Polémique foncière à Fandène : Les conseillers municipaux réclament la restitution de 9 hectares

La commune de Fandène, sous la direction du ministre-maire Dr Augustin Tine, se retrouve au cœur d’une controverse foncière concernant une bande de terre d’une superficie d’au moins neuf hectares. Cette parcelle serait indûment incluse dans les lotissements de la Nouvelle Ville de Thiès, à Mbour 4, suscitant l’indignation des conseillers municipaux de Fandène.

Lors d’un point de presse, ces conseillers municipaux ont vigoureusement réclamé la restitution de cette superficie, affirmant que son attribution à certaines personnalités suscitait une vive polémique. Le porte-parole de cette initiative, Cheikh Diop, conseiller municipal à Fandène, a déclaré que les aménagements effectués dans la forêt classée pour la Nouvelle Ville de Thiès ont eu un impact significatif sur la commune, avec une perte de plus de neuf hectares de terre.

Selon lui, le droit de propriété de la commune de Fandène sur cette bande de terre avait été confirmé par l’Agence nationale de l’aménagement du territoire (ANAT). Il a rappelé que la commune avait initialement demandé et obtenu du Président de la République de l’époque, Macky Sall, l’exclusion de cette surface du lotissement de Mbour 4, suite à l’annonce du déclassement de cette partie de la forêt du Plateau de Thiès pour répondre à la demande foncière.

Cependant, les conseillers municipaux ont été surpris de constater que cette partie de la commune était incluse dans le lotissement de Mbour 4 lors de sa publication. Ils ont immédiatement réagi en adressant des réclamations au Gouverneur de Thiès, ainsi qu’au ministre-maire de Fandène, Dr Augustin Tine, afin de défendre les droits de leur collectivité territoriale et de sa population.

Face à cette situation préoccupante, les conseillers municipaux demandent désormais l’arbitrage du Chef de l’État, Bassirou Diomaye Diakhar Faye, pour résoudre cette polémique foncière et garantir les droits légitimes de la commune de Fandène.

Moustapha Diakhaté appelle à la transparence sur la propriété foncière et propose des réformes pour lutter contre la prédation

Dans une récente intervention sur le plateau du Grand Jury, l’ancien parlementaire Moustapha Diakhaté a appelé le président de la République à rendre compte de ses propriétés foncières, dans le cadre de la lutte contre la prédation foncière au Sénégal. Il a rappelé que le Chef de l’Etat avait déclaré posséder plusieurs terrains dans différentes localités du pays, justifiés par son passé en tant qu’inspecteur des domaines.

Cependant, Diakhaté estime que la lutte contre la prédation foncière doit aller au-delà et concerner tous ceux qui ont occupé des postes d’inspecteurs des domaines depuis 2000, y compris des personnalités politiques telles que Ousmane Sonko, Cheikh Diba, et Waly Diouf Bodian.

L’ancien collaborateur du président Macky Sall souligne que l’État sénégalais est lui-même le plus grand prédateur foncier du pays. Il remonte à l’époque coloniale pour expliquer comment les terres, qui appartenaient auparavant aux communautés locales, ont été expropriées et confisquées par l’État sénégalais, créant ainsi un monopole foncier.

Pour lutter contre cette prédation, Diakhaté propose une décentralisation de la gestion foncière, afin de restituer les terres aux propriétaires historiques. Il suggère la création de commissions communales d’opération domaniale dans chaque commune, composées d’élus locaux, de représentants de la société civile et d’autres acteurs, chargées d’étudier les demandes d’attribution de terres.

Cette décentralisation vise à mettre fin au monopole de l’État sur l’attribution des terres, en permettant aux commissions communales de prendre des décisions en toute transparence et en impliquant davantage les communautés locales dans la gestion foncière.

En fin de compte, Moustapha Diakhaté propose également la suppression de la Direction des Domaines, dans le cadre d’une réforme plus large visant à rendre la gestion foncière plus transparente et équitable.

