Les nominations en conseil des ministres du Mercredi 14 Mai 2025

Le Président de la République a pris les décisions suivantes :

– Colonel Aly MIME, Chef de corps du Bataillon des transmissions d’infrastructure, est nommé Directeur général du Chiffre et de la Sécurité des Systèmes d’Information, en remplacement de Monsieur Babacar NDAO, admis à faire valoir ses droits à une pension de retraite ;  
– Monsieur El Hadji Bouya AMAR, Administrateur civil en service au Ministère de l’Intérieur et de la Sécurité publique, matricule 604 454 H, est nommé Secrétaire général de l’École nationale de Cybersécurité, poste vacant. Au titre du Ministère de l’Agriculture, de la Souveraineté alimentaire et de l’Élevage 
– Monsieur Cheikh Tidiane MBODJI Colonel (er), précédemment Ministre-Conseiller à la Présidence de la République, est nommé Président du Conseil d’Administration (PCA) du Haras national, poste vacant. Au titre du Ministère de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’innovation 
– Monsieur Mamadou SARR, Professeur titulaire des Universités, est nommé Directeur Général de l’Université Rose Dieng France-Sénégal (Ex Campus Franco-Sénégalais) en remplacement de Magueye GUEYE, admis à faire valoir ses droits à une pension de retraite ; 
– Monsieur François Joseph CABRAL, Professeur titulaire des Universités, est nommé Coordonnateur de l’Université du Sénégal oriental en remplacement de Kandioura NOBA, admis à faire valoir ses droits à une pension de retraite ; 
– Monsieur Mamadou Mactar Mbacké LEYE, Professeur titulaire des Universités, est nommé Directeur de l’École Nationale de Développement Sanitaire et Social (ENDSS) en remplacement de Monsieur Daouda FAYE ; 
– Madame Tiguida WAGUÉ, préfet du département de Mbirkilane est nommée Secrétaire général de l’Université Assane SECK de Ziguinchor, poste vacant. Au titre du Ministère des Finances et du Budget 
– Monsieur Amadou Lamine GUISSE, Administrateur civil, matricule 616 316 C, est nommé Secrétaire général de la Caisse des Dépôts et Consignations (CDC), en remplacement de Monsieur Cheikh Déthialaw SECK. Au titre du Ministère de la Communication, des Télécommunications et du Numérique 
– Monsieur Oumar Diène SAKHO, Expert en Régulation économique des secteurs numérique et postal, est nommé Président du Collège de l’Autorité de Régulation des Télécommunications et des Postes (ARTP) ; 
– Monsieur Malick NDIAYE, Expert senior en politique et Régulation du numérique, est nommé membre du Collège de l’Autorité de Régulation des Télécommunications et des Postes (ARTP) ; 
– Monsieur Mor NDIAYE, Expert en Innovation et Transformation numérique, est nommé membre du Collège de l’Autorité de Régulation des Télécommunications et des Postes (ARTP) ; 
– Monsieur Yamar SAMB, Professeur agrégé de droit, est nommé membre du Collège de l’Autorité de Régulation des Télécommunications et des Postes (ARTP) ; 
– Monsieur Mamadou THIOMBANE, Inspecteur des postes et services financiers, est nommé membre du Collège de l’Autorité de Régulation des Télécommunications et des Postes (ARTP) ; 
– Madame Khady Ndiaye KAMA, Experte en Fintech, Innovation et Transformation numérique, est nommée membre du Collège de l’Autorité de Régulation des Télécommunications et des Postes (ARTP) ; 
– Madame Mana Mint Mohemd Salem AIDARA, Experte en Régulation des télécommunications, Ingénieur électronique, est nommée membre du Collège de l’Autorité de Régulation des Télécommunications et des Postes (ARTP) ; 
Au titre du Ministère de la Santé et de l’Action Sociale 
– Madame Mame Khady Sidy Aly BADJI, Administrateur civil, matricule 616 251 M, est nommée Secrétaire général de la Pharmacie nationale d’Approvisionnement (SEN PNA), en remplacement de Monsieur Souleymane SOUMARÉ. 
Au titre du Ministère de l’Intérieur et de la Sécurité Publique 
– Monsieur Babacar KANE, Administrateur civil, matricule 616 301 G, est nommé Gouverneur de la région de Kaffrine, en remplacement de Monsieur Moustapha DIAW admis à faire valoir ses droits à une pension de retraite. 
Au titre du Ministère des Infrastructures et des Transports Terrestres et Aériens 
– Monsieur Boubacar DIALLO, Cadre de banque, est nommé Président du Conseil d’Administration de la Société nationale des Chemins de Fer du Sénégal (CFS), en remplacement de Monsieur Mayacine KAMARA.

Le communiqué du Conseil des ministres du mercredi 14 Mai 2025

Le Chef de l’Etat, Son Excellence, Monsieur Bassirou Diomaye Diakhar FAYE a présidé, ce mercredi 14 mai 2025, la réunion hebdomadaire du Conseil des Ministres, au Palais de la République.

A l’entame de sa communication, le Président de la République a présenté ses chaleureuses félicitations à la communauté catholique suite à l’élection du nouveau Souverain pontife, le Pape Léon XIV, un homme de foi et d’ouverture qui place sa mission sacerdotale sous le sceau du dialogue, de la solidarité et de l’unité entre les peuples afin d’asseoir un monde de paix, de stabilité et de justice. Dans cet élan, il a invité le Gouvernement à prendre toutes les mesures requises et les dispositions idoines pour un bon déroulement, les 07,08 et 09 juin 2025, de la 137ème édition du Pèlerinage marial de Popenguine. 
Le Chef de l’Etat est revenu sur la problématique du contrôle systématique et la régulation des constructions des bâtiments et travaux publics. En effet, il est constaté ces dernières années, la multiplication des effondrements de bâtiments, notamment en période d’hivernage. C’est dire que la qualité, la durabilité et la sécurité des constructions selon les normes doivent rester des priorités dans la mise en œuvre de la politique en matière de construction et d’habitat. Ainsi, le Président de la République a invité le Gouvernement à accentuer le contrôle des constructions afin d’établir une cartographie nationale de la situation intégrant des mesures spécifiques à appliquer à chaque cas identifié, allant des correctifs à apporter pour le respect des plans initialement autorisés à la démolition des bâtiments en ruine ou menacés d’effondrement. Il a demandé au Ministre en charge de l’Urbanisme et de la Construction et au Ministre de l’Intérieur et de la Sécurité publique de veiller en relation avec les Maires et les services de la protection civile au déploiement d’une campagne nationale de sensibilisation des populations sur les règles d’urbanisme et les dispositions du Code de la construction dont l’application intégrale ne doit souffrir d’aucune entrave. Il a souligné l’impératif d’une homologation des matériaux de construction en commercialisation mais également d’un contrôle rigoureux des travaux de construction avec des inspections régulières des services compétents de l’Etat et l’établissement des attestations de conformité selon des permis de construire dúment validés après avis systématique des responsables techniques et administratifs impliqués. Dans cette dynamique, le Chef de l’Etat a rappelé au Gouvernement, conformément à ses directives en Conseil des Ministres du 18 décembre 2024, l’urgence d’accentuer la montée en puissance des activités du Laboratoire national de Référence des Bâtiments et Travaux publics (LNR – BTP), créé par la loi n° 2023- 12 du 21 juin 2023. Le décret d’application n° 2023-1780 du 29 août 2023 précise notamment les missions de cette entité particulière en matière d’agrément des laboratoires d’études et d’essais, d’homologation des matériaux et produits utilisés dans les bâtiments et travaux publics, de contrôle des études géotechniques ainsi que de prévention des risques naturels et environnementaux. Il a également signalé l’urgence, pour chaque Ministère, de faire le point sur l’état et la sécurité civile des bâtiments abritant les services administratifs conformément à ses directives en Conseil des Ministres du 9 avril 2025. Il a, par ailleurs, souligné la nécessité de déployer, en rapport avec l’Ordre des architectes, une stratégie préventive d’harmonisation et de contrôle des constructions et de l’architecture des différentes villes et communes du Sénégal. 
Le Chef de l’Etat a évoqué la question du développement de l’entreprenariat des jeunes et des femmes pour soutenir la création d’emplois. Il a félicité le Premier Ministre pour le succès du lancement, le jeudi 08 mai 2025, de la nouvelle phase du Projet d’Appui et de Valorisation des Initiatives entrepreneuriales des femmes et des jeunes (PAVIE 2) doté de 107,2 milliards de FCFA. Il a insisté sur la nécessité de soutenir davantage l’entreprenariat des jeunes et des femmes par l’accélération de la territorialisation des dispositifs d’encadrement et de financement, ainsi que l’optimisation des interventions publiques auprès des cibles. Ce qui devrait accentuer la transformation durable des secteurs à fort potentiel de croissance et de création d’emplois comme l’agriculture, l’élevage, la pêche, l’artisanat et le numérique. Il a demandé au Premier Ministre de veiller à une répartition équitable des financements dans toutes les localités du pays en favorisant les projets à fort impact sur la transformation de la production agricole et la souveraineté alimentaire. Le Chef de l’Etat a également indiqué au Premier Ministre la nécessité d’orienter, en priorité, les financements du PAVIE vers l’ancrage durable de l’autonomisation économique des femmes, notamment les femmes rurales, d’où l’importance de l’adoption prochaine du projet de loi d’orientation relative à l’autonomisation économique des femmes. 
Le Président de la République a insisté sur le consensus dans la mise en œuvre de la stratégie nationale de gestion des ressources en hydrocarbures. Il a félicité le Gouvernement, notamment le Ministre chargé de l’Energie et du Pétrole et l’ensemble des acteurs nationaux publics et privés qui participent au dynamisme et à la gouvernance de ce secteur économique hautement stratégique dont la gestion est placée sous le double sceau de la transparence et de la redevabilité. Dans cette phase cruciale de reprise en main de nos ressources naturelles, minières, pétrolières et gazières en particulier et de basculement progressif de certaines centrales de SENELEC vers le gaz, il a demandé au Premier Ministre de veiller à la bonne exécution des contrats signés avec nos partenaires mais également d’assurer une gouvernance optimale du secteur avec l’implication de toutes les parties prenantes publiques comme privées. Le Chef de l’Etat a, par ailleurs, réaffirmé son attachement au développement du contenu local avec l’accompagnement de l’Etat pour la promotion de champions nationaux dans le secteur pétrolier et gazier. Il a, en outre, signalé l’impératif de dresser le bilan du Fonds de stabilisation et du Fonds intergénérationnel dont la gestion est confiée par mandat au FONSIS. En définitive, il a demandé au Ministre en charge de l’Energie et du Pétrole, au Ministre des Finances et du Budget, au Ministre de l’Economie, du Plan et de la Coopération et au Secrétariat permanent du Comité d’Orientation Stratégique du Pétrole et du Gaz (COS-PETROGAZ) de préparer, sous la supervision du Premier Ministre, la première réunion de l’organe, sous son magistère, avant fin juillet 2025, en présence des membres désignés et de toutes les représentations du secteur privé national. 
La relance de l’enseignement de nos langues nationales et des programmes d’alphabétisation et de consolidation des Daara dans le système éducatif reste une des préoccupations du Président de la République. Il a demandé au Ministre de l’Education nationale et au Ministre chargé de l’Alphabétisation, d’engager avec les acteurs, une évaluation concertée et une redynamisation soutenue des politiques d’alphabétisation et de promotion de l’enseignement des langues nationales. En effet, l’alphabétisation dans nos langues nationales est un facteur essentiel de consolidation de notre souveraineté. A ce titre, il a indiqué au Ministre de l’Education nationale la nécessité de faire le point sur l’enseignement des langues nationales codifiées et la promotion de leur usage courant (lecture et écriture) dans tous les secteurs de la vie institutionnelle, administrative, académique, économique et sociale. 
Par ailleurs, il s’est félicité du lancement, hier, des travaux des Assises nationales des Daara. 
Ces concertations inclusives permettront la mise en œuvre consensuelle de plans d’action multisectoriels afin de mieux intégrer les Daara dans les systèmes éducatif et économique de notre pays. 
Enfin, au titre de son agenda diplomatique, le Président de la République a fait le point sur sa participation, le 12 mai 2025 à Abidjan, à l’édition 2025 de l’Africa CEO Forum où il a rencontré plusieurs investisseurs internationaux qui souhaitent développer des projets et des partenariats gagnant- gagnant avec le Sénégal dans le cadre de la mise en œuvre de l’Agenda national de Transformation « Vision Sénégal 2050 ». 
Dans sa communication, le Premier Ministre s’est appesanti sur la prise en charge des 
entreprises en difficulté et la modernisation de l’administration publique. 
Concernant la prise en charge des entreprises en difficulté, le Premier Ministre, après avoir souligné le rôle central des entreprises du secteur parapublic dans le renforcement de la compétitivité de l’économie nationale et de la création des emplois, s’est penché sur leurs difficultés dont les causes sont liées à la mauvaise gouvernance et à des choix stratégiques hasardeux les plaçant en dehors de toute dynamique de performance. Le Premier Ministre a rappelé l’adoption d’un plan d’action destiné à assurer la sauvegarde et la relance des deux principaux opérateurs publics des Transports aériens que sont AIBD SA et Air Sénégal SA, à travers les décisions issues du Conseil interministériel du jeudi 03 avril 2025. Le Premier Ministre a instruit les départements ministériels concernés de s’assurer d’un suivi régulier desdites décisions en vue d’une gestion rigoureuse et performante du processus de relance de ces entités. Le Premier Ministre a également demandé au Ministre, Secrétaire général du Gouvernement et au Ministre des Finances et du Budget de procéder à la relance du Comité interministériel de Suivi et de Restructuration des entreprises publiques et parapubliques et la mise en place du Fonds de Relance pour la restructuration des sociétés publiques et des sociétés à participation publique majoritaire. Le Premier Ministre a, enfin, insisté sur la nécessité d’adopter une nouvelle politique en rupture avec les modes de gestion du passé. 
S’agissant de la modernisation de l’administration publique, le Premier Ministre a rappelé que celle-ci constitue le principal levier de mise en œuvre de la Vision Sénégal 2050 déclinée dans l’Agenda national de Transformation. A cet égard, sa transformation et sa modernisation sont déterminantes pour l’avènement d’un service public efficient. Pour ce faire, le Premier Ministre a indiqué les mesures à prendre en vue d’accélérer la digitalisation et l’optimisation des procédures et la professionnalisation des ressources humaines de l’Etat, notamment des gestionnaires et managers publics. Le Premier Ministre a enfin insisté sur le renforcement de capacités portant sur la conduite du changement, l’efficacité administrative, la déontologie et la conscience professionnelle afin de construire une véritable administration de développement, disposant des piliers nécessaires à la réalisation de la Vision Sénégal 2050. 
AU TITRE DES COMMUNICATIONS DES MINISTRES : 

  • le Ministre de l’Environnement et de la Transition écologique a fait une communication sur l’organisation du Congrès mondial des aires marines protégées prévu en 2027 à 
    Dakar:
  • le Ministre de la Jeunesse, des Sports et de la Culture a fait le point sur la situation des conventions de partenariat pour la livraison des Jeux olympiques de la Jeunesse (JOJ).

AU TITRE DES TEXTES LEGISLATIFS ET REGLEMENTAIRES, 
Le Conseil a examiné et adopté : 
– le Projet de loi autorisant le Président de la République à ratifier les protocoles portant amendement des articles 50 alinéa a et 56 de la convention relative à l’aviation civile internationale signés à Montréal le 06 octobre 2016.

Dernière minute : le chroniqueur Arona Niang envoyé en prison pour « diffusion de fausses nouvelles »

Le chroniqueur Arona Niang a été placé sous mandat de dépôt ce mercredi 14 mai 2025, après avoir été présenté au procureur. Il comparaîtra lundi prochain devant le tribunal des flagrants délits de Dakar. Cette décision judiciaire fait suite à une sortie médiatique controversée datant du 15 avril dernier, lors de laquelle il avait tenu des propos considérés comme gravement diffamatoires.

Invité sur le plateau de la chaîne de télévision Sénégal 7, Arona Niang avait affirmé que le personnel médical sénégalais avait délibérément transmis le coronavirus à la population. Selon lui, les masques, les tests nasopharyngés et les vaccins anti-Covid auraient été utilisés comme des vecteurs intentionnels de contamination. Ces déclarations ont provoqué une vague d’indignation, en particulier dans le corps médical.

Le ministère de la Santé et de l’Action sociale a rapidement réagi en publiant un communiqué officiel pour dénoncer les propos tenus par le chroniqueur. Il les a qualifiés de diffamatoires et dangereux, mettant en garde contre la circulation de fausses informations susceptibles de saper la confiance des citoyens envers le système de santé.

Dans le même élan, l’Ordre des médecins du Sénégal a également décidé de déposer plainte contre Arona Niang. L’affaire est désormais entre les mains de la justice, qui devra se prononcer sur la gravité des accusations et leurs éventuelles répercussions sur la société. Arona Niang devra répondre du chef d’accusation de « diffusion de fausses nouvelles », un délit passible de peines de prison au Sénégal.

Démarrage des Assises sur les daara : vers une intégration progressive des écoles coraniques au système éducatif national

Une étape importante vient d’être franchie dans la réforme de l’éducation au Sénégal. Le mardi 13 mai 2025, les Assises nationales sur les daara ont officiellement démarré à l’Institut islamique de Dakar, sous l’impulsion du président de la République Bassirou Diomaye Faye. Cette rencontre inédite, pilotée par le ministre de l’Éducation nationale Moustapha Guirassy, a réuni un large éventail d’acteurs, allant des maîtres coraniques aux imams, oulémas, responsables religieux, personnalités politiques, membres de la société civile, ainsi que des partenaires au développement.

L’objectif principal de ces assises est clair : intégrer les écoles coraniques (daara) au système éducatif national, sans altérer leur vocation religieuse. Dans son discours d’ouverture, le ministre Guirassy a mis l’accent sur l’importance de bâtir une réforme « ancrée dans le réel », fondée sur une écoute attentive des besoins des acteurs locaux. Il a plaidé pour une cohabitation harmonieuse entre les savoirs religieux et les disciplines contemporaines, comme l’informatique, les langues étrangères ou les sciences. Il s’agit, selon lui, de « permettre aux pensionnaires des daara d’avoir une formation complète, sans renier leur ancrage spirituel ».

Cette initiative découle d’une instruction présidentielle prononcée le 28 novembre 2024, à l’occasion de la Journée nationale des daara, et marque une volonté affirmée de revaloriser ces écoles coraniques souvent marginalisées dans les politiques éducatives publiques. Pour le ministre de l’Éducation nationale, il s’agit également de rétablir l’équité entre les différentes formes d’enseignement présentes au Sénégal. « Le gouvernement agit avec la même volonté d’équité envers toutes les formes d’éducation religieuse sur notre territoire », a-t-il déclaré.

L’approche des autorités ne se limitera pas à une centralisation des débats à Dakar. Selon Sud Quotidien, les assises se poursuivront dans les régions, pour une prise en compte plus fine des réalités locales. Chaque territoire aura ainsi l’occasion de faire entendre sa voix, de partager ses défis et de proposer des solutions adaptées à ses spécificités.

L’État compte également s’appuyer sur le soutien de partenaires techniques et financiers, dont la Banque mondiale, déjà impliquée dans le processus de modernisation des daara. Ce partenariat vise à offrir aux pensionnaires des conditions d’apprentissage plus encadrées, modernes, tout en respectant les fondements religieux de ces écoles.

Ces assises marquent donc le début d’un processus historique, qui pourrait transformer durablement le paysage éducatif sénégalais en assurant aux daara une reconnaissance institutionnelle et pédagogique, dans un cadre de respect mutuel et de complémentarité des savoirs.

Arona Niang face à de nouvelles accusations : l’Ordre des médecins porte plainte après ses propos sur le Covid-19

Déjà ciblé par une plainte du ministère de la Santé, Arona Niang, professeur d’histoire-géographie, voit sa situation judiciaire se durcir. L’Ordre national des médecins du Sénégal a décidé de porter plainte à son tour contre l’enseignant, en réaction à ses propos controversés tenus lors d’une émission diffusée sur le plateau de Sénégal 7, le 15 avril 2025.

Au cours de cette émission, Arona Niang avait affirmé que le personnel médical sénégalais avait « volontairement transmis le coronavirus aux populations » à travers l’usage de masques, de prélèvements et des vaccins administrés durant la pandémie. Des accusations graves, largement relayées sur les réseaux sociaux, qui ont provoqué une vive indignation au sein de la communauté médicale et au-delà.

L’enseignant avait déjà été interpellé par les éléments de la Division spéciale de cybercriminalité (Dsc) dans le cadre de cette affaire. Il est actuellement en garde à vue, en attendant sa présentation prévue ce mercredi devant le parquet, sous l’accusation de « diffusion de fausses nouvelles ».

La nouvelle plainte de l’Ordre des médecins marque une escalade judiciaire pour Arona Niang, qui devra désormais répondre non seulement aux autorités sanitaires de l’État, mais aussi aux représentants officiels du corps médical. L’Ordre a dénoncé avec fermeté des propos qu’il juge « infondés, diffamatoires et dangereux », notamment dans un contexte post-pandémique où les soignants continuent de lutter pour rétablir la confiance du public envers les institutions de santé.

Cette affaire relance le débat sur la responsabilité des enseignants et figures publiques dans l’espace médiatique, notamment en ce qui concerne la diffusion d’informations sensibles ou potentiellement mensongères. Les autorités judiciaires entendent envoyer un signal fort en traitant ce dossier avec toute la rigueur qu’exige la gravité des propos tenus.

En attendant sa comparution, Arona Niang reste détenu dans les locaux de la Dsc. Son entourage affirme qu’il assume ses propos et qu’il compte les défendre devant la justice, estimant qu’il n’a fait qu’« exprimer un avis personnel sur une question de santé publique ».

Incendie au Port autonome de Dakar : un bateau ravagé par les flammes au môle 10

Un violent incendie s’est déclaré dans l’après-midi du mardi 13 mai 2025 au Port autonome de Dakar, précisément au môle 10, vers 16 heures. L’incident s’est produit sur le quai de pêche et a entièrement ravagé un bateau stationné sur place, provoquant la panique dans cette zone très fréquentée du port.

D’après les premières informations rapportées par des sources de Ledakarois, le bateau victime de l’incendie appartiendrait à Libasse Diop, président du Groupement des Armateurs et Industriels de la Pêche (GAIPES). Le navire, utilisé dans les activités halieutiques industrielles, était amarré sur le quai lorsque les flammes ont commencé à se propager.

Les causes exactes du sinistre ne sont pas encore connues. Selon des sources proches de l’enquête, aucune piste n’est écartée à ce stade, qu’il s’agisse d’un accident technique à bord du navire, d’un court-circuit, ou d’une éventuelle négligence humaine. Les services de sécurité ont été mobilisés pour isoler rapidement la zone et permettre aux sapeurs-pompiers d’intervenir efficacement.

Les secours sont arrivés en nombre et ont pu maîtriser le feu après plusieurs heures d’efforts, évitant de justesse sa propagation à d’autres embarcations et installations voisines. Le bateau touché a cependant subi d’importants dégâts matériels. Aucune perte en vie humaine n’a été enregistrée, mais le choc reste vif parmi les travailleurs portuaires, les marins et les usagers réguliers du quai de pêche.

Cet incident remet une nouvelle fois en question les dispositifs de sécurité et de prévention des incendies dans l’enceinte du port. Le môle 10, particulièrement actif, est un point stratégique du secteur de la pêche industrielle. L’autorité portuaire a promis de tirer toutes les conséquences de ce drame et de renforcer les contrôles de sécurité.

Transactions suspectes de 10 milliards de FCFA : Serigne Abdou Karim Mbacké placé sous mandat de dépôt

L’enquête sur les transactions financières jugées suspectes impliquant Amadou Sall, fils de l’ancien président Macky Sall, prend un nouveau tournant. Après l’arrestation de Ndèye Seynabou Ndiaye, gérante de la société Woodrose Investment Ltd, c’est au tour de Serigne Abdou Karim Mbacké d’être placé en détention.

L’information, relayée par L’Observateur, précise que Serigne Abdou Karim Mbacké est présenté par les enquêteurs comme le propriétaire du terrain à l’origine de la transaction ayant déclenché la Déclaration d’Opération Suspecte (DOS) de la CENTIF. Cette alerte, inscrite dans un rapport transmis au Pool judiciaire financier, a mis au jour des mouvements douteux autour d’une somme initialement évaluée à 10 milliards de FCFA.

Mais l’affaire a rapidement pris une ampleur inattendue. Les investigations ont révélé que le montant réel en jeu pourrait atteindre 31 milliards de FCFA, et les charges ont été requalifiées en complicité d’escroquerie sur deniers publics, un chef d’inculpation beaucoup plus lourd.

Face aux juges, Serigne Abdou Karim Mbacké a clamé son innocence. Il a affirmé que ses données personnelles auraient été utilisées à son insu par Amadou Sall pour immatriculer un bien à son nom, sans consentement ni contrepartie. Toutefois, ses explications n’ont pas suffi à convaincre le collège des juges d’instruction du parquet financier, qui ont décidé de son incarcération dans le cadre de l’instruction.

L’affaire Woodrose révèle un système complexe mêlant immatriculations frauduleuses, montages financiers opaques et manipulation de titres fonciers, sur fond de connexions politico-affairistes. Le rôle présumé d’Amadou Sall dans ces opérations reste au cœur des préoccupations des enquêteurs, alors que d’autres interpellations sont annoncées dans les jours à venir.

Cette série d’arrestations remet sur la table la question récurrente de la traçabilité des flux financiers au Sénégal et de la capacité des institutions à détecter et prévenir les détournements de fonds publics.

Alors que le gouvernement actuel affiche une volonté de lutte implacable contre la corruption et l’impunité, ce dossier, hautement symbolique, constitue un test de crédibilité pour les nouvelles autorités judiciaires et financières. L’opinion publique, elle, attend des réponses claires et des sanctions exemplaires.

Sénégal : 5200 accidents, 700 morts et 8500 blessés en 2024, selon le ministre Yankoba Diémé

La route continue de faire des ravages au Sénégal. Lors du lancement de la deuxième édition de la sécurité routière en entreprise, tenu ce mardi, le ministre des Infrastructures et des Transports Terrestres et Aériens, Yankoba Diémé, a révélé des chiffres inquiétants sur l’insécurité routière dans le pays.

Selon les données fournies par le ministre, l’année 2024 a été marquée par plus de 5200 accidents de la circulation, causant près de 700 morts et quelque 8500 blessés. Des statistiques qu’il n’a pas hésité à qualifier de « macabres ». Pour lui, au-delà des chiffres bruts, ces pertes humaines représentent des familles brisées, des destins fauchés et un traumatisme collectif qui laisse des traces profondes dans le tissu social.

Mais l’impact ne se limite pas à la douleur. Yankoba Diémé a attiré l’attention sur les conséquences économiques désastreuses de cette situation. D’après les estimations officielles, les accidents de la route ont entraîné un coût économique équivalant à environ 8 % du Produit Intérieur Brut (PIB) national. Un fardeau colossal pour un pays en développement, qui doit déjà faire face à d’importants défis socio-économiques.

L’un des faits les plus marquants de cette déclaration est que 70 % de ces accidents seraient liés à des déplacements professionnels. Ce constat alarmant justifie, selon le ministre, le choix du thème de cette édition : « Réduction des addictions ». L’objectif est de sensibiliser davantage les entreprises à leur rôle dans la prévention routière, notamment en matière de gestion des comportements à risque chez leurs employés, comme l’usage de substances pouvant altérer la vigilance au volant.

Yankoba Diémé a également évoqué la vision du gouvernement en matière de sécurité routière, affirmant que, sous la houlette du Premier ministre Ousmane Sonko, l’État s’engage à réduire de moitié les décès et les blessures graves sur les routes d’ici à 2030. Cette ambition, bien que ambitieuse, repose sur plusieurs piliers : le renforcement des contrôles routiers, l’amélioration de la formation des conducteurs, la modernisation des infrastructures de transport et la mise en place de mécanismes efficaces de prise en charge post-accident.

Le ministre a par ailleurs insisté sur l’importance de la protection des équipements routiers, souvent négligée, mais essentielle pour garantir la sécurité des usagers. À ce stade, a-t-il souligné, la responsabilité des entreprises devient cruciale. Elle ne doit pas seulement se traduire par un respect de la réglementation, mais aussi par un engagement moral fort en faveur de la vie humaine.

En conclusion, Yankoba Diémé a appelé à une mobilisation collective pour lutter contre ce fléau qui affecte la société dans son ensemble. Il a rappelé que la sécurité routière n’est pas uniquement une affaire d’État, mais un défi partagé entre pouvoirs publics, secteur privé et citoyens.

Affaire Lansar Auto : 16,57 milliards de FCFA versés à une entreprise de location de voitures en pleine transition présidentielle

Dakar, 14 mai 2025 – Un nouveau scandale financier secoue la sphère publique sénégalaise. D’après le rapport de la Cour des comptes sur la gestion des finances publiques de 2019 à 2024, un virement de 16,57 milliards de FCFA a été effectué en faveur de Lansar Auto, une entreprise spécialisée dans la location de véhicules, cinq jours seulement après l’élection présidentielle du 24 mars 2024.

Ce paiement, validé le 29 mars 2024, soulève de nombreuses interrogations. Il intervient à un moment où l’administration Sall était censée se limiter aux affaires courantes, dans l’attente de la prise de fonction du président élu, Bassirou Diomaye Faye.

Quatre Certificats Nominatifs d’Obligation (CNO) ont été attribués à Lansar Auto à cette date charnière. Pourtant, la tradition institutionnelle et la rigueur budgétaire attendue en période de transition interdisent toute initiative financière de cette ampleur.

Selon les informations publiées par L’Observateur, ce montant dépasse largement les 13,61 milliards FCFA déjà évoqués par la CENTIF (Cellule nationale de traitement des informations financières), renforçant les soupçons d’irrégularité.

Les autorités sortantes ont justifié ce décaissement par la nécessité de régulariser des factures de location de véhicules destinés à des événements officiels, incluant le transport d’hôtes de l’État en mission au Sénégal. Les prestations auraient concerné les exercices budgétaires 2020 à 2023, pour une durée maximale de 12 mois. Mais aucune preuve précise ni détail sur ces missions n’a été fourni, alimentant davantage le flou.

Face à la gravité des faits, la Cour des comptes a transmis un référé au ministre de la Justice, Ousmane Diagne, ouvrant potentiellement la voie à des poursuites judiciaires. L’affaire pourrait devenir un symbole fort de la volonté du nouveau régime de rompre avec les pratiques opaques de gouvernance.

Tragédie à Thiénaba Kadior : Quatre talibés morts, un cinquième entre la vie et la mort

Le village religieux de Thiénaba Kadior, situé dans le département de Kébémer, est secoué par un drame d’une rare intensité. Quatre jeunes talibés ont trouvé la mort dans des circonstances encore floues, tandis qu’un cinquième enfant lutte pour sa survie en réanimation à Dakar.

Selon la Radio Futurs Médias (RFM), le premier décès est survenu en début de semaine dernière. La victime, un jeune garçon nommé Pape Ndiassé Mbengue, a été inhumée rapidement à Dara Diakhour, sans autopsie préalable. Mais la situation a pris une tournure dramatique dans les jours suivants.

Dimanche, plusieurs talibés ont commencé à se plaindre de vives douleurs abdominales. Fallou Fall, un garçon de 11 ans originaire de la Gambie, a succombé à des vomissements persistants avant même son évacuation. Cheikh Oumar Guèye, également âgé de 11 ans et venu de Joal, a connu un sort similaire, décédant avant l’arrivée des secours.

Le quatrième talibé, Modou Dièye, a été transporté d’urgence à l’hôpital régional Amadou Sakhir Mbaye de Louga, mais n’a pas survécu. Le cinquième enfant, dont l’identité n’a pas encore été révélée, est en soins intensifs à Dakar dans un état critique.

D’après les premières informations, les enfants auraient consommé les fruits d’une plante locale, qui pourraient être à l’origine de l’intoxication présumée. Une autopsie est en cours sur les trois derniers corps transférés à Dakar pour éclaircir les circonstances exactes du drame.

Face à cette tragédie, le maître coranique en charge des enfants a été interpellé et placé en garde à vue. Une enquête a été ouverte par les autorités compétentes pour déterminer les causes de ces décès en série et situer les responsabilités.

À Thiénaba, l’émotion est vive. Cette affaire relance une fois de plus le débat sur les conditions de vie des talibés dans les daaras traditionnels et sur la vigilance nécessaire autour de leur alimentation et leur prise en charge sanitaire.

Université de Bambey : le Conseil académique suspend les cours et dissout les amicales étudiantes après des violences

La situation reste tendue à l’Université Alioune Diop de Bambey, où le Conseil académique s’est réuni ce mardi 13 mai 2025 pour faire face à une crise profonde provoquée par un mouvement étudiant entamé depuis le 18 avril dernier. À l’issue de cette rencontre, des décisions lourdes de conséquences ont été prises, révélant une inquiétude croissante face à l’insécurité qui s’est installée sur le campus.

