d’affecter la stabilité du franc CFA, la monnaie utilisée par le Sénégal au sein de l’UEMOA (Union économique et monétaire ouest-africaine). Si la confiance des investisseurs continue de s’effriter, la Banque centrale des États de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO) pourrait être contrainte d’intervenir pour stabiliser les finances publiques et éviter une crise monétaire.

Face à ces défis, le gouvernement dirigé par le président Bassirou Diomaye Faye et son Premier ministre Ousmane Sonko doit agir rapidement pour rétablir la confiance des investisseurs et des partenaires financiers. Plusieurs mesures sont attendues :

• Une transparence accrue sur l’état réel des finances publiques, avec des audits réguliers et des réformes budgétaires.

• Une meilleure gestion de la dette, en évitant le recours excessif à l’emprunt extérieur et en cherchant des financements alternatifs.

• Une relance économique structurée, misant sur une diversification des secteurs porteurs comme l’agriculture, les mines et l’économie numérique.

La tâche s’annonce ardue, mais la stabilité économique du Sénégal dépendra de la capacité du gouvernement à redresser les comptes publics et à rassurer les marchés financiers.


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