Détournement de deniers publics : l’ex-directeur de l’hôpital Roi-Baudouin déféré au parquet

Cheikh Mbaye Seck, ancien directeur général de l’hôpital Roi Baudouin de Guédiawaye, a été déféré ce lundi matin au parquet du tribunal de Pikine-Guédiawaye, à la suite d’une garde à vue menée par la Section de recherches de la gendarmerie de Keur Massar. Il est poursuivi pour escroquerie, faux et usage de faux, ainsi que détournement de deniers publics, dans une affaire qui met en lumière des pratiques financières douteuses au sein de l’établissement hospitalier.

L’affaire remonte à un contrat de sous-traitance en restauration hospitalière, au cœur duquel une restauratrice, engagée par M. Wade – titulaire officiel du marché –, aurait fourni des services sans jamais recevoir de paiement. Pourtant, un chèque de 5 millions de F CFA, censé couvrir ses prestations, a bien été émis. Problème : le nom du bénéficiaire aurait été modifié, pour être finalement attribué à Khady, assistante personnelle du Dr Seck.

Toujours selon les informations de L’Observateur, Khady aurait encaissé les fonds avant de les remettre à M. Seck, puis aurait quitté le pays en direction du Canada, laissant la victime sans recours. Cette dernière, n’ayant jamais été remboursée, a décidé de porter plainte contre M. Wade, qui a fini par impliquer l’ancienne direction de l’hôpital.

L’enquête ouverte par la gendarmerie a conduit à plusieurs auditions, notamment celles du directeur des finances, du chef du personnel infirmier, et du responsable de l’économat, tous entendus comme témoins. Ces confrontations ont placé l’ex-directeur général dans une posture de plus en plus inconfortable face à la justice.

Contacté par PressAfrik, le Dr Seck a confirmé sa garde à vue et son transfert au tribunal : « Oui, effectivement, j’ai été placé en garde à vue, mais actuellement je suis en route vers le tribunal de Pikine pour répondre au procureur », a-t-il déclaré, avant d’ajouter : « Mais l’affaire est déjà réglée. »

Scandale à la Gendarmerie : la 42e promotion dénonce un détournement de 182 millions de F CFA

Un nouveau scandale financier secoue les rangs de la gendarmerie nationale. Les élèves de la 42ᵉ promotion, réunis au sein d’une coopérative d’habitat, ont saisi le parquet financier pour dénoncer un détournement présumé de 182 millions de F CFA, qu’ils imputent à leur ancien président.

Selon les informations du journal Libération, les jeunes gendarmes versaient depuis cinq ans une cotisation mensuelle de 15 000 F CFA dans le cadre d’un projet immobilier. L’objectif était clair : acquérir un terrain de 9 hectares situé à Yenne, en périphérie de Dakar. Mais à leur grande surprise, malgré les versements réguliers, aucun document foncier ne leur a été remis à ce jour.

Des mois d’attente, ponctués de promesses non tenues, ont fini par éveiller les soupçons. L’enquête interne ouverte par la gendarmerie a révélé que les paiements n’avaient jamais été effectués auprès du promoteur immobilier. Plus grave encore, l’ancien président de la coopérative, radié depuis de la gendarmerie, refuse toujours de remettre les documents comptables — notamment les relevés bancaires liés au compte ouvert à la Banque Internationale pour le Sénégal (BIS).

Cette affaire relance le débat sur la transparence dans la gestion des coopératives d’habitat au sein des corps militaires. Elle n’est pas sans rappeler le scandale de 2022 impliquant la 47e promotion, où des fonds collectifs avaient également disparu dans des conditions floues.

Santé d’Azoura Fall : Me Abdoulaye Tall alerte sur un état de santé préoccupant

Interpellé dans le cadre d’une enquête menée par la Division spéciale de la cybersécurité (DSC), Assane Gueye alias Azoura Fall, est actuellement au cœur de toutes les préoccupations de son avocat, Me Abdoulaye Tall. Ce dernier, s’exprimant à la suite de l’audition de son client, a lancé une alerte publique sur la dégradation de son état de santé.

Selon Me Tall, Azoura souffre de plusieurs pathologies sérieuses. « Il est gravement malade. Nous avons déposé un dossier médical attestant de ses problèmes de foie, de poumons, mais aussi de troubles mentaux. Il ne jouit pas de toutes ses facultés mentales et physiques », a-t-il déclaré, pointant du doigt les effets néfastes de la détention sur la santé de son client.

Le dossier Azoura s’inscrit dans une procédure judiciaire déclenchée pour des propos jugés « contraires aux bonnes mœurs » par les autorités. Me Tall a rappelé avec insistance que son client reste présumé innocent à ce stade de l’enquête.

Par ailleurs, l’avocat a également évoqué l’arrestation de El Hadj Ousseynou Diakhaté, alias Kairé, appréhendé le même jour alors qu’il accompagnait Azoura à sa convocation. Lui aussi est poursuivi pour des propos similaires, toujours dans le cadre de cette même procédure.

Face à cette situation, Me Abdoulaye Tall en appelle à la responsabilité des autorités judiciaires et à un traitement humain du dossier. « Il y va de la vie d’un homme », a-t-il insisté, réclamant une prise en charge médicale urgente pour son client.

Affaire des DAT cassés et non reversés au Trésor : Birima Mangara visé pour 10,5 milliards de F CFA

L’affaire des Dépôts à terme (DAT) non reversés au Trésor public continue de secouer la sphère politico-financière sénégalaise. Après la mise en cause d’Amadou Ba, ancien Premier ministre, l’enquête s’oriente désormais vers Birima Mangara, ancien ministre délégué chargé du Budget sous le régime de Macky Sall. Il est visé pour une opération portant sur 10,5 milliards de F CFA.

Selon les révélations du journal L’Observateur, le parquet financier, à travers la Division des investigations criminelles (DIC), s’intéresse à une correspondance officielle portant le numéro 004459 MEFT/DGCPT/TG. Ce document, signé par Birima Mangara, aurait autorisé le placement de 10,5 milliards de F CFA en dépôt à terme (DAT) à la Banque Crédit du Sénégal (CDS).

Or, d’après la Cour des comptes, qui a levé le voile sur ces pratiques dans son rapport couvrant la période 2019–2024, ce dépôt a été “cassé”, c’est-à-dire retiré avant son échéance, sans que les fonds ne soient reversés au Trésor public. Un manquement grave aux règles de gestion des deniers publics.

L’affaire prend une tournure encore plus troublante avec une seconde lettre, cette fois datée du 12 juillet 2017 (N°7056 MEFP/DGB), également signée par Birima Mangara. Elle ordonnait le transfert de 10 milliards de F CFA à la Conciliation foncière de l’UEMOA. Aucun document ne précise les raisons de cette opération ni sa conformité avec les procédures budgétaires en vigueur.

Député de la 15e législature, Birima Mangara ne peut être entendu par la justice qu’après la levée de son immunité parlementaire. Cette procédure devra passer par l’Assemblée nationale, qui sera confrontée à une décision lourde de conséquences.

L’affaire des DAT cassés, d’un montant global estimé à plus de 141 milliards de F CFA, s’annonce comme l’un des plus grands scandales financiers de ces dernières années. Elle met en lumière la nécessité d’un renforcement des mécanismes de contrôle et de transparence dans la gestion des finances publiques.

Le Dakarois Quotidien & Le Dakarois Sports N°462 – 12/05/2025

🔴 IMPLOSION DANS « TAXAWU SENEGAL » : BARTH’ – KHAF’ : FIN DE L’IDYLLE
🔴 « CETTE VOLONTÉ DE VOULOIR EFFACER MACKY EST IMPOSSIBLE » : YORO DIA TACLE LE PASTEF

🔴 3e PLACE MONDIAL BEACH SOCCER 2025 : LE SÉNÉGAL RATE LE BRONZE
🔴 SACCAGE DE SON BUS ET NUL CONTRE L’AS PIKINE : LA DOUBLE PEINE DU JARAAF

Dakar : des féministes perturbent la conférence de Tariq Ramadan

La venue de l’islamologue Tariq Ramadan à Dakar n’est pas passée inaperçue. Invité à animer une conférence religieuse ce samedi à l’espace Maam Samba, sur la route de Ngor, le penseur musulman a été brièvement confronté à une manifestation féministe dénonçant sa présence sur le sol sénégalais.

Quelques instants après le début de son intervention, un groupe de militantes a surgi devant la salle, criant des slogans hostiles. Certaines brandissaient des pancartes sur lesquelles on pouvait lire des accusations explicites. Les manifestantes dénonçaient les nombreuses affaires de viol dans lesquelles le conférencier est mis en cause en Europe, malgré les procédures judiciaires encore en cours.

Face à cette irruption soudaine, les organisateurs, appuyés par un service de sécurité renforcé, notamment des membres du mouvement Baye Fall, sont rapidement intervenus. Le dispositif mis en place a permis de contenir les protestataires à l’extérieur du lieu, sans incident majeur ni affrontement physique.

Après ce moment de tension, la conférence a pu reprendre dans le calme, sous haute surveillance. L’événement s’est poursuivi jusqu’à son terme, mais le climat était visiblement marqué par l’atmosphère lourde générée par cette manifestation.

Tariq Ramadan, personnalité influente dans les cercles intellectuels musulmans francophones, continue de diviser l’opinion. Sa présence au Sénégal, pays réputé pour sa tradition de tolérance religieuse et son attachement à la paix sociale, suscite des débats vifs. Pour certains, il demeure un intellectuel brillant injustement ciblé. Pour d’autres, sa venue est perçue comme une provocation inacceptable tant que les accusations de violences sexuelles n’ont pas été définitivement tranchées par la justice.

Cet épisode à Dakar rappelle que, partout où il se déplace, Tariq Ramadan cristallise tensions, adhésions et oppositions dans une équation toujours aussi sensible.

Yoro Dia au Pastef : « Cette volonté effrénée de vouloir effacer Macky Sall est impossible… »

Invité de l’émission Grand Jury sur la RFM ce dimanche, Yoro Dia, docteur en sciences politiques et ancien coordonnateur de la communication de la présidence de la République, a tenu des propos tranchants à l’égard du Pastef. Selon lui, la stratégie actuelle du parti au pouvoir visant à « effacer Macky Sall » de la mémoire politique sénégalaise est vouée à l’échec.

« Le Pastef, en voulant traîner Macky Sall et s’acharner sur son fils, veut détruire l’exception sénégalaise », a martelé Yoro Dia.

Le politologue a dressé un contraste entre l’ancien président Macky Sall et son successeur Bassirou Diomaye Faye, qu’il juge encore en décalage avec les exigences du pouvoir :

« Macky a compris que le temps ne chôme pas. Diomaye, lui, ne l’a pas encore compris », a-t-il estimé.

Évoquant la scène internationale, Yoro Dia a souligné ce qu’il appelle le « rayonnement intact » de Macky Sall, un an après avoir quitté le pouvoir. Il estime que malgré son retrait de la vie politique nationale, l’ex-président reste un acteur diplomatique influent :

« Macky Sall n’est plus président de la République depuis un an, mais il est plus présent que Diomaye dans l’actualité politique nationale, grâce aux maladresses du pouvoir et à l’agenda de vengeance systémique du Pastef. »

Pour Yoro Dia, cette situation paradoxale est révélatrice d’un leadership encore immature du côté du nouveau régime.

« Heureusement que Macky rayonne à l’international, et que la voix du Sénégal, qui est une chance pour le monde, soit encore entendue », conclut-il.

Dialogue politique : « Une perte de temps ! » selon Yoro Dia, qui accuse le pouvoir de vouloir renforcer Ousmane Sonko

L’appel au dialogue lancé par le président Bassirou Diomaye Faye continue de diviser la classe politique sénégalaise. Ce dimanche, sur les ondes de la RFM, Yoro Dia, ancien ministre porte-parole de la présidence et politologue reconnu, a vivement critiqué l’initiative, qu’il considère comme « une perte de temps ». Selon lui, l’objectif inavoué de cette démarche est de consolider davantage le pouvoir du Premier ministre Ousmane Sonko.

« Il s’agit d’un dialogue pour donner au Premier ministre plus de pouvoir parce qu’il est légitime », a lancé Yoro Dia, dénonçant une tentative de remodeler le système institutionnel sénégalais en fonction des ambitions d’un homme.

L’ancien conseiller en communication de la présidence défend le maintien du régime semi-présidentiel actuel, qu’il qualifie de « bon système » à consolider, plutôt que de l’affaiblir au profit d’un régime parlementaire. Pour lui, l’ordre institutionnel ne doit pas être sacrifié sur l’autel des ambitions politiques.

Plus tranchant encore, Yoro Dia estime que les priorités actuelles du pays ne se situent pas dans les réformes politiques, mais dans les urgences économiques. Il fustige ce qu’il qualifie de diversion politique : « Au Sénégal, il ne s’agit ni de questions de démocratie ni de questions électorales… mais plutôt de l’économie qui est aujourd’hui à l’arrêt ».

À ce titre, il rejoint en partie les propos d’Ousmane Sonko lui-même, qu’il cite à l’appui : « Le Sénégal n’a pas de problème politique, mais plutôt économique », rappelant les mots du Premier ministre lors de son discours au Grand Théâtre.

Poursuivant sa charge contre le pouvoir en place, Yoro Dia a critiqué sévèrement la posture du Premier ministre devant l’Assemblée nationale, dénonçant une logique de fermeture au débat : « Ousmane Sonko affirme qu’il n’y a pas matière à s’opposer. C’est pourquoi j’attire souvent l’attention sur la nature du Pastef. En réalité, c’est un parti fanatique qui ne cherche pas à convaincre. »

Selon lui, une opposition digne de ce nom est désormais difficile à définir, allant jusqu’à qualifier les adversaires politiques du pouvoir de simples « résidus ».

Les propos de Yoro Dia interviennent dans un contexte où plusieurs partis et figures de l’opposition ont déjà décliné leur participation au dialogue national. Cette nouvelle sortie publique pourrait renforcer les scepticismes et tensions autour d’un processus qui se veut pourtant inclusif et apaisé.

Kaolack : saisie de 80 kg de faux médicaments d’une valeur de 10 millions FCFA

L’Agence sénégalaise de Réglementation pharmaceutique (ARP), en partenariat avec les Forces de Défense et de Sécurité (FDS), a mené une importante opération de contrôle dans la région de Kaolack du 5 au 9 mai 2025. Résultat : plus de 80 kilogrammes de médicaments falsifiés ou de qualité inférieure ont été saisis, pour une valeur estimée à plus de 10 millions de francs CFA.

Cette mission, conduite par la Direction de l’Inspection et de la Surveillance du Marché, a permis d’inspecter 18 officines et de démanteler cinq dépôts illégaux de médicaments. Ces produits, qui circulaient dans le circuit informel, représentent une menace directe pour la santé publique.

Selon un communiqué parvenu à PressAfrik, ces saisies démontrent que la contrefaçon pharmaceutique reste un défi majeur au Sénégal. Les médicaments falsifiés, souvent inefficaces voire toxiques, sont à l’origine de nombreuses complications médicales, en particulier dans les zones rurales et périurbaines.

Dans sa communication, l’ARP réaffirme son engagement à garantir à tous les Sénégalais un accès à des médicaments sûrs, efficaces et abordables. Elle insiste également sur la rigueur de la loi pharmaceutique N° 2023-06 du 13 juin 2023, qui prévoit des sanctions sévères contre les vendeurs illégaux.

L’agence invite par ailleurs la population à faire preuve de vigilance et à acheter uniquement dans des pharmacies agréées, les seuls points de vente reconnus par les autorités sanitaires.

Cette opération réussie à Kaolack illustre la vigilance croissante des autorités face au trafic de médicaments falsifiés, qui met en péril la santé publique. Elle envoie également un message fort aux contrevenants : la tolérance zéro est désormais la règle.

Affaire des fonds Covid-19 : Me Sidiki Kaba réclame un procès équitable pour les ex-ministres mis en accusation

L’ancien ministre de la Justice, Me Sidiki Kaba, s’est exprimé sur les poursuites engagées contre cinq anciens ministres du régime de Macky Sall dans le cadre de l’affaire des fonds Covid-19. Dans une déclaration empreinte de prudence juridique, il a plaidé pour le respect des droits fondamentaux des mis en cause et dénoncé le traitement médiatique dont ils font l’objet.

Alors que l’Assemblée nationale a récemment voté une résolution pour leur mise en accusation devant la Haute Cour de justice, Me Kaba alerte sur la gravité de la situation :

« Il s’agit d’une décision grave. La manière dont les choses ont été organisées a donné lieu à un lynchage médiatique », a-t-il affirmé.

L’ancien garde des Sceaux s’est dit préoccupé par l’impact de cette exposition publique sur le respect de la présomption d’innocence, l’un des piliers essentiels de tout État de droit. Il a rappelé que tant qu’aucune décision de justice définitive n’a été rendue, les mis en cause doivent être considérés comme innocents.

S’il reconnaît le droit de la justice à enquêter et juger, Me Sidiki Kaba insiste néanmoins sur la nécessité d’une instruction rigoureuse, mais conforme aux principes fondamentaux du droit. Il a notamment appelé à éviter tout amalgame ou instrumentalisation politique du dossier.

« Lorsque vous n’avez pas été jugé, lorsque cette décision n’est pas définitive (…), vous restez présumé innocent », a-t-il déclaré, en référence aux voies de recours encore ouvertes aux personnes concernées.

Cette affaire continue d’alimenter les tensions sur la scène politique, alors que les nouvelles autorités s’engagent dans une politique de reddition des comptes. Pour certains, elle marque une rupture nécessaire avec l’impunité ; pour d’autres, elle ouvre la porte à une justice à géométrie variable.

Le Dakarois Quotidien & Le Dakarois Sports N°461 – 10 ET 11/05/2025

🔴 APRÈS TAS, L’APR BOYCOTTE : VERS UN DIALOGUE SANS POIDS LOURDS DE L’OPPOSITION ?
🔴 VIOLATION DES DROITS DE LAT DIOP : LA CEDEAO SANCTIONNE LE SÉNÉGAL

🔴 CAN U20 / QUART DE FINALE : LE NIGERIA SUR LA ROUTE DU SÉNÉGAL
🔴 PHASE DE GROUPES AFROBASKET 2025 : LE SÉNÉGAL FACE À L’ÉNIGME MALIEN

Saint-Louis : démantèlement d’un réseau de voleurs de bétail à Diamaguène, quatre personnes arrêtées

Une opération menée par les éléments du commissariat central de Saint-Louis a permis de mettre un terme aux agissements d’un réseau bien organisé de voleurs de bétail opérant dans le quartier Diamaguène, une zone réputée pour son activité commerciale et son flux constant de bouchers et d’éleveurs.

L’intervention s’est déroulée dans la nuit du vendredi 9 mai 2025, sous la coordination du commissaire Lamarana Diallo. Selon les sources policières, l’un des membres du réseau a été repéré alors qu’il circulait à bord d’une fourgonnette suspecte. Une filature discrète a été entamée, aboutissant à l’interception du véhicule dans un garage de fortune du quartier.

À l’intérieur du véhicule, les agents ont découvert un impressionnant butin composé de 9 bœufs, 18 chèvres, 9 moutons et plusieurs agneaux, tous volés. Ces animaux étaient vraisemblablement destinés à être écoulés rapidement sur le marché local, notamment auprès de bouchers de la zone qui pourraient ne pas se douter de leur provenance frauduleuse.

Au total, quatre personnes ont été interpellées dans le cadre de cette opération. Parmi elles, figure une personne âgée, soupçonnée d’avoir servi d’intermédiaire entre les voleurs et certains revendeurs. Deux autres membres du gang sont activement recherchés par les forces de l’ordre. D’après l’activiste Gas El Salvador, établi à Saint-Louis, le groupe était surveillé depuis plusieurs semaines après des signalements répétés de disparitions de bétail dans les zones rurales environnantes.

Le quartier de Diamaguène, bien qu’animé, est aussi confronté à des défis sécuritaires liés aux flux de marchandises et à la porosité des circuits d’approvisionnement. Cette affaire vient relancer le débat sur la traçabilité du bétail dans les zones urbaines, ainsi que sur la complicité de certains commerçants dans la chaîne de recel.

Une enquête judiciaire est en cours pour déterminer l’étendue du réseau, identifier ses ramifications dans d’autres localités, et surtout retrouver les propriétaires légitimes des animaux saisis. Les autorités appellent les victimes à se manifester auprès du commissariat central de Saint-Louis pour toute identification.

Mise en accusation de cinq anciens ministres : l’APR crie à la purge politique

L’Alliance pour la République (APR) est montée au créneau pour dénoncer la récente mise en accusation de cinq anciens ministres du régime de Macky Sall. En conférence de presse tenue ce vendredi 9 mai, l’ancien ministre et cadre du parti, Seydou Guèye, a fustigé ce qu’il qualifie de « projet funeste » visant à effacer l’héritage politique et institutionnel de l’ancien président. Il accuse la majorité parlementaire d’orchestrer une cabale politique sous couvert de procédures judiciaires.

Les anciens ministres incriminés — Mansour Faye, Ismaïla Madior Fall, Moustapha Diop, Ndèye Saly Diop Dieng et Aïssatou Sophie Gladima — sont soupçonnés d’irrégularités dans la gestion du Fonds Force Covid-19. Des accusations qui, selon l’APR, ne reposent sur aucune instruction judiciaire objective. Pour Seydou Guèye, la volonté du régime en place est claire : « éradiquer le nom, l’image et l’œuvre du président Macky Sall de la mémoire collective des Sénégalais. » Il affirme que les ministres visés ont déjà été condamnés dans l’opinion publique à travers des procès médiatisés, avant même que la justice ne se prononce.

Dans sa déclaration, le cadre de l’APR n’a pas mâché ses mots. Il a dénoncé une « traque maladive, populiste et manipulatrice », dont l’objectif serait la décapitation pure et simple du parti présidentiel sortant. Selon lui, les procès à venir sont éminemment politiques et constituent une tentative de réécriture de l’histoire récente du Sénégal. Il estime que les membres de l’ancien régime ne doivent pas être traités comme des criminels d’État, mais comme des serviteurs ayant assumé des responsabilités dans un contexte difficile.