Le Conseil académique a dressé un tableau sombre de la situation. Les étudiants des Unités de Formation et de Recherche (UFR) ECOMIJ, SATIC et SDD poursuivent un boycott systématique des cours, malgré les efforts de normalisation entrepris par l’administration. Ces perturbations ne se limitent pas aux cours boycottés : des libertés académiques sont mises à mal, des cours pourtant suivis par des étudiants non impliqués dans le mouvement sont volontairement perturbés.

Mais le fait le plus alarmant, selon les autorités universitaires, demeure la recrudescence d’actes violents. Ces manifestations ont mis en péril la sécurité du personnel, des enseignants et des autres usagers du campus, compromettant la continuité du service public universitaire. Il s’agit là, selon l’expression utilisée dans le communiqué, d’« une situation d’insécurité installée ».

Face à cette montée de tensions, le Conseil académique a décidé de maintenir le calendrier universitaire actuel, tout en prenant des mesures drastiques. Il a suspendu les enseignements au sein des UFR ECOMIJ, SATIC et SDD jusqu’au lundi 19 mai 2025 à 8 heures, date à laquelle un retour à la normale est espéré. Il a également annoncé la dissolution des amicales étudiantes de ces trois UFR, estimant que celles-ci ne remplissaient plus leur rôle de cadre de dialogue et de représentation pacifique.

Cette série de décisions intervient dans un climat où les étudiants, eux, dénoncent le mutisme de l’administration face à leurs doléances. Beaucoup ont d’ores et déjà quitté le campus, déclarant une grève illimitée. La fracture semble consommée entre l’administration et une frange importante du corps étudiant.

Justice : deux autres frères de Farba Ngom convoqués le 19 mai, selon son avocat

L’étau judiciaire continue de se resserrer autour de Farba Ngom et de sa famille. Après l’arrestation de l’ancien député-maire d’Agnam, suivie de celle de son frère Demba Ngom et de son tailleur, deux autres proches parents sont désormais dans le viseur. Me Boubacar Cissé, l’un des avocats du principal mis en cause, a annoncé ce mardi que Birane et Ismaïla Ngom, également frères de Farba Ngom, ont été convoqués par la justice pour une audition prévue le lundi 19 mai.

Lors d’une conférence de presse tenue à Dakar, Me Cissé a dénoncé ce qu’il considère comme une dérive inquiétante du système judiciaire. Selon lui, l’affaire a dépassé le cadre de la procédure pénale normale pour s’apparenter à un véritable acharnement contre une famille entière. « On veut jeter toute une famille en prison, humilier une communauté », a-t-il lancé, visiblement outré.

L’avocat est revenu sur l’arrestation de Demba Ngom, qu’il juge totalement injustifiée. « Demba n’était même pas mentionné dans le rapport de la CENTIF. Il vivait à l’étranger et n’était au Sénégal que pour rendre visite à son frère. Et pourtant, il a été arrêté, tout comme le tailleur de Farba. Aujourd’hui, ces hommes sont détenus uniquement pour leurs liens personnels ou familiaux avec Farba Ngom », a déploré Me Cissé.

Le ton est monté d’un cran lorsque l’avocat a révélé les nouvelles convocations. « Le juge convoque maintenant Birane et Ismaïla Ngom pour le 19 mai. Si ça continue, ce seront bientôt ses enfants, son épouse, sa mère… On veut décimer toute une famille. Au nom de quoi ? Il faut que cela cesse », a-t-il martelé.

Pour mémoire, Farba Ngom a été placé sous mandat de dépôt le 27 février 2025, suivi de son frère Demba Ngom, incarcéré à son tour le 28 avril. Cette série d’arrestations, qui touche désormais plusieurs membres du cercle familial de l’ancien député, soulève des interrogations croissantes sur les intentions réelles derrière les poursuites.

Affaire Farba Ngom : Me Oumar Youm dénonce une « commande politique mise en œuvre par le parquet »

Ce mardi 14 mai, lors d’une conférence de presse du collectif des avocats de Farba Ngom, Me Oumar Youm est sorti de sa réserve pour dénoncer avec vigueur la procédure judiciaire en cours contre son client. Il estime qu’elle est le fruit d’une manœuvre politique dissimulée sous des atours judiciaires. À ses yeux, l’inculpation du député-maire d’Agnam ne repose sur aucun fondement sérieux. Selon lui, la justice ne peut fonctionner ainsi dans un État de droit.

Dès l’entame de son intervention, l’avocat a rappelé qu’il est fondamental, lorsqu’on convoque un citoyen devant la justice, de l’informer clairement des raisons de cette convocation. Dans le cas de Farba Ngom, il affirme que ni les faits ni les preuves ne sont présentés de manière cohérente. Il y voit un acharnement ciblé, orchestré depuis les hautes sphères du pouvoir, par le biais du parquet. Il dénonce une affaire montée de toutes pièces, sans éléments matériels, ni indices probants, et sans respect du droit.

Revenant sur les chefs d’inculpation, Me Youm a analysé en détail les accusations d’escroquerie, de complicité d’escroquerie, de détournement de deniers publics et de blanchiment d’argent. Il s’interroge sur la base juridique et factuelle de ces accusations. Selon lui, une infraction comme l’escroquerie nécessite des éléments précis : l’existence d’un faux document, une manœuvre frauduleuse, un mensonge manifeste ayant conduit à l’obtention de fonds. Or, affirme-t-il, rien de tout cela ne figure dans le dossier. Il va plus loin en rappelant que ni Farba Ngom ni Tahirou Sarr n’ont occupé une fonction de comptable ou d’ordonnateur de dépenses, ce qui rend encore plus floue la notion même de détournement.

Concernant le blanchiment de capitaux, Me Youm met en doute la logique même de l’accusation. Il estime que si les transactions évoquées sont toutes traçables, alors il est contradictoire de parler de blanchiment, qui suppose généralement des procédés d’opacification volontaire des circuits financiers.

À ses yeux, si Farba Ngom et son co-accusé comparaissaient devant une juridiction réellement libre et indépendante, ils seraient relaxés. Il appelle à mettre fin à ce qu’il qualifie de dérive judiciaire et à restaurer l’intégrité du système judiciaire sénégalais.

Henan Chine et Synergies Afrique : les 5,6 milliards de l’État qui font scandale après les émeutes du 9 février

Alors que le pays peine encore à se relever des douloureuses émeutes du 9 février 2024, une révélation fracassante vient bouleverser l’opinion publique. Le journal L’Observateur a mis au jour une opération financière aussi rapide que controversée : l’État sénégalais aurait versé près de 5,7 milliards de francs CFA à deux entreprises, Henan Chine et Synergies Afrique, en guise d’“indemnisation” pour des pertes subies lors des manifestations. Cette transaction, datée du 26 mars 2024 — soit à peine 48 heures après l’élection présidentielle — soulève de nombreuses interrogations.

Les paiements ont été effectués sous forme de Certificats Nominatifs d’Obligation (CNO), pour un montant total de 5.694.909.156 FCFA, à un moment politiquement très sensible : entre la défaite du régime de Macky Sall et l’installation de Bassirou Diomaye Faye à la tête du pays. Officiellement, il s’agissait de couvrir les “dommages” causés aux équipements de ces entreprises lors des violentes manifestations déclenchées par le report controversé de la présidentielle du 25 février au 15 décembre 2024.

Selon les révélations de L’Observateur, Synergies Afrique aurait reçu 4,9 milliards de FCFA, contre 791 millions pour Henan Chine. Des montants vertigineux qui interpellent d’autant plus que d’autres acteurs économiques — sans parler des simples citoyens — n’ont à ce jour reçu aucune aide ou compensation pour les préjudices subis durant ces émeutes.

L’État justifie l’opération par des clauses contractuelles évoquant une “force majeure”, arguant que des engagements préalables rendaient ces paiements obligatoires. Mais pour de nombreux observateurs, le timing de cette “urgence” budgétaire est troublant.

L’opération, enclenchée dans l’entre-deux tours de la présidentielle et en pleine gestion des affaires courantes, alimente les soupçons d’une manœuvre de dernière minute visant à satisfaire des intérêts privés liés à l’ancien pouvoir. « Était-ce une tentative de vider les caisses de l’État avant le passage de témoin ? », s’interrogent certains analystes.

Ce scandale financier intervient alors que les blessures des émeutes sont encore à vif. Plusieurs jeunes ont perdu la vie, comme Alpha Yoro Tounkara, étudiant à l’Université Gaston Berger de Saint-Louis, tué lors des affrontements. Des centaines de commerces ont été détruits, des biens pillés, des familles endeuillées. Et pourtant, aucune “indemnisation” de cette ampleur n’a été prévue pour ces victimes.

Avec l’arrivée d’un nouveau pouvoir et la promesse d’un Sénégal plus transparent, la question de ces 5,6 milliards de FCFA versés dans la précipitation pourrait bien devenir un dossier explosif pour la justice et les organes de contrôle. D’autant que l’opinion réclame des comptes : qui a autorisé ces paiements ? Sur quelle base ? Et pourquoi seulement ces deux entreprises ?

Affaire Farba Ngom : les avocats dénoncent une « dérive judiciaire » et des « violations graves » des droits de la défense

Ce mardi, lors d’une conférence de presse tenue dans la capitale sénégalaise, les avocats de Farba Ngom ont vigoureusement dénoncé la procédure judiciaire en cours contre leur client, incarcéré depuis trois mois. Devant un parterre de journalistes, Me Doudou Ndoye, Me Baboucar Cissé et Me Abdou Dialy Kane ont fustigé ce qu’ils qualifient de « dérives judiciaires » et de « violations graves des droits humains », dans un dossier qu’ils jugent lourd de motivations politiques et d’abus d’autorité.

L’ancien ministre de la Justice, Me Doudou Ndoye, a ouvert les échanges en exprimant son indignation face à ce qu’il considère comme une détention arbitraire. Selon lui, Farba Ngom est maintenu en prison non pas sur la base de preuves solides, mais simplement en raison de sa fortune personnelle. « Le Sénégal n’est pas un pays de droit. Ce qu’on a fait à Farba Ngom n’est pas juste. Il est enfermé depuis trois mois parce qu’il est riche. À ce rythme, les Sénégalais devront désormais craindre de réussir », a-t-il lancé. Tout en précisant qu’il ne se prononce ni sur la culpabilité ni sur l’innocence de son client, Me Ndoye a rappelé qu’aucun élément probant n’a été avancé pour justifier son incarcération.

Prenant la parole à son tour, Me Baboucar Cissé a dénoncé ce qu’il qualifie de « scandale judiciaire ». Il affirme que les droits fondamentaux de Farba Ngom sont constamment bafoués. Le juriste s’est insurgé contre les décisions du juge d’instruction qu’il accuse d’avoir « piétiné la loi » dans la conduite de cette affaire. Il a particulièrement mis en exergue l’arrestation de plusieurs membres de la famille de l’homme politique, dont son frère Demba Ngom et même son tailleur, qui n’étaient pourtant pas mentionnés dans le rapport initial de la Centif. Poursuivant dans le même registre, Me Cissé a révélé que deux autres frères, Birane et Ismaïla Ngom, ont été convoqués pour le 19 mai prochain. Il estime que la machine judiciaire est devenue un instrument d’acharnement visant à « démolir une famille entière ». « À ce rythme, a-t-il ironisé, il ne restera plus qu’à transformer Agnam en prison à ciel ouvert », a-t-il conclu, visiblement outré.

Me Abdou Dialy Kane, pour sa part, a mis en cause les « pouvoirs exorbitants » dont dispose le ministère public. Selon lui, la procédure actuelle révèle un déséquilibre profond entre les droits de la défense et l’influence du parquet dans les décisions de détention. Il a expliqué que même lorsqu’une chambre d’accusation composée de plusieurs magistrats décide d’accorder la liberté provisoire à un prévenu, il suffit d’un appel du parquet pour maintenir celui-ci en prison. « Le pouvoir que détient aujourd’hui le parquet est démesuré. Et curieusement, ceux qui le dénonçaient lorsqu’ils étaient dans l’opposition sont aujourd’hui silencieux », a-t-il déclaré.

Autre point jugé préoccupant par la défense : les saisies de comptes bancaires de Farba Ngom. Selon Me Kane, ces mesures conservatoires ont été prises alors que l’intéressé n’était même pas encore formellement inculpé. Une irrégularité qu’il considère comme une violation manifeste des textes en vigueur, lesquels stipulent clairement que seules les personnes inculpées peuvent faire l’objet de telles saisies. « Ces saisies sont illégales. La loi est pourtant claire. Mais dans ce dossier, elle est foulée aux pieds », a-t-il martelé.

Face à cette série d’irrégularités qu’ils dénoncent, les avocats de Farba Ngom ont annoncé leur intention de saisir toutes les juridictions compétentes, au Sénégal comme à l’international, pour faire valoir les droits de leur client. Ils appellent à un sursaut de l’appareil judiciaire afin de restaurer l’équilibre des procédures et mettre fin, selon leurs mots, à « l’instrumentalisation de la justice à des fins de règlement de comptes politiques ».

Dernière minute : Azoura Fall et Kaïré placés sous mandat de dépôt, procès prévu jeudi

Les militants du parti Pastef, Assane Guèye alias Azoura Fall et l’influenceur Elhadji Ousseynou Diakhaté, plus connu sous le nom de Kaïré, ont été placés sous mandat de dépôt ce mardi 13 mai 2025. Leur incarcération intervient à l’issue de leur présentation devant le procureur du Tribunal de Grande instance hors classe de Dakar.

Selon leur avocat, Me Bamba Cissé, leur procès est prévu pour ce jeudi. Les deux figures connues pour leur activisme numérique et leurs prises de parole sur les réseaux sociaux sont poursuivies pour des faits qualifiés d’« attentat aux bonnes mœurs ».

Arrêtés puis placés en garde à vue dans les locaux de la Division spéciale de cybersécurité (DSC) depuis lundi, ils sont visés pour des propos ou contenus jugés choquants et contraires aux normes sociales et morales en vigueur.

L’affaire suscite déjà de vives réactions sur les réseaux sociaux, certains dénonçant une répression contre des voix critiques, tandis que d’autres évoquent la nécessité de réguler certains excès dans les espaces numériques.

Le procès de jeudi est très attendu, tant pour son issue judiciaire que pour sa portée politique et sociale, dans un contexte national où la liberté d’expression et l’usage des réseaux sociaux sont au cœur des débats.

Danses obscènes à Ziguinchor : l’Inspection d’Académie dénonce des dérives morales à l’école Antoine de Padoue

L’Inspection d’Académie (IA) de Ziguinchor est montée au créneau ce mardi 13 mai, après la diffusion sur les réseaux sociaux de vidéos montrant des jeunes filles exécutant des danses jugées obscènes. Les faits se sont déroulés lors d’une soirée culturelle organisée par l’École privée laïque Antoine de Padoue, dans le cadre des « 72 heures » de son gouvernement scolaire.

Dans un communiqué officiel, l’Inspecteur d’Académie, Papa Gorgui Ndiaye, a exprimé sa consternation face à ces images qui ont suscité une vive polémique. L’événement incriminé s’est tenu le 9 mai 2025 au terrain de basket du Centre départemental d’éducation physique et sportive (CDEPS) de Ziguinchor.

« Ces écarts de comportement heurtent profondément les valeurs morales et éducatives que l’école est censée promouvoir », a fustigé le responsable académique, qui y voit une grave dérive. Il déplore que de tels actes se produisent alors même que l’Éducation nationale œuvre à la promotion de la citoyenneté et des valeurs à travers l’Initiative pour une Transformation humaniste de l’Éducation (NITHE).

L’IA de Ziguinchor a annoncé l’ouverture d’une enquête pour faire toute la lumière sur les circonstances ayant conduit à ce qu’il qualifie d’« agissements inacceptables ». Il promet que les responsabilités seront situées et que les mesures appropriées seront prises en conséquence.

En guise de rappel à l’ordre, Papa Gorgui Ndiaye a exhorté l’ensemble des chefs d’établissements scolaires à faire preuve d’une vigilance accrue. Il les invite à encadrer rigoureusement les activités menées dans les établissements, notamment celles initiées par les gouvernements scolaires, afin d’assurer le respect strict des normes éducatives, morales et culturelles.

Université de Bambey : mouvement d’humeur des étudiants, les écoles perturbées

L’Université Alioune Diop de Bambey (UADB) est en ébullition. Ce mardi 13 mai, les étudiants ont intensifié leur mouvement de grève, perturbant les activités pédagogiques dans plusieurs établissements scolaires de la ville et affrontant les forces de l’ordre. Cette montée de tension s’inscrit dans le cadre d’un mot d’ordre de grève de 120 heures lancé depuis le 9 mai dernier.

Déterminés à se faire entendre, les étudiants dénoncent des conditions d’apprentissage qu’ils jugent déplorables. Parmi leurs principales revendications figurent le manque criant de salles de cours, l’inexistence d’une infirmerie fonctionnelle, l’absence de lits d’hospitalisation, ainsi que l’indisponibilité d’ambulances pour assurer les évacuations sanitaires. Les problèmes liés à la restauration universitaire sont également au cœur de leur colère.

« Depuis des années, on nous promet des infrastructures qui ne sont jamais livrées. Aujourd’hui, nous exigeons la réception immédiate du complexe universitaire de 1000 lits. Nous ne pouvons plus continuer à vivre dans ces conditions », a déclaré un membre du collectif des étudiants grévistes.

Face à l’inaction des autorités, les étudiants ont décidé de hausser le ton. Ils menacent de forcer l’accès au complexe de 1000 lits s’il n’est pas réceptionné dans les prochains jours. Ils exigent également une réaction immédiate du ministre de l’Enseignement supérieur.

La ville de Bambey, habituellement calme, a été fortement perturbée par ce mouvement. Plusieurs établissements scolaires ont été délogés, créant une situation de panique chez les élèves et les enseignants. La présence des forces de l’ordre sur les lieux n’a pas empêché les échauffourées, témoignant de la tension qui règne actuellement dans la localité.

Tribunal de Dakar : Azoura Fall et Kaïré déférés au parquet pour atteinte aux bonnes mœurs

Assane Guèye, plus connu sous le pseudonyme d’Azoura Fall, et Elhadji Ousseynou Diakhaté, alias Kaïré, ont été déférés ce mardi 13 mai 2025 au Tribunal de Grande instance hors classe de Dakar, après une garde à vue passée dans les locaux de la Division spéciale de cybersécurité (DSC).

Les deux influenceurs sont poursuivis pour des propos jugés contraires aux bonnes mœurs, selon plusieurs sources concordantes. Leur arrestation, survenue la veille, a rapidement alimenté les débats sur les réseaux sociaux, où les deux mis en cause jouissent d’une importante audience.

Le dossier est désormais entre les mains du procureur de la République, chargé de décider de l’orientation à donner à l’affaire : mise en liberté provisoire, inculpation ou ouverture d’une information judiciaire.

Pour l’heure, aucune déclaration officielle n’a été faite par leurs avocats ni par les autorités judiciaires. Toutefois, cette affaire soulève une nouvelle fois la question de la régulation des contenus en ligne et des limites de la liberté d’expression sur les réseaux sociaux au Sénégal.

Bignona à l’arrêt : journée ville morte après des heurts entre talibés et gendarmes

La ville de Bignona a connu, ce mardi 13 mai, une paralysie totale des activités économiques, sociales et scolaires. À l’origine de cette tension généralisée, un affrontement survenu dimanche dernier sur la route de Diégoune entre des talibés du marabout Fansou Bodian et des éléments de la gendarmerie nationale.

En guise de protestation, les disciples du guide religieux ont décrété une journée morte dans tout le département. Résultat : écoles fermées, marchés déserts, routes nationales bloquées, et transports totalement à l’arrêt. Même les motos Jakarta, qui assurent habituellement les navettes internes, sont absentes des rues.

Malgré les tentatives de médiation des autorités administratives, notamment le préfet de Bignona qui s’est personnellement rendu chez l’imam Fansou Bodian, et l’appel au calme lancé par ce dernier, les talibés ont maintenu leur mot d’ordre. Ils exigent des explications sur ce qu’ils qualifient d’usage « abusif » de la force par les gendarmes lors de l’incident.

Les axes routiers RN4 et RN5, points stratégiques du trafic régional, sont fortement perturbés. Les véhicules de transport interurbain sont stationnés à la gare routière, empêchant toute liaison entre Bignona et les localités environnantes. Plusieurs commerces ont également baissé leurs rideaux, accentuant l’atmosphère de tension.

Les autorités locales appellent à la retenue et multiplient les concertations pour ramener le calme. Une médiation plus large impliquant les chefs religieux et coutumiers est attendue dans les prochaines heures afin d’éviter une escalade de la crise.

Africa CEO Forum 2025 : Le président Diomaye Faye en concertation avec ses homologues africains à Abidjan

À l’occasion de l’édition 2025 de l’Africa CEO Forum, le président sénégalais Bassirou Diomaye Faye s’est entretenu, en marge de la cérémonie d’ouverture, avec ses homologues ivoirien, Alassane Dramane Ouattara, et mauritanien, Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani. Ces rencontres bilatérales se sont tenues ce lundi à Abidjan, en Côte d’Ivoire, où se déroule ce sommet incontournable du secteur privé africain.

Le président Diomaye Faye a pris part à l’ouverture officielle de ce forum annuel aux côtés de plusieurs autres dirigeants du continent, dont Paul Kagame du Rwanda et Cyril Ramaphosa d’Afrique du Sud. Leur présence témoigne de l’importance stratégique accordée à cette plateforme de dialogue et de coopération économique.

Lors de son allocution d’ouverture, le président Alassane Ouattara a mis en lumière les opportunités offertes par l’intelligence artificielle pour le continent africain. Il a souligné le rôle déterminant de la jeunesse dans ce domaine en pleine expansion, appelant à un soutien accru pour favoriser son engagement. Selon lui, le moment est venu pour l’Afrique de concevoir, dans un esprit de synergie entre les secteurs public et privé, des solutions concrètes et audacieuses adaptées aux réalités du continent.

Il a exprimé le souhait que ce forum soit un véritable « moment de vérité et d’engagement », et a réitéré son ambition de voir émerger une nouvelle génération de champions économiques africains, citant les efforts consentis par la Côte d’Ivoire pour soutenir l’essor de son tissu entrepreneurial.

La participation du président Bassirou Diomaye Faye à cette édition du forum illustre l’intérêt croissant du Sénégal pour les dynamiques économiques continentales. Elle traduit aussi sa volonté de renforcer les échanges sud-sud dans un contexte où la transformation structurelle, la digitalisation et l’industrialisation sont plus que jamais au cœur des enjeux de développement.

Créé en 2012 par le Jeune Afrique Media Group, en partenariat avec la Société financière internationale (IFC), l’Africa CEO Forum s’est imposé comme un rendez-vous de référence pour les décideurs économiques du continent. Il réunit chaque année des chefs d’entreprise, des investisseurs, des responsables politiques et des représentants d’institutions financières pour promouvoir une croissance inclusive et durable à l’échelle africaine.

Africa CEO Forum 2025 : Bassirou Diomaye Faye affiche sa vision d’une souveraineté numérique stratégique

À l’occasion de l’Africa CEO Forum 2025, qui s’est tenu à Abidjan les 11 et 12 mai, le président sénégalais Bassirou Diomaye Faye a dévoilé une vision claire et résolue : faire du numérique un pilier de la transformation économique et sociale du Sénégal. Présent à ce rendez-vous incontournable des décideurs africains, il a exposé les grands axes de sa stratégie en matière de souveraineté numérique, une ambition qu’il juge prioritaire et incontournable.

Interpellé sur la manière dont il envisage la souveraineté numérique dans un contexte d’ouverture aux opérateurs internationaux, le chef de l’État a souligné que cette démarche ne vise pas l’isolement mais plutôt la maîtrise stratégique des enjeux technologiques. Selon lui, l’Afrique ne peut se permettre de rater la révolution numérique, après avoir manqué les précédentes transformations majeures du monde. C’est pourquoi il entend placer le Sénégal à l’avant-garde de cette dynamique continentale.

Le président Faye a structuré sa vision autour de trois axes fondamentaux : le contrôle des infrastructures numériques, la montée en compétences des ressources humaines locales, et l’adaptation du cadre réglementaire. Il a tenu à rassurer les partenaires internationaux en précisant que cette approche ne signifie ni repli ni autarcie, mais vise à établir des partenariats équilibrés et respectueux de la souveraineté des États africains, en particulier en ce qui concerne la gestion des données.

Parmi les projets phares annoncés figure la création de datacenters souverains au Sénégal, qui permettront de sécuriser les données nationales tout en renforçant l’indépendance technologique du pays. Cette initiative s’inscrit dans un programme plus large de formation de la jeunesse et de renforcement des compétences locales dans le domaine du numérique. Pour le président sénégalais, la donnée est devenue un levier décisif pour la prise de décision publique et un enjeu de souveraineté à part entière.

Abordant la question du financement, Bassirou Diomaye Faye a reconnu l’importance des investissements nécessaires pour concrétiser cette vision. Il a estimé à 1,7 milliard de dollars le montant global du « nouveau deal technologique » du Sénégal, un plan qui nécessite une mobilisation à la fois de capitaux publics et privés. Le président mise ainsi sur des partenariats public-privé pour bâtir une économie numérique solide et durable.

Il a conclu en insistant sur l’importance de s’approprier les infrastructures, non seulement pour les exploiter pleinement, mais aussi pour garantir la souveraineté sur les données nationales. Ce modèle de coopération, selon lui, doit se fonder sur un cadre légal strict, garant de l’intérêt national, tout en valorisant l’expertise locale et en attirant des partenaires étrangers prêts à s’engager dans une relation de confiance et de transparence.

Placement en garde à vue d’Azoura Fall : son avocat dénonce une « injustice » et annonce une plainte contre celui qui a publié la vidéo

Azoura Fall a été placé en garde à vue ce lundi 12 mai, suscitant une vive réaction de son avocat, Me Bamba Cissé. Selon ce dernier, cette mesure fait suite à des propos jugés insultants envers Mame Mbaye Niang et l’ancien président Macky Sall. Le militant est désormais poursuivi pour « attentat aux bonnes mœurs », une qualification que conteste fermement son conseil.

Me Cissé a expliqué que son client, récemment libéré après plus d’un an d’incarcération, est profondément marqué par les conditions extrêmes qu’il a vécues en détention. Il a notamment évoqué une cellule surpeuplée dans laquelle Azoura Fall aurait cohabité avec plus de cinquante personnes, dormant à peine quinze minutes par jour pendant six mois. L’avocat a également rappelé les dix-sept jours passés en retour de parquet au commissariat central, un passage qualifié de traumatisant.

Selon lui, cette expérience pénitentiaire éprouvante aurait fragilisé psychologiquement son client, au point d’influencer les propos qu’on lui reproche aujourd’hui. Il affirme que ces déclarations doivent être comprises comme une réaction de colère, nourrie par le sentiment d’injustice et de persécution, Azoura Fall tenant personnellement Mame Mbaye Niang et Macky Sall pour responsables de son état de santé actuel.

Autre point soulevé par Me Cissé : la vidéo à l’origine des poursuites. Il affirme que celle-ci n’est pas récente, qu’elle daterait de plus de neuf mois, et surtout qu’elle n’a pas été publiée par Azoura Fall. Ce dernier a d’ailleurs déposé une plainte contre la personne qui a mis en ligne la séquence, estimant être victime d’une injustice d’autant plus grande qu’il ne serait ni l’auteur ni le diffuseur de la vidéo incriminée.

Hivernage 2025 : le gouvernement fixe une feuille de route ambitieuse contre les inondations

Le gouvernement sénégalais a tenu, ce lundi 12 mai 2025, un Conseil interministériel consacré à la prévention et à la gestion des inondations à l’approche de l’hivernage. Réuni à la Primature sous la direction du Premier ministre Ousmane Sonko, l’exécutif a défini un ensemble de mesures urgentes visant à garantir la sécurité des populations et la continuité des activités socio-économiques sur l’ensemble du territoire.

Selon le communiqué officiel, le ministre de l’Hydraulique et de l’Assainissement, en collaboration avec les ministres des Collectivités territoriales et des Transports terrestres, est chargé de veiller au lancement immédiat et à la finalisation des opérations pré-hivernage d’ici le 15 juillet 2025. Dans ce cadre, des instructions ont été données au ministre des Infrastructures pour assurer l’entretien et la réhabilitation des ouvrages de franchissement dans les zones vulnérables.

Le gouvernement entend également anticiper les crues fluviales en renforçant la coordination avec l’OMVS et l’OMVG. Une attention particulière sera portée à la surveillance des bassins fluviaux, avec une planification rigoureuse des lâchers d’eau aux barrages de Diama et Manantali afin d’éviter les débordements.

Dans les localités les plus exposées, des motopompes de grandes capacités seront prépositionnées sur les points critiques identifiés, accompagnées de descentes électriques. L’acquisition de ces équipements se fera avec le soutien du ministère des Finances. Par ailleurs, les acteurs communautaires bénéficieront d’une formation spécifique assurée par la Brigade nationale des sapeurs-pompiers, pour les préparer à intervenir efficacement en cas de sinistre.

Les ministères de l’Éducation, de l’Agriculture, de l’Intérieur, des Forces armées, des Infrastructures et des Transports auront la responsabilité de garantir la continuité des services essentiels, notamment les écoles, lieux de culte, marchés et axes routiers. En ce qui concerne les chantiers en cours, des plans d’accélération sont exigés, avec, si nécessaire, des mesures transitoires pour limiter les risques liés aux inondations.

Le ministère de l’Intérieur mettra à jour le recensement des moyens publics et privés disponibles pour les interventions d’urgence, tout en renforçant la dotation en équipements de protection civile, tels que les paratonnerres. D’ici fin juillet, des plans de contingence territoriaux devront être établis, incluant des dispositifs locaux de pilotage, des moyens d’assistance et des stocks prépositionnés.

Des exercices de simulation sont également prévus, ainsi qu’une campagne de sensibilisation à la prévention des noyades. La sécurisation des bassins de rétention, le recensement et l’évacuation des bâtiments menaçant ruine font également partie des actions programmées.

Sur le plan financier, le ministère des Finances devra augmenter d’au moins 50 % les ressources affectées à la Matrice d’Actions prioritaires de Lutte contre les Inondations, et régler sans délai les arriérés dus aux entreprises engagées dans les travaux. Le gouvernement prévoit aussi de renforcer le maillage du territoire en radars météorologiques, en stations pluviométriques et en équipements de surveillance des bassins hydrauliques.

Un système de communication en temps réel pour la diffusion des alertes et des informations utiles sera mis en place. En parallèle, une grande campagne de sensibilisation démarrera dès ce mois de mai, suivie de journées citoyennes de mobilisation prévues entre juillet et août, en partenariat avec les forces de défense et de sécurité.

Forum Africa CEO 2025 : Le président Diomaye Faye renforce l’attractivité économique du Sénégal

Présent à Abidjan pour le prestigieux forum Africa CEO 2025, le président sénégalais Bassirou Diomaye Faye a mis à profit ce grand rendez-vous du secteur privé africain pour dérouler sa diplomatie économique. Ce lundi 12 mai, en marge de la cérémonie d’ouverture qui a réuni plus de 2 500 dirigeants d’entreprise, le chef de l’État a accordé deux entretiens stratégiques à fort potentiel économique pour le Sénégal.

La première audience a été accordée à Marco Arcelli, PDG du groupe Acwa Power, spécialisé dans la production d’énergie et le dessalement de l’eau. Les discussions ont porté sur d’éventuels projets d’envergure dans le domaine énergétique, un secteur clé pour le développement du Sénégal. Le président Diomaye a mis en avant les ambitions de son gouvernement en matière de transition énergétique et d’indépendance électrique, insistant sur les opportunités d’investissements durables et innovants.

Le second entretien s’est tenu avec Raley White, vice-président du groupe Yango, un acteur incontournable de la technologie et du transport intelligent. La rencontre a été l’occasion d’aborder les perspectives de coopération dans les domaines de la mobilité urbaine, des plateformes numériques et de l’innovation technologique. Le président a exprimé son intérêt pour les solutions de transport adaptées aux besoins urbains croissants du Sénégal et pour un transfert de savoir-faire au profit de la jeunesse sénégalaise.

À travers ces deux audiences ciblées, Diomaye Faye réaffirme sa volonté de faire du Sénégal une destination de choix pour les investissements structurants. Sa participation active au forum Africa CEO témoigne également d’un positionnement clair en faveur de l’intégration économique africaine et de la coopération Sud-Sud.

Scandale à la Gendarmerie : la 42e promotion dénonce un détournement de 182 millions de F CFA

Un nouveau scandale financier secoue les rangs de la gendarmerie nationale. Les élèves de la 42ᵉ promotion, réunis au sein d’une coopérative d’habitat, ont saisi le parquet financier pour dénoncer un détournement présumé de 182 millions de F CFA, qu’ils imputent à leur ancien président.

Selon les informations du journal Libération, les jeunes gendarmes versaient depuis cinq ans une cotisation mensuelle de 15 000 F CFA dans le cadre d’un projet immobilier. L’objectif était clair : acquérir un terrain de 9 hectares situé à Yenne, en périphérie de Dakar. Mais à leur grande surprise, malgré les versements réguliers, aucun document foncier ne leur a été remis à ce jour.

