La Cour suprême a rendu, ce jeudi, une décision qui relance le dossier judiciaire d’Ardo Mbacké, plus connu sous le nom d’Amir Abo. La haute juridiction a rejeté le pourvoi introduit par le parquet général, validant ainsi la décision de mise en liberté provisoire prise antérieurement par la Chambre d’accusation.
Le dossier remonte à novembre 2024, lorsqu’Ardo Mbacké avait été placé sous mandat de dépôt par le Pool judiciaire financier. Il était alors poursuivi pour « escroquerie et blanchiment de capitaux », des faits jugés graves et ayant déclenché une enquête à fort retentissement dans les milieux économiques.
Malgré la gravité des charges, la défense avait plaidé avec succès la restitution de l’intégralité des sommes incriminées, soit 100 millions de francs CFA, pour solliciter une remise en liberté. La Chambre d’accusation, saisie du dossier, avait effectivement accordé cette liberté provisoire, estimant que le remboursement volontaire de la somme constituait un élément nouveau et favorable à l’accusé.
Le parquet général, opposé à cette décision, avait alors formé un pourvoi en cassation, considérant que la liberté provisoire était prématurée et risquait d’entraver la bonne poursuite des procédures. Mais ce recours n’a pas convaincu la Cour suprême, qui a tranché en faveur de la décision de la Chambre d’accusation, mettant ainsi un terme, du moins provisoire, à la détention d’Abo Mbacké.
Ce verdict marque un tournant dans ce dossier sensible et pourrait être interprété comme une volonté de privilégier les garanties offertes par l’accusé, notamment la restitution des fonds, tout en laissant le fond du dossier être jugé en toute sérénité.
Il n’en demeure pas moins que l’affaire reste pendante sur le plan judiciaire. Le parquet, bien qu’ayant vu son pourvoi rejeté, pourrait intensifier ses efforts pour faire aboutir les poursuites sur le fond, d’autant que des soupçons de montage financier complexe et de circuits de blanchiment avaient été évoqués au début de l’enquête.