Seydou Guèye a également tenu à exprimer la solidarité totale de l’APR à l’égard de ceux qu’il qualifie de « détenus politiques », notamment Farba Ngom, Lat Diop, Abdoulaye Ndiaye, Abdou Nguér et Assane Diouf. Il a réaffirmé que l’Alliance pour la République reste fidèle à ses principes républicains et à son engagement envers la justice, tout en exigeant que celle-ci fasse preuve de neutralité, d’impartialité et d’objectivité. À cet égard, il a salué certaines décisions récentes des juridictions nationales et communautaires — notamment la Cour suprême, le Conseil constitutionnel et la Cour de justice de la CEDEAO — qui, selon lui, montrent qu’un traitement équitable est encore possible.

Pour conclure, l’ancien ministre a mis en garde contre les conséquences de ce qu’il perçoit comme une dérive autoritaire. Selon lui, l’acharnement contre l’APR est une menace pour la paix sociale, la démocratie et l’État de droit. Il a appelé les Sénégalais à rester vigilants face à une situation qui risque de compromettre les équilibres politiques et institutionnels du pays.

Tontine iPhone : Khady Thiam de “Dabish Pro” tombe pour diffamation numérique

Khady Thiam, commerçante de 36 ans et promotrice de la plateforme de vente et tontine « Dabish Pro », a été interpellée par la Division spéciale de la cybersécurité (DSC) et déférée au parquet à la suite d’un signalement émis par la Commission de protection des données personnelles (CDP). Elle est poursuivie pour diffusion illégale d’images à caractère privé sur les réseaux sociaux.

L’affaire remonte à plusieurs semaines, lorsque des publications montrant des membres de la « tontine iPhone » de Khady Thiam ont commencé à circuler sur internet. Les personnes concernées étaient des adhérentes soupçonnées de n’avoir pas respecté leurs engagements de paiement. Sur les images largement partagées figuraient leurs visages, parfois leurs numéros de téléphone, accompagnés de commentaires dégradants. Devant les enquêteurs, Khady Thiam a reconnu avoir orchestré la mise en ligne de ces contenus, tout en soutenant qu’elle avait obtenu le consentement de ses clientes via une clause insérée dans les contrats de tontine.

Selon ses propos, l’article 5 du contrat en question stipulait que « les parties peuvent aussi se permettre de ternir l’image de l’autre sur les réseaux sociaux afin d’obtenir gain de cause ». Un argument rapidement balayé par les témoignages de plusieurs victimes.

C. Pouye, bénéficiaire d’un iPhone 12 Pro Max, affirme n’avoir jamais donné son accord pour la publication de sa photo, qui aurait été prise à son insu par une assistante de Dabish Pro, identifiée sous le nom de « Coumbis ». Elle a découvert avec stupeur, le 13 avril dernier, son visage affiché sur la page Facebook de la structure, dans un post dénonçant les « mauvais payeurs ».

Autre cas plus grave, celui de M. Badji. Cette dernière, après avoir signé une décharge censée valider la réception d’un téléphone, s’est retrouvée exposée en ligne sans le moindre avertissement. À la suite de cette publication, elle affirme avoir été la cible de messages anonymes lui proposant de régler sa dette contre des faveurs sexuelles. « Mon mari ne m’adresse plus la parole depuis cet épisode », a-t-elle confié aux enquêteurs, en larmes.

Le parquet a requis le placement sous mandat de dépôt de Khady Thiam. Elle sera jugée en flagrant délit ce lundi. Cette affaire soulève de nombreuses questions sur la protection des données personnelles au Sénégal, ainsi que sur la régulation des pratiques informelles comme les tontines en ligne, devenues courantes sur les réseaux sociaux.

Falémé : deux sites d’orpaillage démantelés, un important matériel saisi

Les forces armées sénégalaises ont intensifié leur lutte contre l’orpaillage clandestin. Ce jeudi, dans le cadre de l’opération ORIENTALE1, les militaires de la Zone militaire N°4 ont démantelé deux sites illégaux d’exploitation aurifère à Bougouda et Bantanko, situés dans la région stratégique de la Falémé, à l’est du pays.

Cette opération ciblée a permis la saisie d’un important lot de matériel utilisé dans l’orpaillage artisanal. Les troupes ont notamment mis la main sur une dizaine de motopompes, plusieurs groupes électrogènes, ainsi qu’un ensemble d’outils et d’équipements servant à l’extraction illicite de l’or. Les sites ont été neutralisés sur place, conformément aux consignes de sécurisation du territoire.

En menant ce type d’intervention, les forces armées s’attaquent à un fléau qui mine à la fois l’économie nationale et l’environnement. L’orpaillage clandestin, souvent pratiqué en dehors de tout cadre légal, engendre d’importantes pertes de revenus pour l’État, tout en dégradant les écosystèmes locaux et en favorisant l’émergence de zones de non-droit, parfois exploitées par des réseaux criminels transfrontaliers.

La Zone militaire N°4 a réaffirmé sa volonté de poursuivre ces opérations de sécurisation sur l’ensemble de sa zone d’action. À travers ce coup de force à Bougouda et Bantanko, l’armée sénégalaise envoie un signal clair : les ressources naturelles du pays doivent être protégées dans l’intérêt collectif et dans le respect de la loi.

Affaire du compte bancaire de 1000 milliards : Macky Sall riposte et sert une sommation interpellative à Sanou Dione

L’ancien président Macky Sall sort de son silence face aux accusations graves portées par l’ancien député Sanou Dione, qui l’a publiquement désigné comme propriétaire d’un mystérieux compte bancaire de 1000 milliards FCFA.

C’est dans les colonnes du quotidien Source A, mercredi dernier, que Sanou Dione, ancien parlementaire des 10e et 14e législatures, a affirmé que « le compte contenant les 1000 milliards appartient à Macky ». Ces propos ont immédiatement provoqué une réaction judiciaire du camp de Macky Sall, qui a mandaté ses avocats pour délivrer une sommation interpellative à l’encontre de Dione.

Selon le journal Les Échos, un huissier de justice s’est rendu au domicile supposé de Sanou Dione afin de lui remettre officiellement la sommation, mais il lui a été répondu que l’ancien député était « inconnu à cette adresse ». Une tentative de contact par téléphone s’est également révélée infructueuse.

Cette affaire survient dans le sillage de la polémique déclenchée par le Premier ministre Ousmane Sonko, lors d’une déclaration publique au Grand Théâtre, au cours de laquelle il évoquait un compte bancaire contenant une somme colossale de 1000 milliards FCFA, sans pour autant citer de nom. Sanou Dione, lui, est allé plus loin en désignant directement l’ancien chef de l’État comme détenteur du compte.

Le dépôt de cette sommation interpellative marque une première riposte judiciaire dans un dossier sensible mêlant politique, argent public et réputation. En cas de non-réponse, Macky Sall pourrait ouvrir une procédure pour diffamation.

Injures contre Macky Sall : Azoura Fall visé par trois plaintes et recherché par la police

L’influenceur proche de Pastef, Azoura Fall, est au centre d’une vive controverse judiciaire après avoir publiquement insulté l’ancien président Macky Sall dans une vidéo virale sur les réseaux sociaux.

Les propos tenus dans cette séquence, jugés outrageants et diffamatoires, ont déclenché une série de procédures judiciaires. Selon L’Observateur, trois plaintes sont actuellement dirigées contre l’activiste.

D’une part, le procureur de la République s’est autosaisi du dossier, compte tenu de la gravité et de la portée publique des propos. D’autre part, la famille de Macky Sall a engagé des poursuites. Samba Ndiaye, neveu de l’ancien président et agent à l’APROSI, a déposé deux plaintes : l’une devant le tribunal de grande instance de Dakar, l’autre auprès de la division de la Cybersécurité.

Par ailleurs, l’Alliance pour la République (APR), par le biais de Me Oumar Youm, envisage à son tour de saisir la justice. L’avocat aurait été mandaté pour défendre l’image et l’honneur du parti à travers une nouvelle plainte.

Pendant ce temps, Azoura Fall demeure introuvable. D’après les sources policières, un mandat de recherche serait en cours pour interpeller l’influenceur, dont la vidéo continue de susciter de vifs débats en ligne.

Affaire des 125 milliards FCFA : Ndèye Seynabou Ndiaye incarcérée, Amadou Sall introuvable

Le scandale financier de 125 milliards FCFA, mis au jour par la CENTIF, prend une tournure judiciaire marquée. L’onde de choc atteint désormais les cercles proches de l’ancien régime.

Ndèye Seynabou Ndiaye, gérante de la société ivoirienne Woodrose Sarl, a été inculpée puis placée sous mandat de dépôt ce jeudi par le doyen des juges du pôle financier. Elle est poursuivie pour association de malfaiteurs, abus de biens sociaux et complicité d’escroquerie portant sur des deniers publics estimés à 31 milliards FCFA.

Selon Libération, l’enquête menée par la Cellule nationale de traitement des informations financières (CENTIF) a mis en lumière un ensemble de transactions suspectes impliquant de lourds transferts financiers. Notamment un bon de caisse de 10 milliards FCFA, émis par Farba Ngom et versé sur le compte de Woodrose Sarl ouvert à NSIA Bank.

Fait troublant : ce compte, bien qu’ouvert par Mme Ndiaye, aurait été placé sous procuration d’Amadou Sall, fils de l’ancien président Macky Sall.

Convoqué par le Pool judiciaire financier le 7 mai dernier, Amadou Sall ne s’est pas présenté. D’après plusieurs sources concordantes, il se trouverait actuellement aux États-Unis, sans manifester la moindre volonté de coopérer avec la justice sénégalaise.

L’affaire soulève de sérieuses questions sur l’implication de figures politiques majeures et pourrait marquer un tournant dans la volonté du nouveau pouvoir de rompre avec l’impunité entourant la gestion des finances publiques.

Gestion des finances publiques (2019-2024) : 63 comptes bancaires opaques dans le viseur de la DIC

Le scandale prend de l’ampleur. Soixante-trois (63) comptes bancaires hors budget, ouverts sans autorisation légale dans diverses banques sénégalaises entre 2019 et 2024, sont désormais dans le collimateur de la Division des investigations criminelles (DIC).

L’affaire a été déclenchée à la suite d’un référé de la Cour des comptes, signé par son premier président Mamadou Faye et adressé au Garde des sceaux, Ousmane Diagne, ministre de la Justice. Ce dernier a immédiatement transmis le dossier au Parquet général, qui l’a confié au Parquet financier. Ce dernier a autorisé la DIC à ouvrir une enquête approfondie.

L’enquête, désormais en cours, cible 63 comptes ouverts en dehors des circuits budgétaires officiels, souvent sans traçabilité claire, et logés dans plus de 15 établissements bancaires. Selon les premiers éléments révélés par L’Observateur, ces comptes sont liés à des opérations budgétaires floues, à des appuis Covid, à des rachats de créances ou encore à des initiatives de relance économique.

Banque Atlantique du Sénégal (BASN) : 6 comptes, dont un intitulé « rachat créances Sofico ». BGFI Bank : 8 comptes ouverts par l’entité Epas/État du Sénégal. Banque Islamique du Sénégal (BIS) : 4 comptes, avec des libellés évocateurs comme « relance de l’économie » ou « reprofilage ». NSIA, Ecobank, Société Générale Sénégal (SGS), BOA, BDK, BICIS, Bridge Bank, BRM, BSIC, CBÁO, Crédit du Sénégal (CDS), Coris Bank, FBNBank, UBA, La Banque Outarde (LBO) : tous hébergent un ou plusieurs de ces comptes suspects.

La DIC a commencé les auditions. Aminata Faye Seck, directrice générale de la Banque islamique du Sénégal, a été la première convoquée. Elle a dû s’expliquer sur les flux financiers jugés « opaques » transitant par les comptes de sa banque. Les autres directeurs généraux, responsables financiers et cadres supérieurs des banques concernées seront prochainement entendus.

Le rapport de la Cour des comptes évoque une gestion parallèle de fonds publics, potentiellement en marge de toute traçabilité budgétaire. Cette affaire pourrait déboucher sur des poursuites pénales, si des faits de détournement, de malversation ou de gestion frauduleuse sont avérés.

Alors que les scandales liés à la gestion des fonds Covid-19 sont encore frais dans les mémoires, cette nouvelle affaire renforce les interrogations sur la transparence dans l’administration des finances publiques.

Cinq anciens ministres sous le feu de la justice : l’Assemblée nationale adopte leur mise en accusation

L’Assemblée nationale sénégalaise a franchi une étape décisive dans l’affaire des détournements présumés de deniers publics en adoptant, ce jeudi, le projet de mise en accusation de cinq anciens ministres devant la Haute Cour de Justice. Il s’agit d’Ismaïla Madior Fall, Aïssatou Sophie Gladima, Ndèye Saly Diop Dieng, Mansour Faye et Moustapha Diop. Cette décision marque une volonté affirmée de l’État de faire la lumière sur une série de scandales financiers, notamment liés à la gestion du fonds Force Covid-19.

À l’exception d’Ismaïla Madior Fall, visé dans une affaire distincte liée à l’attribution controversée d’un terrain pour la construction du palais de justice de Pikine/Guédiawaye, tous les autres anciens ministres sont poursuivis dans le cadre de la gestion des fonds Force Covid-19, un programme d’urgence mis en place durant la pandémie pour soutenir les populations.

Parmi les mis en cause, Mansour Faye, ancien ministre du Développement communautaire et beau-frère de l’ex-président Macky Sall, fait face aux accusations les plus lourdes. Le préjudice financier provisoirement estimé à son encontre dépasse 2,7 milliards de F CFA. Il est poursuivi pour association de malfaiteurs, concussion, corruption, prise illégale d’intérêt, faux et usage de faux, détournement de deniers publics, escroquerie et blanchiment de capitaux.

Aïssatou Sophie Gladima, ancienne ministre du Pétrole et de l’Énergie, est également citée dans ce scandale avec un préjudice estimé à 193 millions de F CFA. Elle est poursuivie pour détournement de fonds, blanchiment, escroquerie sur deniers publics, et complicité.

Moustapha Diop, ancien ministre de l’Industrie, est accusé de faits similaires, s’ajoutant à des charges de faux en écritures privées de commerce ou de banque, aggravant la complexité de son dossier.

Ndèye Saly Diop Dieng, ancienne ministre de la Femme, n’échappe pas à la tourmente : elle est soupçonnée de détournements, faux et usage de faux, escroquerie et association de malfaiteurs.

Quant à Ismaïla Madior Fall, ex-ministre de la Justice, son nom est cité dans une affaire de tentative d’extorsion de fonds, corruption, blanchiment de capitaux, et complicité dans l’attribution irrégulière d’un terrain d’une valeur stratégique à Pikine/Guédiawaye.

Avec ce vote de l’Assemblée nationale, ces anciens dignitaires du régime de Macky Sall seront traduits devant la Haute Cour de Justice, une juridiction compétente pour juger les membres du gouvernement pour des faits commis dans l’exercice de leurs fonctions. Ce tournant judiciaire pourrait constituer un test décisif pour la lutte contre l’impunité et la corruption, maintes fois réclamée par la société civile.

Ces mises en accusation interviennent dans un contexte de rupture avec l’ancien système, à la suite de l’élection de Bassirou Diomaye Faye à la présidence de la République, sur fond de promesse de “gouvernance sobre et vertueuse”. La symbolique est forte : il s’agit de juger ceux qui, quelques mois plus tôt, incarnaient encore l’élite gouvernementale.

Le Dakarois Quotidien & Le Dakarois Sports N°460 – 09/05/2025

🔴 CAMPAGNE ARACHIDIÈRE 2024-2025 / BAISSE DE PRÈS DE 25% DE LA PRODUCTION : MOISSON AMÈRE
🔴 DJIHADISME DANS LE SAHEL : LA CEDEAO EN SURSIS

🔴 MONDIAL BEACH SOCCER 2026 : LE SÉNÉGAL DOMPTE L’ITALIE ET FILE EN DEMIES
🔴 COUPE DE LA LIGUE (8ES) : LA VAGUE YOFFOISE EMPORTE L’US GORÉE

Assemblée nationale : « Cette mise en accusation est illégale et ne peut pas être votée », selon Aïssata Tall Sall

L’ancienne ministre de la Justice et actuelle députée, Aïssata Tall Sall, a vivement contesté la légalité de la procédure de mise en accusation de cinq anciens ministres du régime de Macky Sall, ce jeudi à l’Assemblée nationale. Lors de son intervention, elle a dénoncé ce qu’elle considère comme « une entorse grave au droit pénal et au principe de la présomption d’innocence ».

« Ces ministres-là ont inlassablement servi le pays », a-t-elle rappelé, en soulignant que cette résolution viole plusieurs fondements du droit. « De ma conviction en l’impartialité de la loi, de ma foi en l’indépendance des juges, je dis que cette mise en accusation ne peut pas être votée. Elle ne peut pas être votée parce qu’elle est illégale. Elle ne peut pas être votée parce qu’aucune présomption d’innocence n’existe. Elle ne peut pas être votée parce que le jour où on le fera, on portera atteinte à la justice, au droit et à la règle du droit », a-t-elle martelé.

Aïssata Tall Sall a estimé que, par cette décision, l’Assemblée nationale s’arroge les prérogatives du procureur de la République, alors que la Haute Cour de justice statue « en premier et dernier ressort, sans appel ni cassation ». Selon elle, les députés deviennent ainsi les initiateurs directs d’un procès sans retour possible. « Nous sommes aujourd’hui la justice, car c’est nous qui décidons d’ouvrir ou non le procès », a-t-elle souligné.

Elle a tenu à rappeler deux piliers essentiels du droit pénal : la présomption d’innocence et l’indépendance du juge. À ses yeux, les accusations portées contre les anciens ministres reposent essentiellement sur les témoignages des DAGE (directeurs de l’administration générale et de l’équipement), ce qui ne saurait constituer une base juridique suffisante. « On dit que c’est la version des DAGE contre celle des ministres. Mais la présomption ne repose pas sur de simples déclarations. Ce sont des faits tangibles qui permettent de supposer qu’un acte a été commis. »

Elle estime qu’envoyer les ministres devant la Haute Cour sur la base de simples accusations constitue une violation de la Constitution et des grands principes du droit universel. « Nous violons la Constitution, le droit, l’héritage du Bill of Rights de 1689, la Déclaration de 1789, et même notre propre Constitution », a-t-elle averti.

Tout en réaffirmant son respect pour l’indépendance de la justice sénégalaise, elle a mis en garde contre une justice instrumentalisée par la politique. Elle a appelé à laisser la Commission d’instruction travailler dans le respect de la loi et de sa conscience, tout en soulignant que « nous pouvons tous, un jour, être justiciables de cette Cour ».

Tambacounda : quatre individus travaillant dans une entreprise chinoise déférés pour « exercice illégal de la médecine »

À Tambacounda, dans l’est du Sénégal, une opération de la Section de recherches (SR) de la gendarmerie a permis de mettre fin aux activités suspectes d’une entreprise dirigée par un ressortissant chinois, installée dans le quartier Abattoir. Bien que cette structure ne disposait que d’une autorisation officielle pour vendre des compléments alimentaires, elle s’adonnait à des consultations médicales non autorisées, ce qui a conduit à l’arrestation de quatre individus.

L’enquête a été déclenchée à la suite de plusieurs signalements. Un agent de la SR, en civil, s’est introduit dans la structure en se faisant passer pour un patient. Après une consultation, il a reçu une ordonnance accompagnée de l’obligation d’acheter les médicaments prescrits dans la pharmacie interne de l’entreprise. Ce stratagème a permis aux enquêteurs de confirmer la tenue d’activités médicales illégales au sein de l’établissement.

Les investigations ont permis l’interpellation de quatre personnes, dont trois jeunes femmes affectées à la vente des produits de la société. Il a été révélé que les consultations étaient effectuées à l’aide d’un « quantum analyseur », un appareil prétendant détecter toutes les anomalies du corps humain, mais jugé non conforme aux normes sanitaires sénégalaises.

L’entreprise, bien qu’en règle sur le plan administratif pour la commercialisation de compléments alimentaires, s’était transformée en centre de soins improvisé, en violation flagrante des règles encadrant la pratique médicale. Les enquêteurs ont également mis en lumière une stratégie d’escroquerie fondée sur la prescription forcée de médicaments coûteux, vendus exclusivement au sein de la structure.

Déférés au parquet vendredi dernier, les quatre mis en cause ont comparu le mercredi 7 mai devant le tribunal de grande instance de Tambacounda. À l’issue de l’audience, deux d’entre eux ont été condamnés à trois mois de prison avec sursis, tandis que les deux autres ont été relaxés.

Guy Marius Sagna : « Ils se sont tus et ont bénéficié de cet argent volé… »

Ce jeudi 8 mai à l’Assemblée nationale, lors de la session consacrée à la mise en accusation de cinq anciens ministres devant la Haute Cour de justice, le député Guy Marius Sagna a livré un discours frontal, dénonçant un système enraciné de corruption et de compromission au sein même de l’Administration publique. En s’adressant à ses collègues parlementaires, il a affirmé sans détour : « L’impunité des grands entraîne l’incivisme des petits. » Pour lui, l’indulgence ou la complaisance à l’égard des dérives dans les hautes sphères du pouvoir alimente un sentiment généralisé de non-respect des lois et des institutions.

Le député a mis en cause non seulement les anciens ministres visés par la procédure judiciaire, mais aussi les fonctionnaires qui, selon lui, ont fermé les yeux, voire participé activement à ces malversations. Il a déclaré que la corruption et les détournements n’ont pas été perpétrés par des ministres isolés, mais ont été facilités par des complices au sein de l’appareil administratif. « Quand certains ministres volaient, ils se sont tus et ont bénéficié de cet argent volé. Ils ont été des complices », a-t-il accusé, appelant à une réforme urgente de la fonction publique et à une redéfinition claire de la responsabilité des agents de l’État.

Abordant les affaires impliquant les DAGE (Directeurs de l’Administration générale et de l’Équipement), il a souligné que certains n’hésitent pas aujourd’hui à incriminer directement les ministres. Pour lui, cela démontre l’ampleur du système de défaillance collective. « Ceux qui ont volé l’argent du pays devront le payer », a-t-il martelé, exhortant les fonctionnaires à revoir leur comportement et à assumer pleinement leurs responsabilités.