Affaire foncière à Kaolack : Atelier d’échanges pour trouver des solutions

Un atelier de réflexion et d’échanges s’est tenu ce vendredi à Kaolack, mettant en lumière les défis fonciers auxquels la région est confrontée. Réunissant des représentants des autorités étatiques, de la société civile, du monde paysan et des ONG, cette rencontre a été organisée par le Conseil National de Concertation et de Coopération des Ruraux (CNCR) et le Cadre de Réflexion et d’Action sur le Foncier au Sénégal (CRAFS), avec le soutien du projet Seen Suuf.

Sidy Ba, président de la plateforme régionale de la gouvernance foncière de Kaolack, a souligné l’importance de cette réunion pour aborder les enjeux fonciers et proposer des solutions. “Nous nous sommes réunis pour discuter, échanger un peu sur la situation foncière au niveau de la région de Kaolack et comment faire pour qu’il y ait moins de problèmes sur cet aspect”, a-t-il déclaré.


L’objectif principal était d’identifier les sources de conflits fonciers potentiels et existants, et de trouver des mesures appropriées pour une gestion apaisée des conflits. Sidy Ba a souligné l’importance de gérer de manière proactive les tensions foncières, en particulier dans une région où le foncier est une source de conflit persistante.


Mamour Dramé, coordonnateur régional du projet Seen Suuf à Kaolack, a également exprimé l’urgence de trouver des solutions au problème foncier, tant au niveau régional que national. “Depuis l’arrivée du nouveau gouvernement, nous constatons un engouement pour prendre en charge la question du foncier. C’est une mesure que nous saluons car le foncier est une question problématique”, a-t-il expliqué.


Il a également souligné l’importance de tenir compte des réflexions déjà menées et des exemples de bonnes pratiques établies par des projets comme Seen Suuf et d’autres ONG. Selon lui, toute réforme foncière, en particulier dans les zones rurales, doit impliquer toutes les parties prenantes pour garantir une approche équitable et équilibrée qui prend en compte les divers enjeux liés à l’utilisation des terres.


Cet atelier d’échanges a mis en lumière l’importance cruciale de trouver des solutions concertées pour résoudre les défis fonciers à Kaolack et au Sénégal dans son ensemble. Seule une approche inclusive et collaborative peut permettre de répondre efficacement aux besoins des différentes parties prenantes et de garantir une gestion durable des ressources foncières.

Mariama Massaly
Correspondante à kaolack.

La gestion foncière et l’immobilier au Sénégal : entre équité, transparence et lutte contre le blanchiment d’argent

Les nouvelles autorités sénégalaises ont entrepris des mesures pour assurer une gestion foncière plus équitable et transparente. Cependant, la question de l’origine douteuse de l’argent finançant les immeubles à Dakar reste préoccupante, avec plus de 200 milliards provenant du recyclage de la drogue dans le secteur immobilier chaque année.

Depuis 2021, le Sénégal est sous haute surveillance en matière de lutte contre le blanchiment d’argent, étant placé sur la liste grise du Groupe d’Action Financière (GAFI). Selon l’Institut d’Études de Sécurité, plus de 120 agences immobilières ont été créées au Sénégal par des trafiquants de drogue au cours de la dernière décennie, illustrant la prédominance de l’argent de la drogue dans ce secteur.

Cette situation est d’autant plus alarmante que depuis 2013, près de 96% des investissements immobiliers étaient d’origine douteuse, avec 30% des biens criminels saisis étant des maisons et des immeubles. Cette croissance du secteur immobilier a un impact économique significatif, avec une hausse des activités de construction de 7% en 2023, contribuant à stimuler l’économie dans son ensemble.

Cependant, le financement de ces grands projets ne provient pas du secteur bancaire, ce qui soulève des préoccupations quant à la stabilité financière du pays. La dépendance à l’argent douteux dans le secteur immobilier représente un risque majeur pour l’économie sénégalaise, d’autant plus que cela compromet les efforts du pays pour lutter contre le blanchiment d’argent.

