Rentrée solennelle des Cours et Tribunaux : le Premier Président clarifie les conditions du droit de grève

Lors de la rentrée solennelle des Cours et Tribunaux, ce 16 janvier 2025, Mamadou Mansour Mbaye, Premier Président de la Cour suprême, a livré un discours détaillé sur le thème « Droit de grève et préservation de l’ordre public ». Cet événement, tenu en présence du Président de la République Bassirou Diomaye Faye, a été l’occasion de rappeler les principes encadrant ce droit constitutionnel au Sénégal, tout en insistant sur ses limites et les équilibres nécessaires pour protéger l’intérêt général.

Le Premier Président a souligné que le droit de grève, reconnu par l’article 25 de la Constitution, est un acquis fondamental pour les travailleurs. Cependant, il a insisté sur le fait que ce droit ne doit pas compromettre la liberté de travail, mettre en péril les entreprises ou perturber les services publics essentiels. Ce droit, fruit des luttes ouvrières historiques, est reconnu au niveau international par les conventions de l’Organisation Internationale du Travail (OIT), mais il reste encadré pour prévenir les abus et maintenir l’ordre public.

Pour être légitime, l’exercice du droit de grève doit respecter trois conditions principales. Tout d’abord, il doit s’agir d’un mouvement collectif et concerté de cessation de travail, en conformité avec les lois en vigueur. Une grève non autorisée ou ne respectant pas les procédures prévues peut justifier des sanctions disciplinaires, comme l’a confirmé un jugement du tribunal du travail hors classe de Dakar en 2021. Ensuite, les revendications doivent avoir un caractère professionnel, visant l’amélioration des conditions de travail ou le respect des droits des travailleurs. Les revendications à caractère politique ou fantaisiste ne relèvent pas de ce droit, comme l’a rappelé la Cour suprême dans une décision de 2013. Enfin, la grève ne doit pas entraîner une paralysie totale des services ou des entreprises. Pour garantir la continuité des activités essentielles, des mesures comme le service minimum ou les réquisitions peuvent être nécessaires.

Certaines professions, notamment celles qui assurent des services publics essentiels, comme les forces armées, la police, les douanes, la magistrature ou les services d’hygiène, sont soumises à des restrictions spécifiques concernant le droit de grève. Ces limitations visent à préserver l’impartialité, la neutralité et le bon fonctionnement des institutions, tout en garantissant la sécurité des citoyens.

Le Premier Président a également abordé les dispositifs mis en place pour encadrer les grèves dans des secteurs sensibles. Les mesures de service minimum, indispensables pour maintenir la sécurité et la santé publiques, ainsi que les réquisitions administratives, doivent être appliquées avec discernement. Il a rappelé que ces réquisitions doivent respecter le principe de proportionnalité, comme l’a précisé la Cour suprême dans un arrêt de 2023.

Mamadou Mansour Mbaye a conclu en réaffirmant que le droit de grève, bien qu’essentiel, doit être exercé de manière responsable. Il a insisté sur l’importance d’un dialogue social renforcé pour prévenir les conflits et sur la nécessité de respecter les principes de l’OIT, qui concilient défense des droits des travailleurs et préservation de l’ordre public. Cette rentrée solennelle a été l’occasion de réaffirmer l’engagement des institutions judiciaires sénégalaises à promouvoir un équilibre entre les droits constitutionnels et les impératifs collectifs, dans un contexte où les défis socio-économiques exigent une gestion rigoureuse et concertée des conflits sociaux.

Rentrée solennelle des Cours et Tribunaux : des avancées sur les réformes issues des Assises de la Justice

Lors de la rentrée solennelle des Cours et Tribunaux, ce jeudi 16 janvier 2025, le Président de la République, Bassirou Diomaye Faye, a fait le point sur les progrès réalisés suite aux Assises de la Justice tenues en 2024. Ces assises avaient pour objectif de proposer des réformes ambitieuses pour moderniser et humaniser le système judiciaire sénégalais.

Le chef de l’État a annoncé la création d’un comité de rédaction des recommandations consensuelles, chargé de transformer les propositions issues des Assises en réformes concrètes. Ce comité a pour mission de garantir que les principes de l’État de droit soient mieux intégrés et appliqués par les acteurs du monde judiciaire.

« Ces commissions ont formulé des recommandations dont la mise en œuvre permettra d’humaniser le visage de la justice et de rendre plus performant le service public de la justice », a-t-il déclaré.