Le parlementaire a également dénoncé l’enrichissement rapide et injustifié de certains hommes politiques. Il a rappelé qu’au Sénégal, il est fréquent de voir des responsables publics passer en quelques mois d’une situation modeste à un train de vie extravagant. « Quand ils ont commencé leur carrière, ils n’avaient même pas de charrette ni de vélo. Trois mois après leur entrée au gouvernement, ils roulent en 4×4 de luxe et possèdent des villas », a-t-il déploré. Il a ajouté que les Sénégalais fortunés de manière honnête n’ont rien à craindre, mais que « celui qui possède une pomme de terre ou un lopin de terre volé, lui, doit trembler. »

Guy Marius Sagna a aussi mis en lumière le poids du clientélisme social dans la corruption quotidienne. Il a dénoncé les sollicitations permanentes adressées aux ministres pour des dépenses personnelles, sociales ou coutumières : « Chaque jour, on leur demande de l’argent pour des baptêmes, des mariages, des funérailles ou des parrainages. Où vont-ils chercher cet argent ? Il faut que cela cesse. »

S’adressant enfin au ministre Abass Fall, il a lancé un avertissement clair à l’ensemble du gouvernement. Rappelant qu’il est lui-même poursuivi pour deux climatiseurs, il a souligné que personne ne sera épargné : « Que les ministres sachent que même s’ils prennent deux cuillères, on les poursuivra. De même que les directeurs généraux, même s’ils volent deux biscuits, ils seront eux aussi poursuivis. »

En conclusion, le député a appelé à une prise de conscience collective, insistant sur la responsabilité de chaque citoyen dans la lutte contre la corruption et la mauvaise gouvernance : « Ce qui se passe dans ce pays nous concerne tous. Chacun a un rôle à y jouer. »

Haute Cour de justice : cinq anciens ministres du régime de Macky Sall mis en accusation

L’Assemblée nationale du Sénégal a franchi un nouveau cap dans l’élan de reddition des comptes enclenché depuis l’alternance politique. Ce jeudi 8 mai 2025, les députés ont adopté une résolution historique : cinq anciens ministres du gouvernement de l’ex-président Macky Sall sont désormais officiellement mis en accusation. Il s’agit de Mansour Faye, Aïssatou Sophie Gladima, Ismaïla Madior Fall, Moustapha Diop et Salimata Diop.

Cette décision parlementaire découle d’une saisine du ministre de la Justice, Ousmane Diagne, fondée sur plusieurs rapports d’audit établis par les organes de contrôle de l’État. En ligne de mire : la gestion controversée des fonds alloués à la riposte contre la pandémie de Covid-19, un montant estimé à plus de 1 000 milliards de francs CFA. La Cour des comptes, entre autres institutions, a mis en lumière de graves irrégularités présumées dans l’exécution de certaines dépenses publiques relevant de ces ministres.

Les faits reprochés portent notamment sur des soupçons de détournements de deniers publics, de surfacturations, mais aussi de violations des procédures en matière de passation de marchés publics. Selon les documents examinés, certains responsables auraient facilité ou fermé les yeux sur des opérations contraires aux règles de bonne gouvernance.

Avec l’adoption de cette résolution, la procédure judiciaire entre dans une nouvelle phase. Le président de l’Assemblée nationale doit désormais transmettre le dossier au procureur général près la Haute Cour de justice. Une Commission d’instruction sera ensuite convoquée pour approfondir les enquêtes. Elle aura pour tâche de recueillir les éléments à charge et à décharge afin d’établir la solidité juridique des accusations portées contre les anciens ministres.

Conformément au Code de procédure pénale, les mis en cause auront la possibilité de se défendre avec l’assistance de leurs avocats. Ce processus se veut respectueux des droits de la défense et des principes d’un procès équitable, même si l’affaire ne manquera pas d’agiter l’opinion publique nationale dans les semaines à venir.

Ce développement marque une étape décisive dans la volonté des nouvelles autorités de restaurer la transparence et la responsabilité dans la gestion des affaires publiques. La Haute Cour de justice, juridiction compétente pour juger les membres du gouvernement pour des faits commis dans l’exercice de leurs fonctions, est désormais pleinement mobilisée dans cette affaire sensible.

Mise en accusation devant la Haute Cour de justice : Mansour Faye poursuivi pour détournement présumé de 2,749 milliards FCFA

Ce jeudi 8 mai, l’Assemblée nationale du Sénégal examine la mise en accusation d’Amadou Mansour Faye, ancien ministre du Développement communautaire, de l’Équité sociale et territoriale, soupçonné de détournement de fonds publics dans le cadre de la gestion des aides liées à la pandémie de Covid-19. La procédure, enclenchée à la suite d’une saisine du ministre de la Justice Ousmane Diagne, repose sur les conclusions d’une enquête judiciaire fondée sur le rapport 2023 de la Cour des comptes. Ce dernier a mis en lumière une surfacturation sur les achats de riz destinés à l’aide alimentaire, avec un préjudice chiffré à 2,749 milliards de francs CFA.

Au cœur de l’affaire, une enveloppe globale de 69 milliards FCFA avait été allouée à son ministère pour l’organisation de l’aide alimentaire d’urgence. D’après les déclarations d’Aliou Sow, alors directeur de l’administration générale et de l’équipement du ministère, la majeure partie des fonds – près de 59 milliards – était hébergée au ministère des Finances, sans ligne budgétaire précise. Il affirme que la gestion de ces ressources était centralisée entre les mains du ministre lui-même, ce dernier transmettant directement les pièces justificatives de paiement à son collègue des Finances. Aliou Sow, lui aussi dans le viseur de la justice pour enrichissement illicite et acquisition suspecte de biens mobiliers et immobiliers, a confirmé l’existence de dysfonctionnements majeurs.

La Cour des comptes pointe une surfacturation massive dans les achats de riz, représentant un surplus global estimé à 2,749 milliards FCFA. Le rapport évoque aussi des anomalies dans l’attribution des marchés, certains fournisseurs ayant obtenu plusieurs contrats sous différentes raisons sociales, une manœuvre qui soulève des soupçons de favoritisme ou de dissimulation d’ententes illicites.

La résolution parlementaire, déjà adoptée à la majorité par la Commission des Lois, cite une série de qualifications pénales parmi lesquelles figurent le détournement de deniers publics, l’escroquerie, le blanchiment de capitaux, la prise illégale d’intérêts, le faux et usage de faux, la corruption et l’association de malfaiteurs. Autant d’infractions réprimées par le Code pénal sénégalais, la nouvelle loi sur le blanchiment adoptée en février 2024, ainsi que le Code de procédure pénale.

Si elle est adoptée en plénière, la résolution ouvrira la voie à la comparution de Mansour Faye devant la Haute Cour de justice, une juridiction exceptionnelle compétente pour juger les membres du gouvernement pour des crimes ou délits commis dans l’exercice de leurs fonctions. Cette mise en accusation revêt un caractère inédit dans le contexte post-pandémique. Elle vise pour la première fois un ancien ministre, également parent par alliance de l’ex-président Macky Sall, dans le sillage des audits engagés par les nouvelles autorités pour faire la lumière sur l’usage des fonds publics.

Abdou Karim Sall dénonce une justice sans appel dans l’affaire des cinq anciens ministres

L’Assemblée nationale du Sénégal est en pleine effervescence alors qu’elle examine un projet de résolution portant sur la mise en accusation de cinq anciens ministres du régime de Macky Sall devant la Haute Cour de Justice. Dans ce contexte tendu, le député non-inscrit Abdou Karim Sall a pris la parole pour dénoncer ce qu’il considère comme une dérive judiciaire.

« Il n’y a que le jugement du Tout-Puissant qui est sans appel. Le jugement des hommes doit toujours pouvoir faire l’objet d’un appel », a-t-il déclaré face à ses collègues parlementaires. Selon lui, le processus en cours risque de priver les mis en cause d’un droit fondamental : celui de contester une décision de justice.

La Haute Cour de Justice, instance habilitée à juger les membres du gouvernement pour des actes commis dans l’exercice de leurs fonctions, rend des décisions qui ne sont susceptibles ni d’appel, ni de pourvoi en cassation. Une particularité que Abdou Karim Sall juge profondément injuste. « Ces ministres ne bénéficient pas de ce qu’on appelle un privilège, mais plutôt d’un handicap », a-t-il martelé.

Le député a également insisté sur la gravité de la situation, rappelant que « leur responsabilité est engagée » et que les choix des parlementaires aujourd’hui auront des conséquences lourdes, tant sur le plan politique que juridique.

Le projet de résolution, toujours en débat, cristallise les tensions dans l’hémicycle et relance le débat sur l’efficacité et l’équité de la Haute Cour de Justice, souvent critiquée pour son caractère politique et son manque de garanties procédurales.

Diourbel : Deux anciens responsables de la Chambre des métiers arrêtés pour détournement de biens publics

Massamba Thiam, ancien président de la Chambre des métiers de Diourbel (70 ans), et Médoune Diop, ex-secrétaire général (66 ans), ont été arrêtés puis déférés au parquet ce mercredi 7 mai. Ils sont poursuivis pour escroquerie portant sur les deniers publics, détournement de biens publics et complicité, à l’issue d’une enquête déclenchée par un rapport accablant de l’OFNAC.

La Division des investigations criminelles (DIC), qui a mené l’arrestation, agissait sur instruction du parquet de Dakar, alerté par un rapport de l’Office national de Lutte contre la Fraude et la Corruption resté longtemps inexploité. Ce rapport avait été produit à la suite d’un signalement d’Ibrahima Thiam, artisan et membre de la Chambre des métiers de Diourbel.

Des irrégularités en cascade

Les faits reprochés sont nombreux et documentés. L’OFNAC a notamment mis en évidence :

Le détournement d’un véhicule administratif réformé sans respecter les procédures légales, et muté au nom personnel du secrétaire général de l’époque. L’établissement de mandats de paiement au nom des accusés au lieu des fournisseurs de la Chambre. L’octroi de subventions à des bénéficiaires fictifs. L’absence de mise en concurrence dans le choix des fournisseurs et prestataires. Une gestion opaque de la dotation en carburant, sans aucune décision officielle du président. La tenue irrégulière des réunions de l’Assemblée générale et du Bureau. Le maintien illégal à son poste du secrétaire général, pourtant atteint par la limite d’âge.

Ces pratiques témoignent, selon l’OFNAC, d’un système organisé de prédation des ressources publiques, aux dépens des artisans que la Chambre était censée représenter et soutenir.

Un signal fort dans la lutte contre la corruption

L’arrestation des deux anciens dirigeants marque une nouvelle étape dans l’engagement de l’État contre les dérives dans les structures de gouvernance locale. L’affaire sera suivie de près, tant elle illustre les conséquences d’un contrôle tardif et d’un manque de transparence dans la gestion des biens publics.

LeDakarois reviendra sur les suites judiciaires de ce dossier dans ses prochaines éditions.

Présumé détournement de 193 millions FCFA : L’Assemblée nationale se prononce sur le cas de l’ex-ministre Aïssatou Sophie Gladima

L’Assemblée nationale examine ce jeudi une résolution visant à déférer Aïssatou Sophie Gladima, ancienne ministre des Mines et de la Géologie, devant la Haute Cour de Justice. Les accusations portent sur des malversations financières impliquant des fonds publics pour un préjudice provisoire estimé à 193 millions FCFA.

PROJET DE RESOLUTION PORTANT MISE EN ACCUSATION DEVANT LA HAUTE COUR DE JUSTICE DE MADAME AISSATOU SOPHIE GLADIMA, ANCIEN MINISTRE DES MINES ET DE LA GEOLOGIE 

La Commission des Lois, de la Décentralisation, du Travail et des Droits humains, après avoir délibéré, en sa séance du 02 mai 2025, a adopté à la majorité, le projet de résolution dont la teneur suit: 
Considérant que par lettre de saisine référencée nº 000287/MJ/CAB/DC en date du 14 Avril 2025, le Garde des Sceaux, Ministre de la Justice a saisi le Président de l’Assemblée Nationale d’une requête aux fins de mise en accusation de Madame Aïssatou Sophie GLADIMA, ancienne Ministre des Mines et de la Géologie; 

Considérant, au regard des éléments de l’enquête et de l’exploitation du rapport de la Cour des Comptes, que l’ancien Directeur de l’Administration générale et de l’Equipement (DAGE), Monsieur Alassane DIALLO, a versé, sur instruction du Ministre Aïssatou Sophie GLADIMA, la somme de 73 200 000 FCFA pour les travaux de construction de l’unité de traitement gravimétrique de Kédougou, confiée à la société commerciale du Groupe ISSA; lesquels travaux n’avaient pas démarré au moment du paiement. Par conséquent, il a été procédé au paiement avant l’exécution même des services; en violation des dispositions de l’article 89 du Règlement général de la Comptabilité publique (RGCP); 


Qu’il apparait que le paiement de 73 200 000 FCFA au fournisseur a été validé par le Ministre Aissatou Sophie GLADIMA moyennant une déclaration sur l’honneur et une simple facture: 
Considérant que Madame Aissatou Sophie GLADIMA, ancien Ministre des Mines et de la Géologie, avait opté, pour l’exécution de la somme globale de 1 000 000 000 FCFA du fonds Force COVID mise à la disposition du Ministère, d’ériger un centre gravimétrique à Kédougou pour les orpailleurs impactés par la pandémie 

Il ressort de l’enquête que le marché a été attribué à la Société Commerciale du Groupe ISSA (SCGI) qui avait acquis le matériel pour un montant de 119 870 000 PCFA en attendant la disponibilité du site pour la construction de l’ouvrage d’un coût de 73 200 000 FCFA: 

Il découle également de l’enquête que l’ancien Directeur de l’Administration générale et de l’Equipement, Monsieur Alassane DIALLO reconnaissait que la procédure de paiement, validée par le Ministre, a été diligentée en violation de la réglementation qui exige le paiement après service fait; 

Auditionné à son tour, Monsieur Ibrahima ISSA soutenait que la SCGI avait exécuté le premier volet du marché portant sur l’acquisition du matériel d’un coût global de 119 870 000 FCFA. Il déclarait, au surplus, pour le second volet, qu’après avoir reçu une avance de démarrage, qu’il attendait la mise à disposition d’un site devant abriter l’unité de traitement gravimétrique. Il transparait que Monsieur Alassane DIALLO, en sa qualité de DAGE, et en accord avec sa hiérarchie administrative, avait décidé de lui verser le reliquat sans même attendre la fin des travaux; 

Considérant que Monsieur Ibrahima ISSA reconnaissait avoir encaissé, de bonne fois, la somme de 73 200 000 FCFA sans service fait tout en déclarant être disposé à procéder à son remboursement. Il a produit un procès-verbal de constat d’huissier en date du 14 avril 2023, avec les planches photographiques attestant de la présence du matériel destiné à la construction dudit centre entreposé dans son domicile et au siège de sa société sise au rond-point SCOA à Dakar; 

 Qu’en vertu des dispositions de l’article 17 de la loi organique n° 2002-10 du 22 février 2002 sur la Haute Cour de Justice, les poursuites sont exercées suite à une résolution de l’Assemblée nationale votée dans les conditions prévues à l’article 101 de la Constitution et portant mise en accusation devant la Haute Cour de Justice; 

Considérant que les faits ci-dessus révélés laissent apparaitre des indices et présomptions graves et concordants d’association de malfaiteurs, de détournements de deniers publics, d’escroquerie portant sur les deniers publics, de blanchiment de capitaux et de complicité de ces chefs contre Madame Aïssatou Sophie GLADIMA, ancien Ministre des Mines et de la Géologie pour un préjudice évalué provisoirement à la somme de 193 070 000 FCFA: 

Considérant que lors de la commission de ces faits révélés par l’enquête de police Madame Aïssatou Sophie GLADIMA exerçait ses fonctions ministérielles: 

Considérant que ces faits sont prévus et punis par les articles 238, 239, 152, 153, 45, 46 du Code pénal, 140 du Code de Procédure pénale et la loi 2024-08 du 14 février 2024 relative à la lutte contre le blanchiment de capitaux, le financement du terrorisme et la prolifération des armes de destruction massive, abrogeant et remplaçant la loi n° 2018-03 du 23 février 2018 relative à la lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme; 

Que de tels faits méritent d’être portés devant la Haute Cour de Justice; 

Décide de la mise en accusation devant la Haute Cour de Justice de Madame Aïssatou Sophie GLADIMA, ancien Ministre des Mines et de la Géologie, conformément à l’article 101 de la Constitution, 17 et suivants de la loi n° 2002-10 du 22 février 2002 portant loi organique sur la Haute Cour de Justice, modifiée.

Ndèye Saly Diop envoyée devant la haute Cour de justice : Voici le projet de résolution de la mise en accusation

La commission des lois, de la Décentralisation, du Travail et des Droits humains de l’assemblée nationale a adopté, à sa majorité, la mise en accusation devant la haute cour de justice de Ndeye Saly Diop, ancien ministre de la Femme, de la Famille, du Genre et de la Protection des enfants. L’annonce a été faite ce jeudi 8 mai, lors de la séance plénière, par le rapporteur général. Ndèye Saly Diop est accusée de complicité de détournement de deniers publics d’un montant de 57 062 000 F Cfa.

La Commission des Lois, de la Décentralisation, du Travail et des Droits humains, après avoir délibéré, en sa séance du 02 mai 2025, a adopté à la majorité, le projet de résolution dont la teneur suit: 

Considérant que par lettre référencée n° 000286/MJ/CAB/DC en date du 14 avril 2025, le Garde des Sceaux, Ministre de la Justice a saisi le Président de l’Assemblée nationale d’une requête aux fins de mise en accusation de Madame Salimata DIOP, ancien Ministre de la Femme, de la Famille, du Genre et de la Protection des Enfants devant la Haute Cour de Justice; 

Considérant que, dans le cadre du traitement du rapport relatif à la gestion du Fonds de riposte et de solidarité à la Covid-19 établi par la Cour des Comptes, des enquêtes ont été diligentées; 

Considérant que par lettre référencée nº 0114/PDGK du 08 avril 2025, Monsieur le Procureur Général près la Cour d’Appel de Dakar a transmis au Garde des Sceaux, Ministre de la Justice, le procès-verbal nº 567/DIC/BAG en date du 18 juillet 2025 de la Division des Investigations criminelles, afférent au Ministère de la Femme, de la Famille, du Genre et de la Protection des Enfants (MFFGPE); 

Il convient d’abord de relever que le rapport de la Cour des Comptes révèle que le Ministère a reçu une enveloppe de 150.000.000 F CFA; 

Considérant que ce montant était logé dans un compte ouvert dans les livres de la banque Crédit du Sénégal. Le rapport soulignait que les justificatifs de dépenses d’un montant de 36.147.500 F CFA supposées avoir été réalisées étaient les mêmes que ceux qui avaient été produits pour les opérations de la caisse « aide et secours»; 

Le rapport précisait, en outre, que des aides et secours avaient été versés à des personnes ayant les mêmes prénoms et noms de famille avec des numéros de carte nationale d’identité similaires et parfois les mêmes adresses pour des montants différents évalués au total à la somme de 52.223.300 F CFA; 

Entendu par les éléments enquêteurs, le DAGE a soutenu que certains de ces supposés bénéficiaires étaient, en réalité, des fournisseurs. Il a indiqué qu’une partie de ce montant avait servi au paiement de ces derniers et qu’une autre s’élevant à la somme de 22.367.300 F CFA avait été distribuée à titre d’appui financier au profit des agents du Ministère sur décision de l’Autorité ». II reconnaissait que ces dépenses étaient initialement prévues pour la prise en charge des opérations de retrait des enfants de la rue; 

Relativement toujours à cette caisse d’avance, outre les pièces dont la sincérité était ainsi mise en cause, la Cour des Comptes avait relevé que l’utilisation d’un montant de 4.828.700 F CFA n’avait pu être justifiée; 

En conclusion, la Cour a retenu que le DAGE s’est retrouvé dans l’incapacité de produire des pièces justificatives des dépenses effectuées par le Ministère de la Femme, de la Famille, du Genre et de la Protection des Enfants pour ce montant de 52.233.300 F CFA; 

Considérant que les bénéficiaires de ces dépenses ont été, à leur tour, entendus; 

C’est ainsi que les nommés Oumar Souleymane THIAW, Directeur du Centre Education Spécialisée d’Expression et des Loisirs, Khady CISSE trésorière du GIE LAWTAW, Ndèye Ngoye LO assistante sociale à la retraite, Chérif DIAW Directeur administratif et commercial de « Dakar Actu», Thierno Amadou SY, journaliste et Béatrice Marième MENDY, coordonnatrice administrative du Samu social, ont affirmé n’avoir signé, chacun, qu’une seule décharge et ignorer la provenance des autre pièces qui leur sont prêtées et qui ont été produites par le DAGE; 

Aussi, les enquêteurs ont relevé le paiement de primes aux agents du ministère sur les fonds Covid-19 ou de la Caisse d’avance aide et secours; 

Considérant que ces faits sont punis par les articles 238, 239, 152, 153, 45, 46, 135, 136 du Code pénal, 140 du Code de Procédure pénale et la loi 2024-08 du 14 février 2024 relative à la lutte contre le blanchiment de capitaux, le financement du terrorisme et la prolifération des armes de destruction massive, abrogeant et remplaçant la loi n° 2018-03 du 23 février 2018 relative à la lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme: 

Que de tels faits méritent d’être portés devant la Haute Cour de Justice; 

Décide de la mise en accusation devant la Haute Cour de Justice de Madame Salimata DIOP, ancien Ministre de la Femme, de la Famille, du Genre et de la Protection des Enfants, conformément à l’article 101 de la Constitution, 17 et suivants de la loi n° 2002-10 du 22 février 2002 portant loi organique sur la Haute Cour de Justice, modifiée.

Mise en accusation : voici le projet de résolution pour traduire Moustapha Diop devant la Haute Cour de justice

L’Assemblée nationale examine ce jeudi une résolution visant à déférer Moustapha Diop, ancien ministre du Développement industriel et des Petites et Moyennes Industries sous Macky Sall, devant la Haute Cour de justice.