Des mois d’attente, ponctués de promesses non tenues, ont fini par éveiller les soupçons. L’enquête interne ouverte par la gendarmerie a révélé que les paiements n’avaient jamais été effectués auprès du promoteur immobilier. Plus grave encore, l’ancien président de la coopérative, radié depuis de la gendarmerie, refuse toujours de remettre les documents comptables — notamment les relevés bancaires liés au compte ouvert à la Banque Internationale pour le Sénégal (BIS).

Cette affaire relance le débat sur la transparence dans la gestion des coopératives d’habitat au sein des corps militaires. Elle n’est pas sans rappeler le scandale de 2022 impliquant la 47e promotion, où des fonds collectifs avaient également disparu dans des conditions floues.

Santé d’Azoura Fall : Me Abdoulaye Tall alerte sur un état de santé préoccupant

Interpellé dans le cadre d’une enquête menée par la Division spéciale de la cybersécurité (DSC), Assane Gueye alias Azoura Fall, est actuellement au cœur de toutes les préoccupations de son avocat, Me Abdoulaye Tall. Ce dernier, s’exprimant à la suite de l’audition de son client, a lancé une alerte publique sur la dégradation de son état de santé.

Selon Me Tall, Azoura souffre de plusieurs pathologies sérieuses. « Il est gravement malade. Nous avons déposé un dossier médical attestant de ses problèmes de foie, de poumons, mais aussi de troubles mentaux. Il ne jouit pas de toutes ses facultés mentales et physiques », a-t-il déclaré, pointant du doigt les effets néfastes de la détention sur la santé de son client.

Le dossier Azoura s’inscrit dans une procédure judiciaire déclenchée pour des propos jugés « contraires aux bonnes mœurs » par les autorités. Me Tall a rappelé avec insistance que son client reste présumé innocent à ce stade de l’enquête.

Par ailleurs, l’avocat a également évoqué l’arrestation de El Hadj Ousseynou Diakhaté, alias Kairé, appréhendé le même jour alors qu’il accompagnait Azoura à sa convocation. Lui aussi est poursuivi pour des propos similaires, toujours dans le cadre de cette même procédure.

Face à cette situation, Me Abdoulaye Tall en appelle à la responsabilité des autorités judiciaires et à un traitement humain du dossier. « Il y va de la vie d’un homme », a-t-il insisté, réclamant une prise en charge médicale urgente pour son client.

Affaire des DAT cassés et non reversés au Trésor : Birima Mangara visé pour 10,5 milliards de F CFA

L’affaire des Dépôts à terme (DAT) non reversés au Trésor public continue de secouer la sphère politico-financière sénégalaise. Après la mise en cause d’Amadou Ba, ancien Premier ministre, l’enquête s’oriente désormais vers Birima Mangara, ancien ministre délégué chargé du Budget sous le régime de Macky Sall. Il est visé pour une opération portant sur 10,5 milliards de F CFA.

Selon les révélations du journal L’Observateur, le parquet financier, à travers la Division des investigations criminelles (DIC), s’intéresse à une correspondance officielle portant le numéro 004459 MEFT/DGCPT/TG. Ce document, signé par Birima Mangara, aurait autorisé le placement de 10,5 milliards de F CFA en dépôt à terme (DAT) à la Banque Crédit du Sénégal (CDS).

Or, d’après la Cour des comptes, qui a levé le voile sur ces pratiques dans son rapport couvrant la période 2019–2024, ce dépôt a été “cassé”, c’est-à-dire retiré avant son échéance, sans que les fonds ne soient reversés au Trésor public. Un manquement grave aux règles de gestion des deniers publics.

L’affaire prend une tournure encore plus troublante avec une seconde lettre, cette fois datée du 12 juillet 2017 (N°7056 MEFP/DGB), également signée par Birima Mangara. Elle ordonnait le transfert de 10 milliards de F CFA à la Conciliation foncière de l’UEMOA. Aucun document ne précise les raisons de cette opération ni sa conformité avec les procédures budgétaires en vigueur.

Député de la 15e législature, Birima Mangara ne peut être entendu par la justice qu’après la levée de son immunité parlementaire. Cette procédure devra passer par l’Assemblée nationale, qui sera confrontée à une décision lourde de conséquences.

L’affaire des DAT cassés, d’un montant global estimé à plus de 141 milliards de F CFA, s’annonce comme l’un des plus grands scandales financiers de ces dernières années. Elle met en lumière la nécessité d’un renforcement des mécanismes de contrôle et de transparence dans la gestion des finances publiques.

Rencontre mondiale de l’expertise comptable : le Sénégal va accueillir l’ACOA 2027

C’est désormais officiel : le Sénégal accueillera la 9ᵉ édition du prestigieux Congrès Africain des Experts-Comptables (ACOA) en 2027. Cette décision a été rendue publique lors de la cérémonie de clôture de l’édition 2025, qui s’est tenue à Kigali, au Rwanda, du 6 au 9 mai, et qui a rassemblé plus de 2.500 participants venus des cinq continents, incluant des représentants de la Fédération Internationale des Comptables (IFAC) et d’autres organisations majeures de la profession.

Ce choix porté sur le Sénégal est salué comme une reconnaissance du leadership croissant de l’Ordre National des Experts-Comptables et Comptables Agréés (ONECCA) du Sénégal. Il témoigne également de la crédibilité du pays sur les plans politique, économique et institutionnel, et de la clarté des signaux envoyés par les nouvelles autorités sénégalaises en matière de bonne gouvernance, de transparence financière et de lutte contre les flux financiers illicites.

Mor Dieng, président de l’ONECCA et par ailleurs président en exercice de l’Association of Accountancy Bodies in West Africa (ABWA), a exprimé toute sa fierté et son engagement :

« Ce congrès sera une vitrine de l’excellence sénégalaise et africaine. Il placera le Sénégal au cœur des réflexions stratégiques sur l’avenir de la profession comptable, sur les enjeux liés à la finance durable, à la digitalisation, et à l’éthique dans les affaires. »

Il a promis un événement d’envergure, coorganisé avec les partenaires continentaux tels que la PAFA (Pan African Federation of Accountants), la FIDEF (Fédération Internationale des Experts-Comptables Francophones), ainsi que les institutions étatiques.

L’ACOA 2027 ne sera pas qu’un simple rassemblement professionnel. Il s’agira d’un événement multisectoriel à fort impact, susceptible de dynamiser plusieurs branches économiques au Sénégal, notamment l’hôtellerie, le transport, la communication, les services et le tourisme d’affaires. Il offrira également une plateforme de visibilité pour les jeunes experts-comptables, les start-ups et les institutions de formation.

Le Sénégal entend mobiliser l’ensemble de son écosystème économique, académique et institutionnel pour faire de cette 9ᵉ édition un succès. Des comités d’organisation et de pilotage seront mis en place dès 2026 pour assurer une préparation rigoureuse, avec le soutien du ministère des Finances, de l’enseignement supérieur et des partenaires techniques.

Trafic de drogue à Yoff : un étranger arrêté en possession de crack

Une opération menée vendredi 9 mai par les agents de la Division opérationnelle de l’OCRTIS a permis l’interpellation d’un individu de nationalité étrangère à Yoff, dans la commune de Dakar. L’homme a été arrêté en possession de 2,5 grammes de crack, une drogue dure particulièrement addictive, alors qu’il se trouvait aux abords du commerce « La Brioche Dorée », un lieu très fréquenté du quartier.

Selon les premières informations de l’enquête, la substance saisie était destinée à la revente locale. Le suspect a été immédiatement placé en garde à vue pour trafic de stupéfiants. Il devrait être présenté au parquet dans les prochaines heures.

Cette arrestation s’inscrit dans la stratégie de lutte active contre le trafic de drogue que mène l’OCRTIS, qui multiplie les interventions ciblées dans les zones à risque comme Yoff. Ce quartier, densément peuplé et dynamique, fait l’objet d’une attention particulière de la part des forces de sécurité, soucieuses d’endiguer la prolifération de substances illicites.

Les autorités policières ont réaffirmé leur engagement à poursuivre sans relâche la traque des trafiquants, petits ou grands, qui nuisent à la sécurité publique. Elles invitent également les populations à rester vigilantes et à signaler tout comportement suspect aux forces de l’ordre.

Fou Malade se lance en politique : un parti Hip-Hop baptisé « Jëff » attendu en 2026

Le rappeur et activiste sénégalais Malal Talla, plus connu sous son nom de scène Fou Malade, a franchi un nouveau cap dans son engagement citoyen. Lors de la 3e édition du projet Jahowo Démocratie, tenue samedi en présence de plusieurs acteurs de la société civile, il a annoncé la création prochaine de son propre parti politique baptisé « Jëff », qui signifie « agir » en wolof.

Prévu pour voir le jour en janvier 2026, ce parti se veut une extension politique de l’idéologie Hip-Hop. Selon Fou Malade, il s’agira d’un cadre alternatif, ancré dans les valeurs de justice sociale, de responsabilité et d’action concrète au service du peuple sénégalais. Il explique que « le Hip-Hop, qui fête ses 50 ans cette année, ne doit plus se contenter d’interpeller le pouvoir : il est temps qu’il participe pleinement à la construction politique de la nation ».

Longtemps engagé dans les luttes sociales, notamment aux côtés des jeunes et des mouvements citoyens, Fou Malade souhaite ainsi transformer son militantisme en outil institutionnel. Il estime que la voix des artistes et des acteurs culturels mérite d’être entendue au même titre que celle des professionnels de la politique.

L’annonce de cette initiative suscite déjà de nombreuses réactions, entre curiosité et encouragements. Le lancement de « Jëff » pourrait marquer une nouvelle ère pour la participation des artistes au débat politique sénégalais, à l’heure où les lignes bougent et où la demande de renouveau se fait de plus en plus pressante.

Marché Castors : une saisie de près d’un kilo de chanvre indien, 14 personnes arrêtées

Une opération de répression du trafic de drogues s’est déroulée récemment au marché Castors, à Dakar, où les éléments de la Division Opérationnelle de l’OCRTIS ont interpellé quatorze individus. Cette intervention musclée a permis la saisie de 980 grammes de chanvre indien, conditionnés sous forme de vrac et en cornets prêts à être écoulés.

Au-delà de cette importante quantité de chanvre, les forces de l’ordre ont également découvert des drogues dures et particulièrement dangereuses. Pas moins de 61 doses de Kush, une drogue synthétique réputée pour ses effets dévastateurs sur la santé mentale, ont été récupérées. Les policiers ont aussi mis la main sur 14 pierres de crack, une autre substance aux conséquences fortement addictives et destructrices.

Les personnes interpellées, majoritairement de nationalité étrangère, ont été placées en garde à vue. Elles seront prochainement présentées au procureur dans le cadre de l’enquête ouverte pour trafic de stupéfiants.

Cette opération, menée avec méthode et détermination, s’inscrit dans la stratégie de lutte active contre les drogues adoptée par les autorités sénégalaises. Elle reflète la volonté affichée de maintenir une politique de tolérance zéro face à un phénomène qui menace la stabilité sociale et la santé publique.

Yoro Dia au Pastef : « Cette volonté effrénée de vouloir effacer Macky Sall est impossible… »

Invité de l’émission Grand Jury sur la RFM ce dimanche, Yoro Dia, docteur en sciences politiques et ancien coordonnateur de la communication de la présidence de la République, a tenu des propos tranchants à l’égard du Pastef. Selon lui, la stratégie actuelle du parti au pouvoir visant à « effacer Macky Sall » de la mémoire politique sénégalaise est vouée à l’échec.

« Le Pastef, en voulant traîner Macky Sall et s’acharner sur son fils, veut détruire l’exception sénégalaise », a martelé Yoro Dia.

Le politologue a dressé un contraste entre l’ancien président Macky Sall et son successeur Bassirou Diomaye Faye, qu’il juge encore en décalage avec les exigences du pouvoir :

« Macky a compris que le temps ne chôme pas. Diomaye, lui, ne l’a pas encore compris », a-t-il estimé.

Évoquant la scène internationale, Yoro Dia a souligné ce qu’il appelle le « rayonnement intact » de Macky Sall, un an après avoir quitté le pouvoir. Il estime que malgré son retrait de la vie politique nationale, l’ex-président reste un acteur diplomatique influent :

« Macky Sall n’est plus président de la République depuis un an, mais il est plus présent que Diomaye dans l’actualité politique nationale, grâce aux maladresses du pouvoir et à l’agenda de vengeance systémique du Pastef. »

Pour Yoro Dia, cette situation paradoxale est révélatrice d’un leadership encore immature du côté du nouveau régime.

« Heureusement que Macky rayonne à l’international, et que la voix du Sénégal, qui est une chance pour le monde, soit encore entendue », conclut-il.

Dialogue politique : « Une perte de temps ! » selon Yoro Dia, qui accuse le pouvoir de vouloir renforcer Ousmane Sonko

L’appel au dialogue lancé par le président Bassirou Diomaye Faye continue de diviser la classe politique sénégalaise. Ce dimanche, sur les ondes de la RFM, Yoro Dia, ancien ministre porte-parole de la présidence et politologue reconnu, a vivement critiqué l’initiative, qu’il considère comme « une perte de temps ». Selon lui, l’objectif inavoué de cette démarche est de consolider davantage le pouvoir du Premier ministre Ousmane Sonko.

« Il s’agit d’un dialogue pour donner au Premier ministre plus de pouvoir parce qu’il est légitime », a lancé Yoro Dia, dénonçant une tentative de remodeler le système institutionnel sénégalais en fonction des ambitions d’un homme.

L’ancien conseiller en communication de la présidence défend le maintien du régime semi-présidentiel actuel, qu’il qualifie de « bon système » à consolider, plutôt que de l’affaiblir au profit d’un régime parlementaire. Pour lui, l’ordre institutionnel ne doit pas être sacrifié sur l’autel des ambitions politiques.

Plus tranchant encore, Yoro Dia estime que les priorités actuelles du pays ne se situent pas dans les réformes politiques, mais dans les urgences économiques. Il fustige ce qu’il qualifie de diversion politique : « Au Sénégal, il ne s’agit ni de questions de démocratie ni de questions électorales… mais plutôt de l’économie qui est aujourd’hui à l’arrêt ».

À ce titre, il rejoint en partie les propos d’Ousmane Sonko lui-même, qu’il cite à l’appui : « Le Sénégal n’a pas de problème politique, mais plutôt économique », rappelant les mots du Premier ministre lors de son discours au Grand Théâtre.

Poursuivant sa charge contre le pouvoir en place, Yoro Dia a critiqué sévèrement la posture du Premier ministre devant l’Assemblée nationale, dénonçant une logique de fermeture au débat : « Ousmane Sonko affirme qu’il n’y a pas matière à s’opposer. C’est pourquoi j’attire souvent l’attention sur la nature du Pastef. En réalité, c’est un parti fanatique qui ne cherche pas à convaincre. »

Selon lui, une opposition digne de ce nom est désormais difficile à définir, allant jusqu’à qualifier les adversaires politiques du pouvoir de simples « résidus ».

Les propos de Yoro Dia interviennent dans un contexte où plusieurs partis et figures de l’opposition ont déjà décliné leur participation au dialogue national. Cette nouvelle sortie publique pourrait renforcer les scepticismes et tensions autour d’un processus qui se veut pourtant inclusif et apaisé.

Éducation : Le Cusems rejette le Pacte de stabilité sociale et interpelle l’État sur les accords non respectés

Le Cadre unitaire syndical des enseignants du moyen secondaire (Cusems) a clairement exprimé son refus de s’aligner sur le nouveau Pacte de stabilité sociale proposé par l’État du Sénégal. Lors de son Conseil Syndical National, tenu ce samedi à Dakar, le syndicat a réaffirmé son attachement aux accords précédemment signés sous l’ancien régime et a demandé au gouvernement actuel de respecter ces engagements.

Le secrétaire général national du Cusems, Ndongo Sarr, a expliqué que le syndicat ne pouvait pas accepter le nouveau pacte proposé par les autorités, rappelant que des protocoles d’accord avaient déjà été signés, garantissant un certain nombre de points sur lesquels l’État s’était engagé. Selon lui, le syndicat a déjà honoré sa part de l’accord, en reprenant les cours dans l’attente de l’application des engagements pris.

« Nous avons honoré notre part d’engagement. C’est désormais à l’État de tenir les siennes », a déclaré Sarr. Le Cusems déplore que, malgré les protocoles signés, plusieurs engagements importants n’aient pas été respectés.

Le syndicat exige que le gouvernement actuel assume la continuité de l’État, en prenant en charge les engagements non remplis par l’administration précédente. Sarr a mis en lumière des points essentiels, comme le système de rémunération des enseignants, qu’il qualifie de priorité.

« Les nouvelles autorités s’étaient engagées à traiter cette question dès leur arrivée au pouvoir. Il est grand temps que cela soit fait », a insisté Ndongo Sarr. Les enseignants attendent des actions concrètes et immédiates sur ce dossier, qui est devenu un point de tension majeur pour le Cusems.

En plus des questions salariales, le Cusems réclame également le démarrage des formations pour les enseignants, essentielles à leur évolution professionnelle. Le syndicat souligne que ces formations sont cruciales pour l’amélioration de la qualité de l’enseignement et la carrière des enseignants.

« Nous attendons toujours le démarrage effectif de la formation », a ajouté Ndongo Sarr, rappelant que des annonces avaient été faites, mais que la réalité de leur mise en œuvre reste encore à voir.

Le Cusems se positionne fermement contre le nouveau pacte proposé par l’État, réaffirmant ses exigences vis-à-vis des accords passés. Le syndicat attend des garanties sur la prise en charge des engagements non tenus, notamment en matière de rémunération et de formation des enseignants. Les nouvelles autorités devront rapidement agir pour répondre aux attentes légitimes des enseignants et garantir la stabilité et la continuité du secteur éducatif.

Kaolack : saisie de 80 kg de faux médicaments d’une valeur de 10 millions FCFA

L’Agence sénégalaise de Réglementation pharmaceutique (ARP), en partenariat avec les Forces de Défense et de Sécurité (FDS), a mené une importante opération de contrôle dans la région de Kaolack du 5 au 9 mai 2025. Résultat : plus de 80 kilogrammes de médicaments falsifiés ou de qualité inférieure ont été saisis, pour une valeur estimée à plus de 10 millions de francs CFA.

Cette mission, conduite par la Direction de l’Inspection et de la Surveillance du Marché, a permis d’inspecter 18 officines et de démanteler cinq dépôts illégaux de médicaments. Ces produits, qui circulaient dans le circuit informel, représentent une menace directe pour la santé publique.

Selon un communiqué parvenu à PressAfrik, ces saisies démontrent que la contrefaçon pharmaceutique reste un défi majeur au Sénégal. Les médicaments falsifiés, souvent inefficaces voire toxiques, sont à l’origine de nombreuses complications médicales, en particulier dans les zones rurales et périurbaines.

Dans sa communication, l’ARP réaffirme son engagement à garantir à tous les Sénégalais un accès à des médicaments sûrs, efficaces et abordables. Elle insiste également sur la rigueur de la loi pharmaceutique N° 2023-06 du 13 juin 2023, qui prévoit des sanctions sévères contre les vendeurs illégaux.

L’agence invite par ailleurs la population à faire preuve de vigilance et à acheter uniquement dans des pharmacies agréées, les seuls points de vente reconnus par les autorités sanitaires.

Cette opération réussie à Kaolack illustre la vigilance croissante des autorités face au trafic de médicaments falsifiés, qui met en péril la santé publique. Elle envoie également un message fort aux contrevenants : la tolérance zéro est désormais la règle.

Affaire des fonds Covid-19 : Me Sidiki Kaba réclame un procès équitable pour les ex-ministres mis en accusation

L’ancien ministre de la Justice, Me Sidiki Kaba, s’est exprimé sur les poursuites engagées contre cinq anciens ministres du régime de Macky Sall dans le cadre de l’affaire des fonds Covid-19. Dans une déclaration empreinte de prudence juridique, il a plaidé pour le respect des droits fondamentaux des mis en cause et dénoncé le traitement médiatique dont ils font l’objet.

Alors que l’Assemblée nationale a récemment voté une résolution pour leur mise en accusation devant la Haute Cour de justice, Me Kaba alerte sur la gravité de la situation :

« Il s’agit d’une décision grave. La manière dont les choses ont été organisées a donné lieu à un lynchage médiatique », a-t-il affirmé.

L’ancien garde des Sceaux s’est dit préoccupé par l’impact de cette exposition publique sur le respect de la présomption d’innocence, l’un des piliers essentiels de tout État de droit. Il a rappelé que tant qu’aucune décision de justice définitive n’a été rendue, les mis en cause doivent être considérés comme innocents.

S’il reconnaît le droit de la justice à enquêter et juger, Me Sidiki Kaba insiste néanmoins sur la nécessité d’une instruction rigoureuse, mais conforme aux principes fondamentaux du droit. Il a notamment appelé à éviter tout amalgame ou instrumentalisation politique du dossier.

« Lorsque vous n’avez pas été jugé, lorsque cette décision n’est pas définitive (…), vous restez présumé innocent », a-t-il déclaré, en référence aux voies de recours encore ouvertes aux personnes concernées.

Cette affaire continue d’alimenter les tensions sur la scène politique, alors que les nouvelles autorités s’engagent dans une politique de reddition des comptes. Pour certains, elle marque une rupture nécessaire avec l’impunité ; pour d’autres, elle ouvre la porte à une justice à géométrie variable.

Bassirou Diomaye Faye attendu à Abidjan pour l’Africa CEO Forum 2025 : le Sénégal dans la dynamique d’un nouveau leadership économique africain

Le Président de la République du Sénégal, Bassirou Diomaye Faye, effectuera une visite à Abidjan les 11 et 12 mai 2025 pour participer à l’édition 2025 de l’Africa CEO Forum. Cette visite intervient à l’invitation de son homologue ivoirien, Alassane Ouattara, et s’inscrit dans une volonté affirmée de renforcer les partenariats économiques régionaux et de repositionner le Sénégal au cœur des enjeux de développement du continent.

L’Africa CEO Forum est l’un des plus grands rendez-vous économiques du continent. Il réunit chaque année à Abidjan des chefs d’État, des dirigeants d’entreprises, des investisseurs, des responsables d’institutions financières, ainsi que des experts et journalistes internationaux. Ensemble, ils échangent sur les défis économiques majeurs de l’Afrique et les stratégies innovantes pour stimuler l’investissement et accélérer la croissance du secteur privé.

Un thème qui résonne fortement avec les ambitions portées par le nouveau pouvoir sénégalais, qui mise sur un partenariat fort entre l’État et les entreprises pour transformer l’économie nationale.

Depuis son élection en mars 2024, le Président Bassirou Diomaye Faye affiche une volonté claire de changement. Porté par une vision de rupture et de souveraineté économique, il met en avant une gouvernance fondée sur la transparence, la justice sociale et une plus grande implication des acteurs privés nationaux dans le développement du pays.

Sa participation au forum sera l’occasion de présenter la nouvelle orientation stratégique du Sénégal, d’attirer des investissements structurants et de tisser des alliances porteuses pour les grands chantiers économiques à venir.

Au-delà des discours, le déplacement du chef de l’État à Abidjan s’inscrit dans une démarche proactive de diplomatie économique. Le Sénégal cherche à valoriser ses atouts : stabilité politique, jeunesse dynamique, réformes engagées, potentiel agricole et minier, ouverture sur l’océan Atlantique avec son Port Autonome de Dakar modernisé.

Le forum sera également un espace privilégié pour mettre en avant les priorités du nouveau quinquennat : réindustrialisation, soutien aux PME, transformation locale des ressources, et co-construction de chaînes de valeur régionales.

La présence de Bassirou Diomaye Faye à l’Africa CEO Forum 2025 marquera un moment fort de sa jeune présidence. Elle illustrera l’ambition du Sénégal de peser davantage dans les débats économiques continentaux, tout en consolidant une approche de développement fondée sur un partenariat équilibré entre l’État et le secteur privé.

UGB : Les étudiants décrètent 48 heures de JST renouvelable

La tension monte à l’Université Gaston Berger de Saint-Louis. La Coordination des Étudiants de Saint-Louis (CESL) a annoncé ce vendredi une grève de 48 heures sous la forme d’une Journée Sans Ticket (JST), une mesure qui pourrait être prolongée si leurs revendications ne sont pas prises en compte dans les plus brefs délais.

Dans un communiqué publié à la suite d’une assemblée générale, les représentants des étudiants justifient cette décision par une série de dysfonctionnements persistants au sein du campus social. Ils dénoncent notamment le non-démarrage des travaux de la plateforme du village 0 et du chapiteau du Restaurant universitaire n°2, malgré les engagements pris par les autorités universitaires. La situation est jugée d’autant plus critique que ces infrastructures sont considérées comme essentielles pour désengorger les installations actuelles et améliorer les conditions de vie sur le campus.

Autre point de discorde : le retard accusé dans la livraison de l’Usine hydraulique de Khor, censée assurer l’approvisionnement en eau potable de l’université. Ce retard impacte directement la vie quotidienne des étudiants, confrontés à des pénuries d’eau récurrentes. La CESL évoque également la non-effectivité du Wifi, un service pourtant fondamental pour les études et la recherche, surtout dans un contexte de numérisation croissante de l’enseignement supérieur.

L’insécurité grandissante sur le campus constitue un autre sujet de préoccupation majeure. Selon les étudiants, les agressions et incidents se sont multipliés ces dernières semaines, dans une quasi-indifférence des autorités compétentes. À cela s’ajoutent des lenteurs notées dans les travaux d’assainissement, qui nuisent à l’hygiène et à la salubrité de l’environnement universitaire.

Face à cette accumulation de manquements, la CESL affirme qu’elle ne compte pas baisser la garde. Les 48 heures de grève pourraient être reconduites si aucune avancée concrète n’est constatée. Les étudiants appellent les autorités à agir rapidement pour désamorcer la crise et rétablir un climat propice aux études.

Dialogue national du 28 mai : l’APR claque la porte et dénonce une « entreprise de décapitation politique »

L’Alliance pour la République (APR), désormais dans l’opposition, a officiellement annoncé son retrait du dialogue national prévu le 28 mai 2025 à l’initiative du président Bassirou Diomaye Faye. C’est à travers une conférence de presse tenue ce vendredi 9 mai à Dakar que Seydou Guèye, ancien ministre et figure de proue du parti de Macky Sall, a fait part de la décision, la qualifiant de ferme et irrévocable.

« L’Alliance pour la République ne peut pas et ne participera pas à ce dialogue », a déclaré sans détour Seydou Guèye. Il évoque un climat politique jugé hostile et des attaques ciblées contre les anciens dignitaires du régime de Macky Sall. Selon lui, les autorités actuelles se livrent à une « entreprise de décapitation politique » à travers une instrumentalisation des institutions de la République. Il accuse directement le pouvoir en place de propager de fausses nouvelles à l’encontre de l’ancien président et de ses proches, et d’orchestrer des campagnes de dénigrement à travers les médias.

Le discours du responsable de l’APR s’est montré particulièrement virulent. Il a dénoncé ce qu’il qualifie de harcèlement systématique contre les cadres du parti. « Quand le pouvoir fait du chef de notre parti, Macky Sall, un chef de gang, quand il cible, harcèle, menace, emprisonne des ministres, des directeurs généraux et des hommes d’affaires, uniquement pour affaiblir notre formation, que reste-t-il à discuter ? », a-t-il lancé. Il a également évoqué des atteintes graves aux droits de l’opposition, des interdictions de sortie du territoire sans fondement légal, et un climat de terreur médiatique contre les voix dissidentes.

Seydou Guèye, qui fut pourtant un fervent promoteur du dialogue sous l’ancien régime, a rappelé que c’est Macky Sall lui-même qui avait institué la date du 28 mai comme celle du dialogue national, une initiative, selon lui, motivée par un esprit d’ouverture. Il affirme que l’APR demeure fondamentalement favorable à un dialogue politique, mais à condition qu’il soit inclusif, libre et axé sur les véritables préoccupations des Sénégalais, comme le pouvoir d’achat, l’emploi des jeunes ou encore la position du Sénégal sur la scène internationale.

Mais dans le contexte actuel, estime-t-il, toute tentative de concertation serait vaine. « Les libertés démocratiques les plus élémentaires sont aujourd’hui piétinées », dénonce-t-il. Il cite en exemple les poursuites jugées arbitraires contre des anciens ministres, les licenciements ciblés dans les agences publiques, et la répression contre journalistes et activistes perçus comme proches du régime déchu.

Malgré cette décision de boycott, l’APR affirme rester engagée en faveur de la pacification du climat politique et de la stabilité nationale. Seydou Guèye a tenu à rappeler que le parti respecte les choix des autres formations de l’opposition qui décideraient de prendre part à ce dialogue. « C’est dans le respect des positions autonomes que se fortifie la pluralité politique », a-t-il conclu.

Affaire du compte bancaire de 1000 milliards : Macky Sall riposte et sert une sommation interpellative à Sanou Dione

L’ancien président Macky Sall sort de son silence face aux accusations graves portées par l’ancien député Sanou Dione, qui l’a publiquement désigné comme propriétaire d’un mystérieux compte bancaire de 1000 milliards FCFA.

C’est dans les colonnes du quotidien Source A, mercredi dernier, que Sanou Dione, ancien parlementaire des 10e et 14e législatures, a affirmé que « le compte contenant les 1000 milliards appartient à Macky ». Ces propos ont immédiatement provoqué une réaction judiciaire du camp de Macky Sall, qui a mandaté ses avocats pour délivrer une sommation interpellative à l’encontre de Dione.

Selon le journal Les Échos, un huissier de justice s’est rendu au domicile supposé de Sanou Dione afin de lui remettre officiellement la sommation, mais il lui a été répondu que l’ancien député était « inconnu à cette adresse ». Une tentative de contact par téléphone s’est également révélée infructueuse.

Cette affaire survient dans le sillage de la polémique déclenchée par le Premier ministre Ousmane Sonko, lors d’une déclaration publique au Grand Théâtre, au cours de laquelle il évoquait un compte bancaire contenant une somme colossale de 1000 milliards FCFA, sans pour autant citer de nom. Sanou Dione, lui, est allé plus loin en désignant directement l’ancien chef de l’État comme détenteur du compte.

Le dépôt de cette sommation interpellative marque une première riposte judiciaire dans un dossier sensible mêlant politique, argent public et réputation. En cas de non-réponse, Macky Sall pourrait ouvrir une procédure pour diffamation.

Injures contre Macky Sall : Azoura Fall visé par trois plaintes et recherché par la police

L’influenceur proche de Pastef, Azoura Fall, est au centre d’une vive controverse judiciaire après avoir publiquement insulté l’ancien président Macky Sall dans une vidéo virale sur les réseaux sociaux.

Les propos tenus dans cette séquence, jugés outrageants et diffamatoires, ont déclenché une série de procédures judiciaires. Selon L’Observateur, trois plaintes sont actuellement dirigées contre l’activiste.

D’une part, le procureur de la République s’est autosaisi du dossier, compte tenu de la gravité et de la portée publique des propos. D’autre part, la famille de Macky Sall a engagé des poursuites. Samba Ndiaye, neveu de l’ancien président et agent à l’APROSI, a déposé deux plaintes : l’une devant le tribunal de grande instance de Dakar, l’autre auprès de la division de la Cybersécurité.

Par ailleurs, l’Alliance pour la République (APR), par le biais de Me Oumar Youm, envisage à son tour de saisir la justice. L’avocat aurait été mandaté pour défendre l’image et l’honneur du parti à travers une nouvelle plainte.

Pendant ce temps, Azoura Fall demeure introuvable. D’après les sources policières, un mandat de recherche serait en cours pour interpeller l’influenceur, dont la vidéo continue de susciter de vifs débats en ligne.

Affaire des 125 milliards FCFA : Ndèye Seynabou Ndiaye incarcérée, Amadou Sall introuvable

Le scandale financier de 125 milliards FCFA, mis au jour par la CENTIF, prend une tournure judiciaire marquée. L’onde de choc atteint désormais les cercles proches de l’ancien régime.

Ndèye Seynabou Ndiaye, gérante de la société ivoirienne Woodrose Sarl, a été inculpée puis placée sous mandat de dépôt ce jeudi par le doyen des juges du pôle financier. Elle est poursuivie pour association de malfaiteurs, abus de biens sociaux et complicité d’escroquerie portant sur des deniers publics estimés à 31 milliards FCFA.

Selon Libération, l’enquête menée par la Cellule nationale de traitement des informations financières (CENTIF) a mis en lumière un ensemble de transactions suspectes impliquant de lourds transferts financiers. Notamment un bon de caisse de 10 milliards FCFA, émis par Farba Ngom et versé sur le compte de Woodrose Sarl ouvert à NSIA Bank.

Fait troublant : ce compte, bien qu’ouvert par Mme Ndiaye, aurait été placé sous procuration d’Amadou Sall, fils de l’ancien président Macky Sall.

Convoqué par le Pool judiciaire financier le 7 mai dernier, Amadou Sall ne s’est pas présenté. D’après plusieurs sources concordantes, il se trouverait actuellement aux États-Unis, sans manifester la moindre volonté de coopérer avec la justice sénégalaise.