Le Président Faye a insisté sur la nécessité de rapprocher la justice des citoyens, rappelant qu’elle est rendue au nom du peuple. Il a souligné que le système judiciaire doit s’ouvrir aux critiques constructives et à la modernisation pour répondre aux attentes des Sénégalais.

« Le monde judiciaire doit nécessairement s’ouvrir, à l’instar de tous les corps de la République, au monde extérieur. Gardons-nous de la tentation de l’entre-soi et du repli, qui ne permettront jamais de bâtir une justice véritablement au service de la nation », a-t-il affirmé.

Le Président a également évoqué les grands défis auxquels le secteur judiciaire est confronté. Parmi eux figurent la nécessité d’une justice plus performante, équitable et accessible. Il a appelé les acteurs du système judiciaire à faire preuve de transparence et à collaborer avec les citoyens pour garantir une justice unificatrice.

Le chef de l’État a exprimé sa conviction que les conclusions des Assises permettront de relever les défis les plus urgents. Il a rappelé que ces réformes doivent non seulement moderniser les procédures judiciaires mais aussi renforcer la confiance du public dans le système judiciaire.

En clôturant son discours, le Président Diomaye a réitéré son engagement à accompagner les acteurs judiciaires pour faire du Sénégal un modèle en matière de respect de l’État de droit et de protection des droits fondamentaux.

Bassirou Diomaye Faye présidera sa première rentrée solennelle des Cours et Tribunaux

La rentrée solennelle des Cours et Tribunaux pour l’année judiciaire 2025 sera marquée par une grande première. Le président de la République, Bassirou Diomaye Faye, présidera cette cérémonie emblématique le mardi 16 janvier à la Cour suprême, selon l’Agence de presse sénégalaise (APS). Cet événement, réunissant magistrats, avocats, universitaires et acteurs du système judiciaire, mettra en lumière un thème de grande actualité : « Droit de grève et préservation de l’ordre public ».

Le choix du thème reflète les défis croissants auxquels le Sénégal est confronté en matière d’équilibre entre l’exercice des libertés fondamentales et la nécessité de maintenir la paix sociale. La question du droit de grève, inscrit dans la Constitution, s’est posée avec acuité ces dernières années, notamment dans les secteurs de la santé, de l’éducation et des transports. Parallèlement, la préservation de l’ordre public demeure une priorité pour éviter des troubles pouvant paralyser le pays.

Cette rentrée des Cours et Tribunaux sera ainsi l’occasion d’explorer les mécanismes juridiques et institutionnels permettant d’harmoniser ces deux impératifs, dans un contexte où les revendications sociales et les tensions sociopolitiques sont de plus en plus récurrentes.

En sa qualité de garant des institutions, le président Bassirou Diomaye Faye prononcera un discours attendu, dans lequel il devrait évoquer sa vision pour le système judiciaire sénégalais. Depuis son accession au pouvoir, il a mis l’accent sur la modernisation de la justice et le renforcement de son indépendance. Cette rentrée solennelle sera une plateforme idéale pour réaffirmer son engagement en faveur d’une justice équitable et accessible à tous.

La rentrée des Cours et Tribunaux est une tradition qui permet de dresser un bilan de l’année écoulée tout en annonçant les priorités pour l’année à venir. Elle est également l’occasion pour les acteurs du secteur judiciaire de débattre des grandes questions de droit, en présence d’experts et de personnalités publiques.

Rentrée des cours et tribunaux : Macky Sall à la Cour suprême pour la « protection de la vie privée »

Le Chef de l’État sénégalais, Macky Sall, a présidé l’audience solennelle de rentrée des cours et tribunaux pour l’année judiciaire 2024 à la Cour suprême. En tant que Président du Conseil supérieur de la magistrature (CSM), il a dirigé la cérémonie, axée sur le thème « la protection de la vie privée ».

Le Conseiller délégué à la Cour suprême, Barou Diop, a été chargé de lire le discours d’usage, mettant en lumière les enjeux liés à la protection de la vie privée dans le contexte juridique sénégalais.

Le Président de la République, Macky Sall, le Premier président de la Cour suprême, Ciré Aly Ba, le bâtonnier de l’Ordre des avocats, Me Mamadou Seck, ainsi que le Procureur général près la Cour suprême, Mahamadou Mansour Mbaye, ont tous prononcé des discours lors de cette cérémonie solennelle.

La thématique choisie pour cette rentrée judiciaire reflète l’importance accordée à la préservation de la vie privée dans le cadre du système juridique sénégalais. Les interventions des différents intervenants ont probablement abordé les défis et les enjeux liés à cette question cruciale dans le contexte actuel.

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