PROJET DE RESOLUTION PORTANT MISE EN ACCUSATION DEVANT LA HAUTE COUR DE JUSTICE DE MONSIEUR MOUSTAPHA DIOP ANCIEN MINISTRE DU DEVELOPPEMENT INDUSTRIEL ET DES PETITES ET MOYENNES INDUSTRIES 

La Commission des Lois, de la Décentralisation, du Travail et des Droits humains, après avoir délibéré, en sa séance du 02 mai 2025, a adopté à la majorité, le projet de résolution dont la teneur suit: 

Considérant qu’il résulte du Rapport définitif de la Cour des Comptes sur le contrôle de la gestion du fonds de riposte et de solidarité contre les effets de la Covid-19 (Forces COVID), et subséquemment de l’enquête effectuée par la Division des Investigations Criminelles que le Ministère du Développement industriel et des Petites et Moyennes Industries, avait bénéficié d’un montant de 2.500.000.000 F CFA pour l’acquisition de masques: 

Ce montant avait été viré dans le compte de dépôt n° 422048 intitulé « Fonds d’appui à la promotion des Petites et Moyennes Entreprises» ouvert à la trésorerie générale puis, transféré dans un compte ouvert à la Bank Of Africa (BOA) par ledit Ministère: 

Considérant qu’il est ressorti de l’enquête et du rapport de la Cour des Comptes qu’en violation de l’article 11 alinéa 2 de l’arrêté n° 21136 du 21 novembre 2017 portant condition d’ouverture, de fonctionnement et de clôture des comptes de dépôt, le Ministre Moustapha DIOP a nommé un gestionnaire dudit compte, portant le même nom, seul ordonnateur des paiements et des décaissements. 

Entendu à son tour, monsieur Ibrahima Macodou FALL, Directeur général de la societé COMASET, a reconnu avoir exécuté une commande de fournitures de 250.000 masques pour un montant de 100.000.000 F CFA reçu intégralement en espèce des mains du Ministre Moustapha DIOP. 

En outre, les enquêteurs ont découvert que les comptes courant et d’épargne du gestionnaire Moustapha DIOP, ouverts dans les livres de la banque UBA ont bien connu des mouvements durant la période de la Covid-19 par des dépôts importants effectués essentiellement par les nommés Mouhamadou SECK et Fatima DIENG. 

Considérant que selon l’article 101 de la Constitution, « le Premier Ministre et les autres membres du Gouvernement sont pénalement responsables des actes accomplis dans l’exercice de leurs fonctions et qualifiés crimes ou délits au moment où ils ont été commis. Ils sont jugés par la Haute Cour de Justice ».   

Considérant que les faits ci-dessus révélés laissent apparaitre des indices et présomptions graves et concordants d’association de malfaiteurs, de concussion, de corruption, de prise illégale d’intérêts, de faux et usage de faux en écritures privées de commerce ou de banque, de détournement de deniers publics, d’escroquerie portant sur des deniers publics, de blanchiment de capitaux et complicité de ces chefs, contre Monsieur Moustapha DIOP, ancien Ministre du Développement industriel et des Petites et Moyennes Industries; 

Considérant que lors de la commission de ces faits révélés par l’enquête de police, Monsieur Moustapha DIOP exerçait des fonctions ministérielles: 

Considérant que ces faits prévus et punis par les articles 238, 239, 159, 160, 161, 162, 156, 157, 135, 136, 152, 153, 45, 46 du Code pénal, 140 du Code de procédure pénale et la loi 2024-08 du 14 février 2024 relative à la lutte contre le blanchiment de capitaux, le financement du terrorisme et la prolifération des armes de destruction massive, abrogeant et remplaçant la loi n° 2018-03 du 23 février 2018 relative à la lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme. 

Que de tels faits méritent d’être portés devant la Haute Cour de Justice: 

Décide de la mise en accusation devant la Haute Cour de Justice de Monsieur Moustapha DIOP, ancien Ministre du Développement industriel et des Petites et Moyennes Industries, conformément à l’article 101 de la Constitution, 17 et suivants de la loi n° 2002-10 du 22 février 2002 portant loi organique sur la Haute Cour de Justice, modifiée.

Le Dakarois Quotidien & Le Dakarois Sports N°459 – 08/05/2025

🔴 DEMANDE DE RENFORCEMENT DES CONCERTATIONS AVEC LA PRESSE PAR LE PRÉSIDENT DIOMAYE : EST-CE SINCÈRE ?
🔴 CLASSEMENT MONDIAL DES DONNÉES OUVERTES : LE SÉNÉGAL DANS LE TRIO DE TÊTE AFRICAIN

🔴 LIGUE DES CHAMPIONS / EN FINALE APRÈS L’ÉLIMINATION D’ARSENAL : LE RÊVE CONTINUE POUR LE PSG
🔴 COUPE DE LA LIGUE (8ES) : MISSION ACCOMPLIE POUR AJEL ET SONACOS

Lutte contre le faux monnayage : 7,851 milliards de francs CFA en billets noirs saisis à Dakar et Thiès par les Douanes sénégalaises

Les services douaniers sénégalais ont effectué une importante saisie de faux billets dans le cadre de leur stratégie renforcée de lutte contre le faux monnayage. Ces opérations, menées dans les régions de Dakar et de Thiès, ont permis de mettre la main sur l’équivalent de 7 milliards 851 millions de francs CFA en billets noirs, selon un communiqué officiel transmis à Ledakarois par la Division de la communication et des relations publiques des Douanes.

L’opération la plus significative s’est déroulée dans la nuit du 1er au 2 mai 2025, à Pikine. La Brigade mobile des Douanes, relevant de la Subdivision de Dakar-extérieur (Direction régionale Ouest), a intercepté 10 millions d’euros en billets noirs sous forme de coupures de 500 euros. Cette somme équivaut à 6 milliards 650 millions de francs CFA. Dans la même opération, les agents ont saisi 1,5 million de dollars en billets noirs, pour une valeur estimée à 868 millions de francs CFA. Au total, deux personnes ont été arrêtées sur les lieux. L’intervention a été rendue possible grâce à un dispositif de surveillance particulièrement bien coordonné et fondé sur des renseignements précis.

Une autre saisie notable a eu lieu quelques jours plus tôt, le 28 avril 2025, dans la région de Thiès. Le Groupement polyvalent de Recherche et de Répression de la Fraude (GPR), unité spécialisée des Douanes, a réussi à mettre la main sur 5 850 billets noirs en coupures variées de dollars et d’euros. La contrevaleur de cette nouvelle saisie est estimée à plus de 333 millions de francs CFA. Deux autres individus ont été interpellés dans le cadre de cette enquête, l’un à Thiès même, l’autre à Sirmang, une localité située dans la région de Fatick.

Les Douanes sénégalaises précisent que ces résultats traduisent l’efficacité d’une stratégie nationale fondée sur un maillage de renseignement, de surveillance et de contrôle, visant à freiner l’expansion du phénomène du faux monnayage, qui constitue une menace grave pour la stabilité économique du pays et la sécurité des transactions financières.

Cette série de saisies est la plus importante enregistrée à ce jour en matière de faux billets au Sénégal. Elle met également en lumière le professionnalisme des unités douanières, leur réactivité face aux réseaux de criminalité financière, et la nécessité d’une vigilance constante dans un contexte où les technologies de reproduction frauduleuse de billets deviennent de plus en plus sophistiquées.

Lutte contre le faux monnayage : 7 milliards 851 millions de francs CFA en billets noirs saisis par les Douanes sénégalaises
Lutte contre le faux monnayage : 7 milliards 851 millions de francs CFA en billets noirs saisis par les Douanes sénégalaises

Pool judiciaire financier : l’audition des frères de Farba Ngom reportée au 19 mai

L’audition très attendue d’Ismaïla et Birane Ngom, frères de Farba Ngom, a été reportée au 19 mai 2025. Initialement prévu ce mercredi 7 mai, le face-à-face avec les juges du pool judiciaire financier n’aura pas lieu à la date annoncée, le report ayant été sollicité par les avocats des deux mis en cause.

Ce report intervient dans le cadre d’une enquête ouverte à la suite d’un signalement de la Cellule nationale de traitement des informations financières (Centif), qui pointe des opérations financières suspectes. Les deux frères sont ainsi convoqués dans une affaire sensible qui continue de susciter une attention soutenue, notamment en raison de leur lien familial avec Farba Ngom, figure proche de l’ancien président Macky Sall.

Les enquêteurs du pool judiciaire financier cherchent à faire la lumière sur une série de mouvements de fonds présumés illicites, alors que les ramifications de l’affaire semblent toucher plusieurs personnalités du régime précédent. Le rendez-vous du 19 mai sera donc crucial pour la suite des investigations.

Affaire Amadou Sall : Waly Seck et le fils d’Amadou Bâ visés par une demande d’inculpation du parquet financier

Le parquet financier adjoint a franchi un nouveau cap dans l’affaire tentaculaire autour d’Amadou Sall, fils de l’ancien président Macky Sall. Selon des informations exclusives rapportées par Walf Quotidien, un réquisitoire supplétif a été transmis à un juge d’instruction pour demander l’inculpation et le placement sous mandat de dépôt de plusieurs personnalités. Parmi elles figurent le chanteur Waly Seck, Ibrahima Bâ, fils de l’ancien Premier ministre Amadou Bâ, l’ancien ministre Samuel Sarr, ainsi que Mamadou Sy, Saliou Sylla, Babacar Niang et Cheikh Tidiane Seck, chauffeur personnel d’Amadou Bâ.

Ces individus sont visés pour des faits présumés d’association de malfaiteurs en groupe criminel organisé et de blanchiment de capitaux, également en bande organisée. Le parquet soupçonne qu’ils ont participé à un vaste réseau de transactions financières illicites, tel que mis en évidence par un rapport complémentaire de la Cellule nationale de traitement des informations financières (Centif) remis fin mars au Pool judiciaire financier.

Ce rapport fait suite à un précédent document ayant déjà conduit à l’arrestation de figures politiques et économiques influentes comme Farba Ngom et Tahirou Sarr. Il met au jour des opérations suspectes évaluées à plus de 125 milliards de francs CFA, impliquant plusieurs entités juridiques, sociétés-écrans, comptes bancaires et placements immobiliers.

Parmi les cas les plus médiatisés, celui de Waly Seck retient particulièrement l’attention. Le chanteur est soupçonné d’avoir reçu des transferts de fonds d’origine douteuse, sans qu’un lien économique clair ait pu être établi. De son côté, Mamadou Sy aurait également bénéficié de virements similaires, qui l’exposent aux mêmes chefs d’accusation.

Samuel Sarr, ancien ministre sous le régime de Me Abdoulaye Wade, est cité pour son rôle présumé dans plusieurs opérations de blanchiment. Il serait notamment impliqué dans une transaction suspecte portant sur un chèque de 200 millions de francs CFA.

Quant à Ibrahima Bâ, son implication se dessine à travers la société SCI-CTS, créée avec Amadou Sall. Officiellement gérée par Cheikh Tidiane Seck, le chauffeur de son père, cette entreprise immobilière est considérée comme une façade. Ibrahima Bâ y détiendrait 30 % des parts, financés grâce à la vente d’un terrain situé à Ouakam en 2012, pour un montant de 400 millions de francs CFA, à un certain Francisco Dlmir Nhaga.

Autre personnage clé, Saliou Sylla est présenté comme le gestionnaire de l’entreprise Ets Saliou Sylla. Il est accusé d’avoir effectué des retraits de chèques pour un total de 5,6 milliards de francs CFA, sans qu’aucune justification économique n’ait été apportée.

Alors que tous ces éléments alimentent une procédure judiciaire de plus en plus dense, l’homme au centre du dossier, Amadou Sall, ne s’est pas présenté à sa convocation du mercredi au Pool judiciaire financier. Il est actuellement localisé aux États-Unis, selon le journal Source A.

Le parquet financier, qui souhaite frapper fort, a également demandé la saisie conservatoire des biens des mis en cause. Cette mesure vise à sécuriser les avoirs dans l’attente d’une éventuelle décision judiciaire définitive. L’instruction judiciaire qui s’ouvre s’annonce longue, complexe et explosive, tant les ramifications de cette affaire touchent des personnalités issues des milieux politiques, artistiques et économiques de premier plan.

Des associations féminines unissent leurs forces pour lutter contre les violences basées sur le genre

Face à l’ampleur des violences basées sur le genre (VBG) au Sénégal, plusieurs associations féminines ont décidé de renforcer leur combat en unissant leurs forces. Parmi elles, l’Association des juristes sénégalaises (AJS), le collectif Dafadoy (ça suffit) et l’association féministe JGen ont formé une coalition pour intensifier la sensibilisation et le plaidoyer contre les violences faites aux femmes.

Le but de cette collaboration est de mettre en place des méthodes innovantes pour renforcer l’impact des actions de sensibilisation et de plaidoyer. Selon Aminata Fall Niang, présidente de l’AJS, « notre objectif, c’est de réunir nos forces pour pouvoir travailler davantage sur des méthodes innovantes et efficaces pour renforcer le plaidoyer contre la violence faite aux femmes ». Cette union vise à maximiser les ressources et à amplifier le message à travers des initiatives communes et une approche concertée.

Les violences basées sur le genre restent une problématique majeure au Sénégal. Selon les dernières données de l’Agence nationale de la statistique et de la démographie (ANSD), près de 15 % des femmes au Sénégal sont victimes de violences ou ont été confrontées à des violences au moins une fois dans leur vie. Ces chiffres soulignent l’urgence d’une action collective pour prévenir et lutter contre ces abus.

Lors d’un atelier de plaidoyer et de renforcement de capacités sur les violences sexuelles au Sénégal, Aminata Fall Niang a mis l’accent sur la multiplicité des causes des violences basées sur le genre, tout en soulignant le rôle crucial des associations dans la sensibilisation et l’éducation des communautés. Ces organisations plaident également pour la vulgarisation des lois existantes et pour l’application stricte de mesures répressives contre les auteurs de violences. Elles militent pour une meilleure protection des victimes et une prise en charge adéquate.

Les actions de ces associations se concentrent sur la formation de la population, l’information sur les droits des femmes, et la promotion de l’égalité des genres. Leur engagement se veut une réponse à une réalité alarmante où les femmes continuent de faire face à des violences physiques, psychologiques, et sexuelles dans de nombreuses sphères de la société.

À travers cette coalition, les associations féminines espèrent mobiliser les acteurs de la société — y compris les autorités, les leaders communautaires, et la société civile — pour mettre fin à ce fléau et garantir des conditions de vie plus sûres pour les femmes au Sénégal.

Autoroute Ila Touba : Les travailleurs dénoncent une situation « injuste » après leur intégration à la SEGEA SA

Les travailleurs de l’autoroute Ila Touba, récemment intégrés à la Société d’Exploitation et de Gestion des Autoroutes (SEGEA SA), vivent actuellement une crise sociale qui secoue cette infrastructure stratégique du Sénégal. Accusant des pratiques injustes de la part de leur employeur, les agents ont exprimé leurs frustrations dans une déclaration publique, exigeant une résolution urgente de leurs revendications.

Lors de leur transfert de Tara Concession à la SEGEA SA, les travailleurs pensaient qu’une régularisation de leur situation serait de mise. Cependant, ils se retrouvent aujourd’hui dans un dilemme cruel : soit ils acceptent de recevoir leurs indemnités de fin de contrat (IFC) pour les années passées sous les sociétés d’intérim, soit ils renoncent à ces indemnités au profit d’une reconnaissance de leur ancienneté au sein de la SEGEA SA.

Selon les travailleurs, cette offre est un choix inacceptable. En effet, leur ancienneté sur l’autoroute, accumulée pendant des années sous des contrats intérimaires, n’est pas reconnue de manière équitable dans les nouvelles fiches de paie. Pour eux, c’est un déni de leur travail acharné, effectué sans interruption, sur le même site et dans les mêmes fonctions.

L’un des principaux points de tension réside dans la situation juridique de leurs anciens contrats. Ces derniers n’ont pas été officiellement validés, et plusieurs contentieux sont en cours auprès des inspections du travail de Thiès et Diourbel. Tant que ces contrats ne sont pas régularisés, les travailleurs ne peuvent pas faire valoir leurs droits en termes d’ancienneté, de retraite, ou de primes.

Cette situation expose les travailleurs à une précarité juridique qui rend difficile toute avancée concrète. Ils dénoncent un manque de reconnaissance pour des années de service continu qui ont permis à l’infrastructure autoroutière de fonctionner normalement.

Les agents dénoncent également un manque de protection sociale, qui découle de l’absence de régularisation de leur statut. En plus de l’insécurité financière qu’ils traversent, certains soulignent la précarité de leurs conditions de travail, accentuée par l’absence de réelles garanties sur leurs droits à long terme.

« Nous avons travaillé avec acharnement et dévouement pendant des années. Aujourd’hui, on nous propose un choix injuste : accepter une indemnité qui ne reflète pas l’ampleur de notre travail ou renoncer à des droits légitimes que nous avons accumulés pendant ces années », ont déclaré les porte-parole des travailleurs lors de la conférence de presse.

Dans un contexte où plusieurs tentatives de résolution du conflit par les voies administratives ont échoué, les travailleurs ont décidé de prendre la parole publiquement pour faire entendre leur voix. Voici leurs principales revendications :

  1. Reconnaissance totale de l’ancienneté, y compris les années passées sous contrat intérimaire.
  2. Paiement des indemnités de fin de contrat (IFC) sans aucune condition préalable.
  3. Régularisation juridique des anciens contrats pour permettre la reconnaissance complète de leurs droits sociaux.
  4. Mise à jour des bulletins de paie pour refléter la réalité de leur parcours professionnel.
  5. Ouverture d’un dialogue constructif avec le ministère de la Tutelle pour aboutir à une solution juste et équitable.

Si cette crise n’est pas résolue dans les plus brefs délais, elle pourrait affecter la gestion de l’autoroute Ila Touba, un axe vital pour le transport au Sénégal. Les travailleurs, qui assurent le bon fonctionnement de cette infrastructure, redoutent que le climat social tendu ne compromette la qualité du service et la sécurité de cette route nationale.

Les autorités compétentes, notamment le ministère des Infrastructures et la SEGEA SA, devront prendre des mesures rapides pour éviter une aggravation de la situation. Le dialogue social doit être rétabli, et des actions concrètes mises en place pour répondre aux préoccupations légitimes des travailleurs.

Affaire du lotissement BOA : Farba Ngom de nouveau auditionné par la Section de recherches

Déjà inculpé dans le cadre de l’affaire Centif, Farba Ngom, député-maire des Agnam, fait face à de nouvelles complications judiciaires. Le mardi 6 mai 2025, il a été extrait de sa cellule pour la deuxième fois en moins d’une semaine, cette fois dans le cadre de l’affaire du lotissement BOA.

Selon Libération, cette longue audition menée par la Section de recherches de Colobane ne portait pas sur les flux financiers douteux liés à la Centif, mais sur des irrégularités foncières présumées. Il s’agit d’une enquête portant sur les conditions opaques de cession de terrains dans le lotissement BOA à des Sociétés civiles immobilières (SCI) soupçonnées d’être contrôlées par Farba Ngom lui-même.

L’affaire, désormais pilotée par le parquet financier sous la supervision du parquet général, semble s’élargir : pas moins de douze SCI sont dans le viseur des enquêteurs. Elles auraient bénéficié de lots dans des conditions jugées anormales, soulevant de sérieuses interrogations sur la régularité des transactions.

Après l’interrogatoire, Farba Ngom a regagné sa cellule, mais les investigations se poursuivent. Cette nouvelle audition marque un tournant dans l’enquête, qui pourrait impliquer d’autres personnalités du monde politique ou de l’immobilier dans un scandale foncier aux ramifications encore floues.

Insultes contre Macky Sall : le procureur ordonne l’arrestation d’Azoura Fall

Le militant politique Azoura Fall, connu pour sa proximité avec le parti Pastef, est dans le viseur de la justice sénégalaise après avoir violemment insulté l’ancien président Macky Sall dans une vidéo devenue virale sur les réseaux sociaux. Face à la gravité des propos tenus, le procureur de la République, Ibrahima Ndoye, s’est autosaisi du dossier.

Selon des informations publiées par Libération, le chef du parquet a saisi la Division spéciale de cybercriminalité (DSC) pour procéder à l’arrestation et à l’audition d’Azoura Fall. Il devrait être entendu sous le régime de la garde à vue, dans le cadre d’une enquête ouverte pour offense publique à l’encontre d’un ancien chef d’État et diffusion de propos injurieux sur internet.

Les services de police ont entamé des recherches actives dès ce lundi pour localiser l’activiste. D’après les dernières informations recueillies, Azoura Fall a été localisé à Kaolack, dans le centre du pays. La police locale a été mobilisée pour appuyer la DSC dans ses opérations de localisation et d’arrestation.

Dans le même temps, les autorités ont émis une opposition aux frontières à l’encontre d’Azoura Fall afin d’éviter toute tentative de fuite du territoire national. L’enquête se poursuit pour établir l’ampleur des faits et leur éventuelle dimension pénale.

Amadou Ba dans le viseur de la justice : 141 milliards de FCFA de DAT évaporés sans passer par le Trésor public

C’est une affaire aux contours financiers complexes, mais dont l’ampleur ne laisse aucun doute : 141,087 milliards de francs CFA issus de Dépôts à terme (DAT) ont été « cassés » sans jamais être reversés au Trésor public. Ce chiffre, révélé par la Cour des comptes dans son rapport couvrant la période 2019-2024, secoue les plus hautes sphères de l’administration financière sénégalaise. L’affaire est désormais sur la table du ministre de la Justice, Ousmane Diagne, qui devra décider des suites judiciaires à donner à ce dossier aux implications explosives.