L’affaire soulève de sérieuses questions sur l’implication de figures politiques majeures et pourrait marquer un tournant dans la volonté du nouveau pouvoir de rompre avec l’impunité entourant la gestion des finances publiques.

Gestion des finances publiques (2019-2024) : 63 comptes bancaires opaques dans le viseur de la DIC

Le scandale prend de l’ampleur. Soixante-trois (63) comptes bancaires hors budget, ouverts sans autorisation légale dans diverses banques sénégalaises entre 2019 et 2024, sont désormais dans le collimateur de la Division des investigations criminelles (DIC).

L’affaire a été déclenchée à la suite d’un référé de la Cour des comptes, signé par son premier président Mamadou Faye et adressé au Garde des sceaux, Ousmane Diagne, ministre de la Justice. Ce dernier a immédiatement transmis le dossier au Parquet général, qui l’a confié au Parquet financier. Ce dernier a autorisé la DIC à ouvrir une enquête approfondie.

L’enquête, désormais en cours, cible 63 comptes ouverts en dehors des circuits budgétaires officiels, souvent sans traçabilité claire, et logés dans plus de 15 établissements bancaires. Selon les premiers éléments révélés par L’Observateur, ces comptes sont liés à des opérations budgétaires floues, à des appuis Covid, à des rachats de créances ou encore à des initiatives de relance économique.

Banque Atlantique du Sénégal (BASN) : 6 comptes, dont un intitulé « rachat créances Sofico ». BGFI Bank : 8 comptes ouverts par l’entité Epas/État du Sénégal. Banque Islamique du Sénégal (BIS) : 4 comptes, avec des libellés évocateurs comme « relance de l’économie » ou « reprofilage ». NSIA, Ecobank, Société Générale Sénégal (SGS), BOA, BDK, BICIS, Bridge Bank, BRM, BSIC, CBÁO, Crédit du Sénégal (CDS), Coris Bank, FBNBank, UBA, La Banque Outarde (LBO) : tous hébergent un ou plusieurs de ces comptes suspects.

La DIC a commencé les auditions. Aminata Faye Seck, directrice générale de la Banque islamique du Sénégal, a été la première convoquée. Elle a dû s’expliquer sur les flux financiers jugés « opaques » transitant par les comptes de sa banque. Les autres directeurs généraux, responsables financiers et cadres supérieurs des banques concernées seront prochainement entendus.

Le rapport de la Cour des comptes évoque une gestion parallèle de fonds publics, potentiellement en marge de toute traçabilité budgétaire. Cette affaire pourrait déboucher sur des poursuites pénales, si des faits de détournement, de malversation ou de gestion frauduleuse sont avérés.

Alors que les scandales liés à la gestion des fonds Covid-19 sont encore frais dans les mémoires, cette nouvelle affaire renforce les interrogations sur la transparence dans l’administration des finances publiques.

CAMPAGNE ARACHIDIÈRE 2024-2025 : Une baisse historique de près de 25 % de la production met en difficulté la filière

La campagne arachidière 2024-2025 s’est soldée par un repli notable de la production, évaluée à près de 25 %. Réduction des superficies emblavées, rendements en nette diminution, aléas pluviométriques défavorables : tous les indicateurs traduisent une conjoncture préoccupante. Dans un marché atone, les acteurs de la filière s’inquiètent d’un manque à gagner aux lourdes conséquences.

La campagne arachidière 2024-2025 s’achève sur un constat alarmant : un net recul de la production, des rendements en chute libre et une surface cultivée en baisse. Selon les chiffres officiels publiés par l’Agence nationale de la statistique et de la démographie (ANSD), le Sénégal a enregistré une baisse de 24,8 % de sa production arachidière cette saison, une contre-performance inquiétante pour cette culture de rente essentielle à l’économie rurale.
Les données sont sans appel. La superficie emblavée est passée de 832 103 hectares en 2023 à 780 072 hectares en 2024, soit une diminution de 6,3 %. Quant au rendement moyen, il est passé de 1 217 kg/ha à 1 020 kg/ha (-19,8 %). En termes de volumes, la production a chuté, allant de 1 057 836 tonnes à seulement 795 585 tonnes.
Dès février, bien avant la publication de ces chiffres, le secrétaire général du Cadre de concertation des producteurs d’arachide (CCPA), Sidy Bâ, avait tiré la sonnette d’alarme, évoquant une « baisse drastique » des revenus pour les producteurs. Il estimait alors la production entre 700 000 et 800 000 tonnes, un pronostic aujourd’hui confirmé par les données de l’ANSD.
Plusieurs causes sont avancées pour expliquer cette mauvaise performance. Si certains paysans pointent du doigt la mauvaise qualité des semences et des engrais, Sidy Bâ nuance cette critique, rejetant notamment l’hypothèse d’un défaut d’engrais. Pour lui, la principale cause reste l’irrégularité des précipitations. « L’arrêt pluviométrique enregistré entre le 25 août et le 25 septembre, période cruciale pour la croissance de l’arachide, a fortement impacté les cultures », explique-t-il.
Autre phénomène aggravant : des pluies diluviennes mal réparties. À Gandiaye, par exemple, il est tombé 200 mm d’eau en août, puis plus de 300 mm en septembre. Des précipitations excessives et concentrées, loin d’être bénéfiques, ont fragilisé les plantes et accentué les pertes. « De fortes pluies peuvent parfois causer plus de dommages que de gains », soutient le responsable du CCPA.

MARCHÉ MOROSE

La morosité ne s’arrête pas aux champs. La campagne de commercialisation est elle aussi marquée par un manque de dynamisme. « Cette année, on note une présence réduite des acheteurs. Seule la SONACOS est active sur le marché, alors que les années précédentes, d’autres huiliers venaient renforcer la demande », regrette Sidy Bâ. Résultat : des stocks stagnants, une pression sur les prix et des producteurs découragés.
La filière arachidière, autrefois pilier de l’économie sénégalaise, traverse une zone de turbulence. Sans réforme structurelle, appui technique renforcé et mécanismes de stabilisation des revenus, elle risque de s’enliser durablement. En attendant, les paysans, eux, comptent leurs pertes, dans un silence rural trop souvent ignoré.

La Dakaroise

Assemblée nationale : « Cette mise en accusation est illégale et ne peut pas être votée », selon Aïssata Tall Sall

L’ancienne ministre de la Justice et actuelle députée, Aïssata Tall Sall, a vivement contesté la légalité de la procédure de mise en accusation de cinq anciens ministres du régime de Macky Sall, ce jeudi à l’Assemblée nationale. Lors de son intervention, elle a dénoncé ce qu’elle considère comme « une entorse grave au droit pénal et au principe de la présomption d’innocence ».

« Ces ministres-là ont inlassablement servi le pays », a-t-elle rappelé, en soulignant que cette résolution viole plusieurs fondements du droit. « De ma conviction en l’impartialité de la loi, de ma foi en l’indépendance des juges, je dis que cette mise en accusation ne peut pas être votée. Elle ne peut pas être votée parce qu’elle est illégale. Elle ne peut pas être votée parce qu’aucune présomption d’innocence n’existe. Elle ne peut pas être votée parce que le jour où on le fera, on portera atteinte à la justice, au droit et à la règle du droit », a-t-elle martelé.

Aïssata Tall Sall a estimé que, par cette décision, l’Assemblée nationale s’arroge les prérogatives du procureur de la République, alors que la Haute Cour de justice statue « en premier et dernier ressort, sans appel ni cassation ». Selon elle, les députés deviennent ainsi les initiateurs directs d’un procès sans retour possible. « Nous sommes aujourd’hui la justice, car c’est nous qui décidons d’ouvrir ou non le procès », a-t-elle souligné.

Elle a tenu à rappeler deux piliers essentiels du droit pénal : la présomption d’innocence et l’indépendance du juge. À ses yeux, les accusations portées contre les anciens ministres reposent essentiellement sur les témoignages des DAGE (directeurs de l’administration générale et de l’équipement), ce qui ne saurait constituer une base juridique suffisante. « On dit que c’est la version des DAGE contre celle des ministres. Mais la présomption ne repose pas sur de simples déclarations. Ce sont des faits tangibles qui permettent de supposer qu’un acte a été commis. »

Elle estime qu’envoyer les ministres devant la Haute Cour sur la base de simples accusations constitue une violation de la Constitution et des grands principes du droit universel. « Nous violons la Constitution, le droit, l’héritage du Bill of Rights de 1689, la Déclaration de 1789, et même notre propre Constitution », a-t-elle averti.

Tout en réaffirmant son respect pour l’indépendance de la justice sénégalaise, elle a mis en garde contre une justice instrumentalisée par la politique. Elle a appelé à laisser la Commission d’instruction travailler dans le respect de la loi et de sa conscience, tout en soulignant que « nous pouvons tous, un jour, être justiciables de cette Cour ».

Mise en accusation devant la Haute Cour de justice : Mansour Faye poursuivi pour détournement présumé de 2,749 milliards FCFA

Ce jeudi 8 mai, l’Assemblée nationale du Sénégal examine la mise en accusation d’Amadou Mansour Faye, ancien ministre du Développement communautaire, de l’Équité sociale et territoriale, soupçonné de détournement de fonds publics dans le cadre de la gestion des aides liées à la pandémie de Covid-19. La procédure, enclenchée à la suite d’une saisine du ministre de la Justice Ousmane Diagne, repose sur les conclusions d’une enquête judiciaire fondée sur le rapport 2023 de la Cour des comptes. Ce dernier a mis en lumière une surfacturation sur les achats de riz destinés à l’aide alimentaire, avec un préjudice chiffré à 2,749 milliards de francs CFA.

Au cœur de l’affaire, une enveloppe globale de 69 milliards FCFA avait été allouée à son ministère pour l’organisation de l’aide alimentaire d’urgence. D’après les déclarations d’Aliou Sow, alors directeur de l’administration générale et de l’équipement du ministère, la majeure partie des fonds – près de 59 milliards – était hébergée au ministère des Finances, sans ligne budgétaire précise. Il affirme que la gestion de ces ressources était centralisée entre les mains du ministre lui-même, ce dernier transmettant directement les pièces justificatives de paiement à son collègue des Finances. Aliou Sow, lui aussi dans le viseur de la justice pour enrichissement illicite et acquisition suspecte de biens mobiliers et immobiliers, a confirmé l’existence de dysfonctionnements majeurs.

La Cour des comptes pointe une surfacturation massive dans les achats de riz, représentant un surplus global estimé à 2,749 milliards FCFA. Le rapport évoque aussi des anomalies dans l’attribution des marchés, certains fournisseurs ayant obtenu plusieurs contrats sous différentes raisons sociales, une manœuvre qui soulève des soupçons de favoritisme ou de dissimulation d’ententes illicites.

La résolution parlementaire, déjà adoptée à la majorité par la Commission des Lois, cite une série de qualifications pénales parmi lesquelles figurent le détournement de deniers publics, l’escroquerie, le blanchiment de capitaux, la prise illégale d’intérêts, le faux et usage de faux, la corruption et l’association de malfaiteurs. Autant d’infractions réprimées par le Code pénal sénégalais, la nouvelle loi sur le blanchiment adoptée en février 2024, ainsi que le Code de procédure pénale.

Si elle est adoptée en plénière, la résolution ouvrira la voie à la comparution de Mansour Faye devant la Haute Cour de justice, une juridiction exceptionnelle compétente pour juger les membres du gouvernement pour des crimes ou délits commis dans l’exercice de leurs fonctions. Cette mise en accusation revêt un caractère inédit dans le contexte post-pandémique. Elle vise pour la première fois un ancien ministre, également parent par alliance de l’ex-président Macky Sall, dans le sillage des audits engagés par les nouvelles autorités pour faire la lumière sur l’usage des fonds publics.

Lancement du PAVIE 2 : Ousmane Sonko annonce une nouvelle ère pour l’entrepreneuriat sénégalais

Le Premier ministre Ousmane Sonko a procédé ce jeudi au lancement officiel de la phase 2 du Projet d’Appui et de Valorisation des Initiatives Entrepreneuriales des Femmes et des Jeunes (PAVIE 2), au cours d’une cérémonie tenue à Dakar. Cette nouvelle phase, dotée d’un financement de 107 milliards de FCFA, marque selon lui un tournant décisif dans la transformation économique du Sénégal.

Dans son discours, Ousmane Sonko a réaffirmé la volonté du gouvernement d’accompagner les jeunes, les femmes et tous les porteurs de projets dans une logique de souveraineté économique, industrielle et technologique. Il a salué les résultats du PAVIE 1, qui ont permis à des milliers de femmes et de jeunes d’atteindre une réelle autonomie économique et sociale. Le Premier ministre a tenu à remercier la Banque Africaine de Développement (BAD), principal bailleur, pour sa contribution décisive à cette initiative.

Le PAVIE 2 s’inscrit pleinement dans l’Agenda National de Transformation Sénégal 2050. Il repose sur trois axes stratégiques : la souveraineté alimentaire par le renforcement du soutien à l’agriculture et à la transformation locale ; la souveraineté industrielle par la valorisation des matières premières locales ; et enfin la souveraineté technologique, en mettant l’accent sur l’innovation et le développement des start-up. Le programme cible prioritairement les jeunes et les femmes, une population représentant plus de 75 % des Sénégalais âgés de moins de 35 ans, selon le chef du gouvernement.

L’une des innovations majeures du dispositif reste la territorialisation. Ousmane Sonko a rappelé que le PAVIE 1 avait permis l’installation d’antennes dans chacun des 46 départements du pays, une approche jugée efficace pour adapter les réponses aux réalités de chaque territoire. Le Premier ministre a salué le travail mené à ce titre par la déléguée générale du programme, Aïda Mbodj, et insisté sur la nécessité d’un accompagnement différencié : « Les défis des entrepreneurs de Podor ne sont pas ceux de Kédougou ou de Gossas », a-t-il déclaré.

S’adressant aux bénéficiaires, Ousmane Sonko a souligné que les financements octroyés ne sont pas des dons, mais bien des prêts à rembourser, qui doivent servir à alimenter un cercle vertueux au service d’un écosystème entrepreneurial durable. Il a insisté sur le fait que chaque remboursement permet de financer de nouvelles initiatives.

Le Premier ministre s’est également réjoui des résultats d’une récente enquête d’Afrobarometer, selon laquelle 74 % des jeunes de 18 à 35 ans préfèrent se lancer dans l’entrepreneuriat plutôt que de chercher un emploi dans la fonction publique. Fort de ce constat, le gouvernement entend renforcer l’accompagnement technique, le mentorat personnalisé et la structuration des chaînes de valeur pour consolider les bases d’un entrepreneuriat performant et inclusif.

La première phase du PAVIE, financée à hauteur de 74,4 milliards de FCFA par la BAD, l’AFD et l’État sénégalais, a permis le financement de 24 628 initiatives entrepreneuriales pour un montant global de 66 milliards de FCFA. Elle a également permis la création de plus de 93 000 emplois directs et indirects, la formation de 20 327 bénéficiaires, ainsi que l’immatriculation de 6 353 unités économiques à travers le pays.

« Ensemble, faisons du PAVIE 2 un levier stratégique de développement, un moteur de prospérité partagée et un symbole de réussite nationale », a conclu le chef du gouvernement dans une salle acquise à la cause de l’entrepreneuriat.

Macky Sall à Washington : plaidoyer pour un partenariat durable entre l’Afrique et l’Occident

De retour de Berlin, où il a pris part au sommet annuel du Global Solutions Initiative, l’ancien président sénégalais Macky Sall a poursuivi sa tournée diplomatique à Washington. Il y a assisté à la session de printemps de l’Atlantic Council, l’un des think tanks les plus influents des États-Unis en matière de politique internationale. Membre de son Conseil consultatif international, aux côtés de figures telles que José María Aznar, Carl Bildt ou encore le PDG de Pfizer, Macky Sall y a porté une voix africaine soucieuse d’équilibre et de dialogue dans un contexte mondial en recomposition.

Cette session intervient alors que le retour de Donald Trump à la Maison Blanche rebat les cartes de la politique étrangère américaine, avec des conséquences potentielles lourdes pour le continent africain. L’inquiétude est particulièrement vive autour de l’avenir de l’African Growth and Opportunity Act (AGOA), un accord commercial vieux de 25 ans, qui permet à plus de 1 800 produits africains, issus de 32 pays, d’accéder au marché américain sans droits de douane. Prévu pour expirer en 2025, cet accord est aujourd’hui fragilisé par la vision unilatéraliste et protectionniste du président Trump, peu favorable au libre-échange, notamment avec des partenaires perçus comme s’éloignant de la sphère d’influence occidentale.

Parmi les pays visés, l’Afrique du Sud est dans le viseur de l’administration américaine en raison de ses rapprochements stratégiques avec la Chine, la Russie et l’Iran. Plus largement, l’AGOA, bien que ne représentant que 0,5 % du PIB régional, demeure crucial pour plusieurs économies africaines exportatrices. Sa remise en cause pourrait avoir des effets économiques déstabilisants, notamment pour des pays comme l’Afrique du Sud ou le Kenya.

Autre sujet de préoccupation : l’avenir du Millennium Challenge Account (MCA), outil central de la coopération américaine en Afrique. Déjà touché par des coupes budgétaires, le MCA pourrait voir son champ d’action considérablement réduit sous l’effet des nouvelles orientations budgétaires de l’administration Trump. Si le Sénégal a bénéficié d’une dérogation obtenue grâce aux efforts diplomatiques de Macky Sall, d’autres nations comme la Libye ou le Maroc n’ont pas été épargnées.

L’aide au développement via l’USAID subit également des restrictions financières, affaiblissant la capacité des États-Unis à maintenir une présence active dans les domaines de la santé, de l’éducation ou de la gouvernance en Afrique. À cela s’ajoute la guerre commerciale entre Washington et Pékin, dont les retombées pourraient affecter les pays africains riches en minerais critiques — lithium, cobalt, terres rares — nécessaires à la transition énergétique mondiale.

Face à cette conjoncture, Macky Sall a réaffirmé à Washington la nécessité d’un partenariat plus équitable entre l’Afrique et l’Occident. Il met en garde contre une vision transactionnelle des relations internationales, qui risque de marginaliser l’Afrique, au moment où d’autres acteurs, notamment la Chine, étendent leur influence sur le continent. Pour l’ancien président sénégalais, seul un engagement durable et mutuellement bénéfique permettra de construire un avenir partagé et stable. Son intervention à l’Atlantic Council s’inscrit ainsi dans une stratégie plus large visant à repositionner l’Afrique comme un partenaire stratégique à part entière, et non comme un terrain d’affrontement entre puissances.

Ndèye Saly Diop envoyée devant la haute Cour de justice : Voici le projet de résolution de la mise en accusation

La commission des lois, de la Décentralisation, du Travail et des Droits humains de l’assemblée nationale a adopté, à sa majorité, la mise en accusation devant la haute cour de justice de Ndeye Saly Diop, ancien ministre de la Femme, de la Famille, du Genre et de la Protection des enfants. L’annonce a été faite ce jeudi 8 mai, lors de la séance plénière, par le rapporteur général. Ndèye Saly Diop est accusée de complicité de détournement de deniers publics d’un montant de 57 062 000 F Cfa.

La Commission des Lois, de la Décentralisation, du Travail et des Droits humains, après avoir délibéré, en sa séance du 02 mai 2025, a adopté à la majorité, le projet de résolution dont la teneur suit: 

Considérant que par lettre référencée n° 000286/MJ/CAB/DC en date du 14 avril 2025, le Garde des Sceaux, Ministre de la Justice a saisi le Président de l’Assemblée nationale d’une requête aux fins de mise en accusation de Madame Salimata DIOP, ancien Ministre de la Femme, de la Famille, du Genre et de la Protection des Enfants devant la Haute Cour de Justice; 

Considérant que, dans le cadre du traitement du rapport relatif à la gestion du Fonds de riposte et de solidarité à la Covid-19 établi par la Cour des Comptes, des enquêtes ont été diligentées; 

Considérant que par lettre référencée nº 0114/PDGK du 08 avril 2025, Monsieur le Procureur Général près la Cour d’Appel de Dakar a transmis au Garde des Sceaux, Ministre de la Justice, le procès-verbal nº 567/DIC/BAG en date du 18 juillet 2025 de la Division des Investigations criminelles, afférent au Ministère de la Femme, de la Famille, du Genre et de la Protection des Enfants (MFFGPE); 

Il convient d’abord de relever que le rapport de la Cour des Comptes révèle que le Ministère a reçu une enveloppe de 150.000.000 F CFA; 

Considérant que ce montant était logé dans un compte ouvert dans les livres de la banque Crédit du Sénégal. Le rapport soulignait que les justificatifs de dépenses d’un montant de 36.147.500 F CFA supposées avoir été réalisées étaient les mêmes que ceux qui avaient été produits pour les opérations de la caisse « aide et secours»; 

Le rapport précisait, en outre, que des aides et secours avaient été versés à des personnes ayant les mêmes prénoms et noms de famille avec des numéros de carte nationale d’identité similaires et parfois les mêmes adresses pour des montants différents évalués au total à la somme de 52.223.300 F CFA; 

Entendu par les éléments enquêteurs, le DAGE a soutenu que certains de ces supposés bénéficiaires étaient, en réalité, des fournisseurs. Il a indiqué qu’une partie de ce montant avait servi au paiement de ces derniers et qu’une autre s’élevant à la somme de 22.367.300 F CFA avait été distribuée à titre d’appui financier au profit des agents du Ministère sur décision de l’Autorité ». II reconnaissait que ces dépenses étaient initialement prévues pour la prise en charge des opérations de retrait des enfants de la rue; 

Relativement toujours à cette caisse d’avance, outre les pièces dont la sincérité était ainsi mise en cause, la Cour des Comptes avait relevé que l’utilisation d’un montant de 4.828.700 F CFA n’avait pu être justifiée; 

En conclusion, la Cour a retenu que le DAGE s’est retrouvé dans l’incapacité de produire des pièces justificatives des dépenses effectuées par le Ministère de la Femme, de la Famille, du Genre et de la Protection des Enfants pour ce montant de 52.233.300 F CFA; 

Considérant que les bénéficiaires de ces dépenses ont été, à leur tour, entendus; 

C’est ainsi que les nommés Oumar Souleymane THIAW, Directeur du Centre Education Spécialisée d’Expression et des Loisirs, Khady CISSE trésorière du GIE LAWTAW, Ndèye Ngoye LO assistante sociale à la retraite, Chérif DIAW Directeur administratif et commercial de « Dakar Actu», Thierno Amadou SY, journaliste et Béatrice Marième MENDY, coordonnatrice administrative du Samu social, ont affirmé n’avoir signé, chacun, qu’une seule décharge et ignorer la provenance des autre pièces qui leur sont prêtées et qui ont été produites par le DAGE; 

Aussi, les enquêteurs ont relevé le paiement de primes aux agents du ministère sur les fonds Covid-19 ou de la Caisse d’avance aide et secours; 

Considérant que ces faits sont punis par les articles 238, 239, 152, 153, 45, 46, 135, 136 du Code pénal, 140 du Code de Procédure pénale et la loi 2024-08 du 14 février 2024 relative à la lutte contre le blanchiment de capitaux, le financement du terrorisme et la prolifération des armes de destruction massive, abrogeant et remplaçant la loi n° 2018-03 du 23 février 2018 relative à la lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme: 

Que de tels faits méritent d’être portés devant la Haute Cour de Justice; 

Décide de la mise en accusation devant la Haute Cour de Justice de Madame Salimata DIOP, ancien Ministre de la Femme, de la Famille, du Genre et de la Protection des Enfants, conformément à l’article 101 de la Constitution, 17 et suivants de la loi n° 2002-10 du 22 février 2002 portant loi organique sur la Haute Cour de Justice, modifiée.

Fonds Covid-19 : Mansour Faye vers la Haute Cour de justice pour détournement présumé de 2,749 milliards FCFA

L’Assemblée nationale examine ce jeudi une résolution visant à traduire Amadou Mansour Faye, ancien ministre du Développement communautaire et de l’Équité sociale et territoriale devant la Haute Cour de justice. Les accusations portent sur des détournements de deniers publics, d’escroquerie portant sur des deniers publics, de blanchiment de capitaux liées aux fonds Covid-19, pour un préjudice provisoire estimé à 2,749 milliards FCFA.

PROJET DE RESOLUTION PORTANT MISE EN ACCUSATION DEVANT LA HAUTE COUR DE JUSTICE DE MONSIEUR AMADOU MANSOUR FAYE, ANCIEN MINISTRE DU DEVELOPPEMENT COMMUNAUTAIRE ET DE L’EQUITE SOCIALE ET TERRITORIALE 

La Commission des Lois, de la Décentralisation, du Travail et des Droits humains, après avoir délibéré, en sa séance du 02 mai 2025, a adopté à la majorité, le projet de résolution dont la teneur suit: 

Considérant que par lettre référencée n° 000289/MJ/CAB/DC en date du 14 Avril 2025, le Garde des Sceaux, Ministre de la Justice a saisi le Président de l’Assemblée Nationale d’une requête aux fins de mise en accusation de Monsieur Amadou Mansour FAYE, ancien Ministre du Développement communautaire et de l’Équité sociale et territoriale devant la Haute Cour de Justice; 

Considérant que le 7 février 2023 le Procureur de la République près le Tribunal de Grande Instance Hors-Classe de Dakar a transmis, pour enquête à la Division des Investigations Criminelles, le rapport de la Cour des Comptes ayant révélé des faits de surfacturation sur le prix du riz à l’encontre du nommé Aliou SOW, dans le contexte de la lutte contre la pandémie COVID-19; 

Considérant que ce dernier, DAGE du Ministère du Développement communautaire et de l’Équité sociale et territoriale, entendu par les enquêteurs, précisait que l’enveloppe allouée à leur département au titre de l’opération d’aide alimentaire était fixée à 69 milliards. 

 Il indiquait qu’une partie de ce montant, soit 59 milliards, était logée à la Direction Générale du Budget du Ministère des Finances. Ce montant de 59 milliards était géré par le Coordonnateur dudit Ministère déclarait an titre des lignes budgétaires pour lesquelles ces fonds ont été attribués, qu’aucune rubrique ne leur avait été définie. Il avait reçu comme instruction écrite de son Ministère de tutelle, simplement de gérer toutes les dépenses liées à l’assistance alimentaire»: 

Il ajoutait n’avoir eu accès qu’au reliquat de 10 milliards logé dans le compte de dépôt intitulé MDCEST-FORCE COVID ouvert dans les livres du Payeur général au nom du ministère. Il poursuivait en faisant observer que c’est le gestionnaire qui effectuait les paiements sur la base des pièces justificatives transmises par son Ministre de tutelle, Monsieur Amadou Mansour FAYE à son collègue des Finances et du Budget: 

Considérant que le rapport de la Cour des Comptes faisait ainsi apparaitre un surplus global facturé pour les achats de riz d’un montant de 2.749.927.948 FCFA. 

Considérant que l’enquête établissait également que certains fournisseurs se sont vus octroyer plusieurs commandes à la fois (CCMN et AVANTI) et d’autres qui ont signé concomitamment pour deux sociétés différentes (AFRI & CO/AVANTI); 

Par ailleurs, dans le but de mieux cerner le patrimoine du sieur Aliou SOW, des réquisitions ont été adressées aux différentes institutions de la place. Les résultats faisaient apparaitre l’acquisition de divers biens mobiliers et immobiliers par ce dernier: 

Considérant qu’à l’époque de ces faits, Monsieur Amadou Mansour FAYE, cité dans la procédure, était Ministre de tutelle; 

Considérant que selon l’article 101alinéa 2 de la Constitution, le Premier Ministre et les autres membres du Gouvernement sont pénalement responsables des actes accomplis dans l’exercice de leurs fonctions et qualifiés crimes ou délits au moment où ils ont été commis. Ils sont jugés par la Haute Cour de Justice»; 

Qu’en vertu des dispositions de l’article 17 de la loi organique nº 2002-10 du 22 février 2002 sur la Haute Cour de Justice, les poursuites sont exercées suite à une résolution de l’Assemblée nationale votée dans les conditions prévues à l’article 101 de la Constitution et portant mise en accusation devant la Haute Cour de Justice: 


Considérant que les faits ci-dessus révélés laissent apparaitre des indices et présomptions graves et concordants d’association de malfaiteurs, de concussion, de corruption, de prise illégale d’intérêt, de faux et usage de faux en écritures privées, de commerce ou de banque, de détournement de deniers publics, d’escroquerie portant sur des deniers publics, de blanchiment de capitaux, et complicité de ces chefs, à l’encontre de Monsieur Amadou Mansour FAYE, pour un préjudice évalué provisoirement à la somme de 2.749.927.498 FCFA; 

Considérant que, lors de la commission de ces faits révélés par l’enquête de police, Monsieur Amadou Mansour FAYE exerçait des fonctions ministérielles; 

Considérant que ces faits sont prévus et punis par les articles 238, 239,159,160,161,162, 156, 157, 135,136,152,153, 45,46 du Code Pénal, 140 du Code de Procédure Pénale et la loi 2024-08 du 14 février 2024 relative à la lutte contre le blanchiment de capitaux, le financement du terrorisme et la prolifération des armes de destruction massive, abrogeant et remplaçant la loi n° 2018-03 du 23 février 2018 relative à la lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme; 

Que de tels faits méritent d’être portés devant la Haute Cour de Justice; 

Décide de la mise en accusation devant la Haute Cour de Justice de Monsieur Amadou Mansour FAYE, ancien Ministre du Développement communautaire et de l’Équité sociale et territoriale, conformément à l’article 101 de la Constitution, 17 et suivants de la loi n° 2002-10 du 22 février 2002 portant loi organique sur la Haute Cour de Justice, modifiée.

Ismaïla Madior Fall renvoyé devant la Haute Cour de Justice : l’Assemblée nationale donne son feu vert

Un tournant historique vient d’être franchi dans l’affaire Ismaïla Madior Fall. L’Assemblée nationale a adopté ce jeudi une résolution autorisant la mise en accusation de l’ancien ministre de la Justice, Garde des Sceaux sous le régime de Macky Sall. C’est la Commission des Lois qui avait recommandé cette mesure à la suite d’une enquête judiciaire accablante.

L’affaire remonte à une opération immobilière douteuse autour du terrain destiné à accueillir le Palais de Justice de Pikine-Guédiawaye. Selon les éléments du dossier, un terrain de près de 3 hectares avait été attribué en 2020 au ministère de la Justice. Seule une partie (8 327 m²) a effectivement servi à la construction du tribunal. Le reste aurait été détourné à des fins privées, avec l’intervention directe d’Ismaïla Madior Fall.

Un promoteur “choisi” sans appel d’offres

L’ancien ministre est accusé d’avoir engagé un promoteur immobilier, Cheikh Gueye, sans appel d’offres, en violation flagrante du Code des marchés publics. En contrepartie de la construction d’un centre d’accueil pour enfants et d’un centre de surveillance électronique, il lui aurait promis des terrains en dation, c’est-à-dire en échange direct de services rendus, sans passer par le circuit budgétaire ni les procédures de l’administration.

Des accusations de corruption lourdes

Plus grave encore, Cheikh Gueye affirme avoir versé un acompte de 50 millions de francs CFA en espèces à Ismaïla Madior Fall, directement dans son bureau et en présence de son directeur des constructions, Mohamed Anas El Bachir Wane. Ce dernier a confirmé la scène aux enquêteurs. Le ministre aurait ensuite exigé le versement de 200 millions supplémentaires, ce que le promoteur a refusé, dénonçant des pressions croissantes.

Lorsque le différend éclate, l’acompte est restitué, mais les dégâts sont déjà faits. L’enquête révèle une tentative d’extorsion, un contournement du droit des marchés publics, une gestion opaque du patrimoine de l’État, et des pratiques assimilables à de la concussion et au blanchiment de capitaux.

Vers un procès devant la Haute Cour de Justice

En application des articles 101 de la Constitution et 17 de la loi organique sur la Haute Cour de Justice, la résolution de mise en accusation a été validée. Elle repose sur des « indices et présomptions graves et concordants » d’une série d’infractions : corruption, tentative d’extorsion, escroquerie, association de malfaiteurs, et prise illégale d’intérêts.

Ismaïla Madior Fall devient ainsi le premier ancien ministre de la Justice renvoyé devant la Haute Cour dans l’histoire politique récente du Sénégal. Le procès à venir s’annonce comme un événement majeur, tant par la gravité des faits que par la symbolique de cette mise en cause d’un haut responsable de l’appareil judiciaire.

LeDakarois suivra cette affaire de près et vous tiendra informés des prochains développements.

DEMANDE DE RENFORCEMENT DES CONCERTATIONS AVEC LA PRESSE : Volonté sincère ou de la poudre aux yeux ?