Pour éviter une détérioration de la situation et pour assurer une croissance économique durable, il est impératif de réduire la contribution de ces fonds illicites aux activités économiques. Sinon, le Sénégal risque de rester sur la liste grise du GAFI voire d’être inscrit sur la liste noire, ce qui aurait des conséquences désastreuses pour son économie et sa réputation sur la scène internationale.

Pr Abou KANE, FASEG/UCAD

Sébikotane : Les habitants de la cité Naza luttent contre l’injustice foncière

Depuis janvier 2022, les résidents de Sébikotane, en particulier ceux de la cité Naza, se mobilisent contre une injustice foncière persistante qui prive la population de ses droits élémentaires. Malgré des années de protestations sous l’ancien régime, leurs voix sont demeurées ignorées.

Avec l’avènement du nouveau régime dirigé par Diomaye Faye, les habitants nourrissent l’espoir que leurs préoccupations seront enfin prises en compte. Pour Yaye Diaw Gaye, porte-parole du collectif, le président Bassirou Diomaye Faye incarne cet espoir, notamment grâce à son engagement envers la population de Ndengueler. Les habitants attendent de lui qu’il mette fin à des années d’injustice foncière.

Depuis le début des élections, les manœuvres visant à récupérer les terrains se sont intensifiées, poussant les habitants à agir avant qu’il ne soit trop tard.

Le collectif dénonce notamment les actions de plusieurs entreprises, dont la CDA, qui détient presque plus d’hectares que la surface habitée de Sébikotane. La CDA prévoit même de céder 15 hectares au détriment de familles entières. De même, les entreprises Elton, Sagam et Senbus, détenues par Abdou Rahman Ndiaye, invoquent des décrets pour s’approprier 10 hectares déjà habités par plus de 200 familles. Ces actions privent les citoyens de leurs foyers pour enrichir davantage un milliardaire.

Cette situation révèle un système foncier injuste et opaque où les intérêts économiques priment sur les droits des citoyens ordinaires. Les habitants de Sébikotane continueront leur lutte jusqu’à ce que justice soit rendue et que leurs droits fonciers soient respectés.

Il est temps que les autorités prennent des mesures fermes pour mettre fin à cette exploitation abusive et garantir un avenir juste et équitable pour tous les habitants de Sébikotane, conclut Yaye Diaw Gaye.

Sénégal : Vers la modernisation de la gestion foncière avec la mise en place d’un système d’information communal

Le projet cadastre et sécurisation foncière (PROCASEF) au Sénégal franchit une nouvelle étape avec l’annonce imminente de la mise en place d’un système d’information foncière et communale. Cette initiative vise à centraliser et à informatiser l’ensemble des données relatives au foncier, tant au niveau de la Direction générale des Impôts et Domaines (DGID) qu’au sein des collectivités territoriales.

Selon Mouhamadou Moustapha Dia, coordonnateur du projet, ce système d’information aura pour objectif de simplifier les procédures liées à la gestion foncière au niveau communal. En numérisant l’ensemble des processus, il offrira une meilleure transparence, fiabilité et traçabilité des données foncières, tout en permettant de gagner du temps et de l’espace.

Cette démarche s’inscrit dans une volonté plus large de moderniser la gestion foncière au Sénégal. Dans un premier temps, 138 communes sélectionnées bénéficieront de ce nouveau système. Une convention a été signée avec l’Association des maires du Sénégal (AMS) pour former les agents municipaux à son utilisation.

Parallèlement, le PROCASEF lance officiellement les travaux de modernisation du réseau géodésique national. Treize nouvelles stations permanentes seront construites dans le cadre de ce projet, permettant une mesure plus précise des terres à travers le pays.

Cette initiative marque une avancée significative dans la gestion foncière au Sénégal. En centralisant les données et en informatisant les processus, le pays se dote des outils nécessaires pour une gestion plus efficace et transparente du foncier au niveau communal, contribuant ainsi au développement socio-économique et à la stabilité foncière du pays.

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