Au cœur des accusations se trouve Amadou Ba, ancien ministre de l’Économie, des Finances et du Plan, et candidat malheureux à la présidentielle de 2024. Selon un référé adressé au Garde des Sceaux par le Premier président de la Cour des comptes, Mamadou Faye, plusieurs pratiques financières qualifiées d’opaques ont été mises à jour. Il s’agit, selon les enquêteurs, de retraits anticipés de Dépôts à terme initialement ouverts par l’État, puis liquidés en dehors de tout circuit budgétaire, sans que les montants concernés ne soient restitués aux caisses publiques. Une pratique jugée non seulement irrégulière, mais également pénalement répréhensible au regard du droit financier.

Ces DAT, assimilables à des comptes d’épargne bloqués pour une durée déterminée, ont été ouverts à la demande de ministres ou de secrétaires d’État en charge des Finances. Cependant, leur liquidation anticipée aurait été ordonnée sans justification formelle ni traçabilité comptable. L’une des pièces au dossier est une lettre signée par Amadou Ba le 30 juin 2016, instruisant le placement de 4,1 milliards de francs CFA à un taux de 3,5 %, sans précision sur l’objet de l’opération. Selon les archives de la BRM (Banque Régionale des Marchés), ces fonds auraient ensuite été utilisés pour rembourser l’escompte d’un billet à ordre en mai 2017. Une destination jugée aussi floue que suspecte.

Autre exemple cité : un DAT de 6,5 milliards de francs CFA, consécutif à un protocole entre l’État, la Sonatel et la BRM, ordonné cette fois par le biais d’une lettre signée le 3 juin 2015 par Cheikh Tidiane Diop, alors secrétaire général du ministère des Finances. Dans les deux cas, aucune preuve de reversement au Trésor n’a été retrouvée, ni même de validation formelle par les organes habilités.

Le dossier ne met pas seulement en cause Amadou Ba. Il s’étend à toute une chaîne de responsabilités administratives, incluant Cheikh Tidiane Diop, plusieurs anciens trésoriers généraux, ainsi que d’ex-responsables du ministère de l’Économie et des Finances. L’enquête devra éclaircir le rôle précis de chacun dans ce qui ressemble à un vaste contournement des règles de gestion des fonds publics. Il s’agira notamment d’identifier clairement le trésorier général en poste à l’époque des faits, un maillon essentiel dans la chaîne de la responsabilité comptable.

Sur le plan juridique, les textes sont clairs. L’article 125 du décret n°2011-1880 portant règlement général sur la comptabilité publique stipule que seuls les comptables publics sont habilités à manier les deniers de l’État. En ordonnant directement ces opérations, les ministres mis en cause se seraient rendus coupables d’une violation manifeste des lois de finances et des principes de transparence budgétaire.

Dans ses conclusions, la Cour des comptes rappelle un principe fondamental : « la qualité de deniers publics ne se perd jamais, sauf lorsqu’ils sont utilisés pour éteindre une dette publique légale. » En l’occurrence, aucun document ou justificatif n’a pu prouver une telle utilisation. Les fonds se sont tout simplement évaporés, échappant à toute traçabilité, au mépris des règles de bonne gouvernance financière.

L’affaire est entre les mains du ministère de la Justice. La suite dépendra de la volonté politique du régime actuel de faire toute la lumière sur un dossier qui pourrait ébranler une partie de l’ancien système. Le peuple sénégalais attend désormais que la justice fasse son travail.

Bocar Samba Dièye persiste et réclame ses 11,5 milliards FCFA à Attijari

Le contentieux vieux de près de deux décennies opposant l’opérateur économique Bocar Samba Dièye à la banque Attijari (anciennement CBAO) connaît un nouveau rebondissement. Ce mardi, l’homme d’affaires est une fois encore monté au créneau pour exiger le paiement de ce qu’il considère comme une créance établie par expertise : la somme de 11 milliards 500 millions de francs CFA. Un différend qui remonte à 2008, mais dont les origines s’ancrent encore plus loin dans le temps, tant la relation commerciale entre les deux parties fut longue et complexe.

S’exprimant sur cette affaire qu’il qualifie de « marathon judiciaire », Bocar Samba Dièye estime que la vérité a déjà été dite dans un rapport d’expertise commandité par la cour d’appel. Selon ses dires, « les experts ont fait leur travail, et le seul rapport disponible affirme que la CBAO doit un montant global de 11,5 milliards de francs CFA ». Ce rapport est celui du cabinet Finexo, qui a procédé à une évaluation complète de l’historique des opérations entre la banque et le client, sur la base des usages bancaires en vigueur.

L’une des premières anomalies constatées, selon ce rapport, réside dans l’incapacité de la banque à produire la convention de compte courant liant les deux parties. Ce document, pourtant essentiel dans la gestion contractuelle d’un compte bancaire, n’a jamais été fourni. Cela a conduit les experts à pousser l’analyse plus loin, notamment sur le plan des taux appliqués, afin de vérifier s’il y avait eu des pratiques usuraires.

Les investigations menées ont mis en lumière plusieurs irrégularités graves, dont la pratique de l’anatocisme, c’est-à-dire l’application d’intérêts sur des intérêts déjà échus. Cette méthode, strictement encadrée par la loi, aurait donné lieu à des intérêts excessifs évalués à près de 388 millions de francs CFA. De plus, les experts ont constaté que les crédits octroyés à Bocar Samba Dièye n’ont pas respecté les normes bancaires habituelles. Le compte est resté en situation de découvert chronique pendant plus de six décennies, générant des agios jugés « exorbitants et non justifiés ». Cette situation a justifié, selon le rapport, une proposition de déduction d’un peu plus de 2 milliards de francs CFA au titre des agios irréguliers.

Fort de ces éléments, l’homme d’affaires a saisi le Parquet national financier pour faire valoir ses droits. Il dénonce également ce qu’il considère comme une tentative de spoliation immobilière, faisant état de manœuvres visant à s’approprier ses immeubles situés à Dakar. Au-delà du litige financier, il y voit une atteinte grave à ses droits de propriété.

En appelant à une intervention du nouveau régime en place, Bocar Samba Dièye espère que la justice tranchera enfin cette affaire qui a trop duré, afin de tourner une page douloureuse de sa carrière d’entrepreneur.

Rodéo nocturne à Coki : un convoyeur de drogue interpellé avec 103 kg de chanvre indien

La nuit a été agitée ce week-end dans la région de Louga, où une course-poursuite digne des scènes les plus intenses du cinéma s’est conclue par une saisie record de chanvre indien. C’est aux environs de Coki que les éléments de la Brigade de proximité ont réussi un impressionnant coup de filet, arrêtant un trafiquant de drogue au terme d’une traque de vingt kilomètres, à travers des routes secondaires et des pistes rurales jonchées de barbelés.

Selon les révélations de L’Observateur, tout débute dans la nuit du vendredi au samedi, quand les gendarmes reçoivent un renseignement capital. Une alerte signale l’existence d’un réseau de trafic de drogue opérant entre la Gambie et la région de Mpal. Au centre de ce trafic : un jeune convoyeur décrit comme discret, méthodique, mais extrêmement agile pour contourner les contrôles sécuritaires. Il aurait pour habitude d’éviter les grandes routes, privilégiant les sentiers isolés pour acheminer sa cargaison.

Les forces de l’ordre, bien renseignées, se déploient dans la nuit près de Thiamène, dans le département de Louga. Il est environ deux heures du matin lorsqu’un véhicule suspect, une Mercedes, est repéré. À la vue des gendarmes, le conducteur refuse de s’arrêter, déclenchant une course-poursuite effrénée dans les ténèbres, sur une distance d’environ vingt kilomètres. Le suspect tente le tout pour le tout, empruntant des chemins de fortune bordés de haies métalliques et d’obstacles naturels, dans l’espoir de semer les patrouilles.

Mais la cavale s’achève brutalement lorsque l’un des pneus du véhicule crève après avoir heurté un obstacle. Le fugitif est immédiatement intercepté. À l’intérieur du véhicule, les gendarmes tombent sur une cargaison soigneusement emballée : 103 kilogrammes de chanvre indien. Le convoyeur, identifié par les initiales A. Sow, est un ressortissant d’une zone frontalière, bien connu des services de renseignement.

Il a été aussitôt placé en garde à vue avant d’être déféré au parquet de Louga ce mardi. Il est poursuivi pour trafic intérieur de drogue, un délit lourdement puni par la législation sénégalaise. L’enquête, qui ne fait que commencer, vise désormais à remonter toute la chaîne d’approvisionnement et de distribution de ce réseau transfrontalier entre la Gambie et Mpal. Les autorités n’excluent pas de nouvelles arrestations dans les prochains jours.

Le Dakarois Quotidien & Le Dakarois Sports N°458 – 07/05/2025

🔴 SANTÉ / PRÉAVIS DE GRÈVE : « AND GUEUSSEUM » PROMET 6 MOIS DE FIÈVRE
🔴 CERAO 2025 / CONSOLIDATION DE LA PAIX EN AFRIQUE DE L’OUEST : DIOMAYE EXALTE LE RÔLE DE L’ÉGLISE

🔴 QUARTS DE FINALE MONDIAL BEACH SOCCER 2025 : LE SÉNÉGAL JOUE L’ITALIE
🔴 CHAMPIONNAT D’AFRIQUE DE LUTTE OLYMPIQUE : LE SÉNÉGAL RÉCOLTE 4 MÉDAILLES

Vélingara : l’enseignant Abou Djiba libéré provisoirement après des poursuites pour diffusion de fausses nouvelles

Vélingara, 6 mai 2025 – L’enseignant Abou Djiba, affecté à l’école Saré Bodjo dans le département de Vélingara, a été remis en liberté provisoire ce mardi, après avoir été poursuivi pour diffusion de fausses nouvelles en lien avec un accident tragique survenu samedi dernier. Le drame s’est produit lors d’un voyage pédagogique impliquant des élèves du collège de Saré Coly et leur professeur, dont le véhicule est entré en collision avec un camion. L’accident a causé la mort de deux personnes, dont une élève.

Abou Djiba avait relayé sur les réseaux sociaux un bilan initialement erroné de huit morts, avant de supprimer rapidement sa publication. Il a reconnu avoir diffusé cette information par erreur, soulignant qu’il s’agissait d’une méprise de bonne foi. Son acte a néanmoins conduit à son interpellation et son déferrement devant le parquet ce mardi, en même temps que le chauffeur du camion impliqué dans l’accident.

Sur les ondes de la RFM, un collègue enseignant, M. Seck, a confirmé la libération provisoire de M. Djiba, tout en remerciant la communauté éducative pour sa solidarité. « Notre collègue Abou Djiba a été finalement libéré. Son jugement est prévu pour le 14 de ce mois. Je remercie tous les enseignants et toute la communauté éducative pour leur engagement. Cela illustre la solidarité forte qui unit notre corporation », a-t-il déclaré.

Malgré cette décision, les syndicats d’enseignants restent mobilisés. Ils jugent la procédure engagée contre leur collègue injuste et estiment que sa liberté provisoire n’est qu’un soulagement temporaire. « Cette liberté provisoire ne nous fera pas dormir. Nous restons déterminés à nous battre pour que M. Djiba recouvre pleinement sa liberté. Nous appelons à une mobilisation accrue face à cette situation », a ajouté M. Seck.

En signe de protestation, une grève des enseignants a été décrétée pour ce mercredi, à l’appel des principaux syndicats du secteur. Cette mobilisation vise à dénoncer ce qu’ils considèrent comme une criminalisation abusive de la parole d’un enseignant ayant simplement relayé une information dans un contexte de choc émotionnel.

Centrale de Rufisque : West African Energy injecte 127 MW dans le réseau pour les premiers tests de la turbine GT11

Un tournant décisif vient d’être franchi dans le secteur énergétique sénégalais. Ce mardi, West African Energy (WAE) a procédé à l’injection de 127 mégawatts (MW) dans le réseau national de la Senelec, dans le cadre des premiers essais techniques de la turbine GT11 de la centrale thermique à cycle combiné de Rufisque. Il s’agit de l’une des plus importantes étapes du processus de mise en service progressive de cette infrastructure énergétique stratégique.

Installée à Rufisque, cette centrale affiche une capacité globale de production de 366 MW. Sa mise en service partielle à travers l’exploitation de la GT11 marque le début de l’opérationnalisation de ce projet de grande envergure, appelé à jouer un rôle central dans la transition énergétique du pays.

L’injection de ces 127 MW dans le réseau national est perçue par les experts comme une avancée majeure. Elle atteste non seulement de la performance technique des installations, mais aussi de la solidité de l’ingénierie mobilisée par les équipes de West African Energy. De l’avis des ingénieurs et responsables de projet, ce jalon reflète une préparation rigoureuse, un savoir-faire local renforcé et une gouvernance bien structurée qui s’appuie sur les standards internationaux les plus stricts.

Cette étape importante symbolise également la détermination de l’entreprise à respecter les engagements pris, en termes de délais, de qualité, de sécurité et de performance énergétique.

Le projet est porté par l’homme d’affaires Samuel A. Sarr, ancien ministre de l’Énergie, qui ambitionne de faire de cette centrale un levier fondamental de la souveraineté énergétique du Sénégal. À travers ce projet, West African Energy entend apporter une réponse durable aux besoins croissants en électricité, dans un contexte de forte demande liée au développement industriel, à l’urbanisation rapide et à la numérisation de l’économie.

À terme, la centrale thermique de Rufisque, une fois pleinement opérationnelle, contribuera à la stabilisation de l’approvisionnement électrique sur l’ensemble du territoire national. Elle permettra de sécuriser la qualité du service public d’électricité, d’améliorer la compétitivité des entreprises, et de soutenir les politiques d’émergence économique pilotées par l’État du Sénégal.

Ce projet s’inscrit en parfaite cohérence avec les objectifs du Plan Sénégal Émergent (PSE) et la stratégie nationale de développement énergétique. En renforçant la capacité de production électrique nationale, la centrale de Rufisque devrait également faciliter l’intégration des énergies renouvelables dans le mix énergétique global, tout en assurant une meilleure couverture des besoins des zones urbaines et rurales.

Propos injurieux d’Azoura Fall : Me Moussa Diop et Thierno Bocoum interpellent le procureur et dénoncent une justice à deux vitesses

L’avocat Me Moussa Diop et l’homme politique Thierno Bocoum ont vivement réagi aux propos jugés insultants tenus récemment par Azoura Fall, un militant du parti Pastef. Ce dernier s’en serait violemment pris à l’ancien président Macky Sall et à certains de ses anciens collaborateurs, suscitant l’indignation dans certains cercles politiques.

Dans une déclaration ferme, Me Moussa Diop a interpellé le procureur de la République, l’accusant d’inaction face à ce qu’il qualifie de dérives verbales inacceptables. Il dénonce un traitement inégal devant la loi et remet en question l’impartialité de l’appareil judiciaire dans ce type d’affaires.

« Apparemment, le Kumba am Nday et le Kumba amoul Nday a de beaux jours devant nous. Mais où êtes-vous Monsieur le Procureur de la République pour mettre fin à cette pagaille inédite au Sénégal ? Si vous ne faites pas arrêter ces dérives des vainqueurs, libérez sans délai mon client Abdou Nguer arbitrairement soustrait de la vie courante sans jamais avoir diffusé de fausses nouvelles ou diffamé. Justice pour tous », a-t-il martelé.

Thierno Bocoum, président du mouvement AGIR, a également réagi publiquement via sa page Facebook. Indigné, il a dénoncé le silence des autorités judiciaires, qu’il considère comme un aveu d’une justice à géométrie variable. « Si le procureur reste silencieux face aux injures publiques d’une gravité extrême d’un proche du Premier ministre, il confirme son rôle actif dans l’architecture d’une injustice systémique portée par un régime irresponsable », a-t-il écrit.

Ces réactions interviennent dans un contexte où le débat sur l’indépendance de la justice et l’égalité de traitement des citoyens devant la loi revient régulièrement dans l’actualité sénégalaise, particulièrement depuis le changement de régime en 2024.

Azoura Fall face à la justice : ce que dit le droit sénégalais sur les injures en ligne

L’affaire Azoura Fall secoue la toile sénégalaise depuis plusieurs jours. Connue pour ses prises de parole virulentes sur TikTok, l’activiste s’est retrouvée au cœur d’une tempête judiciaire après avoir proféré des injures à l’encontre de l’ancien président Macky Sall lors d’un live. Une sortie polémique qui a poussé le procureur de la République, Ibrahima Ndoye, à s’autosaisir du dossier. Cette décision relance un débat sensible : jusqu’où peut aller la liberté d’expression en ligne ? Et surtout, que risque-t-elle réellement devant la loi sénégalaise ?

L’intervention du parquet repose sur des éléments publics, facilement accessibles. Le live controversé d’Azoura Fall a rapidement circulé sur les réseaux sociaux, exposant des propos jugés “grossiers”, “injurieux” et potentiellement attentatoires à l’honneur d’une personnalité publique, en l’occurrence un ancien chef d’État. Dans ce contexte, l’autosaisine du procureur est juridiquement fondée, conformément à l’article 34 du Code de procédure pénale sénégalais, qui autorise l’ouverture d’une enquête pour des faits relevant de l’ordre public ou portés à la connaissance du ministère public par tout moyen.

Au regard du Code pénal sénégalais, plusieurs chefs d’accusation pourraient être retenus contre Azoura Fall :

Injures publiques : L’article 258 du Code pénal prévoit des peines pouvant aller jusqu’à un mois d’emprisonnement et 50 000 francs CFA d’amende pour toute injure non publique. Si les injures sont publiques — ce qui est le cas dans un live TikTok diffusé à grande échelle —, les peines peuvent être alourdies, notamment si la victime est une autorité ou un dépositaire de l’autorité publique. Diffamation : Si les propos tenus sont considérés comme accusatoires sans preuve, notamment en imputant à Macky Sall des faits précis sans fondement, l’article 248 du Code pénal pourrait s’appliquer, avec des peines pouvant atteindre deux ans d’emprisonnement et 1 500 000 francs CFA d’amende. Atteinte à l’ordre public via les TIC : Le Code des communications électroniques et la loi sur la cybercriminalité (2016) permettent également de poursuivre tout individu diffusant des contenus à caractère injurieux ou haineux en ligne. Cette législation plus récente élargit les possibilités de poursuites.

Cette affaire ravive les tensions entre liberté d’expression et protection de la dignité des personnalités publiques. Si la Constitution sénégalaise garantit le droit à la liberté d’opinion, celle-ci connaît des limites, notamment lorsque les propos portent atteinte à la réputation ou à la sécurité d’autrui. Plusieurs défenseurs des droits numériques dénoncent toutefois un usage sélectif de la justice, qui viserait particulièrement les voix critiques du pouvoir ou des figures politiques influentes.

Le cas d’Azoura Fall s’inscrit dans une tendance croissante de judiciarisation du discours en ligne au Sénégal. D’autres activistes ou influenceurs ont déjà été poursuivis pour des propos tenus sur Facebook, WhatsApp ou YouTube. Le traitement réservé à cette affaire pourrait ainsi établir une nouvelle jurisprudence sur la régulation des contenus numériques, à l’heure où les réseaux sociaux jouent un rôle central dans le débat public.

En résumé, que risque Azoura Fall ?

Jusqu’à 2 ans d’emprisonnement si les faits sont requalifiés en diffamation aggravée. Des amendes allant jusqu’à 1,5 million de francs CFA. Une possible interdiction temporaire d’usage des réseaux sociaux dans le cadre de mesures judiciaires spécifiques.

Le dossier est désormais entre les mains du parquet. Reste à savoir si une inculpation formelle suivra et quelle sera l’issue judiciaire. En attendant, l’affaire Azoura Fall pose une nouvelle fois la question de la régulation du numérique, dans un pays où la parole en ligne est de plus en plus surveillée.

Le Dakarois Quotidien & Le Dakarois Sports N°457 – 06/05/2025

🔴 236 MILLIARDS F CFA ENGRANGÉS EN TROIS MOIS : LE SOUS-SOL SÉNÉGALAIS RAPPORTE GROS
🔴 DIALOGUE NATIONAL DU 28 MAI : TAS CLAQUE LA PORTE

🔴 CAN U20 / DÉFAITE FACE AU GHANA (0-1) : LE SÉNÉGAL AU BORD DU PRÉCIPICE
🔴 LIGUE 1 : LA LINGUÈRE ACCROCHÉ PAR L’US OUAKAM

Le Dakarois Quotidien & Le Dakarois Sports N°456 – 05/05/2025

🔴 UEMOA / ADJUDICATION CIBLÉE DE BONS ASSIMILABLES DU TRÉSOR : LE SÉNÉGAL CONTRAINT D’EMPRUNTER À PLUS DE 6%
🔴 PRIX DE L’« OPÉRATION DE L’ANNÉE » AUX BRVM AWARDS 2025 : LE SÉNÉGAL, AS DES MARCHÉS

🔴 BAL / CONFÉRENCE SAHARA : CLAP DE FIN POUR L’ASCVD
🔴 22e JOURNÉE DE LA LIGUE 1 : UN DIMANCHE À ZÉRO POINTÉ

Subvention ADEPME : Le CDEPS dénonce une tentative de récupération politique et clarifie le processus

Dans un communiqué rendu public ce week-end, le Conseil des Diffuseurs et Éditeurs de Presse du Sénégal (CDEPS) a pris la parole pour clarifier les conditions d’octroi de la subvention de l’ADEPME à douze entreprises de presse. Le CDEPS a également dénoncé une tentative de récupération politique qu’il juge « malveillante » concernant cette initiative.

Le samedi 3 mai, lors de la célébration de la Journée mondiale de la liberté de la presse, l’Agence de Développement et d’Encadrement des Petites et Moyennes Entreprises (ADEPME) a annoncé un soutien financier pour une douzaine de médias, dans le cadre du Programme d’Appui à l’Accélération Industrielle, à la Compétitivité et à l’Emploi (PAAICE), financé par la Banque africaine de développement (BAD) depuis 2021.

Selon le CDEPS, ce soutien représente un « véritable souffle de relance » pour les entreprises de presse en difficulté, qui font face à une situation financière de plus en plus précaire depuis près d’un an. Le processus, qui a débuté en octobre 2024, a permis la rencontre entre éditeurs de presse, l’équipe projet de l’ADEPME et les cabinets Ibrahima Touré (ITO) et Alioune Touré (ATO) pour élaborer un plan de restructuration. Ce plan comprend des mesures telles que la protection juridique, la relance économique, la digitalisation et la mobilisation de financements.