Lors du Conseil des ministres de ce mercredi, le président de la République, Bassirou Diomaye Faye, a appelé son gouvernement à renforcer les concertations avec les acteurs du secteur médiatique. Il a insisté sur la nécessité d’accompagner la professionnalisation et la transformation des médias, dans le respect des lois en vigueur et de la tradition démocratique du Sénégal.
Le Chef de l’État a également mis l’accent sur l’urgence de restructurer et de financer les entreprises de presse, dans un contexte marqué par l’essor du numérique, de l’intelligence artificielle et les défis de régulation des réseaux sociaux. Il a, dès lors, chargé le ministre de la Communication, en lien avec les instances de régulation comme le Conseil National de Régulation de l’Audiovisuel (CNRA) et l’Autorité de Régulation des Télécommunications et des Postes du Sénégal (ARTP), de travailler à la mise en œuvre des recommandations issues des organisations professionnelles du secteur. L’objectif affiché : construire un modèle économique viable pour une presse libre, responsable et durable.
Cependant, ces déclarations semblent être en décalage avec la réalité. Car dans le même temps, le ministère de la Communication continue à notifier l’arrêt de diffusion ou de parution à des organes de presse, y compris à ceux qui avaient été reconnus comme conformes par ses propres services. Une attitude qui jette un doute sur la sincérité de la démarche.
Autre paradoxe : alors que le Président parle de co-construction et d’inclusion, il a demandé la mise en place d’un nouveau cadre exclusivement dédié au financement des entreprises publiques de presse – RTS, Le Soleil, l’APS et TDS-SA -. Quant aux médias privés, eux, attendent toujours la reprise de l’aide à la presse, gelée depuis plusieurs mois.
Par conséquent, une question s’impose : la main tendue aux acteurs de la presse est-elle sincère ou sert-elle à redorer l’image d’un Gouvernement qui oppresse la presse depuis son arrivée ? En l’état, les actes posés paraissent contredire les intentions affichées.

Les nominations en Conseil des Ministres du Mercredi 7 Mai 2025

AU TITRES DES MESURES INDIVIDUELLES, le Président de la République a pris les décisions suivantes :
Au titre du Ministère de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation :

 Monsieur Boubacar DIOP dit Bouba, Professeur titulaire des universités à la retraite, est nommé Président du Comité d’appui au pilotage de l’Agenda national de Transformation de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation (ANTESRI) Au titre du Ministère de l’Agriculture, de la Souveraineté alimentaire et de l’Elevage :

– Monsieur Kémo BADJI, Ingénieur agronome, titulaire d’un doctorat en Entomologie, précédemment Conseiller technique à la Primature est nommé Directeur de la Protection des Végétaux (DPV) au Ministère de l’Agriculture, de la Souveraineté alimentaire et de l’Elevage, en remplacement de Monsieur Saliou NGOM appelé à d’autres fonctions.

Le Ministre de la Formation professionnelle et technique,
Porte-parole du Gouvernement
Amadou Moustapha Njekk SARRE

COMMUNIQUE DU CONSEIL DES MINISTRES DU MERCREDI 07 MAI 2025

Le Chef de l’Etat, Son Excellence, Monsieur Bassirou Diomaye Diakhar FAYE a présidé, ce mercredi 07 mai 2025, la réunion hebdomadaire du Conseil des Ministres, au Palais de la République. A l’entame de sa communication, le Président de la République a présenté ses condoléances les plus attristées et celles des membres du Conseil, au Premier Ministre Ousmane SONKO, suite au décès de son Aide de Camp, le Commandant Pape Mignane NDONG.

Il a ensuite adressé ses chaleureuses félicitations et souhaité la bienvenue à Monsieur Boubacar CAMARA nommé Ministre, Secrétaire général du Gouvernement, nouveau Secrétaire du Conseil des Ministres, en remplacement de Monsieur Ahmadou Alhaminou Mohamed LO promu Ministre auprès du Président de la République, chargé du Suivi du Pilotage et de l’Evaluation de l’Agenda national de Transformation « Sénégal 2050 » avec rang de Ministre d’Etat.

Le Chef de l’Etat est revenu sur le Daaka annuel de Médina Gounass. Il a adressé ses chaleureuses félicitations au Khalife Thierno Amadou Tidiane BA et à tous les fidèles, mais également au Gouvernement sous la direction du Premier Ministre qui l’a représenté, pour toutes les dispositions prises ayant permis une excellente organisation de cet évènement religieux d’une envergure internationale.

Par ailleurs, il a salué l’organisation, à Dakar, de la 5ème Assemblée générale des Evêques de l’Afrique de l’Ouest dont il a présidé la cérémonie d’ouverture. Il a réitéré ses félicitations et le soutien de l’Etat dans sa mission, à Monseigneur André GUEYE, nouvel Archevêque de Dakar, installé samedi 03 mai 2025.

La communauté internationale a célébré, le 1er mai 2025, la fête du Travail. Outre la cérémonie traditionnelle de remise des Cahiers de doléances au Chef de l’Etat, cet événement a été marqué, au Sénégal, par le renouveau et le renforcement du dialogue social tripartite avec la signature du Pacte de stabilité sociale pour une croissance inclusive et durable dans la lancée de la 4ème édition de la Conférence sociale tenue les 24 et 25 avril 2025.

Le Président de la République a magnifié ce consensus social remarquable basé sur la vérité, la transparence et le sens des responsabilités des parties prenantes (Gouvernement, Patronat, Syndicats). A l’évidence, l’ensemble des contributions ainsi que les efforts consentis depuis plusieurs mois ont permis de parvenir, dans la confiance réciproque, à la conclusion de cet accord collectif stratégique nécessaire pour assurer la stabilité sociale, le redressement, l’impulsion et l’accélération de la relance économique du pays. Par ailleurs, le Président de la République a 1 rappelé aux différentes parties prenantes l’impératif de respecter et de faire respecter les engagements consignés et de procéder à la finalisation des plans d’action y afférents, ainsi qu’à l’évaluation périodique conjointe de l’état de leur application globale et sectorielle.

Il a également souligné la nécessité de veiller à la revitalisation des comités de dialogue social, de même qu’au suivi des négociations sectorielles avec les organisations professionnelles. En outre, il a demandé au Gouvernement de procéder à la revue des conventions collectives nationales et d’assurer la protection de la liberté syndicale dans toutes les entreprises conformément aux lois et règlements. Il a instruit le Premier Ministre d’accorder une attention particulière à la situation des entreprises publiques et privées en difficulté et de veiller à la préservation des emplois et à la continuité des activités selon des modalités de restructuration adaptées.

Le Chef de l’Etat a également demandé au Premier Ministre de veiller avec tous les Ministres à la gestion, par le dialogue et la concertation régulièrs avec les acteurs, des doléances des syndicats de travailleurs relevant de l’Etat et de ses démembrements afin d’asseoir la continuité et la qualité du service public. Par ailleurs, il a souligné l’importance d’améliorer les moyens d’intervention et l’implication du Haut Conseil du Dialogue social dans la prévention et la gestion des contentieux et différends dans le monde du travail.

Face aux défis et enjeux liés à la mise en œuvre de l’Agenda national de Transformation, il a demandé au Ministre chargé du Travail et de l’Emploi de placer la prochaine édition de la Conférence sociale sous le thème de la « Productivité au travail ». Le secteur de la presse occupe une place primordiale dans la vie de la Nation.

Ainsi, le Président de la République a demandé au Gouvernement d’accentuer les concertations avec les différents acteurs du secteur en vue de mieux accompagner et de soutenir davantage sa professionnalisation et sa transformation à la hauteur du rayonnement démocratique du Sénégal, dans le respect du régime de liberté encadré par les lois et règlements en vigueur. A cet effet, il a indiqué au Gouvernement la nécessité de poursuivre les efforts de soutien à la restructuration et au financement des entreprises de presse notamment dans le contexte du développement fulgurant du numérique et de l’intelligence artificielle, avec la nécessaire régulation des réseaux sociaux.

Dans une dynamique de co-construction d’un modèle économique viable pour une presse libre, professionnelle et responsable, il a demandé au Ministre de la Communication, des Télécommunications et du Numérique d’examiner, en relation avec les autorités de régulation (CNRA et ARTP), les voies et moyens de mettre en œuvre, selon un agenda consensuel, les recommandations et propositions des organisations d’acteurs des médias concernant le Code de la presse et la transformation systémique et durable du secteur.

Enfin, il a demandé au Premier Ministre, au Ministre en charge de la Communication et au Ministre des Finances et du Budget de définir un cadre rénové de financement et de suivi de l’exécution des Plans de développement des entreprises de presse publiques (RTS, SSPP « Le SOLEIL », SN APS et TDS SA). La continuité du service public de l’eau potable en milieu rural demeure une préoccupation majeure des populations.

Le Chef de l’Etat a, à ce sujet, invité le Gouvernement à prendre toutes les dispositions urgentes et les mesures nécessaires en relation avec l’Office des Forages ruraux (OFOR) et les concessionnaires du service public désignés dans chaque zone afin d’améliorer le système de distribution de l’eau potable en milieu rural. Il a demandé au Ministre en charge de l’Hydraulique de rendre compte régulièrement en Conseil des Ministres de l’état et de la situation d’exploitation des ouvrages hydrauliques (forages, châteaux d’eau et réseaux), de la tarification retenue, ainsi que des populations impactées dans chaque concession du service public d’eau potable accordée sur le territoire national.

Il a aussi demandé au Gouvernement d’accélérer la mise en œuvre des recommandations des Concertations nationales novembre 2024 à Kaolack. sur l’Eau et l’Assainissement tenues en Au titre de son agenda diplomatique, le Président de la République réitère ses félicitations à son frère Son Excellence Brice Clotaire Oligui NGUEMA Président de la République gabonaise suite à son investiture le samedi 3 mai 2025 à Libreville. Il adresse également ses vifs remerciements au peuple gabonais pour l’accueil chaleureux qui lui a été réservé marquant ainsi l’excellence des relations d’amitié et de coopération entre le Sénégal et le Gabon.

Enfin, il a informé qu’il prendra part, les 12 et 13 mai 2025 à Abidjan, à l’édition 2025 de l’Africa CEO Forum. Dans sa communication, le Premier Ministre a mis en exergue, conformément aux directives du Chef de l’Etat, les actions envisagées par le Gouvernement pour la mise en œuvre effective, dans les délais convenus, du nouveau Pacte national de stabilité sociale pour une croissance inclusive et durable, conclu le 1er mai 2025 avec les partenaires sociaux.

À cet égard, il a demandé au Ministre chargé du Travail, en relation avec le Ministre, Secrétaire général du Gouvernement, d’assurer un pilotage et un suivi performants de la mise en œuvre du Pacte. Dans ce cadre, le Premier Ministre a souligné l’urgence attachée au lancement du processus d’élaboration inclusive du plan de mise en œuvre du Pacte et à l’adoption, avant la fin du mois de mai 2025, des textes fixant les règles de fonctionnement des organes de mise en œuvre. Il a également insisté sur le suivi étroit, par les ministères sectoriels, de l’application des accords signés, l’identification des engagements pouvant être pris en compte dans la Loi de Finances rectificative 2025, la soumission au Conseil des Ministres des projets de décret modifiant les décrets numéro 74-347 du 12 avril 1974 et numéro 2006-392 du 27 avril 2006 relatifs aux enseignants décisionnaires.

Il a aussi relevé l’exigence attachée à la finalisation, au cours de l’année 2025, de la digitalisation intégrale des actes et procédures administratives, notamment la gestion des carrières, l’accélération du processus de réforme du cadre juridique du secteur de la santé et de l’action sociale ainsi que la ratification de la Convention de l’Organisation internationale du Travail (OIT) sur la violence et le harcèlement. Abordant le second point de sa communication, le Premier Ministre a souligné l’importance et la priorité attachées à l’élaboration et l’adoption rapide des orientations relatives à la mise en œuvre de la nouvelle approche du service civique national et du 3 volontariat, au regard des défis et opportunités que représente la structure très jeune de la population sénégalaise.

Dans ce contexte, il a rappelé le rôle de la Direction générale du Service civique national et du Volontariat, notamment en matière de renforcement des valeurs civiques au sein de la société, d’orientation des jeunes vers des missions d’intérêt général et leur participation active au développement durable. Le Premier Ministre a, en outre, insisté sur la facilitation de l’insertion socio-professionnelle des jeunes par le développement personnel et professionnel et l’amélioration de leur employabilité par le biais du volontariat. Après avoir relevé les actions pilotes déjà mises en œuvre en 2024, notamment leur immersion dans les 27 fermes agricoles, le Premier Ministre a invité toutes les parties prenantes, sous la coordination de la Direction générale du Service civique national et du Volontariat, à mettre en place un cadre de concertation pour proposer au Gouvernement les orientations à adopter autour du civisme et du volontariat, adossées à la Vision Sénégal 2050.

Les propositions en la matière devront englober le civisme, le volontariat et la citoyenneté active, avec l’objectif ultime de faire de chaque volontaire un citoyen-sentinelle imbibé de la culture de la performance et du résultat. Le Premier Ministre a relevé l’opportunité offerte par les prochaines vacances scolaires pour s’approprier ces valeurs, en recourant aux ressorts du cadre associatif, en général, et du mouvement Navétanes en particulier, sous le concept de vacances citoyennes au niveau de tous les compartiments de la vie socio-économique nationale.

Dans ce sillage, le Premier Ministre a informé le Conseil du prochain lancement du nouveau format du programme « Sétal Sunu Rèew » qui sera désormais dénommé « Sétal Sunu Rèew ak Koom Koom ». Il s’agit d’améliorer l’efficacité et la pérennité du programme afin d’obtenir un effet transformateur permanent notamment par la maximisation de l’impact économique et social, la promotion de l’économie verte, l’intégration d’une approche éducative solide, la diversification des sources de financement ainsi que la mise en place d’un mécanisme de coordination entre l’Etat, les Collectivités territoriales, le secteur privé et la société civile.

AU TITRE DES COMMUNICATIONS DES MINISTRES :

– le Ministre de l’Energie, du Pétrole et des Mines a fait une communication sur la tarification à la pompe des carburants automobiles et les tensions sur l’approvisionnement des quais de pêche en essence de pirogue ; – le Ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation a fait une communication sur la situation des Universités.

AU TITRE DES TEXTES LEGISLATIFS ET REGLEMENTAIRES, le Conseil a examiné et adopté :

– le projet de décret fixant les modalités d’exercice de la fonction d’assistant de justice spécialisé ; 4 5 – le projet de décret portant création et fixant les règles d’organisation et de fonctionnement du Comité national de Coordination de la Sécurité des Jeux olympiques de la Jeunesse de Dakar (CNS-JOJ) ;

– le projet de loi portant loi d’orientation sur les entreprises de sécurité privée ;

Lutte contre le faux monnayage : 7,851 milliards de francs CFA en billets noirs saisis à Dakar et Thiès par les Douanes sénégalaises

Les services douaniers sénégalais ont effectué une importante saisie de faux billets dans le cadre de leur stratégie renforcée de lutte contre le faux monnayage. Ces opérations, menées dans les régions de Dakar et de Thiès, ont permis de mettre la main sur l’équivalent de 7 milliards 851 millions de francs CFA en billets noirs, selon un communiqué officiel transmis à Ledakarois par la Division de la communication et des relations publiques des Douanes.

L’opération la plus significative s’est déroulée dans la nuit du 1er au 2 mai 2025, à Pikine. La Brigade mobile des Douanes, relevant de la Subdivision de Dakar-extérieur (Direction régionale Ouest), a intercepté 10 millions d’euros en billets noirs sous forme de coupures de 500 euros. Cette somme équivaut à 6 milliards 650 millions de francs CFA. Dans la même opération, les agents ont saisi 1,5 million de dollars en billets noirs, pour une valeur estimée à 868 millions de francs CFA. Au total, deux personnes ont été arrêtées sur les lieux. L’intervention a été rendue possible grâce à un dispositif de surveillance particulièrement bien coordonné et fondé sur des renseignements précis.

Une autre saisie notable a eu lieu quelques jours plus tôt, le 28 avril 2025, dans la région de Thiès. Le Groupement polyvalent de Recherche et de Répression de la Fraude (GPR), unité spécialisée des Douanes, a réussi à mettre la main sur 5 850 billets noirs en coupures variées de dollars et d’euros. La contrevaleur de cette nouvelle saisie est estimée à plus de 333 millions de francs CFA. Deux autres individus ont été interpellés dans le cadre de cette enquête, l’un à Thiès même, l’autre à Sirmang, une localité située dans la région de Fatick.

Les Douanes sénégalaises précisent que ces résultats traduisent l’efficacité d’une stratégie nationale fondée sur un maillage de renseignement, de surveillance et de contrôle, visant à freiner l’expansion du phénomène du faux monnayage, qui constitue une menace grave pour la stabilité économique du pays et la sécurité des transactions financières.

Cette série de saisies est la plus importante enregistrée à ce jour en matière de faux billets au Sénégal. Elle met également en lumière le professionnalisme des unités douanières, leur réactivité face aux réseaux de criminalité financière, et la nécessité d’une vigilance constante dans un contexte où les technologies de reproduction frauduleuse de billets deviennent de plus en plus sophistiquées.

Lutte contre le faux monnayage : 7 milliards 851 millions de francs CFA en billets noirs saisis par les Douanes sénégalaises
Lutte contre le faux monnayage : 7 milliards 851 millions de francs CFA en billets noirs saisis par les Douanes sénégalaises

Pool judiciaire financier : l’audition des frères de Farba Ngom reportée au 19 mai

L’audition très attendue d’Ismaïla et Birane Ngom, frères de Farba Ngom, a été reportée au 19 mai 2025. Initialement prévu ce mercredi 7 mai, le face-à-face avec les juges du pool judiciaire financier n’aura pas lieu à la date annoncée, le report ayant été sollicité par les avocats des deux mis en cause.

Ce report intervient dans le cadre d’une enquête ouverte à la suite d’un signalement de la Cellule nationale de traitement des informations financières (Centif), qui pointe des opérations financières suspectes. Les deux frères sont ainsi convoqués dans une affaire sensible qui continue de susciter une attention soutenue, notamment en raison de leur lien familial avec Farba Ngom, figure proche de l’ancien président Macky Sall.

Les enquêteurs du pool judiciaire financier cherchent à faire la lumière sur une série de mouvements de fonds présumés illicites, alors que les ramifications de l’affaire semblent toucher plusieurs personnalités du régime précédent. Le rendez-vous du 19 mai sera donc crucial pour la suite des investigations.

UEMOA : Miser sur l’investissement productif pour transformer l’économie régionale

Abdoulaye Diop, président de la Commission de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA), a présenté ce mercredi le nouveau guide « Investir dans l’UEMOA » lors d’un webinaire. Cette initiative vise à promouvoir les opportunités économiques de la région auprès des investisseurs et à accélérer sa transformation structurelle à travers des investissements productifs.

Dans son allocution, Abdoulaye Diop a dressé un diagnostic clair des défis auxquels l’espace communautaire est confronté. Il a évoqué une faible industrialisation, un chômage élevé des jeunes, une forte exposition aux chocs exogènes, ainsi que des tensions sécuritaires et climatiques de plus en plus marquées. Face à cette situation, il estime que la quête d’investissements durables et inclusifs n’est plus une option mais un impératif stratégique pour les pays membres de l’Union.

Le guide « Investir dans l’UEMOA » se veut un outil pratique. Il offre une cartographie des secteurs prioritaires, tels que l’agro-industrie, les infrastructures, les énergies renouvelables, les technologies de l’information et de la communication ou encore la santé. Il fournit également des informations sur les incitations fiscales, les réformes en cours et les cadres réglementaires des huit pays membres, avec l’ambition de renforcer la transparence et d’améliorer la lisibilité de l’environnement économique régional.

Ce guide s’inscrit dans le cadre des ambitions portées par les documents stratégiques de l’Union, notamment le Plan stratégique « IMPACT 2025 » et la Vision 2040, qui visent à faire de l’UEMOA une zone intégrée, émergente et résiliente.

Le président de la Commission a rappelé que l’UEMOA dispose de nombreux atouts. Elle bénéficie d’un marché commun de plus de 144 millions de consommateurs, d’une position géographique stratégique entre la CEDEAO et la ZLECAf, et d’un dynamisme économique notable, avec une croissance annuelle moyenne d’environ 6 % au cours des cinq dernières années. Même en 2020, en pleine crise sanitaire mondiale, la région a enregistré une croissance positive de 1,4 %, quand la moyenne mondiale était négative.

Le potentiel agricole est lui aussi considérable. Sur les 42,5 millions d’hectares de terres arables, seulement 4 % sont cultivés de manière régulière. Pourtant, l’UEMOA figure déjà parmi les grands producteurs mondiaux, notamment en cacao, en anacarde, en mil et en hévéa. Le secteur extractif n’est pas en reste, avec des ressources stratégiques comme l’or, le fer, l’uranium et le zircon, sans compter les récentes découvertes de gisements de pétrole et de gaz, notamment en Côte d’Ivoire et au Sénégal.

Insultes contre Macky Sall : le procureur ordonne l’arrestation d’Azoura Fall

Le militant politique Azoura Fall, connu pour sa proximité avec le parti Pastef, est dans le viseur de la justice sénégalaise après avoir violemment insulté l’ancien président Macky Sall dans une vidéo devenue virale sur les réseaux sociaux. Face à la gravité des propos tenus, le procureur de la République, Ibrahima Ndoye, s’est autosaisi du dossier.

Selon des informations publiées par Libération, le chef du parquet a saisi la Division spéciale de cybercriminalité (DSC) pour procéder à l’arrestation et à l’audition d’Azoura Fall. Il devrait être entendu sous le régime de la garde à vue, dans le cadre d’une enquête ouverte pour offense publique à l’encontre d’un ancien chef d’État et diffusion de propos injurieux sur internet.

Les services de police ont entamé des recherches actives dès ce lundi pour localiser l’activiste. D’après les dernières informations recueillies, Azoura Fall a été localisé à Kaolack, dans le centre du pays. La police locale a été mobilisée pour appuyer la DSC dans ses opérations de localisation et d’arrestation.

Dans le même temps, les autorités ont émis une opposition aux frontières à l’encontre d’Azoura Fall afin d’éviter toute tentative de fuite du territoire national. L’enquête se poursuit pour établir l’ampleur des faits et leur éventuelle dimension pénale.

Sénégal : Google appliquera une TVA de 18 % sur ses services numériques à partir du 1er juin 2025

Dès le 1er juin 2025, Google appliquera une taxe sur la valeur ajoutée (TVA) de 18 % sur tous les services numériques qu’il fournit aux utilisateurs situés au Sénégal. L’annonce, relayée par le média financier Sikafinance, marque un tournant majeur dans la stratégie fiscale sénégalaise en matière d’économie numérique.

Cette mesure concerne tous les utilisateurs professionnels ayant recours aux services de la firme américaine, tels que Google Ads, Google Cloud ou d’autres services payants. Pour se conformer à cette nouvelle obligation, les entreprises sénégalaises devront désormais renseigner leurs informations fiscales locales, notamment leur NINEA ou leur numéro de registre de commerce, afin que Google puisse générer des factures en bonne et due forme.

Cette décision s’inscrit dans le cadre d’un dispositif fiscal mis en place par l’État sénégalais depuis juillet 2024, visant à taxer à hauteur de 18 % les activités numériques réalisées sur son territoire. Ce système, inspiré des réformes fiscales adoptées par plusieurs pays africains et européens, a déjà rapporté un milliard de francs CFA au Trésor public sénégalais au cours des cinq premiers mois d’application.

Selon l’administration fiscale, cette TVA s’applique à toutes les prestations de services numériques, c’est-à-dire à la fourniture de biens ou services immatériels opérés de manière automatisée via un réseau informatique ou électronique. Elle concerne notamment la publicité en ligne, les abonnements numériques, les services de streaming, de cloud, ou encore les plateformes d’applications mobiles.

Les entreprises étrangères qui proposent ces prestations numériques sans être établies physiquement au Sénégal, mais qui desservent des clients sénégalais, sont désormais tenues de collecter et de reverser la TVA applicable à l’administration fiscale sénégalaise. Cela inclut également les commissions perçues par des intermédiaires étrangers dans le cadre de transactions numériques réalisées dans le pays.

Cette mesure illustre la volonté du gouvernement sénégalais de capter une part de la valeur générée par l’économie numérique sur son sol, tout en renforçant la souveraineté fiscale de l’État face aux géants technologiques.

Hôpital Régional de Ziguinchor : bloc opératoire à l’arrêt, administration paralysée, les syndicats tirent la sonnette d’alarme

La situation à l’Hôpital Régional de Ziguinchor est devenue critique, alerte le cadre unifié des syndicats de l’établissement dans un communiqué rendu public ce mardi. Selon ces représentants des travailleurs, notamment issus des syndicats SACSASS, SAMES, SUTSAS, SDT 3S et SYNTRAS, l’infrastructure hospitalière connaît une dégradation alarmante qui compromet sérieusement la prise en charge des patients dans la région.

Le bloc opératoire, pièce maîtresse de l’hôpital pour la gestion des urgences chirurgicales, est fermé depuis plusieurs jours. Le service de soins intensifs est également à l’arrêt. Ces deux services, pourtant essentiels, sont aujourd’hui hors service, empêchant toute intervention vitale dans des cas critiques. Cette paralysie des structures de base est aggravée par une pénurie généralisée d’équipements médicaux, de réactifs de laboratoire, de consommables courants tels que les cartouches d’imprimantes, et même de produits de nettoyage. Des conditions de travail jugées insalubres par les syndicalistes, qui estiment que l’hôpital, au lieu de jouer son rôle de centre de soins, s’apparente désormais à un foyer potentiel d’infection.

Au-delà de cette crise matérielle, les représentants syndicaux dénoncent également une paralysie administrative. Depuis plus d’un mois, l’établissement n’a ni direction active ni gouvernance fonctionnelle, la passation de service entre le directeur sortant et son successeur n’ayant toujours pas été assurée. Cette vacance à la tête de l’hôpital bloque la prise de décisions essentielles, retarde la gestion des urgences et empêche la mobilisation de ressources financières ou humaines.

Face à cette situation qu’ils qualifient de chaotique, les syndicats appellent fermement le ministère de la Santé à agir sans délai. Ils demandent la nomination d’un directeur compétent pour assurer la gestion quotidienne de l’hôpital, ainsi qu’une augmentation substantielle de l’appui budgétaire destiné à répondre aux urgences du moment. Selon eux, sans une action rapide des autorités sanitaires, c’est toute la population de la région naturelle de Casamance qui risque d’être privée de soins adéquats.

Bocar Samba Dièye persiste et réclame ses 11,5 milliards FCFA à Attijari

Le contentieux vieux de près de deux décennies opposant l’opérateur économique Bocar Samba Dièye à la banque Attijari (anciennement CBAO) connaît un nouveau rebondissement. Ce mardi, l’homme d’affaires est une fois encore monté au créneau pour exiger le paiement de ce qu’il considère comme une créance établie par expertise : la somme de 11 milliards 500 millions de francs CFA. Un différend qui remonte à 2008, mais dont les origines s’ancrent encore plus loin dans le temps, tant la relation commerciale entre les deux parties fut longue et complexe.

S’exprimant sur cette affaire qu’il qualifie de « marathon judiciaire », Bocar Samba Dièye estime que la vérité a déjà été dite dans un rapport d’expertise commandité par la cour d’appel. Selon ses dires, « les experts ont fait leur travail, et le seul rapport disponible affirme que la CBAO doit un montant global de 11,5 milliards de francs CFA ». Ce rapport est celui du cabinet Finexo, qui a procédé à une évaluation complète de l’historique des opérations entre la banque et le client, sur la base des usages bancaires en vigueur.

L’une des premières anomalies constatées, selon ce rapport, réside dans l’incapacité de la banque à produire la convention de compte courant liant les deux parties. Ce document, pourtant essentiel dans la gestion contractuelle d’un compte bancaire, n’a jamais été fourni. Cela a conduit les experts à pousser l’analyse plus loin, notamment sur le plan des taux appliqués, afin de vérifier s’il y avait eu des pratiques usuraires.

Les investigations menées ont mis en lumière plusieurs irrégularités graves, dont la pratique de l’anatocisme, c’est-à-dire l’application d’intérêts sur des intérêts déjà échus. Cette méthode, strictement encadrée par la loi, aurait donné lieu à des intérêts excessifs évalués à près de 388 millions de francs CFA. De plus, les experts ont constaté que les crédits octroyés à Bocar Samba Dièye n’ont pas respecté les normes bancaires habituelles. Le compte est resté en situation de découvert chronique pendant plus de six décennies, générant des agios jugés « exorbitants et non justifiés ». Cette situation a justifié, selon le rapport, une proposition de déduction d’un peu plus de 2 milliards de francs CFA au titre des agios irréguliers.

Fort de ces éléments, l’homme d’affaires a saisi le Parquet national financier pour faire valoir ses droits. Il dénonce également ce qu’il considère comme une tentative de spoliation immobilière, faisant état de manœuvres visant à s’approprier ses immeubles situés à Dakar. Au-delà du litige financier, il y voit une atteinte grave à ses droits de propriété.

En appelant à une intervention du nouveau régime en place, Bocar Samba Dièye espère que la justice tranchera enfin cette affaire qui a trop duré, afin de tourner une page douloureuse de sa carrière d’entrepreneur.

Université de Bambey : Les étudiants reconduisent le blocage des cours et refusent toujours de payer les loyers

La tension reste vive à l’Université Alioune Diop de Bambey, où les étudiants poursuivent leur mouvement de contestation face à ce qu’ils décrivent comme des conditions d’études et de vie devenues intenables. À travers un communiqué rendu public ce mardi, la coordination des amicales estudiantines a informé que les discussions entamées avec les autorités universitaires n’ont pas permis de désamorcer la crise.

Selon les représentants des étudiants, Mouhamed Maleyni Lô, Alpha Oumar Diallo et Talla Ndiaye, deux revendications majeures ont été posées sur la table lors de leur dernière rencontre avec l’administration : le rétablissement du réseau Wi-Fi dans le campus social, coupé depuis plusieurs jours, et la normalisation du service au restaurant dit « Europe », qui connaît des dysfonctionnements récurrents.

Si les autorités ont reconnu la pertinence de ces doléances, les étudiants regrettent l’absence de mesures concrètes immédiates. Ils estiment que les engagements pris lors des échanges ne sont suivis d’aucune action palpable. Face à cette inertie, la coordination a décidé de reconduire le mot d’ordre de cessation des activités pédagogiques pour une nouvelle période de 48 heures, à compter du mardi 7 mai 2025. Les amicales ont également confirmé le maintien du boycott du paiement des loyers dans les résidences universitaires.

La mobilisation ne se limite pas à ces deux points. Les étudiants réclament avec insistance la mise à disposition des nouveaux bâtiments construits sur le campus, dont l’ouverture tarde selon eux sans justification valable. Ils jugent inacceptable que ces infrastructures demeurent inoccupées alors que les anciennes installations sont surpeuplées et dégradées.

Cette crise a déjà eu un impact sur le déroulement normal du calendrier académique. Plusieurs examens programmés dans différentes UFR ont dû être reportés, perturbant davantage une année universitaire déjà marquée par des retards. Le climat reste tendu sur le campus, et les étudiants promettent d’intensifier leur mouvement si aucune solution rapide et durable n’est proposée par les autorités compétentes.

L’affaire reste à suivre de près, tant les conséquences d’un enlisement du conflit pourraient affecter durablement la stabilité de l’université et les ambitions académiques des étudiants concernés.

Plainte contre Azoura Fall : la famille de Macky Sall réagit aux insultes publiques sur les réseaux sociaux

Dakar, 6 mai 2025 – La tension monte autour des propos polémiques d’Assane Gueye, plus connu sous le nom d’Azoura Fall, militant actif de PASTEF sur les réseaux sociaux. Ce dernier fait désormais l’objet d’une plainte officielle déposée par un membre de la famille de l’ancien président Macky Sall pour injures publiques. L’affaire vient exacerber un climat politique déjà tendu, sur fond de polémiques autour de la liberté d’expression et de la régulation du discours politique.

Lors d’un live diffusé sur les réseaux sociaux — notamment sur Facebook et TikTok — Azoura Fall aurait tenu des propos jugés extrêmement offensants à l’encontre de Macky Sall, aujourd’hui retiré de la vie politique. Selon le contenu de la plainte, consulté par une source proche du dossier, l’auteur aurait « copieusement insulté » l’ancien chef de l’État, mettant en cause son intégrité morale ainsi que celle de certains anciens collaborateurs du régime. « C’est une attaque d’une rare violence contre l’honneur et la dignité de notre famille. Elle ne peut rester impunie », a déclaré le plaignant dans une lettre officielle adressée au parquet.

La famille de Macky Sall affirme que cette plainte vise à défendre l’image et la dignité de l’ancien président, tout en dénonçant une recrudescence inquiétante des violences verbales sur les réseaux sociaux. Le plaignant réclame que des sanctions exemplaires soient prises, faute de quoi un avocat sera saisi pour une action judiciaire formelle dans un délai de huit jours.

Cette plainte intervient dans un contexte de tension politique grandissante, notamment entre les partisans du nouveau pouvoir de Bassirou Diomaye Faye et ceux de l’ancien régime. Des figures politiques comme Me Moussa Diop et Thierno Bocoum ont déjà interpellé publiquement le procureur de la République, accusant la justice de faire preuve de partialité en laissant Azoura Fall impuni, tout en gardant en détention d’autres militants pour des faits similaires ou moindres. « Si vous ne faites pas arrêter ces dérives des vainqueurs, libérez sans délai mon client Abdou Nguer, injustement détenu », a notamment lancé Me Diop dans un communiqué.