Le financement couvre 75 % de la subvention dans le cadre du portefeuille « Fonds à frais partagés », sous réserve que chaque entreprise mobilise une quote-part de 25 %, conformément à la convention signée. Le CDEPS précise que, à ce jour, aucun fonds n’a encore été versé, car les conditions de décaissement n’ont pas encore été remplies.

Le Conseil des Diffuseurs et Éditeurs de Presse du Sénégal s’insurge contre ce qu’il considère comme une tentative de récupération politique de cette initiative par le ministère de la Communication. Le CDEPS affirme que le ministère dirigé par M. Alioune Sall n’a joué aucun rôle dans le processus et dénonce le manque d’accompagnement institutionnel de sa part, notamment concernant la gestion du Fonds d’Appui et de Développement de la Presse (FADP). Le CDEPS accuse le ministre d’avoir délibérément retardé la distribution des fonds du FADP en 2024, entraînant un reversement des budgets non utilisés au Trésor. Toutefois, il indique que ces fonds restent récupérables via une loi de finances rectificative.

Le communiqué critique également une réforme en cours du décret régissant le FADP, jugée précipitée et unilatérale, sans concertation avec les professionnels du secteur. Le CDEPS déplore également la paralysie du CORED (organe d’autorégulation) et l’inaction de la Commission de la Carte nationale de Presse, qui n’a délivré aucun titre professionnel depuis plus d’un an.

En réponse à la situation, le CDEPS a déposé un recours en référé auprès de la Cour suprême le 2 mai 2025, demandant la suspension des assignations de « cessation immédiate de parution ou de diffusion » adressées à certaines entreprises de presse. Une procédure au fond est également en cours pour contester l’arrêté du ministre de la Communication à l’origine de ces assignations.

Média : LEJECOS saisit la Cour suprême pour contester un arrêté du ministère de la Communication

Le Journal de l’Économie Sénégalaise (LEJECOS) a saisi la Cour suprême du Sénégal pour demander l’annulation et la suspension de l’arrêté ministériel n°011059/MCTN du 22 avril 2025, signé par le ministère de la Communication, des Télécommunications et du Numérique. Cet arrêté s’inscrit dans le prolongement de celui du 29 juillet 2024, qui a instauré une plateforme numérique dédiée à l’identification des entreprises de presse. LEJECOS estime que ce texte administratif porte atteinte à ses droits fondamentaux, notamment la liberté de la presse et la liberté d’entreprise.

Dans sa requête, déposée le 30 avril 2025 et enregistrée sous le numéro J/209/RG/25, le journal invoque l’article 85 de la loi organique n°2017-09 du 17 janvier 2017 relative à la Cour suprême, qui permet au juge des référés de prendre toute mesure urgente pour préserver une liberté fondamentale menacée. Le journal considère que l’arrêté ministériel impose des conditions excessives qui risquent d’exclure ou de marginaliser des organes de presse légalement constitués et régulièrement déclarés auprès des autorités compétentes.

Assisté de ses avocats, Mes El Hadji Amadou Sall, Mamadou Djiby Diallo et Cheikh Faye, LEJECOS a joint à son recours plusieurs pièces justificatives pour attester de sa régularité. Il s’agit notamment de son contrat de prestation avec la Direction générale des impôts et domaines (DGID), de son numéro d’identification nationale (NINEA), de son registre de commerce (RCCM), de sa patente, d’un bordereau de dépôt de pièces, ainsi que d’une copie du procès-verbal de notification du 25 avril 2025.

Les conseils de LEJECOS soutiennent que l’arrêté viole les principes de sécurité juridique, de transparence administrative et d’égalité devant la loi. Ils estiment que la plateforme numérique, telle qu’imposée par le ministère, pourrait conduire à une discrimination déguisée entre entreprises de presse. En déposant ce recours, LEJECOS ne rejette pas le principe de régulation, mais entend dénoncer les modalités d’application jugées arbitraires et inadaptées à la réalité du secteur.

Conformément à la procédure d’urgence prévue par la loi, les avocats du journal ont demandé au juge des référés de statuer dans un délai de 48 heures. En attendant la décision, ils n’excluent pas d’engager d’autres actions pour la défense des intérêts du journal et, au-delà, pour le respect des principes de liberté de la presse au Sénégal.

Groupe Emedia : les travailleurs exigent le paiement de 11 mois de salaires impayés après un financement de l’ADEPME

La tension monte au sein du groupe Emedia. Après l’octroi par l’ADEPME d’un financement de 32 millions de FCFA destiné à accompagner la restructuration des entreprises de presse, les travailleurs du groupe, via le Syndicat des Professionnels de l’Information et de la Communication du Sénégal (Synpics), section Emedia, exigent que cette somme serve en priorité au paiement de leurs salaires impayés.

Dans un communiqué publié ce week-end, le Synpics-Emedia rappelle que la direction du groupe doit toujours 11 mois de salaires à ses employés. Le syndicat dénonce une situation devenue « intenable » pour les journalistes, techniciens et personnels administratifs du média, qui continuent d’assurer leur mission d’information dans des conditions précaires.

« Nous restons mobilisés pour la défense des droits et de la dignité des travailleurs du groupe », déclare le communiqué, illustrant le profond malaise social qui secoue le groupe Emedia depuis plusieurs mois.

Ce cri d’alarme intervient dans un contexte où l’État, à travers l’ADEPME, tente de redresser le secteur des médias via un Programme de Restructuration Financière, avec à la clé des appuis ciblés aux entreprises jugées viables. Pour les employés d’Emedia, cependant, la justice sociale doit primer sur toute tentative de relance économique.

« Pas de relance sans justice sociale », martèle le Synpics, dénonçant un manque de transparence dans la gestion des ressources allouées à l’entreprise et appelant à un audit de l’utilisation des fonds publics.

Alors que la direction d’Emedia reste silencieuse sur les modalités d’utilisation de l’enveloppe obtenue, le bras de fer avec les travailleurs pourrait s’intensifier dans les jours à venir, si aucune mesure concrète n’est prise pour régler les arriérés de salaires.

Seydi Gassama : « Le fils de Macky Sall n’a rien à craindre s’il est convoqué par la justice »

Dans le cadre du débat sur la reddition des comptes et la transparence dans la gestion des affaires publiques, Seydi Gassama, directeur exécutif d’Amnesty International Sénégal, a pris position sur le cas du fils de l’ancien président Macky Sall, cité dans plusieurs affaires touchant la gestion des ressources publiques. Lors de son passage dans l’émission Jury du Dimanche (JDD) sur RFM ce 4 mai, le défenseur des droits humains a affirmé que le fils du président Sall doit pouvoir répondre à toute convocation de la justice, sans crainte ni traitement de faveur.

Seydi Gassama a expliqué que, lorsque des membres de la famille d’un chef d’État sont directement impliqués dans des affaires de gestion publique, il est normal qu’ils soient appelés à rendre des comptes. Selon lui, la proximité du fils de l’ex-président Sall avec certaines affaires liées à la gestion des deniers publics justifie une convocation par la justice. « Il doit pouvoir répondre sans crainte ni faveur », a-t-il insisté, soulignant que, dans une démocratie saine, aucun citoyen, même ceux ayant des liens familiaux avec des dirigeants, ne doit être exempté de la loi.

Il a également rappelé le cas de Karim Wade, le fils de l’ex-président Abdoulaye Wade, qui a été inculpé après la fin du mandat de son père pour des accusations de mauvaise gestion et de corruption. « Ce type de situation n’est pas un cas isolé. Si un membre de la famille d’un président est impliqué dans des affaires publiques, la justice doit être impartiale et équitable », a ajouté Seydi Gassama.

Dans son analyse, Seydi Gassama a pris l’exemple de l’ancien président Léopold Sédar Senghor pour illustrer l’importance de maintenir une séparation nette entre la famille et l’État. Selon lui, Senghor avait pris soin de maintenir une certaine distance entre sa famille et les affaires publiques, et son fils Philippe avait même choisi de poursuivre ses études à l’université de Dakar, plutôt que de partir en France, ce qui témoignait d’une volonté de préserver l’intégrité de la gestion publique. « Senghor a montré qu’il était possible de respecter la séparation entre famille et affaires de l’État, et c’est une leçon importante à retenir », a-t-il souligné.

Seydi Gassama a également insisté sur le besoin d’une justice équitable, indépendante et transparente. Selon lui, l’objectif n’est pas d’exclure les membres d’une lignée présidentielle de la sphère publique, mais de garantir que leur position ne les exonère pas des responsabilités et des lois en vigueur. « Le fils de Macky Sall n’a rien à craindre s’il est convoqué par la justice. Ce qui importe, c’est que ses droits soient respectés et qu’il puisse répondre aux accusations sans ingérence politique », a-t-il conclu.

Cheikh Diop (CNTS/FC) : « Si on veut un pacte de stabilité sociale, il faudrait que chaque partie respecte ses engagements »

Le secrétaire général de la Confédération Nationale des Travailleurs du Sénégal – Forces du Changement (CNTS/FC), Cheikh Diop, a lancé un appel ferme à l’État et aux partenaires sociaux, les exhortant à respecter les engagements issus du pacte de stabilité sociale signé récemment. Invité de l’émission Grand Jury ce dimanche 4 mai sur la RFM, le syndicaliste a rappelé que ce pacte ne saurait être efficace sans une application rigoureuse de ses termes.

« Si on veut un pacte de stabilité sociale, il faudrait que chaque partie respecte ses engagements, faute de quoi le pacte n’a pas de sens », a-t-il martelé. Cheikh Diop a insisté sur le fait que ce pacte, présenté comme un tournant pour le climat social au Sénégal, repose sur la confiance réciproque et la volonté politique de matérialiser les accords.

Selon lui, les syndicats ont fait preuve de responsabilité en acceptant de signer un tel engagement dans un contexte économique et social tendu. En retour, il est impératif que l’État honore ses promesses, notamment sur les revendications salariales, les conditions de travail, et le dialogue social permanent.

Cheikh Diop a également évoqué les ambitions profondes du pacte : consolider la paix sociale, attirer les investisseurs étrangers, créer un climat propice à l’émergence économique et renforcer les mécanismes de protection des travailleurs. « Ce pacte est un levier de stabilité macroéconomique, mais aussi un instrument pour la justice sociale », a-t-il déclaré.

Il a rappelé que la réussite de cette initiative dépendra de la capacité de toutes les parties à respecter leurs rôles : « Les syndicats ont accepté de modérer les mouvements d’humeur pour privilégier le dialogue. Mais si les engagements de l’État sont ignorés, cette retenue ne pourra pas durer. »

Cheikh Diop a mis en garde contre toute tentative de dilution ou de report des engagements signés. Selon lui, cela compromettrait la confiance entre partenaires sociaux et risquerait d’entraîner une radicalisation des positions syndicales. « Ce serait un retour à la case départ, avec des grèves et des blocages dans des secteurs stratégiques », a-t-il averti.

Pour conclure, le leader syndical a appelé à un suivi rigoureux de la mise en œuvre du pacte par une commission paritaire de suivi et d’évaluation, afin d’éviter toute dérive. Il a également salué l’implication de certains ministres du nouveau gouvernement dans la relance du dialogue social, tout en appelant à plus de fermeté sur les délais d’exécution.

Démantèlement d’un réseau de faussaires : deux nouveaux suspects arrêtés à Guinaw Rails

L’étau se resserre autour d’un vaste réseau de faussaires spécialisés dans la falsification de documents administratifs. Deux nouveaux suspects ont été interpellés à Guinaw Rails par les éléments du commissariat d’arrondissement local, portant à onze le nombre total de personnes arrêtées dans cette affaire.

Ces arrestations interviennent dans le cadre d’une enquête en cours sur un réseau bien structuré, soupçonné d’être impliqué dans la fabrication de faux papiers d’identité, de passeports et de visas. Les deux individus appréhendés sont poursuivis pour « association de malfaiteurs, faux et usage de faux ».

Des perquisitions menées à leurs domiciles ont permis la saisie de douze passeports, dont un encore valide, et de sept visas détachés de leurs documents d’origine. Ces découvertes confirment l’existence d’un système organisé et sophistiqué, capable de produire des documents contrefaits en série.

Les profils des personnes interpellées sont actuellement examinés avec minutie par les enquêteurs. Il s’agit de déterminer les rôles de chacun dans ce réseau ainsi que les ramifications de l’organisation, notamment les circuits de distribution de ces faux documents.

Les deux suspects arrêtés ont été placés en garde à vue. L’enquête, toujours en cours, vise à identifier l’ensemble des complices et à faire la lumière sur les objectifs réels de ce trafic. Les autorités craignent que ces documents falsifiés aient été utilisés dans des activités illégales comme l’immigration clandestine, la fraude ou encore le blanchiment d’argent.

Ce nouveau coup de filet vient renforcer la vigilance des forces de l’ordre face à un phénomène en pleine recrudescence et souligne l’importance de la coopération entre les services pour contrer les réseaux criminels transnationaux.

Seydi Gassama : « La reddition des comptes actuelle est normale et nécessaire »

Le directeur exécutif d’Amnesty International Sénégal, Seydi Gassama, s’est exprimé ce dimanche 4 mai sur iRadio, dans l’émission Le Jury du Dimanche, à propos de la vague actuelle de reddition des comptes au Sénégal. Pour lui, ce processus, loin d’être anormal ou dicté par des considérations politiques, s’inscrit dans une logique institutionnelle encouragée depuis des années par les partenaires techniques et financiers du pays.

« Aujourd’hui, ce qui se passe est tout à fait normal », a-t-il affirmé. Selon lui, tous les responsables publics mêlés à la gestion de fonds ou à la prise de décisions engageant l’État doivent pouvoir rendre compte devant la justice, quel que soit leur rang ou leur passé politique.

Seydi Gassama rappelle que les instruments actuels de lutte contre la corruption – tels que l’Office national de lutte contre la fraude et la corruption (OFNAC), le Pool judiciaire financier ou encore la Cellule nationale de traitement des informations financières (CENTIF) – sont des créations de l’ancien régime de Macky Sall, mises en place sous la pression d’institutions internationales comme l’UEMOA, la Banque mondiale ou la BAD. Ces dernières exigent des mécanismes solides de bonne gouvernance pour accorder leur soutien financier.

« Ces organes produisent régulièrement des rapports sur la base desquels des poursuites sont engagées. C’est donc un processus institutionnel déjà ancré », a-t-il expliqué.

Le militant des droits humains a aussi dénoncé l’absence de volonté politique sous l’ancien président Macky Sall pour aller au bout de la transparence. « Il n’y a eu qu’un seul responsable du régime précédent déféré à la justice malgré les nombreux rapports accablants. Des documents ont été tout simplement enterrés dans des tiroirs », déplore-t-il.

Il affirme même avoir en sa possession certains de ces rapports, jamais rendus publics ni transmis à la justice. Pour lui, cette impunité a encouragé la malgouvernance. « Macky Sall donnait l’impression de garantir à son entourage une immunité totale. C’est ce qui a ouvert la porte à des abus. »

Si Seydi Gassama soutient l’action actuelle des autorités judiciaires, il insiste toutefois sur la nécessité de préserver la sérénité et l’indépendance de la justice. Il s’est inquiété de la surmédiatisation du processus et des tentatives de récupération politique.

« Le jour où les Sénégalais sentiront que cette opération est motivée par une volonté de vengeance, elle perdra toute légitimité. Il faut donc laisser les magistrats travailler dans le calme, loin des pressions politiques ou médiatiques. »

En résumé, Seydi Gassama estime que la justice doit suivre son cours sans interférences, et que toute personne ayant géré des deniers publics doit rendre des comptes. Ce processus, à ses yeux, n’a rien d’exceptionnel. Il est le signe d’un État qui se réconcilie avec les principes de transparence et de redevabilité.

Campagne agricole 2025-2026 : le ministre Mabouba Diagne met en place un dispositif strict de supervision

En prélude à la campagne agricole 2025-2026, le ministre de l’Agriculture, de la Souveraineté alimentaire et de l’Élevage, Mabouba Diagne, a publié une circulaire détaillée encadrant la supervision, le contrôle et le suivi de la distribution des intrants agricoles à travers le pays. Cette mesure vise à garantir transparence, rigueur et équité dans la mise en œuvre des opérations.

La circulaire instaure une Commission nationale (CN) de supervision, présidée par le ministre ou son représentant, avec le ministre des Forces armées comme vice-président et le directeur de l’Agriculture comme secrétaire. Elle sera chargée de la coordination globale du dispositif et du suivi national des opérations relatives aux semences et fertilisants.

Au niveau local, des commissions décentralisées seront mises en place par arrêté des autorités administratives, adaptées au contexte de chaque circonscription. Ces arrêtés doivent être transmis au ministère au plus tard le 7 mai 2025.

Le ministre Diagne impose une série de mesures strictes :

  • Chaque bénéficiaire doit se présenter personnellement, muni de sa carte d’identité nationale, accompagné de son chef de village ou de quartier.
  • Aucune délégation ne sera autorisée sans l’accord explicite de l’autorité compétente.
  • Les Forces de Défense et de Sécurité (FDS) — armée, gendarmerie, police, douanes — seront mobilisées pour sécuriser les stocks, surveiller les déchargements et garantir le bon déroulement des livraisons.
  • Les magasins de stockage seront placés sous surveillance permanente.
  • En cas d’irrégularité flagrante, les FDS pourront intervenir sur requête des commissions ou de tout témoin.

Les commissions locales devront produire un rapport hebdomadaire, sous la responsabilité du sous-préfet ou de son représentant, avec participation obligatoire des FDS. Les chefs de service départemental du développement rural assureront la remontée quotidienne des données au niveau régional.

Enfin, tout fournisseur défaillant devra être signalé sans délai aux autorités compétentes. À noter que la fonction de membre de commission est bénévole.

Avec ce nouveau dispositif, le ministère entend poser les bases d’une gouvernance agricole rigoureuse, en rupture avec les pratiques opaques souvent dénoncées par les producteurs.

Pacte de stabilité sociale : Le SYTJUST dénonce son exclusion et annonce la reprise de la mobilisation

Au lendemain de la signature du Pacte national de stabilité sociale pour une croissance inclusive et durable, le Syndicat des Travailleurs de la Justice (SYTJUST) est monté au créneau pour exprimer sa colère et sa frustration. Dans un communiqué transmis à la presse ce vendredi 2 mai, le syndicat fustige « l’exclusion injustifiée » du secteur judiciaire de cet accord conclu entre le gouvernement et plusieurs organisations syndicales à l’occasion de la Fête du Travail.

« Aucune des doléances portées par les travailleurs de la Justice n’a été satisfaite. Le secteur a été tout simplement ignoré dans ce pacte », déplore le SYTJUST, visiblement amer face à ce qu’il qualifie de marginalisation délibérée.

Selon le syndicat, cette omission est d’autant plus préoccupante que le secteur judiciaire connaît depuis plusieurs années une accumulation de revendications non satisfaites, touchant notamment aux statuts des agents, aux conditions de travail, à la rémunération et aux infrastructures.

En réaction, le SYTJUST affirme ne plus se sentir lié par les engagements issus du pacte signé le 1er mai, et annonce « la reprise du combat pour la satisfaction de ses revendications ». Cette mobilisation pourrait entraîner de nouveaux mouvements d’humeur dans les juridictions et perturber sérieusement le fonctionnement du service public de la Justice dans les jours à venir.

Le syndicat n’a pas encore précisé la nature des actions envisagées, mais des grèves, des sit-in ou des ralentissements d’activités ne sont pas à exclure.

Le Pacte national de stabilité sociale, salué par le gouvernement comme une avancée majeure en faveur du dialogue social, commence ainsi à susciter des remous. Alors qu’il visait à instaurer un climat de sérénité pour favoriser les réformes économiques, l’exclusion de certaines corporations — comme celle des travailleurs de la Justice — risque de fragiliser sa portée.

Affaire Boffa Bayotte : la Cour de cassation confirme la perpétuité pour le journaliste René Capain Bassène

Le journaliste René Capain Bassène, détenu depuis plus de sept ans à la Maison d’arrêt et de correction (MAC) de Ziguinchor dans le cadre de l’affaire de la tuerie de Boffa Bayotte, a vu son dernier espoir judiciaire s’effondrer. Ce vendredi 2 mai, la Cour de cassation a confirmé sa condamnation à la réclusion criminelle à perpétuité, rendant définitive sa peine.

L’annonce a été faite par Madia Diop Sané, coordonnateur national du mouvement “Vision Sénégal”, qui a reçu l’appel personnel du journaliste depuis sa cellule. “Une triste et mauvaise nouvelle que personne ne s’attendait à entendre. René vient de nous dire que son ultime recours a été rejeté. Nous espérions sa libération”, a-t-il déclaré.

Militants, confrères et soutiens du journaliste continuent de clamer son innocence. “L’État du Sénégal ferait mieux d’identifier les véritables auteurs de la tragédie de Boffa Bayotte”, a insisté Madia Diop Sané.

Sur Facebook, le journaliste Moussa Ngom a exprimé sa vive inquiétude, évoquant la détérioration de l’état de santé de Bassène. Ce dernier devait être évacué à Dakar pour une intervention chirurgicale suite à des tortures subies lors de sa garde à vue : “Son tympan a été perforé. L’homme qui m’a appelé aujourd’hui n’avait plus de force. Je crains le pire.”

Cette décision de la Cour de cassation vient clore une procédure longue et contestée, dans un climat de préoccupations persistantes autour de la transparence du procès et du respect des droits de la défense.

Levée de l’immunité parlementaire de Ndeye Saly Diop Dieng : l’Assemblée nationale donne son feu vert à la justice

Après Moustapha Diop, c’est au tour de Ndeye Saly Diop Dieng de perdre son immunité parlementaire. L’Assemblée nationale a voté, ce vendredi, en faveur de la levée de l’immunité de l’ancienne ministre de la Famille, du Genre et de la Protection des enfants, ouvrant ainsi la voie à d’éventuelles poursuites judiciaires.