Pour l’heure, le parquet ne s’est pas encore officiellement exprimé sur la suite qui sera donnée à cette affaire. Mais dans les cercles judiciaires, la pression s’accentue. Le débat sur l’égalité de traitement devant la loi, la liberté d’expression et la régulation du discours politique est désormais relancé.

L’entourage du Premier ministre ou du ministre de la Justice ne s’est pas encore prononcé. Toutefois, plusieurs observateurs notent que ce cas pourrait constituer un test de cohérence pour l’actuel régime, souvent perçu comme plus tolérant vis-à-vis de certains débordements verbaux venant de son camp.

CERAO 2025 : Le Président Diomaye salue le rôle « irremplaçable » de l’Église dans la construction de la paix en Afrique de l’Ouest

Le Président de la République du Sénégal, Bassirou Diomaye Faye, a présidé ce mardi 6 mai 2025, la cérémonie d’ouverture de la 5e Assemblée plénière des Conférences épiscopales réunies d’Afrique de l’Ouest (CERAO), organisée cette année à Dakar. Dans une atmosphère empreinte de solennité, le chef de l’État a salué avec insistance la contribution décisive de l’Église catholique à la paix, à la cohésion sociale et au développement humain sur le continent.

Prenant la parole devant les évêques venus de plusieurs pays de la région, Bassirou Diomaye Faye a exprimé toute sa reconnaissance envers la communauté catholique et son rôle dans le tissu social sénégalais et ouest-africain. « Dakar, la Capitale cosmopolite de notre pays, abrite à compter de ce jour les travaux de la 5e Assemblée plénière de la CERAO. Ce choix n’est pas fortuit, il exprime la considération et le respect dont jouit notre dynamique communauté chrétienne guidée par des Pasteurs éclairés par la sagesse divine », a-t-il affirmé.

Le chef de l’État a rappelé l’importance qu’il accorde aux questions religieuses, intégrées au cœur de son projet de transformation systémique du pays. « Ma présence parmi vous à l’occasion de cette cérémonie solennelle est la preuve de la place importante que j’attache aux affaires religieuses dans notre stratégie nationale », a-t-il insisté.

Il a ensuite souligné la pertinence du thème des travaux de cette 5e session plénière, axée sur le renforcement de l’autonomie de l’Église, sa mission de synodalité, et son implication dans les causes de justice et de paix dans la sous-région. « Cela m’amène à souligner la contribution essentielle et irremplaçable de l’Église au développement de nos pays. Par son engagement dans les secteurs clés tels que l’éducation, la santé, la formation professionnelle, elle est une alliée sûre et incontournable de l’État », a-t-il soutenu, avant de rendre hommage à « ces hommes et femmes d’Église qui, dans la discrétion, œuvrent sans relâche au service de l’humain ».

Face aux multiples défis qui secouent l’Afrique de l’Ouest — insécurité, instabilité politique, migrations irrégulières — le président Diomaye a lancé un appel à la synergie des forces sociales, politiques et spirituelles. « Ensemble, en toute synodalité, nous devons promouvoir une ère de paix et de concorde dans nos sociétés africaines en quête de stabilité et de prospérité », a-t-il martelé.

Baccalauréat 2025 : Le ministre Abdourahmane Diouf appelle les présidents de jury à l’impartialité et à la rigueur

À l’approche de la session 2025 du Baccalauréat, le ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation, Dr Abdourahmane Diouf, a présidé ce lundi 5 mai la cérémonie officielle d’ouverture de la session de formation des présidents de jury. La rencontre s’est tenue à l’Université Amadou Hampâté Bâ, en présence de plusieurs autorités universitaires et administratives.

Aux côtés du ministre, figuraient le Directeur de l’Office du Baccalauréat, le Professeur Bamba Gueye, le Recteur de l’université hôte, le Professeur Ben Toguebaye, ainsi que le Coordonnateur des superviseurs nationaux, le Professeur Mamadou Sidibé, Recteur de l’Université Souleymane Niang de Matam.

Dans son adresse, Dr Abdourahmane Diouf a souligné l’importance capitale du rôle des présidents de jury dans le bon déroulement de l’examen. Il a insisté sur la rigueur, l’impartialité et la neutralité qui doivent guider leurs prises de décision, notamment lors des délibérations. Le ministre a rappelé que l’évaluation des candidats doit se faire en toute équité, avec le souci permanent de justice et de transparence.

Par ailleurs, le ministre a insisté sur le respect scrupuleux des consignes officielles encadrant l’examen. Il a notamment évoqué l’interdiction formelle du port et de l’usage de téléphones portables dans les centres d’examen, aussi bien pour les candidats que pour les encadreurs. Une mesure de plus en plus renforcée dans un contexte marqué par la multiplication des tentatives de fraude via les outils numériques.

Cette rencontre marque le lancement officiel du processus de préparation pédagogique et logistique du Baccalauréat 2025, qui devrait mobiliser plusieurs milliers d’acteurs à travers le pays. Le ministre a conclu son intervention en appelant l’ensemble des responsables académiques à « un engagement total au service de l’école sénégalaise ».

Azoura Fall face à la justice : ce que dit le droit sénégalais sur les injures en ligne

L’affaire Azoura Fall secoue la toile sénégalaise depuis plusieurs jours. Connue pour ses prises de parole virulentes sur TikTok, l’activiste s’est retrouvée au cœur d’une tempête judiciaire après avoir proféré des injures à l’encontre de l’ancien président Macky Sall lors d’un live. Une sortie polémique qui a poussé le procureur de la République, Ibrahima Ndoye, à s’autosaisir du dossier. Cette décision relance un débat sensible : jusqu’où peut aller la liberté d’expression en ligne ? Et surtout, que risque-t-elle réellement devant la loi sénégalaise ?

L’intervention du parquet repose sur des éléments publics, facilement accessibles. Le live controversé d’Azoura Fall a rapidement circulé sur les réseaux sociaux, exposant des propos jugés “grossiers”, “injurieux” et potentiellement attentatoires à l’honneur d’une personnalité publique, en l’occurrence un ancien chef d’État. Dans ce contexte, l’autosaisine du procureur est juridiquement fondée, conformément à l’article 34 du Code de procédure pénale sénégalais, qui autorise l’ouverture d’une enquête pour des faits relevant de l’ordre public ou portés à la connaissance du ministère public par tout moyen.

Au regard du Code pénal sénégalais, plusieurs chefs d’accusation pourraient être retenus contre Azoura Fall :

Injures publiques : L’article 258 du Code pénal prévoit des peines pouvant aller jusqu’à un mois d’emprisonnement et 50 000 francs CFA d’amende pour toute injure non publique. Si les injures sont publiques — ce qui est le cas dans un live TikTok diffusé à grande échelle —, les peines peuvent être alourdies, notamment si la victime est une autorité ou un dépositaire de l’autorité publique. Diffamation : Si les propos tenus sont considérés comme accusatoires sans preuve, notamment en imputant à Macky Sall des faits précis sans fondement, l’article 248 du Code pénal pourrait s’appliquer, avec des peines pouvant atteindre deux ans d’emprisonnement et 1 500 000 francs CFA d’amende. Atteinte à l’ordre public via les TIC : Le Code des communications électroniques et la loi sur la cybercriminalité (2016) permettent également de poursuivre tout individu diffusant des contenus à caractère injurieux ou haineux en ligne. Cette législation plus récente élargit les possibilités de poursuites.

Cette affaire ravive les tensions entre liberté d’expression et protection de la dignité des personnalités publiques. Si la Constitution sénégalaise garantit le droit à la liberté d’opinion, celle-ci connaît des limites, notamment lorsque les propos portent atteinte à la réputation ou à la sécurité d’autrui. Plusieurs défenseurs des droits numériques dénoncent toutefois un usage sélectif de la justice, qui viserait particulièrement les voix critiques du pouvoir ou des figures politiques influentes.

Le cas d’Azoura Fall s’inscrit dans une tendance croissante de judiciarisation du discours en ligne au Sénégal. D’autres activistes ou influenceurs ont déjà été poursuivis pour des propos tenus sur Facebook, WhatsApp ou YouTube. Le traitement réservé à cette affaire pourrait ainsi établir une nouvelle jurisprudence sur la régulation des contenus numériques, à l’heure où les réseaux sociaux jouent un rôle central dans le débat public.

En résumé, que risque Azoura Fall ?

Jusqu’à 2 ans d’emprisonnement si les faits sont requalifiés en diffamation aggravée. Des amendes allant jusqu’à 1,5 million de francs CFA. Une possible interdiction temporaire d’usage des réseaux sociaux dans le cadre de mesures judiciaires spécifiques.

Le dossier est désormais entre les mains du parquet. Reste à savoir si une inculpation formelle suivra et quelle sera l’issue judiciaire. En attendant, l’affaire Azoura Fall pose une nouvelle fois la question de la régulation du numérique, dans un pays où la parole en ligne est de plus en plus surveillée.

Décès de Pape Mignane Ndong : Le Sénégal perd un fidèle serviteur de l’ombre

Le Sénégal est en deuil. Le pays vient de perdre l’un de ses fils les plus discrets mais profondément engagés dans la vie politique nationale. Pape Mignane Ndong, figure proche du Premier ministre Ousmane Sonko, est décédé subitement des suites d’un malaise, selon des informations confirmées par Seneweb.

Discret dans la forme mais essentiel dans le fond, Pape Mignane Ndong était un maillon clé dans l’entourage immédiat du chef du gouvernement. En tant qu’aide de camp d’Ousmane Sonko, il veillait au quotidien à la sécurité, à la coordination et à l’agenda du Premier ministre, jouant un rôle de confiance dans un environnement politique souvent agité.

Sa disparition brutale a provoqué une vive émotion au sein du parti PASTEF – Les Patriotes, où il était unanimement respecté pour sa loyauté, son professionnalisme et son engagement indéfectible. Mais au-delà du cercle partisan, ce sont l’ensemble des acteurs politiques, de la société civile et de nombreux citoyens qui saluent aujourd’hui la mémoire d’un homme de devoir, resté à l’ombre, mais dont l’impact était bien réel.

Les hommages se multiplient, témoignant de l’importance de son rôle dans les coulisses du pouvoir et de la confiance dont il jouissait. Son décès rappelle, une fois encore, combien les acteurs de l’ombre sont essentiels à la stabilité et au fonctionnement de nos institutions.

Le Sénégal perd un patriote silencieux, un homme de l’ombre au service de la lumière.

Sangomar : une vente record de pétrole en avril, selon Birame Souleye Diop

Le champ pétrolier de Sangomar a connu une performance exceptionnelle durant le mois d’avril 2025, avec une vente record de 3,8 millions de barils de pétrole brut. Cette annonce a été faite par le ministre de l’Énergie, du Pétrole et des Mines, Birame Souleye Diop, lors d’un atelier d’information tenu à Somone, dans le département de Mbour. Cette rencontre, organisée en collaboration avec l’Association des Journalistes pour la Transparence dans les Ressources Extractives et la Préservation de l’Environnement (AJTREPE), entre dans le cadre de la nouvelle stratégie de communication adoptée par les autorités pour renforcer la transparence autour des projets pétroliers, gaziers et miniers.

Cette vente record, réalisée à travers le chargement de quatre cargaisons durant le mois d’avril, confirme la bonne dynamique du projet Sangomar, développé en offshore profond. La production du champ est opérée par Woodside Energy en partenariat avec la société nationale PETROSEN. Selon les projections du ministère, la production annuelle attendue est estimée à 30,53 millions de barils pour l’année 2025. Le mois d’avril marque donc un tournant dans la courbe de rendement, avec un volume mensuel qui représente déjà plus de 12 % des objectifs annuels.

Parallèlement, le ministre a annoncé que le Sénégal avait franchi une étape historique sur le projet gazier Grand Tortue Ahmeyim (GTA), développé conjointement avec la Mauritanie. Le 15 avril 2025, la première cargaison de gaz naturel liquéfié (GNL) a été entièrement chargée avec un volume total de 163 259 mètres cubes, soit l’équivalent de 3,71 millions de MMBtu. Ce moment marque l’entrée officielle du Sénégal dans le cercle des pays exportateurs de GNL. Les opérations de mise en service des infrastructures se poursuivent, avec pour objectif une montée en puissance progressive de la production dans les mois à venir.

Au-delà des chiffres, cette séquence confirme le changement d’échelle que connaît actuellement le secteur énergétique sénégalais. Le ministre a souligné que ces résultats traduisent les effets concrets des réformes structurelles menées depuis plusieurs années et du choix stratégique d’investir dans l’exploitation raisonnée des ressources naturelles du pays. Il a par ailleurs réaffirmé la volonté du gouvernement d’associer les médias à chaque étape de la mise en œuvre des projets extractifs afin de favoriser un climat d’information, de transparence et de responsabilité dans la gouvernance des ressources nationales.

Hydrocarbures : le Sénégal franchit un cap stratégique avec l’exportation de 3,8 millions de barils et sa première cargaison de GNL

Le mois d’avril 2025 restera gravé comme une étape majeure dans l’histoire énergétique du Sénégal. Dans un rapport publié ce lundi 5 mai, le ministère de l’Énergie, du Pétrole et des Mines détaille les performances impressionnantes des projets pétroliers et gaziers de Sangomar, GTA (Grand Tortue Ahmeyim) et Gadiaga. À la clé : des records de production et la première exportation de gaz naturel liquéfié (GNL), symbole d’un nouveau statut sur la scène énergétique internationale.

Le champ pétrolier de Sangomar, opéré par Woodside Energy, poursuit son ascension. Au mois d’avril, quatre cargaisons – identifiées comme SAN027, SAN028, SAN029 et SAN030 – ont été expédiées, totalisant 3,8 millions de barils de pétrole brut. Cette performance confirme la stabilité de la production, avec des prévisions annuelles qui se maintiennent à 30,53 millions de barils pour l’année 2025.

L’exploitation de Sangomar, située en offshore profond, constitue un pilier central de la stratégie pétrolière du pays. Elle offre désormais une visibilité claire sur la capacité du Sénégal à générer des revenus significatifs à partir de ses ressources pétrolières.

Autre fait marquant du mois : l’exportation historique de la première cargaison de gaz naturel liquéfié issue du projet GTA. Le 15 avril 2025, le navire transportant la cargaison GTA_2025_001 a quitté les installations avec 163 259 m³ de GNL, soit 3,71 millions de MMBtu.

Cette opération, fruit d’un partenariat avec la Mauritanie, positionne officiellement les deux pays sur le marché mondial du gaz liquéfié. Elle marque aussi le début de la phase commerciale du projet GTA, après plusieurs années de développement technique et financier. Les opérations de mise en service des infrastructures se poursuivent, avec pour objectif une montée en puissance progressive dans les mois à venir.

Moins visible mais tout aussi stratégique, le champ de Gadiaga continue de fournir du gaz naturel pour l’alimentation du marché local. Au premier trimestre 2025, 548 078 Nm³ de gaz ont été commercialisés. Pour le seul mois d’avril, la production est estimée à 219 809 Nm³, traduisant une activité soutenue malgré la montée en puissance des grands projets offshore.

Entre records de production, diversification des ressources et premières exportations gazières, le mois d’avril 2025 consacre une dynamique de transformation profonde du secteur énergétique sénégalais. À travers ces résultats, le pays consolide son ambition de devenir un acteur régional de référence, tout en posant les jalons d’un développement économique fondé sur l’exploitation durable de ses ressources naturelles.

Subvention ADEPME : Le CDEPS dénonce une tentative de récupération politique et clarifie le processus

Dans un communiqué rendu public ce week-end, le Conseil des Diffuseurs et Éditeurs de Presse du Sénégal (CDEPS) a pris la parole pour clarifier les conditions d’octroi de la subvention de l’ADEPME à douze entreprises de presse. Le CDEPS a également dénoncé une tentative de récupération politique qu’il juge « malveillante » concernant cette initiative.

Le samedi 3 mai, lors de la célébration de la Journée mondiale de la liberté de la presse, l’Agence de Développement et d’Encadrement des Petites et Moyennes Entreprises (ADEPME) a annoncé un soutien financier pour une douzaine de médias, dans le cadre du Programme d’Appui à l’Accélération Industrielle, à la Compétitivité et à l’Emploi (PAAICE), financé par la Banque africaine de développement (BAD) depuis 2021.

Selon le CDEPS, ce soutien représente un « véritable souffle de relance » pour les entreprises de presse en difficulté, qui font face à une situation financière de plus en plus précaire depuis près d’un an. Le processus, qui a débuté en octobre 2024, a permis la rencontre entre éditeurs de presse, l’équipe projet de l’ADEPME et les cabinets Ibrahima Touré (ITO) et Alioune Touré (ATO) pour élaborer un plan de restructuration. Ce plan comprend des mesures telles que la protection juridique, la relance économique, la digitalisation et la mobilisation de financements.

Le financement couvre 75 % de la subvention dans le cadre du portefeuille « Fonds à frais partagés », sous réserve que chaque entreprise mobilise une quote-part de 25 %, conformément à la convention signée. Le CDEPS précise que, à ce jour, aucun fonds n’a encore été versé, car les conditions de décaissement n’ont pas encore été remplies.

Le Conseil des Diffuseurs et Éditeurs de Presse du Sénégal s’insurge contre ce qu’il considère comme une tentative de récupération politique de cette initiative par le ministère de la Communication. Le CDEPS affirme que le ministère dirigé par M. Alioune Sall n’a joué aucun rôle dans le processus et dénonce le manque d’accompagnement institutionnel de sa part, notamment concernant la gestion du Fonds d’Appui et de Développement de la Presse (FADP). Le CDEPS accuse le ministre d’avoir délibérément retardé la distribution des fonds du FADP en 2024, entraînant un reversement des budgets non utilisés au Trésor. Toutefois, il indique que ces fonds restent récupérables via une loi de finances rectificative.

Le communiqué critique également une réforme en cours du décret régissant le FADP, jugée précipitée et unilatérale, sans concertation avec les professionnels du secteur. Le CDEPS déplore également la paralysie du CORED (organe d’autorégulation) et l’inaction de la Commission de la Carte nationale de Presse, qui n’a délivré aucun titre professionnel depuis plus d’un an.

En réponse à la situation, le CDEPS a déposé un recours en référé auprès de la Cour suprême le 2 mai 2025, demandant la suspension des assignations de « cessation immédiate de parution ou de diffusion » adressées à certaines entreprises de presse. Une procédure au fond est également en cours pour contester l’arrêté du ministre de la Communication à l’origine de ces assignations.

Sénégal : Le Trésor Public encaisse plus de 193 milliards FCFA sur le marché financier de l’UEMOA

Le Trésor Public du Sénégal a réussi une opération de mobilisation de ressources d’envergure sur le marché financier régional de l’UEMOA. Mise en adjudication pour un montant initial de 180 milliards de FCFA, l’émission a suscité un engouement notable des investisseurs, totalisant 193,002 milliards de FCFA de soumissions, soit un taux de couverture de 107,22 %.

Face à cet engouement, les autorités sénégalaises ont décidé de retenir l’intégralité des soumissions reçues, portant ainsi le taux d’absorption à 100 %. Une décision qui témoigne de la confiance des investisseurs dans la signature souveraine du Sénégal et de la solidité de ses perspectives financières à moyen et long terme.

Les souscripteurs de cette émission bénéficieront d’un rendement moyen pondéré de 7,22 % pour les bons du Trésor, de 7,49 % pour les obligations à trois ans, et de 7,14 % pour celles à cinq ans. Les intérêts liés aux bons seront précomptés à l’avance sur la valeur nominale et le remboursement interviendra le premier jour ouvré suivant la date d’échéance fixée au 3 mai 2026.

Concernant les obligations, les échéances sont prévues au 17 mars 2028 pour celles à trois ans, et au 5 mai 2030 pour celles à cinq ans. Les détenteurs de ces titres percevront des intérêts annuels, à hauteur de 6,30 % pour les obligations de trois ans et 6,45 % pour celles de cinq ans, avec un premier paiement prévu à la fin de la première année.

Cette levée de fonds vient renforcer les capacités de l’État à faire face à ses engagements budgétaires tout en maintenant le cap des investissements publics dans un contexte économique marqué par la relance post-Covid et les besoins croissants en infrastructures.

Pacte de stabilité sociale : la FGTS/B dénonce une trahison et exprime son soutien aux travailleurs licenciés

La Fédération Générale des Travailleurs du Sénégal (FGTS/B) est montée au créneau ce dimanche 4 mai 2025 pour dénoncer vigoureusement la reconduction du Pacte de stabilité économique et sociale. Dans un communiqué transmis à la presse, la centrale syndicale fustige ce qu’elle qualifie de « trahison syndicale », tout en réaffirmant son « soutien indéfectible » aux travailleuses et travailleurs récemment licenciés, notamment ceux de la RTS.

Selon la FGTS/B, la signature de ce pacte, censé consolider la paix sociale et favoriser un climat propice aux investissements, a été opérée sans consultation des syndicats de branche ni résolution des passifs liés aux conflits sociaux en cours. La Fédération s’indigne que certaines centrales aient signé un tel accord alors même que plusieurs travailleurs licenciés, dans différents secteurs, attendent toujours leur réintégration ou une compensation équitable.

« Nous assistons à une manœuvre qui sacrifie les intérêts des travailleurs sur l’autel d’un consensus de façade », peut-on lire dans le document. Pour la FGTS/B, cette signature hâtive, sans conditions claires, fragilise la lutte syndicale et ignore les revendications de base, comme la sécurité de l’emploi et la dignité au travail.

Le communiqué déplore également la gravité de la situation de l’emploi salarié au Sénégal, décrivant un marché du travail fragilisé, où les licenciements se multiplient sans véritable plan de sauvegarde sociale. La FGTS/B estime qu’il est « inacceptable » de prôner la stabilité sociale tout en « excluant de la table des négociations ceux qui représentent les réalités des secteurs en crise ».

Dans une note plus personnelle, la Fédération exprime sa solidarité envers les familles touchées, notamment celles des anciens agents de la Radiodiffusion Télévision Sénégalaise (RTS), dont elle dit partager la « douleur, l’angoisse et le sentiment d’abandon ». Elle demande une reprise urgente du dialogue autour des dossiers de licenciement en instance, et appelle à des solutions concrètes en matière de réintégration ou de soutien aux travailleurs impactés.

Enfin, la FGTS/B conclut en réaffirmant son attachement à la « troisième voie » : un syndicalisme fondé sur les principes de justice sociale, d’indépendance et de défense effective des droits des travailleurs, loin des compromis « politiciens » ou « protocolaires ».

Média : LEJECOS saisit la Cour suprême pour contester un arrêté du ministère de la Communication

Le Journal de l’Économie Sénégalaise (LEJECOS) a saisi la Cour suprême du Sénégal pour demander l’annulation et la suspension de l’arrêté ministériel n°011059/MCTN du 22 avril 2025, signé par le ministère de la Communication, des Télécommunications et du Numérique. Cet arrêté s’inscrit dans le prolongement de celui du 29 juillet 2024, qui a instauré une plateforme numérique dédiée à l’identification des entreprises de presse. LEJECOS estime que ce texte administratif porte atteinte à ses droits fondamentaux, notamment la liberté de la presse et la liberté d’entreprise.

Dans sa requête, déposée le 30 avril 2025 et enregistrée sous le numéro J/209/RG/25, le journal invoque l’article 85 de la loi organique n°2017-09 du 17 janvier 2017 relative à la Cour suprême, qui permet au juge des référés de prendre toute mesure urgente pour préserver une liberté fondamentale menacée. Le journal considère que l’arrêté ministériel impose des conditions excessives qui risquent d’exclure ou de marginaliser des organes de presse légalement constitués et régulièrement déclarés auprès des autorités compétentes.

Assisté de ses avocats, Mes El Hadji Amadou Sall, Mamadou Djiby Diallo et Cheikh Faye, LEJECOS a joint à son recours plusieurs pièces justificatives pour attester de sa régularité. Il s’agit notamment de son contrat de prestation avec la Direction générale des impôts et domaines (DGID), de son numéro d’identification nationale (NINEA), de son registre de commerce (RCCM), de sa patente, d’un bordereau de dépôt de pièces, ainsi que d’une copie du procès-verbal de notification du 25 avril 2025.

Les conseils de LEJECOS soutiennent que l’arrêté viole les principes de sécurité juridique, de transparence administrative et d’égalité devant la loi. Ils estiment que la plateforme numérique, telle qu’imposée par le ministère, pourrait conduire à une discrimination déguisée entre entreprises de presse. En déposant ce recours, LEJECOS ne rejette pas le principe de régulation, mais entend dénoncer les modalités d’application jugées arbitraires et inadaptées à la réalité du secteur.

Conformément à la procédure d’urgence prévue par la loi, les avocats du journal ont demandé au juge des référés de statuer dans un délai de 48 heures. En attendant la décision, ils n’excluent pas d’engager d’autres actions pour la défense des intérêts du journal et, au-delà, pour le respect des principes de liberté de la presse au Sénégal.

Levée de l’immunité parlementaire : Ayib Daffé plaide pour une réforme en profondeur du règlement intérieur

La levée de l’immunité parlementaire de deux anciens ministres sous Macky Sall, aujourd’hui députés, agite la scène politique sénégalaise. Ndèye Saly Diop et Moustapha Diop ont vu leur immunité levée par l’Assemblée nationale, ouvrant la voie à une éventuelle poursuite judiciaire devant la Haute Cour de Justice, dans le cadre de l’enquête sur la gestion controversée des fonds Covid-19.

Cette décision intervient dans un contexte marqué par des accusations de malversations financières visant plusieurs figures de l’ancien régime. Trois autres ex-ministres seraient également dans le viseur de la justice.

Invité ce dimanche 4 mai sur PressAfrik TV HD, Ayib Daffé, président du groupe parlementaire Pastef-Les Patriotes, a apporté un éclairage précieux sur cette procédure souvent mal comprise du grand public. Membre de la commission ad hoc chargée de statuer sur les demandes de levée d’immunité, il a tenu à rappeler que cette démarche ne constitue ni une condamnation, ni même une mise en examen automatique.

« Lever l’immunité parlementaire ne signifie pas que le député est coupable. C’est simplement un acte permettant à la justice d’enquêter librement sur des faits présumés. »

Ayib Daffé a souligné les limites du règlement intérieur actuel, notamment en ce qui concerne le formalisme entourant la demande. Selon lui, rien n’oblige aujourd’hui les autorités à joindre des pièces justificatives solides, comme les procès-verbaux d’enquête préliminaire, aux lettres adressées à l’Assemblée.

« Il faut préciser clairement dans le règlement les documents qui doivent accompagner une demande. Aujourd’hui, ce vide juridique peut ouvrir la porte à des procédures hâtives ou mal préparées. »

Il plaide donc pour une révision complète du règlement intérieur, actuellement en cours, afin de garantir un meilleur encadrement et d’éviter les dérives potentielles. Cette réforme viserait à instaurer davantage de rigueur, à assurer les droits de la défense et à prévenir toute instrumentalisation politique de la justice.

L’un des points majeurs soulevés par Ayib Daffé est le manque d’équilibre dans la procédure. À l’heure actuelle, seul le député concerné est entendu par la commission. Selon lui, les personnes ou structures à l’origine de la plainte devraient également être convoquées pour que la commission puisse se forger une opinion objective.

« Dans toute procédure équitable, il faut entendre les deux parties. Le contradictoire ne peut être à sens unique. »

Cette proposition, si elle est intégrée à la réforme, pourrait renforcer la crédibilité de la commission ad hoc et consolider l’indépendance du Parlement dans l’exercice de ses fonctions.

Pour Pastef et ses alliés, cette levée d’immunité s’inscrit dans une logique de transparence et de redevabilité promise pendant la campagne présidentielle. Toutefois, l’opposition y voit une manœuvre politique visant à affaiblir les anciens dirigeants.

La Haute Cour de Justice, juridiction rarement convoquée dans l’histoire politique sénégalaise, pourrait être amenée à jouer un rôle plus actif dans les mois à venir, à condition que les procédures soient rigoureusement encadrées.

« Nous voulons une justice sereine, juste et respectueuse des droits de tous, même de ceux qui ont exercé le pouvoir hier », a conclu Ayib Daffé.

Daaka 2025 : Ousmane Sonko à Médina Gounass pour présider la cérémonie officielle

Le Premier ministre Ousmane Sonko s’est rendu ce dimanche à Médina Gounass, dans le département de Vélingara, pour présider la cérémonie officielle du Daaka 2025. Ce rassemblement religieux, qui réunit chaque année des milliers de fidèles venus du Sénégal et de plusieurs pays de la sous-région, est consacré à la retraite spirituelle, à la prière et à la lecture du Coran.

Pour cette occasion, le chef du gouvernement est accompagné d’une forte délégation comprenant notamment les ministres de l’Intérieur et de la Sécurité publique, Jean Baptiste Tine, de l’Énergie, du Pétrole et des Mines, Birame Souleye Diop, de la Santé et de l’Action sociale, Ibrahima Sy, du Tourisme et de l’Artisanat, Mountaga Diao, ainsi que du Secrétaire d’État aux Coopératives et à l’Encadrement paysan, Alpha Ba.

Le Daaka, initié en 1942 par le vénéré Thierno Mouhamadou Saïdou Ba (1900-1980), se déroule à environ dix kilomètres de la commune de Médina Gounass. L’édition 2025 a été ouverte le samedi 26 avril sous la présidence du gouverneur de la région de Kolda, en présence du Khalife général de Médina Gounass, Thierno Amadou Tidiane Ba. Elle sera clôturée ce lundi 5 mai, après dix jours de retraite spirituelle marquée par la ferveur religieuse, la méditation et le recueillement.

Par sa présence à cet événement, Ousmane Sonko témoigne de l’attachement du gouvernement aux valeurs religieuses et au dialogue spirituel, dans une volonté de renforcer la cohésion sociale et le respect des traditions.

« Médias non conformes », la fausse route du ministère de la Communication Par Moussa NGOM

Ce texte expose un ensemble de raisons pour lesquelles la démarche adoptée par les autorités pour restructurer le secteur des médias est contraire aux engagements internationaux de l’État du Sénégal et, plus que tout, contre-productive.