La procédure a été initiée à la suite d’une requête du ministre de la Justice, transmise par le Procureur général près la Cour d’appel de Dakar. Au total, sur les 165 députés que compte l’hémicycle, 132 ont pris part au vote, dont 18 par délégation. Le résultat est sans équivoque : 118 voix pour, 14 contre, et aucune abstention.

L’Assemblée a ainsi adopté la résolution présentée par la Commission Ad hoc, confirmant sa volonté de coopérer avec la justice dans le traitement de ce dossier.

Affaire foncière de Pikine-Guédiawaye : Mame Boye Diao brise le silence et charge les autorités

Invité lors d’un panel organisé par le Syndicat autonome des agents des Impôts et Domaines (SAID), tenu à l’occasion de la fête du Travail ce jeudi 1er mai, l’ancien directeur général des Domaines, Mame Boye Diao, est revenu sur son passage tumultueux à la tête de la DGID et sur l’affaire foncière controversée liée au tribunal de Pikine-Guédiawaye.

Devant ses anciens collègues réunis autour du thème : « Le positionnement stratégique de la DGID dans les politiques foncières et domaniales de l’État du Sénégal : enjeux et perspectives », Mame Boye Diao a exprimé son amertume. « Mes trois années aux Domaines restent un cauchemar », a-t-il déclaré, soulignant que peu d’agents quittent ce service sans être inquiétés par la gendarmerie.

Évoquant l’affaire des 2 hectares attribués à l’ancien ministre Ismaïla Madior Fall — dossier qui avait défrayé la chronique et failli être porté devant la Haute Cour de justice — Mame Boye Diao s’est voulu clair : « C’est le ministre qui m’a demandé d’exécuter, et j’ai exécuté. » Il ajoute : « Ce sont les ministres ou parfois le Président qui donnent les instructions, et nous les exécutons. »

Pour lui, les fonctionnaires de la DGID sont souvent des boucs émissaires, pris au piège de décisions politiques opaques. Il a ainsi plaidé pour une meilleure protection des agents du fisc et une réforme en profondeur du système foncier. « Nous avons les compétences, les ressources humaines et les textes nécessaires pour réformer, mais tant que les pratiques actuelles perdurent, rien ne changera », a-t-il martelé.

Audit des finances publiques 2019–2024 : La Cour des comptes saisit la Justice, huit dossiers explosifs dans le viseur

L’État sénégalais entre dans une nouvelle ère de transparence budgétaire. La Cour des comptes, par la voix de son président Mamadou Faye, a officiellement saisi le Garde des Sceaux, ministre de la Justice, à la suite d’un audit approfondi des finances publiques sur la période 2019–2024. Cette démarche s’inscrit dans une dynamique de reddition des comptes et de lutte contre l’impunité.

Selon des informations rapportées par L’Observateur, le président de la Cour a adressé un référé judiciaire accompagné de documents déclassifiés relatifs à des comptes bancaires utilisés par plusieurs membres des anciens gouvernements, notamment les ministres et ministres délégués chargés des Finances. Ces pièces laissent entrevoir de potentielles irrégularités graves, justifiant l’ouverture de procédures pénales.

Huit dossiers, jugés « particulièrement incriminants », sont déjà dans le viseur de la Justice. D’après les sources du journal, les premières auditions viseront une dizaine de hauts fonctionnaires, principalement issus du Trésor public et du ministère des Finances. Une réunion technique de haut niveau, organisée mercredi dernier autour du procureur financier et d’un groupe restreint de magistrats et d’Officiers de police judiciaire (OPJ), a permis de définir les modalités de l’enquête, qui sera conduite par la Division des investigations criminelles (DIC).

La Cour des comptes, qui se dit disponible pour tout complément d’information, semble déterminée à aller au bout de ce processus. Pour beaucoup, ce tournant judiciaire marque une rupture forte avec les pratiques du passé et donne corps à la promesse d’un État plus intègre.

Alors que le rouleau compresseur judiciaire se met en marche, l’opinion publique retient son souffle. Des personnalités de premier plan, aujourd’hui dans le viseur, pourraient bientôt être appelées à répondre de leur gestion devant la Justice.

Assemblée nationale : L’immunité parlementaire de Moustapha Diop levée

L’Assemblée nationale du Sénégal a officiellement levé, ce vendredi, l’immunité parlementaire de Moustapha Diop, député-maire de Louga et ancien ministre du Développement industriel. La décision, largement soutenue par les députés, marque un tournant dans l’évolution judiciaire de cette figure politique.

Sur les 124 parlementaires présents lors de la séance plénière, 116 ont voté pour la levée de l’immunité, tandis que 8 s’y sont opposés. Aucun député ne s’est abstenu. Ce vote fait suite à une demande formulée par le ministre de la Justice, relayée par une correspondance du Procureur général près la Cour d’appel de Dakar. L’Assemblée a ainsi entériné la résolution soumise par la Commission Ad hoc, spécialement mise en place pour statuer sur ce dossier.

Cette levée d’immunité ouvre désormais la voie à des poursuites judiciaires contre Moustapha Diop, dont les ennuis judiciaires restent pour l’instant non détaillés publiquement. Toutefois, cette procédure souligne la volonté des autorités de renforcer la transparence et la redevabilité au sein de la classe politique.

L’ancien ministre, réputé pour son influence dans la région de Louga, pourrait donc bientôt faire face à la justice, sauf rebondissement dans les jours à venir. En attendant, cette affaire suscite de vifs commentaires au sein de l’opinion publique et sur les réseaux sociaux.

1er mai : L’APR fustige la gouvernance actuelle et dénonce la précarisation des travailleurs

À l’occasion de la Fête internationale du Travail, le Secrétariat exécutif national (SEN) de l’Alliance pour la République (APR) a saisi l’opportunité pour adresser un sévère réquisitoire contre le régime du président Bassirou Diomaye Faye. Dans une déclaration publiée ce 1er mai, le parti de l’ancien chef de l’État Macky Sall accuse les nouvelles autorités de « précariser les travailleurs » et de « détruire l’héritage social » construit sous la gouvernance précédente.

Dans son communiqué, l’APR affirme que l’arrivée au pouvoir du nouveau régime a marqué un tournant négatif dans la vie des travailleurs sénégalais. Le parti déplore la suspension de plusieurs acquis sociaux, tels que la Couverture maladie universelle (CMU), les bourses de sécurité sociale et la revalorisation salariale, initiatives qu’il attribue à l’ère Macky Sall.

« Le Président Macky Sall et l’APR ont toujours inscrit leur action dans la conviction que le travail est un levier d’inclusion et de progrès social », rappelle le texte, soulignant les avancées obtenues au cours des douze dernières années, notamment à travers la tenue de conférences sociales et la consolidation du dialogue social.

Le SEN de l’APR accuse le gouvernement actuel de provoquer un « blocage économique » et de favoriser les licenciements abusifs dans plusieurs entités publiques stratégiques, dont la CDC, le Port autonome de Dakar, le FONGIP ou encore la SAPCO.

Le parti met également en garde contre un retour aux « ajustements structurels » qui, selon lui, pourraient découler d’un affaiblissement de la crédibilité économique du pays. La récente polémique autour du rapport de la Cour des comptes est citée comme un facteur aggravant de la méfiance nationale et internationale.

Au-delà des questions économiques et sociales, l’APR dénonce un « climat de terreur » marqué par des « arrestations arbitraires » visant des opposants, des journalistes et des chefs d’entreprise. Le parti avance que plus de 300 organes de presse seraient aujourd’hui « à l’arrêt », sans fournir de précisions chiffrées ou vérifiées.

Cette situation est, selon le communiqué, le reflet d’une « politique de règlement de comptes » qui porterait atteinte à la démocratie, à la liberté d’expression et à la cohésion nationale.

Face à ce qu’il qualifie de « dérives dictatoriales », l’APR appelle à une mobilisation nationale de « tous les démocrates et républicains » pour défendre les acquis sociaux et les libertés fondamentales. Le parti exige également la réintégration des travailleurs « injustement licenciés » et exprime sa solidarité envers tous ceux qui sont en lutte pour leurs droits.

1er Mai 2025 : Le PIT-Sénégal dénonce les « dérives sociales » du régime et appelle à la mobilisation des travailleurs

En ce 1er mai 2025, journée dédiée à la célébration du travail, le Parti de l’Indépendance et du Travail du Sénégal (PIT-Sénégal) a dressé un constat alarmant sur la situation sociale du pays. Dans sa déclaration, le parti fustige la politique actuelle du régime, marquée selon lui par une « vague de licenciements arbitraires, une pression fiscale accrue sur les entreprises et une flambée du coût de la vie », affectant durement les populations. Le PIT déplore également le « gel jugé inacceptable des bourses familiales », essentiel pour de nombreux foyers. Face à ces dérives qu’il qualifie « d’antisociales et d’anti-économiques », le PIT-Sénégal lance un appel à la mobilisation générale des travailleurs pour défendre leurs droits et exiger un changement de cap.

In extenso la Déclaration du Secrétariat du Comité Central 

1er MAI 2025 

JOURNÉE INTERNATIONALE DES TRAVAILLEUSES ET TRAVAILLEURS 
Ce 1er MAI 2025 donne l’occasion de nouveau au PIT- Sénégal de rendre un vibrant hommage à toutes celles et à tous ceux dont les lourds sacrifices ont permis d’appréciables conquêtes sociales et démocratiques pour le monde du travail, que ce soit au Sénégal ou ailleurs dans le monde. 

Cette commémoration se déroule dans un contexte international complexe et incertain, avec des    contradictions et des tensions exacerbées entre les puissances impérialistes découlant, entre autres, de la féroce guerre commerciale déclenchée par le Président Trump, du retour des nationalismes étroits cultivés par les forces populistes d’extrême droite, des attaques réitérées contre le multilatéralisme, de la course au surarmement… 

Des évolutions particulièrement dangereuses venant s’ajouter aux conflits susceptibles de dégénérer en embrasement régional (guerre Russo-Ukrainienne, génocide du peuple palestinien à Gaza, menaces contre l’Iran, tragédie à l’est du Congo avec le soutien du Rwanda au M23…)  En fait, un basculement de la géopolitique mondiale gros de facteurs de crises susceptibles de déclencher une troisième guerre mondiale, dont on voit bien qu’elle correspondrait à une barbare régression de civilisation. 

Un tel contexte amène le PIT- Sénégal à proclamer, aujourd’hui plus qu’hier, que les forces de paix et de progrès doivent renforcer leur mobilisation pour stopper cette course insensée vers le chaos généralisé. 

À cet effet, partout dans le monde, les travailleurs doivent être à l’avant-garde du combat. 

Au Sénégal, le 1er MAI 2025 est célébré sur fond d’inquiétude et d’angoisse des travailleurs. En effet, au lieu d’honorer ses engagements envers le monde du travail, le nouveau régime, depuis son installation, multiplie les attaques contre les droits fondamentaux des travailleurs. Par le biais d’une surprenante et brutale politique de déflation, des dizaines de milliers d’agents publics ont été arbitrairement licenciés dans un climat de haine et de revanche politique inacceptable. Des jeunes, recrutés dans le cadre du programme « Xeyu Ndaw Yi », en ont été les premières victimes : ils ont été renvoyés sans ménagement, ni solution de rechange, comme s’ils n’avaient aucun droit. D’autres, moins jeunes, ont été enlevés de leur poste de travail sous le motif sidérant d’appartenance politique à l’ancien Parti au pouvoir. 

Le PIT- Sénégal se félicite en conséquence de la mise sur pied du Rassemblement National des Travailleurs Licenciés pour recouvrer les droits manifestement piétinés par le régime en place. D’autant que de grandes entreprises privées – dont des segments stratégiques entiers sont en crise du fait des décisions irréfléchies du gouvernement – de même que des PME/PMI fragilisées par la pression fiscale, sont implicitement encouragées à procéder aux mêmes licenciements, au mépris bien souvent de la législation du travail. Il faut ajouter que cette spirale infernale contre le monde du travail aggrave une situation sociale déjà bien difficile pour les populations, avec la flambée des prix des denrées et services de première nécessité.  

Dans le même élan d’offensive contre les droits acquis, le régime est dans l’agression des libertés fondamentales : celles d’opinion, d’expression, de presse, de formes pacifiques de protestation publique. En attestent, entre autres, les nombreux emprisonnements pour délit d’opinion et les sévères et mesquines mesures de musellement de la presse. 

Cependant, ce qui se profile à l’horizon n’est pas moins alarmant. En effet, tout porte à croire que le pays sera replongé dans une politique d’ajustement structurel avec, entre autres, de probables baisses de salaires, la suppression des subventions publiques, de possibles coupes dans les budgets sociaux, et bien d’autres mesures anti-sociales risquant d’être imposées par le FMI lors des négociations de prêts à venir… 

Les Sénégalais sont donc en train d’éprouver, à leur corps défendant, la vacuité des discours populistes, foncièrement démagogiques, qui leur ont été servis pour susciter et entretenir un espoir légitime de changement réel. 

En tout état de cause, le PIT-Sénégal affirme son rejet total de toute démarche visant à faire porter le poids de la crise aux travailleurs et aux couches populaires les plus vulnérables. Dans ce cadre, le PIT-Sénégal dénonce le gel inadmissible des bourses familiales tout en espérant que ce gel ne cache pas une volonté qui ne dit pas son nom de les supprimer. Le PIT réaffirme son engagement aux côtés des masses laborieuses pour faire échec aux offensives antisociales du Gouvernement. Le Parti salue la naissance du Front Syndical pour la Défense du Travail qui rassemble toutes les confédérations et centrales syndicales du pays, aux fins de protection des emplois, des acquis sociaux et pour le respect de la législation du travail et des   libertés fondamentales dont le droit syndical. 

Pour le PIT-Sénégal, il ne peut y avoir de PACTE SOCIAL crédible et viable sans garantie concernant les emplois et des salaires décents, le strict respect de la législation du travail, sans des perspectives claires et précises d’un dialogue social permanent, franc, sincère et productif. De même, le PIT considère qu’il ne peut y avoir de relance économique véritable sans apurement de la dette intérieure. 

Au total, en ce 1er MAI  2025, le Parti de l’Indépendance et du Travail du Sénégal en appelle à la mobilisation générale des travailleurs. D’une part, contre toutes les dérives antisociales et anti-économiques du régime, contre la vie chère, contre le chômage et notamment celui des jeunes et, d’autre part, pour des mesures fortes   d’apaisement   du délétère climat social et politique qui fragilise l’unité et la cohésion nationales. 

VIVE LE 1er MAI ! 
VIVE LES TRAVAILLEUSES ET TRAVAILLEURS DU SÉNÉGAL ET DU MONDE ! 
VIVE LA SOLIDARITÉ INTERNATIONALE AGISSANTE DES TRAVAILLEURS ET DES PEUPLES !

Outrage au Gouverneur de Ziguinchor : Ibeu Thiam, porte-parole national des chauffeurs, placé en garde à vue

L’affaire Houreye Thiam continue de faire des vagues dans le secteur du transport à Ziguinchor. Ce mercredi, une nouvelle étape a été franchie avec l’arrestation d’Ibeu Thiam, porte-parole national des chauffeurs et transporteurs du Sénégal. Il a été interpellé par la gendarmerie devant le tribunal de grande instance de Ziguinchor, alors qu’il venait soutenir des transporteurs jugés après le saccage d’un bus.

Selon les informations rapportées par Seneweb, Ibeu Thiam est accusé d’outrage à l’encontre du gouverneur de Ziguinchor. Dans une vidéo relayée sur les réseaux sociaux, il aurait accusé le chef de l’exécutif régional de partialité, en soutenant l’entreprise de transport dirigée par Houreye Thiam, au détriment des autres acteurs du secteur.

Ces propos ont été jugés suffisamment graves pour justifier son placement en garde à vue. Une enquête a été ouverte, à l’issue de laquelle il sera présenté au procureur.

Ce nouvel épisode s’inscrit dans un climat de tensions croissantes entre les chauffeurs de la gare routière et la société de transport de Houreye Thiam. Les incidents se sont multipliés ces dernières semaines, culminant avec la mise à sac d’un bus, ce qui a entraîné l’arrestation de plusieurs transporteurs.

Condamnation de Mbodia Mbaye : six mois de prison, dont un mois ferme, pour « propos contraires aux bonnes mœurs »

Le verdict est tombé ce mercredi 30 avril 2025 au tribunal de Dakar. Fatou Mbaye, plus connue du grand public sous le nom de Mbodia Mbaye, a été condamnée à six mois de prison dont un mois ferme, pour avoir tenu des propos jugés contraires aux bonnes mœurs dans une vidéo largement relayée sur les réseaux sociaux.

Tout est parti d’une vidéo diffusée le 14 avril dernier, dans laquelle Mbodia Mbaye abordait, de manière crue et très explicite, des sujets à caractère sexuel. Ces propos ont choqué de nombreux internautes, suscitant un tollé immédiat sur les réseaux sociaux, entre indignation, dénonciations et débats sur la liberté d’expression.

Alerté par cette publication virale, le parquet de Dakar s’était auto-saisi et avait confié l’enquête à la Division spéciale de la cybersécurité (DSC), spécialisée dans les délits liés à l’usage du numérique. Mbodia Mbaye avait alors été interpellée dans la foulée, avant d’être relâchée en attendant son procès.

Dans une tentative d’apaisement, l’influenceuse avait rapidement présenté ses excuses publiques et déclaré qu’elle se retirait temporairement des réseaux sociaux, tout en assurant qu’elle n’avait pas eu l’intention de heurter la sensibilité du public. Ces excuses, largement reprises dans la presse, n’ont cependant pas suffi à lui éviter une condamnation judiciaire.

Le tribunal correctionnel de Dakar, après examen du dossier, a finalement reconnu Mbodia Mbaye coupable de « propos contraires aux bonnes mœurs », une infraction prévue par le Code pénal sénégalais, et l’a condamnée à six mois de prison, dont un mois ferme. Elle devra donc purger ce mois derrière les barreaux, sauf aménagement ou remise de peine.

Enquête sur les 125 milliards de FCFA : Amadou Sall convoqué par la justice pour un transfert douteux de 10 milliards

L’affaire des 125 milliards de FCFA de transactions suspectes connaît un nouveau rebondissement. Selon le quotidien L’Observateur, Amadou Sall, fils de l’ancien président Macky Sall, est convoqué le 7 mai prochain par le pool judiciaire dans le cadre de cette enquête tentaculaire menée par la Cellule nationale de traitement des informations financières (CENTIF).

Le nom d’Amadou Sall apparaît dans un transfert jugé douteux de 10 milliards de FCFA, impliquant la société Woodrose Investment Ltd, enregistrée en Côte d’Ivoire. Un élément troublant mis en lumière par L’Obs dans son édition du mercredi 30 avril : la gérante de la société, Ndèye Seynabou Ndiaye, aurait donné une procuration à Amadou Sall pour gérer le compte bancaire de Woodrose, logé à la NSIA.

Ce compte fait partie des nombreuses opérations financières passées au crible par la CENTIF. L’absence de Mme Ndiaye, actuellement hors du pays, pourrait toutefois ralentir l’avancée de l’instruction, selon des sources proches du dossier citées par le journal du Groupe futurs médias (GFM).

De son côté, l’entourage d’Amadou Sall tente de désamorcer les soupçons en expliquant que les fonds en question proviennent de la vente d’un terrain que lui aurait offert son père. Cette transaction aurait été supervisée par Farba Ngom, un proche de l’ancien président Macky Sall, lui aussi cité dans cette vaste enquête sur des flux financiers suspects.

Audit financier au Sénégal : Révélations sur les tensions internes à la Cour des comptes

Le rapport explosif de la Cour des comptes sur la gestion des finances publiques entre 2019 et 2023 continue de faire des vagues. Accusant l’ancien régime d’avoir dissimulé une « dette cachée » estimée à plus de 7 000 milliards de FCFA, ce document, publié le 12 février 2025, suscite aujourd’hui des interrogations quant à sa méthode, sa légitimité et son contenu. Des documents internes, obtenus par Jeune Afrique, révèlent que la Cour des comptes elle-même a été divisée sur les fondements de ce rapport.

Au cœur de la polémique, la Chambre des affaires budgétaires et financières (CABF), à qui avait été confiée l’élaboration du rapport. Or, selon une correspondance datée du 23 décembre 2024, le président de la Chambre des affaires administratives, Mamadou Thiao, y exprimait de sérieuses réserves. Il y dénonçait l’absence de vérification rigoureuse des données issues de l’audit initial commandité par le gouvernement, pointant un manque de fiabilité, d’exhaustivité et de rigueur dans l’approche.
Mamadou Faye, Premier président de la Cour des comptes, allait dans le même sens dans un document confidentiel : « Les auditeurs ne sont pas en mesure de se déterminer sur l’existence ou non d’un surplus de financement, aussi bien en 2022 qu’en 2023. » Une formule lourde de sens, qui remet en question une partie des conclusions du rapport, notamment celles utilisées par le Premier ministre Ousmane Sonko et le ministre Abdourahmane Sarr pour accuser Macky Sall de manipulation comptable.
Le rapport aurait également souffert d’un non-respect du principe du contradictoire. C’est ce que dénonce un contre-rapport élaboré par l’Alliance Pour la République (APR), le parti de l’ancien président Macky Sall. Ce document de 24 pages évoque une confusion volontaire entre la dette de l’administration centrale et celle du secteur parapublic, et affirme que le rapport souffre d’un biais destiné à gonfler artificiellement l’endettement global.
Plus troublant encore, des témoignages évoquent l’existence de deux versions du rapport. Des sources financières internes, citées sous anonymat, confirment que des documents contradictoires circulent, ce qui alimente les soupçons d’une instrumentalisation politique de la Cour. Une question capitale reste en suspens : le rapport final a-t-il été amendé pour tenir compte des critiques internes ? Et pourquoi n’a-t-il pas été signé par le Premier président de l’institution, Mamadou Faye, comme l’exige la tradition républicaine ?
Selon plusieurs juristes, la CABF aurait outrepassé son mandat. La loi du 27 décembre 2012 portant Code de transparence dans la gestion des finances publiques autorise la Cour des comptes à contrôler la qualité des audits réalisés par l’administration, non à conduire elle-même un audit en bonne et due forme des finances de l’État. En assumant ce rôle, la CABF se serait érigée en auditeur autonome, brouillant ainsi la ligne entre contrôle, évaluation et dénonciation.
Ces révélations risquent d’avoir des conséquences politiques majeures. Alors que le gouvernement avait fait de ce rapport une pièce maîtresse de sa rhétorique de rupture, les tensions internes à la Cour pourraient affaiblir sa portée symbolique et juridique. En parallèle, le recours introduit par l’opposition au Conseil constitutionnel contre la loi interprétative de l’amnistie – également justifiée par les conclusions de la Cour – pourrait rouvrir le débat sur l’usage politique de cette institution censée être indépendante.