Commençons par dire que la logique proclamée de strict respect de la loi n’a pas été poursuivie jusqu’au bout. Le décret d’application de 2021, sur les avantages et obligations attachés au statut d’entreprises de presse, établit expressément que les entreprises doivent « être à jour de leurs obligations administratives, sociales et fiscales ». L’application de ce critère cumulatif aurait entraîné des conséquences bien prévisibles sur le nombre et les noms des médias abusivement dits « reconnus », communiqués dernièrement.
Pour publier une liste finale de médias « conformes », l’autorité a donc fait des concessions sur un manquement précis et s’est fondée sur d’autres manquements pour dépouiller des centaines de médias de leur capacité à publier des informations, sous peine de sanctions allant jusqu’à un an de prison. Mais là n’est pas l’objet de cette contribution.
La réglementation du secteur des médias est un exercice sensible, car elle peut vite aboutir à une ingérence injustifiée sur la liberté d’informer, une activité somme toute universelle. C’est pourquoi les États démocratiques prennent soin, au besoin, d’aménager un cadre adapté, dédié aux professionnels de l’information sans considérer comme une propriété concédée, ce droit naturel de tous les citoyens.
Les conventions internationales sur le sujet, auxquelles le Sénégal déclare avoir adhéré dans sa Constitution, enjoignent donc aux pays de ne pas établir de limitations indues à cette liberté. La philosophie standard des législations sur la presse correspond généralement à la recherche d’un équilibre : assurer que la liberté renforcée des journalistes s’accompagne d’une responsabilité devant la loi.
Il s’agit de les inciter à déclarer leurs activités et propriétaires, permettre l’identification des personnes devant répondre en cas de dérive mais surtout, de leur faire bénéficier d’un régime approprié à l’activité journalistique professionnelle incluant, par exemple, la sauvegarde du secret des sources ou l’accès à toute information d’intérêt public.
Motivées par « la nécessité de restructurer le secteur », dixit le ministre Alioune Sall, appuyées et aidées par une partie de l’establishment de la corporation, les autorités s’attellent non pas (seulement) à établir une cartographie des médias, objectif louable, mais à déterminer, de facto, sur des critères inadéquats, quel média devrait avoir le droit d’exister.
Et pourtant, la Déclaration de principes sur la liberté d’expression de la Commission africaine des droits de l’homme et des peuples conseille que les systèmes d’enregistrement des médias soient mis en place « à des fins exclusivement administratives » et n’imposent pas « des redevances excessives ou autres restrictions. » (Principe 12). Il en est de même pour la pratique du journalisme qui ne doit pas faire l’objet « de restrictions légales injustifiées » (Principe 19).
Il peut être tentant de penser à l’article 11 de la Constitution (« Le régime de la presse est fixé par la loi. ») mais le débat récent sur l’amnistie permet de rappeler aisément que la loi ne peut aller au-delà des clous conventionnels.
Les limitations ou efforts de régulation doivent servir strictement des buts légitimes et bien définis, comme la prévention de la concentration des médias, son corollaire, la promotion de la pluralité (notamment dans le paysage audiovisuel classique où les fréquences ne sont pas illimitées), la lutte contre l’incitation à la haine, la prévention des atteintes à la dignité humaine, ou encore à l’ordre public. Ce dernier concept a été instrumentalisé sous le régime précédent, dans un discours vague sur des volontés de déstabilisation, pour censurer la couverture des manifestations politiques.
Le code de la presse, bien que plébiscité par des acteurs souhaitant faire du domaine leur espace réservé, offre un terrain limité et des possibilités d’existence dépassées par l’évolution de la technologie et les opportunités offertes par le numérique.
En l’appliquant, l’État s’immisce dans la configuration interne de l’entreprise, aussi formelle soit-elle sur le plan administratif, et lui impose, sans offrir une variété de choix, de souscrire à des modèles figés pour son fonctionnement.
C’est ainsi qu’il est exigé une expérience professionnelle respective de 10 et 7 années au directeur de publication et au rédacteur en chef, et un effectif minimal de 3 employés. Aucun des pays voisins immédiats du Sénégal ne prévoit de dispositions similaires aussi restrictives.
Plus significatif encore, la Cour de justice de la CEDEAO a déjà ordonné au Nigéria, en 2023, de modifier sa loi qui établissait un âge minimum de 25 ans pour être rédacteur en chef d’une publication ainsi que d’autres règles d’exercice de la fonction de journaliste comme l’appartenance à un média traditionnel.
Cette décision, donnant raison à une plainte de deux journalistes locaux, a jugé impératif l’alignement de la législation nigériane sur la Charte africaine des droits de l’homme et des peuples tout en s’inspirant, entre autres, du Pacte international relatif aux droits civils et politiques (tous ratifiés par le Sénégal).
Dans un formidable exposé, les juges de l’instance communautaire se sont attachés à démontrer comment la règlementation nigériane – vieille de 1992 mais plus souple que le code sénégalais de 2017 – n’était pas en phase avec « l’évolution rapide de la frontière numérique et le dynamisme des plateformes d’expression d’opinion ». « Cette évolution de l’espace médiatique justifie une reconceptualisation du journalisme, de sa pratique et de ses praticiens […]. Les paradigmes traditionnels de contrôle […] ne sont plus appropriés. », ajoute la Cour.
En effet, passées les questions légales, ces règles sénégalaises sont absolument préjudiciables à la liberté d’informer, à la corporation mais avant tout aux jeunes journalistes.
Il est étonnant qu’elles soient avalisées par un ministère qui, dans un autre département, celui du Numérique, promeut à juste titre l’entrepreneuriat, les capacités d’innovation des jeunes (souhaitant même l’ancrer dans le parcours éducatif) et « un destin porté par un écosystème jeune, dynamique et créatif » (discours sur le New Deal technologique).
Autant le président Bassirou Diomaye promet de « promouvoir l’auto-emploi » dans son programme (« initiative Goungué »), Ces questions d’entreprenariat et d’auto-emploi des jeunes ont encore été rappelées lors du dernier Conseil des ministres du 30 avril 2025.
Pour en revenir à l’engouement pour les jeunes dans la Tech du ministère, il aurait été salutaire si le ministère le mettait également à profit des organes de presse, où la transition générationnelle et un souffle neuf sont nécessaires.
Au contraire, la capacité à apporter de nouvelles dynamiques est bridée et assumée, à rebours des tendances mondiales dans le domaine. La plateforme Substack doit en partie son succès fulgurant aux newsletters proposées par des journalistes indépendants, spécialisés et qui trouvent leur public sans avoir à passer par les médias traditionnels. Des journalistes indépendants ont remporté des Prix Pulitzer ou Albert-Londres pour des ouvrages d’une qualité journalistique rare. Il en est de même avec l’attrait du public pour les podcasts professionnels, cités en exemple par la Cour de justice de la CEDEAO.
Faut-il mentionner l’exemple de la réinvention actuelle de plusieurs anciens employés du groupe Emedias, par opposition au destin de leur ex-groupe à l’échec spectaculaire ?
La démarche est ensuite un pied de nez aux écoles de journalisme qui se donnent pour mission de mettre sur le marché des produits formés, conscients de leur responsabilité et qui ont besoin de rester productifs dans un contexte de faibles opportunités d’emploi.
Sur une note plus personnelle, ma carte de presse a expiré ce 26 avril, le seul média pour lequel j’exerce ne répond pas aux critères, je suis exposé aux mêmes poursuites pour usurpation de la fonction de journaliste, un délit récemment inauguré par Serigne Saliou Gueye, Maty Sarr Niang & co, toujours selon le code de la presse. Une situation ubuesque qui ne sera certainement pas la seule s’il n’y a pas de remise en cause d’une action mal engagée.
Les solutions sont à portée de main pour renforcer le professionnalisme dans un secteur gangréné. Il faut d’abord que les autorités, comme la corporation abandonnent la vision selon laquelle le foisonnement des médias (en ligne) serait un frein à la qualité de la presse, alors même que le naufrage médiatique durant la séquence politique 2021-2024 ou les différentes alternances connues par notre pays prouvent le contraire.
Le point de départ est peut-être l’application d’un code de la presse trouvé sur place, mais il semble que la réforme des textes liberticides a été une priorité absolue pour le régime à son arrivée au pouvoir.

Moussa Ngom, Journaliste à La Maison Des Reporters

Réseau de faussaires : deux nouveaux suspects arrêtés à Guinaw Rails

Le commissariat d’arrondissement de Guinaw Rails a franchi une nouvelle étape dans le démantèlement d’un vaste réseau de faussaires, avec l’arrestation de deux nouveaux individus, accusés d’association de malfaiteurs, de faux et usage de faux portant sur des documents administratifs.

Ces interpellations font suite à une enquête approfondie, lancée après la découverte récente d’un atelier clandestin de fabrication de faux papiers. Les investigations ont conduit les forces de l’ordre jusqu’aux domiciles des deux suspects, où des perquisitions fructueuses ont été menées.

Selon les sources policières, les fouilles ont permis la saisie de douze (12) passeports, dont un encore valide, ainsi que sept (07) visas détachés de leurs documents d’origine. Ce matériel confirme l’existence d’un circuit structuré, visant à produire et à distribuer de faux titres de voyage.

Les deux suspects sont actuellement placés en garde à vue, le temps pour les enquêteurs de déterminer l’étendue des ramifications de ce réseau et d’identifier d’éventuels complices.

Cette nouvelle arrestation vient renforcer les soupçons autour d’une organisation bien implantée, avec potentiellement des connexions au-delà de la région de Dakar. Les autorités promettent de poursuivre les investigations jusqu’à la mise hors d’état de nuire de l’ensemble des membres de ce réseau.

La lutte contre les documents falsifiés est une priorité sécuritaire, tant pour les autorités sénégalaises que pour les partenaires internationaux préoccupés par les risques liés à l’immigration irrégulière, à l’usurpation d’identité et au crime organisé.

Vélingara – Tragédie sur la RN6 : Un mort et plusieurs blessés dans une collision entre un minicar scolaire et un camion

Un grave accident de la route s’est produit ce samedi matin, aux environs de 9h, sur la Route nationale n°6 (RN6) à hauteur de Saré Thialli, dans la commune de Saré Coly Sallé (département de Vélingara), causant la mort d’une personne et faisant plusieurs blessés.

Le drame a impliqué un minicar transportant des élèves du CEM de Saré Coly Sallé, en partance pour une visite pédagogique, et un camion immatriculé AA 504 FK en provenance de Vélingara. La violence de la collision a complètement détruit le minicar (immatriculé AA 287 KJ), selon les premières constatations.

Les blessés, dont le nombre exact reste à confirmer, ont été rapidement évacués vers le centre de santé de Vélingara, où ils reçoivent actuellement des soins. L’identité de la personne décédée n’a pas encore été officiellement rendue publique, mais une enquête a été ouverte pour faire la lumière sur les circonstances de ce tragique accident.

Cet événement bouleversant rappelle une fois de plus la fragilité du transport scolaire dans les zones rurales et pose la question récurrente de la sécurité routière sur les axes secondaires, souvent peu contrôlés.

La rédaction de LeDakarois présente ses condoléances attristées à la famille de la victime, et souhaite un prompt rétablissement aux blessés.

Campagne agricole 2025-2026 : le ministre Mabouba Diagne met en place un dispositif strict de supervision

En prélude à la campagne agricole 2025-2026, le ministre de l’Agriculture, de la Souveraineté alimentaire et de l’Élevage, Mabouba Diagne, a publié une circulaire détaillée encadrant la supervision, le contrôle et le suivi de la distribution des intrants agricoles à travers le pays. Cette mesure vise à garantir transparence, rigueur et équité dans la mise en œuvre des opérations.

La circulaire instaure une Commission nationale (CN) de supervision, présidée par le ministre ou son représentant, avec le ministre des Forces armées comme vice-président et le directeur de l’Agriculture comme secrétaire. Elle sera chargée de la coordination globale du dispositif et du suivi national des opérations relatives aux semences et fertilisants.

Au niveau local, des commissions décentralisées seront mises en place par arrêté des autorités administratives, adaptées au contexte de chaque circonscription. Ces arrêtés doivent être transmis au ministère au plus tard le 7 mai 2025.

Le ministre Diagne impose une série de mesures strictes :

  • Chaque bénéficiaire doit se présenter personnellement, muni de sa carte d’identité nationale, accompagné de son chef de village ou de quartier.
  • Aucune délégation ne sera autorisée sans l’accord explicite de l’autorité compétente.
  • Les Forces de Défense et de Sécurité (FDS) — armée, gendarmerie, police, douanes — seront mobilisées pour sécuriser les stocks, surveiller les déchargements et garantir le bon déroulement des livraisons.
  • Les magasins de stockage seront placés sous surveillance permanente.
  • En cas d’irrégularité flagrante, les FDS pourront intervenir sur requête des commissions ou de tout témoin.

Les commissions locales devront produire un rapport hebdomadaire, sous la responsabilité du sous-préfet ou de son représentant, avec participation obligatoire des FDS. Les chefs de service départemental du développement rural assureront la remontée quotidienne des données au niveau régional.

Enfin, tout fournisseur défaillant devra être signalé sans délai aux autorités compétentes. À noter que la fonction de membre de commission est bénévole.

Avec ce nouveau dispositif, le ministère entend poser les bases d’une gouvernance agricole rigoureuse, en rupture avec les pratiques opaques souvent dénoncées par les producteurs.

Pacte de stabilité sociale : Le SYTJUST dénonce son exclusion et annonce la reprise de la mobilisation

Au lendemain de la signature du Pacte national de stabilité sociale pour une croissance inclusive et durable, le Syndicat des Travailleurs de la Justice (SYTJUST) est monté au créneau pour exprimer sa colère et sa frustration. Dans un communiqué transmis à la presse ce vendredi 2 mai, le syndicat fustige « l’exclusion injustifiée » du secteur judiciaire de cet accord conclu entre le gouvernement et plusieurs organisations syndicales à l’occasion de la Fête du Travail.

« Aucune des doléances portées par les travailleurs de la Justice n’a été satisfaite. Le secteur a été tout simplement ignoré dans ce pacte », déplore le SYTJUST, visiblement amer face à ce qu’il qualifie de marginalisation délibérée.

Selon le syndicat, cette omission est d’autant plus préoccupante que le secteur judiciaire connaît depuis plusieurs années une accumulation de revendications non satisfaites, touchant notamment aux statuts des agents, aux conditions de travail, à la rémunération et aux infrastructures.

En réaction, le SYTJUST affirme ne plus se sentir lié par les engagements issus du pacte signé le 1er mai, et annonce « la reprise du combat pour la satisfaction de ses revendications ». Cette mobilisation pourrait entraîner de nouveaux mouvements d’humeur dans les juridictions et perturber sérieusement le fonctionnement du service public de la Justice dans les jours à venir.

Le syndicat n’a pas encore précisé la nature des actions envisagées, mais des grèves, des sit-in ou des ralentissements d’activités ne sont pas à exclure.

Le Pacte national de stabilité sociale, salué par le gouvernement comme une avancée majeure en faveur du dialogue social, commence ainsi à susciter des remous. Alors qu’il visait à instaurer un climat de sérénité pour favoriser les réformes économiques, l’exclusion de certaines corporations — comme celle des travailleurs de la Justice — risque de fragiliser sa portée.

Affaire Boffa Bayotte : la Cour de cassation confirme la perpétuité pour le journaliste René Capain Bassène

Le journaliste René Capain Bassène, détenu depuis plus de sept ans à la Maison d’arrêt et de correction (MAC) de Ziguinchor dans le cadre de l’affaire de la tuerie de Boffa Bayotte, a vu son dernier espoir judiciaire s’effondrer. Ce vendredi 2 mai, la Cour de cassation a confirmé sa condamnation à la réclusion criminelle à perpétuité, rendant définitive sa peine.

L’annonce a été faite par Madia Diop Sané, coordonnateur national du mouvement “Vision Sénégal”, qui a reçu l’appel personnel du journaliste depuis sa cellule. “Une triste et mauvaise nouvelle que personne ne s’attendait à entendre. René vient de nous dire que son ultime recours a été rejeté. Nous espérions sa libération”, a-t-il déclaré.

Militants, confrères et soutiens du journaliste continuent de clamer son innocence. “L’État du Sénégal ferait mieux d’identifier les véritables auteurs de la tragédie de Boffa Bayotte”, a insisté Madia Diop Sané.

Sur Facebook, le journaliste Moussa Ngom a exprimé sa vive inquiétude, évoquant la détérioration de l’état de santé de Bassène. Ce dernier devait être évacué à Dakar pour une intervention chirurgicale suite à des tortures subies lors de sa garde à vue : “Son tympan a été perforé. L’homme qui m’a appelé aujourd’hui n’avait plus de force. Je crains le pire.”

Cette décision de la Cour de cassation vient clore une procédure longue et contestée, dans un climat de préoccupations persistantes autour de la transparence du procès et du respect des droits de la défense.

Levée de l’immunité parlementaire de Ndeye Saly Diop Dieng : l’Assemblée nationale donne son feu vert à la justice

Après Moustapha Diop, c’est au tour de Ndeye Saly Diop Dieng de perdre son immunité parlementaire. L’Assemblée nationale a voté, ce vendredi, en faveur de la levée de l’immunité de l’ancienne ministre de la Famille, du Genre et de la Protection des enfants, ouvrant ainsi la voie à d’éventuelles poursuites judiciaires.

La procédure a été initiée à la suite d’une requête du ministre de la Justice, transmise par le Procureur général près la Cour d’appel de Dakar. Au total, sur les 165 députés que compte l’hémicycle, 132 ont pris part au vote, dont 18 par délégation. Le résultat est sans équivoque : 118 voix pour, 14 contre, et aucune abstention.

L’Assemblée a ainsi adopté la résolution présentée par la Commission Ad hoc, confirmant sa volonté de coopérer avec la justice dans le traitement de ce dossier.

Affaire foncière de Pikine-Guédiawaye : Mame Boye Diao brise le silence et charge les autorités

Invité lors d’un panel organisé par le Syndicat autonome des agents des Impôts et Domaines (SAID), tenu à l’occasion de la fête du Travail ce jeudi 1er mai, l’ancien directeur général des Domaines, Mame Boye Diao, est revenu sur son passage tumultueux à la tête de la DGID et sur l’affaire foncière controversée liée au tribunal de Pikine-Guédiawaye.

Devant ses anciens collègues réunis autour du thème : « Le positionnement stratégique de la DGID dans les politiques foncières et domaniales de l’État du Sénégal : enjeux et perspectives », Mame Boye Diao a exprimé son amertume. « Mes trois années aux Domaines restent un cauchemar », a-t-il déclaré, soulignant que peu d’agents quittent ce service sans être inquiétés par la gendarmerie.

Évoquant l’affaire des 2 hectares attribués à l’ancien ministre Ismaïla Madior Fall — dossier qui avait défrayé la chronique et failli être porté devant la Haute Cour de justice — Mame Boye Diao s’est voulu clair : « C’est le ministre qui m’a demandé d’exécuter, et j’ai exécuté. » Il ajoute : « Ce sont les ministres ou parfois le Président qui donnent les instructions, et nous les exécutons. »

Pour lui, les fonctionnaires de la DGID sont souvent des boucs émissaires, pris au piège de décisions politiques opaques. Il a ainsi plaidé pour une meilleure protection des agents du fisc et une réforme en profondeur du système foncier. « Nous avons les compétences, les ressources humaines et les textes nécessaires pour réformer, mais tant que les pratiques actuelles perdurent, rien ne changera », a-t-il martelé.

Audit des finances publiques 2019–2024 : La Cour des comptes saisit la Justice, huit dossiers explosifs dans le viseur

L’État sénégalais entre dans une nouvelle ère de transparence budgétaire. La Cour des comptes, par la voix de son président Mamadou Faye, a officiellement saisi le Garde des Sceaux, ministre de la Justice, à la suite d’un audit approfondi des finances publiques sur la période 2019–2024. Cette démarche s’inscrit dans une dynamique de reddition des comptes et de lutte contre l’impunité.

Selon des informations rapportées par L’Observateur, le président de la Cour a adressé un référé judiciaire accompagné de documents déclassifiés relatifs à des comptes bancaires utilisés par plusieurs membres des anciens gouvernements, notamment les ministres et ministres délégués chargés des Finances. Ces pièces laissent entrevoir de potentielles irrégularités graves, justifiant l’ouverture de procédures pénales.

Huit dossiers, jugés « particulièrement incriminants », sont déjà dans le viseur de la Justice. D’après les sources du journal, les premières auditions viseront une dizaine de hauts fonctionnaires, principalement issus du Trésor public et du ministère des Finances. Une réunion technique de haut niveau, organisée mercredi dernier autour du procureur financier et d’un groupe restreint de magistrats et d’Officiers de police judiciaire (OPJ), a permis de définir les modalités de l’enquête, qui sera conduite par la Division des investigations criminelles (DIC).

La Cour des comptes, qui se dit disponible pour tout complément d’information, semble déterminée à aller au bout de ce processus. Pour beaucoup, ce tournant judiciaire marque une rupture forte avec les pratiques du passé et donne corps à la promesse d’un État plus intègre.

Alors que le rouleau compresseur judiciaire se met en marche, l’opinion publique retient son souffle. Des personnalités de premier plan, aujourd’hui dans le viseur, pourraient bientôt être appelées à répondre de leur gestion devant la Justice.

COUP DE MAÎTRE : Ousmane Sonko scelle une trêve sociale de trois ans avec les syndicats et le patronat

En cette Journée internationale du Travail, célébrée ce 1er mai 2025, le Premier ministre a réussi un véritable coup de génie. À l’occasion de la cérémonie de signature du pacte de stabilité sociale entre le Gouvernement, les syndicats et le patronat, Ousmane Sonko est parvenu à obtenir un engagement historique : une trêve sociale de trois ans.

Ce pacte tripartite inédit garantit une période de paix sociale durant laquelle les revendications syndicales ne se traduiront ni par des grèves, ni par des mouvements d’humeur de la part des partenaires sociaux. Un soulagement de taille pour le duo exécutif Diomaye Faye–Ousmane Sonko, qui pourra ainsi gouverner sans turbulences sociales majeures pendant ce premier mandat.

Dans un discours à la tonalité résolument unificatrice, Ousmane Sonko a réaffirmé sa volonté de bâtir une gouvernance nouvelle, fondée sur l’inclusion, le dialogue et la transparence. « Depuis l’élection du président Bassirou Diomaye Faye, nous avons mis en avant une gouvernance inclusive. Chacun y est représenté. Mais personne ne doit avancer en solo, d’où la nécessité de concertations et de consultations », a-t-il déclaré devant les représentants syndicaux, les employeurs et les membres du gouvernement.

Revendiquant une approche fondée sur la transparence totale, le Premier ministre a ajouté : « Nous serons une maison de verre. Nous n’avons rien à cacher. Nous sommes tous là pour servir le pays. »

Rappelant son engagement de longue date pour la justice sociale, notamment à travers son passé de syndicaliste à la Direction des Impôts, Sonko a plaidé pour un modèle économique alternatif, basé sur une production nationale suffisante et la stabilité durable des institutions.

« Ce pacte repose sur l’ambition de bâtir une économie solide. Le problème du pays ne réside ni dans le patronat ni dans les syndicats, mais dans le pouvoir public. Lorsqu’un responsable politique est élu, il doit rester au service exclusif du peuple », a-t-il martelé.

En scellant cette trêve sociale, Ousmane Sonko réalise un coup politique majeur. Il éteint les foyers de tension latents et offre au gouvernement un espace inédit pour dérouler son programme de transformation sans être parasité par des conflits sociaux. Un pari réussi pour ce début de mandat, qui augure d’une gouvernance stable et structurée autour du dialogue et de la confiance retrouvée entre l’État et les forces vives de la Nation.

1er Mai : Ousmane Sonko scelle un Pacte de stabilité sociale et tend la main au patronat

En cette journée symbolique du 1er mai, le Premier ministre Ousmane Sonko a marqué un tournant dans le dialogue social sénégalais. Lors de la cérémonie de signature du Pacte de stabilité sociale, réunissant le gouvernement, les syndicats et le patronat, le chef du gouvernement a prononcé un discours fort, placé sous le signe de la transparence, de la concertation et de la rupture avec les pratiques du passé.

Face aux acteurs du monde du travail et aux représentants du secteur privé, Sonko a promis une gouvernance claire et responsable. “Je peux vous assurer que nous serons une maison de verre. Nous serons transparents avec vous”, a-t-il lancé, annonçant que la prochaine loi de finances rectificative serait élaborée en concertation avec tous les partenaires économiques. “Tout sera discuté, mais la décision reviendra à l’État”, a-t-il précisé.

Le Premier ministre a dressé un diagnostic sans détour du modèle économique du pays, qu’il a qualifié de “mauvais modèle de développement”, incapable de créer suffisamment de richesse. Il a plaidé pour une économie souveraine, fondée sur la transformation locale, la substitution des importations et la création de valeur ajoutée au niveau national.

Conscient des tensions sociales actuelles, il a présenté le pacte comme un outil pour consolider la paix sociale et faciliter les réformes structurelles à venir. “On ne peut pas construire une économie solide tout en luttant contre un front social en ébullition”, a-t-il rappelé, tout en dédouanant syndicats et patronat des causes profondes des difficultés du pays. “Le plus grand problème de ce pays, c’était le pouvoir politique”, a-t-il affirmé.

Dans un registre plus politique, Sonko a réaffirmé la volonté de rupture du gouvernement dirigé par le président Bassirou Diomaye Faye. “Nous avons posé les jalons pour incarner les promesses faites pendant la campagne”, a-t-il déclaré, avant d’insister sur le principe de redevabilité démocratique : “Dans quatre ans, si les Sénégalais estiment que nous avons échoué, ils pourront choisir autre chose.”

Enfin, le Premier ministre a lancé un appel à l’ensemble de ses ministres : dialoguer, écouter et répondre. “La communication est la base de tout”, a-t-il martelé, exhortant son gouvernement à rester connecté aux attentes des citoyens et des partenaires sociaux.

Thiès – Sotracom : Les travailleurs crient leur détresse face à six mois d’arriérés de salaires

À Thiès, les ouvriers du chantier Sotracom, situé sur l’axe Zac–Thiès–EPT, sont à bout. Depuis octobre 2024, ils affirment n’avoir reçu aucun salaire. Sur les 300 travailleurs mobilisés, seuls 43 auraient été partiellement payés. Une injustice que dénonce vigoureusement leur porte-parole, Mountakha Dieng, qui rappelle que tous ont signé des contrats en bonne et due forme. « Nous n’avons rien perçu depuis six mois », a-t-il déclaré face à la presse.

Ce mouvement de colère s’inscrit dans un contexte où le gouvernement affirme avoir réglé une bonne partie des dettes dues aux entreprises du BTP. Pourtant, sur le terrain, les ouvriers disent ne rien avoir vu de ces financements. Une situation qu’ils jugent incohérente avec les discours officiels. « Nous continuons de souffrir en silence pendant que d’autres encaissent », s’indigne un travailleur.

Derrière ces retards de salaires, c’est une profonde crise sociale qui se dessine. De nombreux ouvriers ne peuvent plus envoyer leurs enfants à l’école, ni assurer les repas quotidiens. Les loyers sont impayés, la survie est devenue un combat quotidien. « Nos enfants ne vont plus à l’école. Nous n’arrivons même plus à assurer les repas », confie un ouvrier, la voix brisée par l’émotion.

Face à l’urgence, le collectif de travailleurs interpelle directement les autorités. Il demande une intervention immédiate du gouvernement, du ministère du Travail, mais aussi des responsables de l’entreprise Sotracom. Les ouvriers réclament le paiement intégral des salaires dus et une clarification sur la gestion des fonds publics débloqués pour le secteur.

Si aucune solution n’est trouvée dans les jours à venir, les travailleurs menacent de durcir leur mouvement. Grèves, sit-in ou blocage des travaux sont envisagés. « Trop, c’est trop. Nous n’avons plus rien à perdre », préviennent-ils. Cette crise pourrait bien devenir un test social pour les nouvelles autorités, appelées à agir sans tarder.

1er Mai 2025 : Le PIT-Sénégal dénonce les « dérives sociales » du régime et appelle à la mobilisation des travailleurs

En ce 1er mai 2025, journée dédiée à la célébration du travail, le Parti de l’Indépendance et du Travail du Sénégal (PIT-Sénégal) a dressé un constat alarmant sur la situation sociale du pays. Dans sa déclaration, le parti fustige la politique actuelle du régime, marquée selon lui par une « vague de licenciements arbitraires, une pression fiscale accrue sur les entreprises et une flambée du coût de la vie », affectant durement les populations. Le PIT déplore également le « gel jugé inacceptable des bourses familiales », essentiel pour de nombreux foyers. Face à ces dérives qu’il qualifie « d’antisociales et d’anti-économiques », le PIT-Sénégal lance un appel à la mobilisation générale des travailleurs pour défendre leurs droits et exiger un changement de cap.

In extenso la Déclaration du Secrétariat du Comité Central 

1er MAI 2025 

JOURNÉE INTERNATIONALE DES TRAVAILLEUSES ET TRAVAILLEURS 
Ce 1er MAI 2025 donne l’occasion de nouveau au PIT- Sénégal de rendre un vibrant hommage à toutes celles et à tous ceux dont les lourds sacrifices ont permis d’appréciables conquêtes sociales et démocratiques pour le monde du travail, que ce soit au Sénégal ou ailleurs dans le monde. 

Cette commémoration se déroule dans un contexte international complexe et incertain, avec des    contradictions et des tensions exacerbées entre les puissances impérialistes découlant, entre autres, de la féroce guerre commerciale déclenchée par le Président Trump, du retour des nationalismes étroits cultivés par les forces populistes d’extrême droite, des attaques réitérées contre le multilatéralisme, de la course au surarmement… 

Des évolutions particulièrement dangereuses venant s’ajouter aux conflits susceptibles de dégénérer en embrasement régional (guerre Russo-Ukrainienne, génocide du peuple palestinien à Gaza, menaces contre l’Iran, tragédie à l’est du Congo avec le soutien du Rwanda au M23…)  En fait, un basculement de la géopolitique mondiale gros de facteurs de crises susceptibles de déclencher une troisième guerre mondiale, dont on voit bien qu’elle correspondrait à une barbare régression de civilisation. 

Un tel contexte amène le PIT- Sénégal à proclamer, aujourd’hui plus qu’hier, que les forces de paix et de progrès doivent renforcer leur mobilisation pour stopper cette course insensée vers le chaos généralisé. 

À cet effet, partout dans le monde, les travailleurs doivent être à l’avant-garde du combat. 

Au Sénégal, le 1er MAI 2025 est célébré sur fond d’inquiétude et d’angoisse des travailleurs. En effet, au lieu d’honorer ses engagements envers le monde du travail, le nouveau régime, depuis son installation, multiplie les attaques contre les droits fondamentaux des travailleurs. Par le biais d’une surprenante et brutale politique de déflation, des dizaines de milliers d’agents publics ont été arbitrairement licenciés dans un climat de haine et de revanche politique inacceptable. Des jeunes, recrutés dans le cadre du programme « Xeyu Ndaw Yi », en ont été les premières victimes : ils ont été renvoyés sans ménagement, ni solution de rechange, comme s’ils n’avaient aucun droit. D’autres, moins jeunes, ont été enlevés de leur poste de travail sous le motif sidérant d’appartenance politique à l’ancien Parti au pouvoir. 

Le PIT- Sénégal se félicite en conséquence de la mise sur pied du Rassemblement National des Travailleurs Licenciés pour recouvrer les droits manifestement piétinés par le régime en place. D’autant que de grandes entreprises privées – dont des segments stratégiques entiers sont en crise du fait des décisions irréfléchies du gouvernement – de même que des PME/PMI fragilisées par la pression fiscale, sont implicitement encouragées à procéder aux mêmes licenciements, au mépris bien souvent de la législation du travail. Il faut ajouter que cette spirale infernale contre le monde du travail aggrave une situation sociale déjà bien difficile pour les populations, avec la flambée des prix des denrées et services de première nécessité.  

Dans le même élan d’offensive contre les droits acquis, le régime est dans l’agression des libertés fondamentales : celles d’opinion, d’expression, de presse, de formes pacifiques de protestation publique. En attestent, entre autres, les nombreux emprisonnements pour délit d’opinion et les sévères et mesquines mesures de musellement de la presse. 

Cependant, ce qui se profile à l’horizon n’est pas moins alarmant. En effet, tout porte à croire que le pays sera replongé dans une politique d’ajustement structurel avec, entre autres, de probables baisses de salaires, la suppression des subventions publiques, de possibles coupes dans les budgets sociaux, et bien d’autres mesures anti-sociales risquant d’être imposées par le FMI lors des négociations de prêts à venir… 

Les Sénégalais sont donc en train d’éprouver, à leur corps défendant, la vacuité des discours populistes, foncièrement démagogiques, qui leur ont été servis pour susciter et entretenir un espoir légitime de changement réel. 

En tout état de cause, le PIT-Sénégal affirme son rejet total de toute démarche visant à faire porter le poids de la crise aux travailleurs et aux couches populaires les plus vulnérables. Dans ce cadre, le PIT-Sénégal dénonce le gel inadmissible des bourses familiales tout en espérant que ce gel ne cache pas une volonté qui ne dit pas son nom de les supprimer. Le PIT réaffirme son engagement aux côtés des masses laborieuses pour faire échec aux offensives antisociales du Gouvernement. Le Parti salue la naissance du Front Syndical pour la Défense du Travail qui rassemble toutes les confédérations et centrales syndicales du pays, aux fins de protection des emplois, des acquis sociaux et pour le respect de la législation du travail et des   libertés fondamentales dont le droit syndical. 

Pour le PIT-Sénégal, il ne peut y avoir de PACTE SOCIAL crédible et viable sans garantie concernant les emplois et des salaires décents, le strict respect de la législation du travail, sans des perspectives claires et précises d’un dialogue social permanent, franc, sincère et productif. De même, le PIT considère qu’il ne peut y avoir de relance économique véritable sans apurement de la dette intérieure. 

Au total, en ce 1er MAI  2025, le Parti de l’Indépendance et du Travail du Sénégal en appelle à la mobilisation générale des travailleurs. D’une part, contre toutes les dérives antisociales et anti-économiques du régime, contre la vie chère, contre le chômage et notamment celui des jeunes et, d’autre part, pour des mesures fortes   d’apaisement   du délétère climat social et politique qui fragilise l’unité et la cohésion nationales. 

VIVE LE 1er MAI ! 
VIVE LES TRAVAILLEUSES ET TRAVAILLEURS DU SÉNÉGAL ET DU MONDE ! 
VIVE LA SOLIDARITÉ INTERNATIONALE AGISSANTE DES TRAVAILLEURS ET DES PEUPLES !

1er Mai 2025 : La Ligue Démocratique dénonce une “liquidation sociale” et appelle à la résistance

À l’occasion de la fête du travail, la Ligue Démocratique (LD) a publié une déclaration sans concession sur la situation sociale au Sénégal. Dans un ton alarmiste, le parti d’opposition évoque une « liquidation sociale » orchestrée par le gouvernement, marquée, selon elle, par des vagues de licenciements, des atteintes aux libertés médiatiques et une détérioration généralisée des conditions de vie.

Selon la LD, le Sénégal traverse une « blessure sociale béante ». Le secteur du BTP, autrefois moteur d’emplois, serait à l’arrêt, avec des milliers d’ouvriers remerciés et des chantiers suspendus. Le parti pointe du doigt une « gestion comptable irresponsable », qu’il assimile non pas à de simples mesures d’austérité, mais à une « démolition délibérée des acquis sociaux ».

Le parti dénonce également les 30 000 licenciements dans la fonction publique, les qualifiant d’« acte de piétinement des familles sénégalaises », réalisé sans concertation ni dispositifs d’accompagnement. Pour la LD, il ne s’agit pas d’une réforme structurelle mais d’une manœuvre à visée clientéliste, destinée à favoriser des recrutements partisans.

Autre point de tension soulevé dans le communiqué : la situation des médias au Sénégal. La Ligue Démocratique révèle que 381 organes de presse sur 639 ont été déclarés non conformes par le ministère de la Communication. Elle y voit une volonté de museler les voix critiques. « Asphyxier l’information, c’est mutiler la conscience citoyenne », déclare le parti, qui accuse le pouvoir en place de substituer le débat démocratique à une « propagande d’État ».

La LD s’indigne également du maintien de prix « scandaleusement élevés » du carburant et de l’électricité, malgré la baisse des cours mondiaux du pétrole. Elle dénonce la suspension des bourses de sécurité familiale, qui aurait privé des milliers de foyers vulnérables de leur ultime filet de protection, dans un contexte marqué par une campagne agricole jugée catastrophique.

Face à ce qu’elle qualifie de « régression inacceptable », la Ligue Démocratique lance un appel à l’unité des travailleurs, syndicats et mouvements progressistes. Le texte exhorte les anciennes figures des luttes sociales à sortir de leur silence, estimant que le pays se trouve à un « point de bascule ».

COMMUNIQUE DU CONSEIL DES MINISTRES DU MERCREDI 30 AVRIL 2025

Le Chef de l’Etat, Son Excellence, Monsieur Bassirou Diomaye Diakhar FAYE a présidé, ce mercredi 30 avril 2025, la réunion hebdomadaire du Conseil des Ministres, au Palais de la République. A l’entame de sa communication, le Président de la République a félicité le Gouvernement, notamment le Premier Ministre, le Ministre en charge du Travail et de l’Emploi, le Ministre de la Formation professionnelle et technique mais aussi les organisations de travailleurs et d’employeurs, les partenaires techniques et financiers pour la tenue, l’excellente organisation et le succès de la 4ème édition de la Conférence sociale placée sous le thème de « l’emploi et de l’employabilité ».

Il a demandé au Premier Ministre de veiller avec l’ensemble des Ministres à la prise en charge méthodique des recommandations de cette rencontre qui illustre l’engagement de l’Etat pour le renforcement significatif du dialogue social tripartite (Etat, travailleurs, employeurs). A cet égard, il a insisté sur l’urgence de finaliser, en collaboration avec le secteur privé national, la « Nouvelle Politique nationale de l’Emploi » assortie de plans d’action adaptés dont le déploiement pragmatique doit être conforme aux objectifs sectoriels de l’Agenda national de Transformation. Les documents opérationnels de recadrage du pilotage des stratégies de promotion de l’emploi doivent accorder une place prépondérante à l’employabilité et à l’insertion socio-économique des jeunes.

Ce changement notable de paradigme va s’amorcer à travers l’adaptation des dispositifs et le développement de la formation professionnelle et technique dans toutes les régions au regard des besoins de l’économie nationale. Afin d’assurer la cohérence et l’optimisation des interventions en matière de promotion de l’emploi, le Chef de l’Etat a demandé au Premier Ministre d’évaluer et de réorienter les mécanismes du Fonds de Financement de la Formation professionnelle et technique (3FPT) et du Programme de Formation Ecole- Entreprise (PF2E), de réviser, avec l’implication des parties prenantes, les objectifs de la Convention nationale Etat- Employeurs (CNEE) et de fédérer les systèmes d’information sur l’emploi et la formation professionnelle et technique, ainsi que le cadre étatique d’encadrement et de financement de l’entreprenariat et de l’auto emploi.

Cette transformation indispensable des interventions incitatives de l’Etat sur le marché du travail permettra de rationaliser les ressources et de mieux accompagner les porteurs de projets et la transition de l’économie informelle. Au regard des nouvelles opportunités offertes par la relance globale de l’économie nationale, il a indiqué au Premier Ministre la nécessité de veiller à l’intensification de la 1 redynamisation des secteurs productifs et filières à haute intensité de main-d’œuvre.

A cet effet, il a demandé au Gouvernement d’accélérer la mise en œuvre des réformes relatives à l’amélioration soutenue de l’environnement des affaires. Le financement adéquat de l’économie avec le reprofilage des actions, des instruments et mécanismes de financement public (CDC, BNDE, BHS, LBA, FONSIS, FONGIP, etc.) s’érige aussi en priorité. Par ailleurs, il a demandé au Ministre chargé du Travail et de l’Emploi, en relation avec le Ministre de la Famille et des Solidarités et le Ministre de la Santé et de l’Action sociale, d’asseoir le déploiement d’un processus concerté et efficient visant la mise en place, à terme, d’un système durable de protection sociale universelle.

La Fête du Travail sera célébrée le jeudi 1er mai 2025. A cet effet, le Chef de l’Etat a adressé ses chaleureuses félicitations, ses encouragements et son soutien permanent à tous les travailleurs du Sénégal pour leur contribution quotidienne au développement national et à la stabilité sociale. Il a demandé au Gouvernement d’œuvrer au renforcement permanent du dialogue social avec les organisations de travailleurs, mais également à la promotion du travail décent dans le respect des dispositions du Code du travail et des conventions internationales concernées.

Il a indiqué au Premier Ministre l’importance de repositionner l’administration du travail et de veiller à l’amélioration de ses conditions d’intervention. Le Premier Ministre est aussi invité à impulser, dans tous les ministères, le fonctionnement adéquat des comités d’hygiène et de sécurité du travail dont le dispositif réglementaire d’organisation appelle une actualisation. Pour clore ce chapitre, le Président de la République a informé qu’il recevra les responsables des centrales syndicales dans le cadre de la cérémonie traditionnelle et solennelle de remise des cahiers de doléances dans l’après-midi du jeudi 1er mai 2025.

Après la tenue, en 2024, du dialogue national sur le thème de « la réforme et la modernisation de la Justice », le Chef de l’Etat a informé qu’il présidera l’ouverture, le 28 mai 2025, du dialogue national sur la thématique du système politique. Les travaux seront coordonnés par Dr Cheikh GUEYE, un acteur réputé de la société civile.

Le dialogue national reste un moment fort d’échanges sur des questions d’intérêt vital et appelle un sursaut patriotique de toutes les forces vives du Sénégal notamment les acteurs politiques. Le Président de la République a réitéré sa détermination à ne ménager aucun effort pour asseoir, avec toutes les parties prenantes, le rayonnement permanent et la modernisation de notre système démocratique.
L’excellence dans la gestion du système éducatif reste une priorité de l’action gouvernementale.

A ce titre, le Président de la République a demandé au Ministre de l’Education nationale, en liaison avec le Ministre des Forces armées, de poursuivre la dynamique de création des lycées d’excellence « Armée- Nation » dans toutes les régions du Sénégal et de veiller à leur fonctionnement adéquat en les dotant d’équipements et de ressources humaines et financières adaptés.

Par ailleurs, il a demandé au Gouvernement, dans 2 cette dernière phase de l’année scolaire, de prendre toutes les mesures et dispositions nécessaires en vue de la bonne organisation, aux dates indiquées, des examens et concours sur l’étendue du territoire national. Il a, en outre, indiqué au Ministre en charge de l’Enseignement supérieur d’accélérer la réforme de l’Office du Baccalauréat et d’engager, dès à présent, le processus d’orientation dans les Universités et autres établissements d’enseignement supérieur publics. Il a également invité le Ministre en charge de l’Enseignement supérieur, en liaison avec le Ministre des Finances et du Budget, à accélérer l’achèvement des chantiers universitaires.

Enfin, il a demandé au Premier Ministre d’assurer une coordination optimale de la gestion des examens et concours programmés au sein des différentes sphères de notre système d’enseignement. Dans sa communication, le Premier Ministre a retracé les principales lignes directrices devant guider l’élaboration de la prochaine Loi de Finances rectificative (LFR) 2025.

À cet égard, il a souligné l’exigence d’une déclinaison budgétaire appropriée des programmes stratégiques issus de la Stratégie nationale de Développement (2025-2029) de l’Agenda national de Transformation « Sénégal 2050 », en tenant compte des contraintes financières du pays. Dans ce contexte, il a relevé la nécessité, pour les membres du Gouvernement, de s’attacher à une forte sélectivité dans les sollicitations de dotations budgétaires de la LFR pour leurs départements ministériels respectifs.

Concernant les nouveaux projets, le Premier Ministre a indiqué que l’approche devra privilégier, pour le budget d’investissement, les projets ne nécessitant pas de structuration lourde ou complexe, portant dans les domaines notamment du développement humain et de l’équité sociale, de la gouvernance, de la sécurité ainsi que dans le secteur primaire, l’énergie, l’hydraulique, le numérique et les Jeux olympiques de la Jeunesse (JOJ) Dakar 2026.

Pour les projets nécessitant une structuration lourde ou complexe, les dépenses relatives aux prestations intellectuelles y afférentes devront être impérativement inscrites dans la LFR 2025, en perspective du démarrage de leur exécution en 2026.

S’agissant des projets en cours, financés aussi bien sur ressources internes qu’externes, le Premier Ministre a rappelé la priorité à accorder aux inscriptions budgétaires destinées au règlement des arriérés sur les prestations déjà effectuées. Il a également exhorté les Ministres à procéder à un tri rigoureux des projets à faible taux d’exécution.

Il a aussi insisté sur les concertations à engager avec les partenaires techniques et financiers en vue du réaménagement du portefeuille des projets financés sur ressources extérieures non alignés à l’Agenda national de Transformation et ceux, certes alignés, à considérer désormais comme une composante de nouveaux projets.

Sur la base de ces orientations, le Premier Ministre a invité les Ministres chargés de l’Economie et du Plan, des Finances et du Budget, à prendre les dispositions appropriées, en 3 relation avec le Ministre, Secrétaire général du Gouvernement, en vue de lui soumettre les propositions d’inscriptions budgétaires des projets, dans la perspective de la tenue d’une réunion de pré-arbitrage avant la présentation du projet de LFR au Conseil des Ministres, dans les meilleurs délais, au cours du mois de mai 2025.

Par ailleurs, le Premier Ministre a engagé le Gouvernement à s’investir pleinement dans la nouvelle démarche devant régir les relations de l’Etat avec les partenaires sociaux en perspective de la conclusion d’un nouveau pacte de stabilité sociale. Dans ce cadre, il a mis en exergue l’impérieuse nécessité de réunir les conditions économiques et financières adéquates à même de changer le quotidien des travailleurs.

Cela implique donc de réussir le pari économique de l’Agenda national de Transformation « Sénégal 2050 » dans une atmosphère de confiance et de transparence. Il a, par ailleurs, exhorté les Ministres et Secrétaires d’Etat à rester constamment à l’écoute des populations et des organisations représentatives des forces vives de la Nation et à répondre promptement, autant que possible, à leurs saisines.

Enfin, le Premier Ministre a porté à la connaissance du Conseil le chronogramme arrêté pour la mise en place de la Commission de Centralisation des Achats de l’Etat. Le projet de décret y relatif sera soumis à l’approbation de Monsieur le Président de la République au cours du mois de mai 2025 avec l’objectif du démarrage effectif de la Centrale des Achats au mois de juillet 2025.

AU TITRE DES COMMUNICATIONS DES MINISTRES :

le Ministre de l’Intégration africaine et des Affaires étrangères a fait une communication sur la situation des immeubles à l’usage des postes diplomatiques et consulaires ;
 le Ministre des Infrastructures et des Transports terrestres et aériens a fait une communication sur le réseau ferroviaire ; 

le Ministre de la Communication, des Télécommunications et du Numérique a fait une communication sur l’évaluation de l’application du Code de la presse et le développement du secteur de l’Audiovisuel ;

 le Ministre de la Jeunesse, des Sports et de la Culture a fait une communication sur la participation et la mobilisation de la jeunesse autour des JOJ Dakar 2026.

AU TITRE DES TEXTES LEGISLATIFS ET REGLEMENTAIRES,

Le Conseil a examiné et adopté : – le projet de décret fixant les attributions du Ministre auprès du Président de la République chargé du Suivi, du Pilotage et de l’évaluation de l’Agenda national de Transformation « Sénégal 2050 » ;

– le projet de décret modifiant le décret n° 2024-3410 du 12 décembre 2024 fixant les règles d’organisation et de fonctionnement du Bureau opérationnel de Coordination et de Suivi des Projets et Programmes (BOCS) ;

– le projet de décret portant création et fixant les règles d’organisation et de fonctionnement du Fonds pour la Préparation et le Suivi des Projets, Programmes et Réformes de l’Agenda national de Transformation « Sénégal 2050 ». 

Remaniement à la tête du Secrétariat général du Gouvernement : Boubacar Camara remplace Al Aminou Lo

Un changement majeur est intervenu au sein de l’appareil gouvernemental sénégalais. Boubacar Camara a été nommé ce mercredi Secrétaire général du Gouvernement, selon une source officielle proche de la présidence. Il succède à Al Aminou Lo, qui occupait ce poste clé depuis l’arrivée au pouvoir du président Bassirou Diomaye Faye.

Le Secrétariat général du Gouvernement joue un rôle central dans le fonctionnement de l’exécutif, en assurant la coordination de l’action gouvernementale, la gestion des conseils des ministres, ainsi que le suivi des textes législatifs et réglementaires. La nomination de Boubacar Camara à ce poste témoigne de la volonté du président Faye de renforcer son équipe avec des profils expérimentés et engagés dans la mise en œuvre de son programme.

Al Aminou Lo, désormais ex-Secrétaire général du Gouvernement, connaît pour sa part une promotion notable. Il a été nommé ministre auprès du président de la République, en charge du suivi, du pilotage et de l’évaluation de l’Agenda national de transformation « Sénégal 2050 ». Ce programme ambitieux, pierre angulaire de la vision du nouveau régime, vise à redéfinir les priorités du pays sur les plans économique, social, environnemental et institutionnel à l’horizon 2050.

Recrutement de 2 000 enseignants : des syndicats exigent un concours et plus de transparence

L’annonce par le ministre de l’Éducation nationale, Moustapha Guirassy, du recrutement de 2 000 enseignants continue de faire réagir. Si le projet est salué pour son ambition de renforcer les effectifs du système éducatif, des voix syndicales s’élèvent pour critiquer le processus jugé opaque et peu démocratique.

Face aux défis structurels persistants du secteur — surcharge des classes, déficit de personnel enseignant, taux d’encadrement faible —, le gouvernement a lancé un appel à candidatures. Plus de 127 000 dossiers ont été déposés sur la plateforme Mirador, avant la date de clôture fixée au 1er février 2025.

Ce chiffre témoigne à la fois de l’engouement des jeunes diplômés pour l’enseignement, mais aussi de la tension sur le marché de l’emploi. Pourtant, malgré cet élan, les syndicats d’enseignants ne cachent pas leurs réserves.

Au micro de la RFM, Hamidou Diédhiou, secrétaire général du Syndicat des Enseignants Libres du Sénégal (SELS), a été clair : « Il faut organiser un concours en bonne et due forme. » Selon lui, le mode de recrutement actuellement envisagé ne garantit ni l’égalité des chances ni la transparence.

« Il n’y a pas de démocratie dans la gestion du processus, du point de vue des syndicats », a-t-il déploré, appelant à un dialogue plus ouvert avec les partenaires sociaux.

Doudou Ndiaye, secrétaire général adjoint du Syndicat Unique et Démocratique des Enseignants du Sénégal (SUDES), s’est montré tout aussi critique. Il réclame la publication des ordres de service et une clarification immédiate de la procédure par le ministre. « Ce flou n’est pas de nature à rassurer les acteurs du secteur. »

En réponse à cette montée de tension, la RFM annonce que Moustapha Guirassy prévoit de tenir un point de presse dans les prochains jours. Ce sera l’occasion, pour le ministre, d’expliquer les critères de sélection, de rassurer sur les modalités de recrutement et de lever les zones d’ombre dénoncées par les syndicats.

Ce débat révèle la fragilité de la gouvernance du recrutement dans l’Éducation nationale. Alors que le Sénégal s’est engagé dans une réforme en profondeur de son système éducatif, la question du recrutement transparent, équitable et planifié devient un test crucial pour la crédibilité du gouvernement dans ce domaine sensible.

Bambey en Ébullition : affrontements violents entre étudiants de l’UADB et forces de l’ordre, plusieurs blessés enregistrés

Bambey, 1er mai 2025 – L’Université Alioune Diop de Bambey (UADB) a été le théâtre ce mercredi d’une journée de grande tension, marquée par des affrontements violents entre les étudiants et les forces de l’ordre. Le calme habituel du campus a volé en éclats, laissant place à des scènes de chaos et de panique. Plusieurs blessés ont été recensés parmi les manifestants.

Tout est parti d’une mobilisation estudiantine dénonçant les conditions de vie et d’étude jugées indignes : repas de mauvaise qualité, files interminables devant les restaurants, pénuries d’eau fréquentes dans les pavillons, absence de Wi-Fi, amphithéâtres surchargés, manque de matériel pédagogique, et promesses non tenues de la direction du CROUS.

Aux slogans scandés dès le matin par les étudiants s’est vite substituée une situation plus tendue. Les tentatives de blocage des voies d’accès au campus ont déclenché une intervention musclée des forces de sécurité, venues en nombre. S’en sont suivis des jets de pierres contre grenades lacrymogènes, plongeant l’université dans un nuage de gaz irritant.

Selon des témoins sur place, plusieurs étudiants ont été évacués en urgence, victimes d’étouffements ou de blessures suite aux affrontements. Les manifestants, déterminés à se faire entendre, ont promis de poursuivre leur mobilisation tant qu’aucune réponse concrète ne sera apportée à leurs revendications.

La Coordination des étudiants a, de son côté, maintenu son mot d’ordre de suspension des activités pédagogiques pour 48 heures renouvelables, tout en appelant à un boycott du paiement des chambres universitaires et à une « Journée Sans Ticket » dans les restaurants universitaires.

En guise de représailles, les autorités de restauration du CROUS ont fermé les restaurants du campus, privant les étudiants de petit déjeuner, déjeuner et dîner, ce qui a exacerbé la colère et le sentiment d’injustice au sein de la communauté estudiantine.

À 18h, la situation restait tendue aux abords de l’UADB, avec un important dispositif sécuritaire toujours en place, mais aucun retour au calme complet n’était encore observé. Les autorités locales n’ont pas encore réagi officiellement à cette escalade, tandis que les syndicats étudiants appellent au dialogue.

Ce nouvel épisode de confrontation pose avec acuité la question de la précarité dans les universités sénégalaises et du manque de réactivité des autorités face à des revendications pourtant récurrentes. À Bambey comme ailleurs, l’exaspération monte, et la situation pourrait rapidement dégénérer si aucune solution structurelle n’est apportée.

Affaire à suivre.

Cabrousse : affrontements et indignation après l’interdiction de la fête traditionnelle « Undo Mayo »

Cabrousse, village emblématique du département d’Oussouye, a été secoué ce mercredi 30 avril par une vive tension sociale. À l’origine de la colère : un arrêté préfectoral interdisant la tenue de « Undo Mayo », une fête rituelle ancestrale chère aux populations locales. Cette mesure jugée arbitraire a déclenché une mobilisation spontanée de jeunes et de femmes du bois sacré, profondément attachés à la préservation de leur patrimoine culturel.

Dès les premières heures de la journée, des jeunes manifestants ont investi le chemin menant à la plage pour contester l’interdiction, criant leur ras-le-bol face à ce qu’ils considèrent comme une « négation des racines diola ». En réaction, les forces de l’ordre ont rapidement été déployées avec un important dispositif sécuritaire. Des grenades lacrymogènes ont été tirées pour disperser les manifestants, entraînant une montée de tension dans ce village habituellement paisible.

Mais ce n’est pas tout. Les femmes issues du bois sacré, gardiennes des traditions et figures respectées dans l’univers initiatique diola, sont sorties de leur réserve, rejoignant la mobilisation. Leur message est clair : « Undo Mayo n’est pas qu’une fête, c’est un pilier identitaire ». Cette réaction inédite des femmes a accentué la portée symbolique de la protestation.

Parallèlement aux affrontements, une délégation des organisateurs de la cérémonie a été reçue par le gouverneur de la région de Ziguinchor, dans une tentative d’apaisement. À 17 heures, une accalmie a été constatée, même si la tension restait palpable et les forces de sécurité continuaient de verrouiller l’accès à la plage. Le trafic sur l’axe Ziguinchor-Cap Skirring a été renforcé, preuve de la prudence des autorités devant un contexte aussi sensible.

Les raisons officielles de l’interdiction n’ont pas encore été communiquées. Ce flou alimente les critiques. Les maires de Diembering et d’Oussouye ont pris position contre l’arrêté préfectoral, dénonçant une décision prise sans consultation locale, contraire aux dynamiques communautaires et au respect des cultures locales.

Sur les réseaux sociaux, des vidéos de jeunes célébrant « Undo Mayo » en cachette circulent, défiant l’interdiction et revendiquant une victoire morale face à l’autorité. Pour ces jeunes, maintenir la cérémonie malgré tout revient à « protéger l’âme du territoire ».

Suspension de Challenge New Media : une décision qualifiée d’« arbitraire » qui inquiète les défenseurs de la liberté de la presse

Le Groupe Challenge New Media (CNM), un média en ligne reconnu par les autorités sénégalaises, a annoncé ce mercredi avoir reçu l’ordre de suspendre immédiatement ses activités. Une décision émanant de la Direction de la Surveillance du Territoire (DST), assortie de menaces de poursuites pénales en cas de non-respect, et appuyée sur les articles 194, 195 et 200 du Code de la presse.

Dans un communiqué rendu public, la direction du groupe dénonce une décision « arbitraire », injustifiée et disproportionnée, qu’elle perçoit comme une attaque grave contre la liberté d’expression au Sénégal.

« Nous respectons rigoureusement le Code de la presse. Aucune notification officielle n’a été transmise pour justifier cette mesure brutale, ce qui nourrit des soupçons de censure politique », a réagi la direction du média.

Le CNM dit n’avoir été ni informé, ni convoqué dans un cadre légal permettant un droit de réponse ou un débat contradictoire. Cette suspension, qui intervient dans un contexte de tension autour du pluralisme médiatique, soulève des inquiétudes dans le paysage de la presse sénégalaise, notamment chez les organisations de journalistes, les ONG de défense des droits humains, mais aussi au sein de la communauté diplomatique.

« Cette crise pourrait mettre en péril des dizaines d’emplois et entraver gravement le droit des citoyens à une information pluraliste, libre et indépendante », avertit CNM.

Le groupe Challenge New Media interpelle directement le Président Bassirou Diomaye Faye, le Premier ministre Ousmane Sonko et le ministre de la Communication Alioune Sall, leur demandant de clarifier la position du gouvernement sur cette décision jugée liberticide.

« La rupture tant attendue ne peut se faire sans garantir un environnement médiatique libre et sécurisé », soutient le média, qui appelle également à la mobilisation des défenseurs de la liberté de la presse ainsi que des partenaires internationaux du Sénégal.

Cette affaire relance le débat sur les limites à la liberté de la presse dans un pays souvent cité comme un exemple de démocratie en Afrique de l’Ouest. Elle met aussi à l’épreuve les engagements du nouveau pouvoir, arrivé aux affaires en mars 2024 avec la promesse d’un renouveau démocratique, d’un État de droit renforcé et d’une gouvernance exemplaire.

Alors que la société civile reste vigilante, de nombreuses voix commencent à s’élever contre une tendance possible à l’autoritarisme masqué, sous couvert de légalité.

Régulation des médias : Le nouveau collège du CNRA officiellement installé

Après une longue période d’attente, le Conseil national de régulation de l’audiovisuel (CNRA) dispose enfin d’un nouveau collège. Ce mercredi 1er mai 2025, l’instance chargée de veiller au respect de la déontologie et de la régulation dans le paysage audiovisuel sénégalais a vu la nomination de ses nouveaux membres, mettant fin à six mois de vacance institutionnelle.

Composé de personnalités issues de divers horizons, ce collège reflète une volonté d’ouverture, de pluralité et de représentativité des sensibilités sociales, culturelles et professionnelles du pays.

Voici la nouvelle composition du collège du CNRA :

  • M. Mahamadou Diarra, acteur culturel, désigné comme personnalité qualifiée du milieu des arts.
  • M. Papa Mamadou Tandian, économiste retraité, représentant les associations du troisième âge.
  • Mme Aoua Bocar Ly Tall, sociologue, personnalité qualifiée dans le domaine des lettres.
  • M. Salif Sané, enseignant-chercheur en droit public, représentant la communauté universitaire.
  • Mme Maïmouna Makoar Diouf, experte en genre et communication, représentant les associations féminines.
  • M. Malick Ciré Sy, journaliste et président de la RADDHO, représentant les mouvements des droits humains.
  • M. Papa Madiakhaté Sarr, journaliste, représentant le Conseil national de la jeunesse.
  • M. Oumar Diouf Fall, journaliste, représentant les professionnels de l’audiovisuel.

Cette installation vient à un moment où la régulation des contenus audiovisuels est plus que jamais un enjeu de société, notamment dans un contexte de montée en puissance des réseaux sociaux, des chaînes en ligne et de la désinformation.

Le CNRA a pour mission de garantir la liberté d’expression, tout en veillant à protéger le public contre les dérives médiatiques, les discours de haine, les violations de la vie privée, et les manipulations de l’information. Ce nouveau collège est ainsi appelé à jouer un rôle crucial dans la consolidation de la démocratie, en assurant un équilibre entre liberté et responsabilité.

Les membres nouvellement désignés devraient, dans les prochaines semaines, procéder à l’élection de leur président et se pencher sur les textes d’orientation stratégiques à adopter pour répondre aux défis contemporains du secteur audiovisuel.

Audit financier au Sénégal : Révélations sur les tensions internes à la Cour des comptes

Le rapport explosif de la Cour des comptes sur la gestion des finances publiques entre 2019 et 2023 continue de faire des vagues. Accusant l’ancien régime d’avoir dissimulé une « dette cachée » estimée à plus de 7 000 milliards de FCFA, ce document, publié le 12 février 2025, suscite aujourd’hui des interrogations quant à sa méthode, sa légitimité et son contenu. Des documents internes, obtenus par Jeune Afrique, révèlent que la Cour des comptes elle-même a été divisée sur les fondements de ce rapport.

Au cœur de la polémique, la Chambre des affaires budgétaires et financières (CABF), à qui avait été confiée l’élaboration du rapport. Or, selon une correspondance datée du 23 décembre 2024, le président de la Chambre des affaires administratives, Mamadou Thiao, y exprimait de sérieuses réserves. Il y dénonçait l’absence de vérification rigoureuse des données issues de l’audit initial commandité par le gouvernement, pointant un manque de fiabilité, d’exhaustivité et de rigueur dans l’approche.
Mamadou Faye, Premier président de la Cour des comptes, allait dans le même sens dans un document confidentiel : « Les auditeurs ne sont pas en mesure de se déterminer sur l’existence ou non d’un surplus de financement, aussi bien en 2022 qu’en 2023. » Une formule lourde de sens, qui remet en question une partie des conclusions du rapport, notamment celles utilisées par le Premier ministre Ousmane Sonko et le ministre Abdourahmane Sarr pour accuser Macky Sall de manipulation comptable.
Le rapport aurait également souffert d’un non-respect du principe du contradictoire. C’est ce que dénonce un contre-rapport élaboré par l’Alliance Pour la République (APR), le parti de l’ancien président Macky Sall. Ce document de 24 pages évoque une confusion volontaire entre la dette de l’administration centrale et celle du secteur parapublic, et affirme que le rapport souffre d’un biais destiné à gonfler artificiellement l’endettement global.
Plus troublant encore, des témoignages évoquent l’existence de deux versions du rapport. Des sources financières internes, citées sous anonymat, confirment que des documents contradictoires circulent, ce qui alimente les soupçons d’une instrumentalisation politique de la Cour. Une question capitale reste en suspens : le rapport final a-t-il été amendé pour tenir compte des critiques internes ? Et pourquoi n’a-t-il pas été signé par le Premier président de l’institution, Mamadou Faye, comme l’exige la tradition républicaine ?
Selon plusieurs juristes, la CABF aurait outrepassé son mandat. La loi du 27 décembre 2012 portant Code de transparence dans la gestion des finances publiques autorise la Cour des comptes à contrôler la qualité des audits réalisés par l’administration, non à conduire elle-même un audit en bonne et due forme des finances de l’État. En assumant ce rôle, la CABF se serait érigée en auditeur autonome, brouillant ainsi la ligne entre contrôle, évaluation et dénonciation.
Ces révélations risquent d’avoir des conséquences politiques majeures. Alors que le gouvernement avait fait de ce rapport une pièce maîtresse de sa rhétorique de rupture, les tensions internes à la Cour pourraient affaiblir sa portée symbolique et juridique. En parallèle, le recours introduit par l’opposition au Conseil constitutionnel contre la loi interprétative de l’amnistie – également justifiée par les conclusions de la Cour – pourrait rouvrir le débat sur l’usage politique de cette institution censée être indépendante.

Rapport Amnesty International 2024-2025 : Un État sénégalais toujours sous tension face aux droits humains

Ce mardi à Dakar, Amnesty International a présenté son rapport annuel 2024-2025. Un document accablant, qui dresse un tableau préoccupant des droits humains au Sénégal. Malgré l’alternance politique intervenue en mars 2024 avec l’arrivée au pouvoir de Bassirou Diomaye Faye, l’organisation note la persistance de pratiques répressives héritées du régime précédent. Le rapport aborde une large palette de thématiques : violences policières, liberté d’expression, impunité, conditions carcérales, droits des femmes, des enfants, des migrants et enjeux environnementaux.

L’un des éléments les plus marquants du rapport concerne les violences policières survenues en février 2024, dans un contexte de contestation du report de l’élection présidentielle. Amnesty déplore la mort d’au moins quatre personnes, dont un adolescent de 16 ans, tuées par les forces de sécurité, et l’arrestation de plus de 150 manifestants. Des journalistes ont également été ciblés. Mor Amar a été agressé, tandis qu’Absa Hane a été violemment battue et brièvement détenue.

Pour Seydi Gassama, directeur exécutif d’Amnesty Sénégal, ces violences traduisent une intolérance persistante à la critique. « Lorsqu’on exerce le pouvoir, on doit être tolérant envers la critique. Si ce n’est pas le cas, on remplit les prisons de personnes qui n’ont fait qu’exprimer une opinion », a-t-il déclaré, appelant à une rupture nette avec les pratiques du passé.

Autre point controversé, l’adoption en mars 2024 d’une loi d’amnistie couvrant les événements politiques survenus entre février 2021 et février 2024. Selon Amnesty, cette loi empêche toute poursuite judiciaire pour les décès d’au moins 65 personnes, tuées pour la plupart par les forces de sécurité.

« C’est une atteinte directe au droit à la justice pour les familles des victimes », a dénoncé Gassama. Il y voit une consécration de l’impunité, contraire aux obligations du Sénégal en matière de droits humains. L’organisation appelle à l’abrogation de cette loi et à l’ouverture de procès équitables pour établir les responsabilités.

Amnesty note une certaine amélioration avec la libération de figures politiques comme Bassirou Diomaye Faye et Ousmane Sonko, mais souligne que la répression n’a pas totalement cessé. Des personnalités telles qu’Ameth Suzanne Camara ont été arrêtées pour « offense au chef de l’État », et Cheikhna Keita pour « diffusion de fausses nouvelles ».

« Même si on n’emprisonne plus pour un like sur Facebook, les poursuites judiciaires se poursuivent », a regretté Gassama, appelant à la décriminalisation des infractions liées à la liberté d’expression. Pour lui, la liberté de parole ne doit jamais conduire à l’emprisonnement.

Les conditions de détention restent alarmantes. En janvier 2025, une épidémie de tuberculose a éclaté à la prison de Rebeuss, mettant en lumière la surpopulation carcérale et l’insuffisance des soins de santé. Amnesty appelle à des investissements urgents dans le système pénitentiaire et à une réforme globale de la justice.

Le rapport pointe également le retard dans la réforme du Code de la famille, qui maintient l’âge légal du mariage des filles à 16 ans et le principe d’« autorité paternelle ». Amnesty soutient les recommandations issues des Assises de la justice, qui préconisent un relèvement à 18 ans.

Le sort des enfants talibés reste également préoccupant. Forcés à mendier dans la rue, ils sont exposés à la traite et aux violences. Amnesty dénonce l’inaction du gouvernement, qui tarde à adopter un Code de l’enfant et à mettre en place des politiques de protection efficaces.

Sur le plan environnemental, l’organisation salue la suspension des activités minières sur la Falémé jusqu’en 2027, soulignant les risques liés à l’orpaillage et à l’utilisation de produits chimiques comme le mercure. L’audit sur l’exploitation du phosphate à Ndendory (Matam) est également une mesure positive, mais jugée insuffisante.

« La Falémé est une source vitale d’eau potable. Il faut la protéger contre les pollutions », a plaidé Gassama.

La migration irrégulière reste un défi majeur. Le Sénégal est toujours un point de départ important vers les îles Canaries. Selon Caminando Fronteras, 959 personnes sont mortes en mer entre janvier et mai 2024. Pour Amnesty, ces départs s’expliquent par le chômage, l’effondrement du secteur de la pêche et l’absence de perspectives économiques pour la jeunesse.

Face à l’ensemble de ces défis, Amnesty appelle le gouvernement à engager de profondes réformes. L’organisation exhorte notamment à garantir les libertés fondamentales, à mettre fin à l’impunité, à renforcer l’indépendance de la justice et à adopter une politique de développement équitable et durable.

« Lorsque les citoyens ont peur de parler, c’est la démocratie elle-même qui est en danger », conclut Seydi Gassama. Le Sénégal est à un tournant : l’espoir d’un changement réel existe, mais il repose sur la volonté politique de rompre avec les pratiques du passé.

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