Le Dakarois Quotidien & Le Dakarois Sports N°455 – 30/04/2025

🔴 COUR DES COMPTES / «  LE FAMEUX RAPPORT SUR LA SITUATION DES FINANCES PUBLIQUES A FAIT L’OBJET DE CRITIQUES ACERBES EN INTERNE » : JEUNE AFRIQUE LÂCHE UNE BOMBE
🔴 CESSATION DE DIFFUSION, BLOCAGE DES AIDES À LA PRESSE, INACTIVITÉ DU CNRA, PARALYSIE DU CORED ET DE LA COMMISSION DE LA CARTE NATIONALE DE PRESSE : LA CAP MET À NU LES MANŒUVRES DU POUVOIR

🔴 BAL 5 / BOUCLAGE DE LA PHASE ALLER (2-1) CONTRE PETRO DE LUANDA : L’ASCVD RENVERSE LE TRÔNE DU CHAMPION
🔴 MMA / COMBAT CONTRE THE HULK CE 15 MAI : RENTRÉE DE ZARKO DANS LA CAGE

Mia Guissé entendue par la Division spéciale de cybersécurité : l’artiste ressort libre après son audition

L’artiste Mia Guissé, convoquée ce mardi 30 avril 2025 par la Division spéciale de cybersécurité (DSC), a été auditionnée dans le cadre d’une plainte déposée par Mame Makhtar Guèye, vice-président de l’ONG islamique JAMRA. Après plusieurs heures d’interrogatoire, la chanteuse est ressortie libre des locaux de la police, sans mise en garde à vue.

La plainte de JAMRA, largement médiatisée, accuse Mia Guissé de « promotion de la pornographie verbale, outrage public aux bonnes mœurs et attentat à la pudeur ». Elle fait suite à une série de contenus diffusés par la chanteuse sur ses plateformes sociales, jugés indécents par l’ONG.

Selon des informations rapportées par Seneweb, Mia Guissé a répondu aux questions des enquêteurs dans le calme et a fourni sa version des faits. Le dossier, pour l’instant, ne fait pas l’objet d’une inculpation formelle. Toujours selon les mêmes sources, il pourrait être transmis au parquet sous forme de renseignement judiciaire, laissant à l’autorité judiciaire le soin de déterminer s’il y a lieu ou non d’ouvrir une procédure pénale.

L’affaire Mia Guissé, au-delà du cadre judiciaire, a suscité un débat national sur les libertés individuelles, l’expression artistique et les limites de la morale publique. Plusieurs voix, notamment dans les milieux féministes et progressistes, ont dénoncé ce qu’elles considèrent comme un harcèlement moral exercé contre les femmes qui s’assument publiquement, à l’image de l’activiste Maïmouna Astou Yade qui a appelé à une contre-plainte citoyenne contre JAMRA.

De son côté, l’ONG islamique JAMRA assume pleinement sa démarche, se considérant comme un rempart contre « la décadence morale » et défendant une régulation de l’espace public conforme aux valeurs culturelles et religieuses du Sénégal.

La chanteuse, visiblement sereine à sa sortie, n’a pas encore officiellement réagi à cette audition. Il reste à savoir si le parquet décidera de classer l’affaire ou d’entamer une instruction.

Rapport Amnesty International 2024-2025 : Un État sénégalais toujours sous tension face aux droits humains

Ce mardi à Dakar, Amnesty International a présenté son rapport annuel 2024-2025. Un document accablant, qui dresse un tableau préoccupant des droits humains au Sénégal. Malgré l’alternance politique intervenue en mars 2024 avec l’arrivée au pouvoir de Bassirou Diomaye Faye, l’organisation note la persistance de pratiques répressives héritées du régime précédent. Le rapport aborde une large palette de thématiques : violences policières, liberté d’expression, impunité, conditions carcérales, droits des femmes, des enfants, des migrants et enjeux environnementaux.

L’un des éléments les plus marquants du rapport concerne les violences policières survenues en février 2024, dans un contexte de contestation du report de l’élection présidentielle. Amnesty déplore la mort d’au moins quatre personnes, dont un adolescent de 16 ans, tuées par les forces de sécurité, et l’arrestation de plus de 150 manifestants. Des journalistes ont également été ciblés. Mor Amar a été agressé, tandis qu’Absa Hane a été violemment battue et brièvement détenue.

Pour Seydi Gassama, directeur exécutif d’Amnesty Sénégal, ces violences traduisent une intolérance persistante à la critique. « Lorsqu’on exerce le pouvoir, on doit être tolérant envers la critique. Si ce n’est pas le cas, on remplit les prisons de personnes qui n’ont fait qu’exprimer une opinion », a-t-il déclaré, appelant à une rupture nette avec les pratiques du passé.

Autre point controversé, l’adoption en mars 2024 d’une loi d’amnistie couvrant les événements politiques survenus entre février 2021 et février 2024. Selon Amnesty, cette loi empêche toute poursuite judiciaire pour les décès d’au moins 65 personnes, tuées pour la plupart par les forces de sécurité.

« C’est une atteinte directe au droit à la justice pour les familles des victimes », a dénoncé Gassama. Il y voit une consécration de l’impunité, contraire aux obligations du Sénégal en matière de droits humains. L’organisation appelle à l’abrogation de cette loi et à l’ouverture de procès équitables pour établir les responsabilités.

Amnesty note une certaine amélioration avec la libération de figures politiques comme Bassirou Diomaye Faye et Ousmane Sonko, mais souligne que la répression n’a pas totalement cessé. Des personnalités telles qu’Ameth Suzanne Camara ont été arrêtées pour « offense au chef de l’État », et Cheikhna Keita pour « diffusion de fausses nouvelles ».

« Même si on n’emprisonne plus pour un like sur Facebook, les poursuites judiciaires se poursuivent », a regretté Gassama, appelant à la décriminalisation des infractions liées à la liberté d’expression. Pour lui, la liberté de parole ne doit jamais conduire à l’emprisonnement.

Les conditions de détention restent alarmantes. En janvier 2025, une épidémie de tuberculose a éclaté à la prison de Rebeuss, mettant en lumière la surpopulation carcérale et l’insuffisance des soins de santé. Amnesty appelle à des investissements urgents dans le système pénitentiaire et à une réforme globale de la justice.

Le rapport pointe également le retard dans la réforme du Code de la famille, qui maintient l’âge légal du mariage des filles à 16 ans et le principe d’« autorité paternelle ». Amnesty soutient les recommandations issues des Assises de la justice, qui préconisent un relèvement à 18 ans.

Le sort des enfants talibés reste également préoccupant. Forcés à mendier dans la rue, ils sont exposés à la traite et aux violences. Amnesty dénonce l’inaction du gouvernement, qui tarde à adopter un Code de l’enfant et à mettre en place des politiques de protection efficaces.

Sur le plan environnemental, l’organisation salue la suspension des activités minières sur la Falémé jusqu’en 2027, soulignant les risques liés à l’orpaillage et à l’utilisation de produits chimiques comme le mercure. L’audit sur l’exploitation du phosphate à Ndendory (Matam) est également une mesure positive, mais jugée insuffisante.

« La Falémé est une source vitale d’eau potable. Il faut la protéger contre les pollutions », a plaidé Gassama.

La migration irrégulière reste un défi majeur. Le Sénégal est toujours un point de départ important vers les îles Canaries. Selon Caminando Fronteras, 959 personnes sont mortes en mer entre janvier et mai 2024. Pour Amnesty, ces départs s’expliquent par le chômage, l’effondrement du secteur de la pêche et l’absence de perspectives économiques pour la jeunesse.

Face à l’ensemble de ces défis, Amnesty appelle le gouvernement à engager de profondes réformes. L’organisation exhorte notamment à garantir les libertés fondamentales, à mettre fin à l’impunité, à renforcer l’indépendance de la justice et à adopter une politique de développement équitable et durable.

« Lorsque les citoyens ont peur de parler, c’est la démocratie elle-même qui est en danger », conclut Seydi Gassama. Le Sénégal est à un tournant : l’espoir d’un changement réel existe, mais il repose sur la volonté politique de rompre avec les pratiques du passé.

ABUS DE CONFIANCE AUTOUR DE PLUS DE 2 MILLIONS F CFA : Un célèbre patron de presse visé par une plainte d’une de ses employés

Un nouveau scandale éclabousse le monde des médias. Un célèbre patron de presse, réputé pour sa proximité avec l’ancienne administration de Macky Sall, est aujourd’hui cité dans une affaire d’abus de confiance portant sur une somme de 2 millions 500 mille francs CFA.
L’une de ses employées, lasse de courir après son argent depuis plusieurs mois, dont la plainte a été finalement reçue ce lundi par Commissariat central de Dakar, menace de dévoiler son identité si elle ne rentre pas dans ses fonds. D’après la plaignante, son patron, un journaliste de renom, lui a emprunté cette somme en décembre 2024 pour solder les salaires impayés de dans la boîte, promettant de la rembourser en février 2025.
Cependant, malgré ses engagements, l’administrateur d’un quotidien très connu, n’a jamais restitué l’argent, invoquant des difficultés financières et notamment le non-paiement de conventions par l’État.
Pourtant, d’après certaines indiscrétions, il aurait récemment encaissé environ 10 millions de francs CFA, suite au règlement d’une convention par l’un de ses partenaires institutionnels.
L’enquête suit son cours et les premières auditions devraient démarrer aujourd’hui, mardi.

Le Dakarois Quotidien & Le Dakarois Sports N°454 – 29/04/2025

🔴 ÉLU PRÉSIDENT DU COMITÉ STRATÉGIQUE DE L’« AFRICA HOUSE » INITIÉE PAR « CRANS MONTANA FORUM » : LE MONDE AUX PIEDS DE MACKY
🔴 CAMP PÉNAL / CONDITIONS D’INCARCÉRATION ET LONGUES DÉTENTIONS : LA GRÈVE DE LA FAIM COMME ULTIME CRI

🔴 « NAVÉTANES » / RÉGULATION DES ACTIVITÉS SPORTIVES : LA SAISON LIMITÉE À 3 MOIS
🔴 LIGUE 1 / TROISIÈME SUCCÈS POUR L’AS PIKINE : CASA SPORTS S’ENLISE

Conseil constitutionnel : Mouhamadou Bachir Seye officiellement installé

Le magistrat Mouhamadou Bachir Seye a été officiellement installé ce lundi comme nouveau membre du Conseil constitutionnel, au cours d’une cérémonie empreinte de solennité tenue dans la salle d’audience de la Cour suprême de Dakar.

Lors de la cérémonie, devant un parterre de hautes autorités judiciaires et administratives, M. Seye a prononcé son serment avec gravité :

« Je mesure pleinement la responsabilité qui m’incombe à partir d’aujourd’hui. Et je m’engage à exercer mes fonctions avec humilité, responsabilité et rigueur dans le respect des lois comme tout magistrat. »

Ces mots forts témoignent de la conscience du nouveau membre du Conseil constitutionnel quant aux défis inhérents à sa mission dans une institution centrale du dispositif démocratique sénégalais.

Nommé par décret présidentiel n°149 du 21 janvier 2025, Mouhamadou Bachir Seye est connu pour son parcours irréprochable dans la magistrature sénégalaise. Il a exercé à différents niveaux de juridictions, acquérant au fil des années une solide réputation d’intégrité et de rigueur professionnelle. Son profil a été salué par plusieurs observateurs comme un choix « judicieux et rassurant » pour la stabilité et la crédibilité du Conseil constitutionnel.

Il remplace Mouhamadou Diawara, dont le mandat de six ans est arrivé à expiration en décembre 2024, conformément aux dispositions réglementaires.

Le Conseil constitutionnel, rappelons-le, est l’organe chargé de garantir le respect de la Constitution, de trancher les contentieux électoraux, et de veiller à la régularité des consultations populaires. À l’heure où le Sénégal poursuit son chemin démocratique dans un contexte politique parfois tendu, l’intégrité, la compétence et l’indépendance des membres du Conseil sont plus que jamais essentielles.

Avec cette nouvelle nomination, l’institution renforce son effectif et se prépare à assumer pleinement ses responsabilités, notamment à l’approche d’échéances politiques majeures.

La présence de nombreuses autorités judiciaires, administratives, mais aussi de représentants de la société civile à cette cérémonie témoigne de l’importance accordée à cette nomination. Le message est clair : la vigilance reste de mise quant à l’indépendance et au bon fonctionnement du Conseil constitutionnel, véritable pilier de l’État de droit sénégalais.

Arrestation de Malick Diop en Ukraine : ADHA et MIAMSI Sénégal dénoncent une violation des droits humains et appellent à sa libération

L’Action pour les Droits Humains et l’Amitié (ADHA) et le Mouvement International d’Apostolat des Milieux Sociaux Indépendants (MIAMSI Sénégal) ont exprimé, ce lundi 28 avril 2025, leur profonde inquiétude suite à l’arrestation en Ukraine de Malick Diop, un étudiant sénégalais accusé « sans fondement » d’actes de mercenariat.

Originaire de Saly, Malick Diop était bénéficiaire d’une bourse d’études octroyée par l’État du Sénégal pour poursuivre son cursus en Russie. Son arrestation par les forces ukrainiennes est survenue dans des circonstances encore troubles, alimentant l’indignation des organisations de défense des droits humains.

Dans un communiqué de presse transmis à PressAfrik, l’ADHA et le MIAMSI Sénégal dénoncent « une violation flagrante de plusieurs instruments juridiques internationaux », notamment le Pacte international relatif aux droits civils et politiques, la Convention de Genève sur le traitement des prisonniers de guerre, et la Convention internationale contre le recrutement de mercenaires. Selon elles, « aucun élément du parcours académique ou personnel de M. Diop ne permet de justifier une quelconque implication dans les hostilités armées. »

Les deux organisations rappellent que la Déclaration universelle des droits de l’homme garantit à tout individu le droit à la liberté et à la sûreté. Dès lors, elles exigent des autorités sénégalaises, en particulier du président de la République, « de déployer sans délai les moyens diplomatiques et juridiques nécessaires pour obtenir la libération immédiate et sans condition de Malick Diop. » Elles exhortent également les autorités ukrainiennes à respecter leurs obligations internationales en matière de protection des droits humains.

En outre, elles appellent la Commission africaine des droits de l’homme et des peuples (CADHP) ainsi que le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme (HCDH) à se saisir d’urgence du dossier afin d’assurer le respect des droits fondamentaux de l’étudiant sénégalais.

Enfin, l’ADHA et le MIAMSI Sénégal élargissent leur appel à la solidarité, invitant la société civile et les organisations de défense des droits humains à se mobiliser non seulement pour soutenir Malick Diop, mais également pour venir en aide aux dizaines de migrants sénégalais expulsés d’Algérie et actuellement bloqués dans des camps de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) au Niger depuis novembre 2024.

Liberté de la presse : le CDEPS dresse un tableau préoccupant sous le régime de Bassirou Diomaye Faye

Mamadou Ibra Kane, président du Conseil des diffuseurs et éditeurs de presse du Sénégal (CDEPS), a dressé un état des lieux des atteintes à la liberté de la presse depuis l’arrivée au pouvoir du Président Bassirou Diomaye Faye.

Dans sa synthèse, il a notamment pointé du doigt la non-reconnaissance de l’effacement fiscal au profit des entreprises de presse, de la résiliation unilatérale des contrats de publicité par l’État et ses démembrements  le refus d’accorder des moratoires pour le paiement des dettes fiscales, ainsi que le blocage des comptes bancaires de plusieurs organes de presse, entre autres préoccupations.

Synthèse des atteintes à la liberté de presse

Vendredi 25 avril 2025, une situation nouvelle de violations des libertés s’est créée avec la convocation de journalistes par la police pour leur notifier l’interdiction de parution et de diffusion de leurs médias, décidée par le ministre de la Communication.

Les différents documents suivants permettront de s’imprégner du problème de la presse avec le régime de la 3ème alternance politique :

– Mémorandum du patronat de la presse en date de décembre 2024 ;

– Arrêté N°017412 portant mise en place d’une Plateforme numérique pour l’identification des entreprises de presse ;

– Arrêté N°00086 portant création de la commission d’examen et de validation de la Déclaration des entreprises de presse du Sénégal ;

– Notification de cessation de paiement (modèle) ;

– Arrêté N°011059 sur cessation de diffusion.

Résumé succinct de la situation de la presse depuis l’avènement du régime du président Bassirou Diomaye Diakhar FAYE.

1) Non reconnaissance de l’effacement fiscal des entreprises de presse

Le CDEPS avait obtenu de l’ancien président de la République l’effacement de la dette fiscale des entreprises de presse, frappées de plein fouet par la crise du Covid-19 et qui n’avaient pas bénéficié des fonds Covid de mille milliards pour les entreprises en difficulté. En guise de compensation, le PR a pris une décision politique d’effacement fiscal pour les entreprises de presse. Ce que le nouveau régime a simplement rejeté.

2) Campagne de dénigrement des entreprises de presse privées

Par la voix du ministre de la Communication, l’État a tenté de présenter les patrons de presse comme des bandits fiscaux, alors que les irrégularités de paiement ne datent que de la période post-covid où le secteur des médias a perdu plus de 90% de son chiffre d’affaires, secteur économique le plus touché au Sénégal. Surtout, sur les 10.5 milliards de dettes fiscales des entreprises de presse, les 54% relèvent du secteur public (RTS, APS, Soleil et TDS-SA) et

«seulement» 46% pour toutes les entreprises de presse privées.

3) Refus de moratoires pour le paiement des dettes fiscales

En l’absence d’effacement fiscal, les Impôts étaient en droit de réclamer le paiement des dettes fiscales. Les entreprises de presse ont alors demandé d’étaler le paiement de la dette, ce que les Impôts ont simplement refusé en n’acceptant aucune proposition en adéquation avec la situation des entreprises comme l’attestent les états financiers certifiés déposés par ces derniers.

4) Blocage des comptes bancaires des entreprises de presse

Les Impôts ont continué leurs poursuites qui ont abouti au blocage des comptes bancaires. Ces comptes n’ont été débloqués que le 26 novembre 2024, sans même l’acceptation formelle du gel des poursuites proposé alors par le patronat.

5) Non-paiement des créances dues par l’État aux entreprises de presse

Les créances dues par l’État au titre de l’année 2023 n’ont pas été payées aux entreprises de presse malgré les prestations réalisées.

6) Résiliation unilatérale des contrats de publicité par l’État et ses démembrements (ministères, sociétés et agences nationales) sur instruction écrite du Premier ministre au mois de juin 2024.

7) Gel de la subvention de l’État aux entreprises de presse privées, malgré son vote dans la Loi de finances 2024.

8) Renchérissement des frais de diffusion pour les télévisions nationales

Le patronat de la presse avait négocié et obtenu de l’ancien régime une baisse substantielle des frais de diffusion sur la TNT, qui devaient à terme se chiffrer à 3 millions FCFA par mois, pour un montant symbolique de 500 mille francs.

9) Confiscation des deux bouquets télévisuels de la société EXCAF, reçus en compensation de l’État pour avoir réalisé et financé la mise en place de la TNT au Sénégal. EXCAF est la seule société africaine à avoir réalisé la TNT dans les 54 États du continent. Au mois de juillet 2024, la DG de TDS-SA, militante de Pasteef, a simplement confisqué ces deux bouquets en violation des conventions signées par le CNRA au nom de l’État du Sénégal. TDS, qui est une société anonyme, n’est qu’une plateforme technique, dont les décisions doivent être validées par le CNRA.

10) Négation de l’existence légale des médias

Au Sénégal, la Constitution a consacré la liberté de la presse dans les libertés fondamentales. Ainsi, la création de médias n’est soumise à aucune autorisation administrative. Toute personne physique ou morale a le droit de créer son média. C’est ce que tente de remettre en cause le nouveau régime. Au prétexte d’assainir le secteur de la presse, le ministre de la Communication veut s’arroger la compétence de dire quels médias ont le droit d’exercer sur le territoire sénégalais.

Eu égard à tous ces éléments, il est incontestable que le nouveau régime veut liquider la presse privée nationale. Ce ne sont pas des supputations ou des accusations, c’est la réalité des faits :

– Étouffement fiscal ;

– Asphyxie économique ;

– Négation juridique.

Pour le nouveau régime, toute la presse nationale, sans discernement, est liée à l’ancien régime. Il faut donc l’exterminer.

En plus, pour le nouveau régime, ce n’est pas la presse traditionnelle qui a favorisé son accès au pouvoir, mais seulement les réseaux sociaux. Cette presse traditionnelle doit être simplement remplacée par de nouveaux supports qui seront acquis aux thèses du nouveau régime et financés sur fonds publics.

Voilà en substance la situation de la presse sénégalaise, un an après l’avènement de la 3ème alternance politique. Comme une malédiction, la presse subit la répression après chaque alternance politique, sous Wade, puis sous Macky et aujourd’hui sous Diomaye.

Le combat est aujourd’hui le renforcement de l’embryon d’État de droit au Sénégal, pour favoriser l’émergence d’une presse libre, indépendante et républicaine. Ce n’est pas le combat des journalistes et techniciens des médias. C’est le combat de tous les citoyens, syndicats, partis politiques du pouvoir comme de l’opposition, confréries et de l’Église, toutes les personnes soucieuses du renforcement de la démocratie.

Mamadou Ibra KANE, président du Conseil des Diffuseurs et Éditeurs de Presse du Sénégal (CDEPS)

Le Dakarois Quotidien & Le Dakarois Sports N°453 – 28/04/2025

🔴 SÉCURITÉ ALIMENTAIRE, SURVIE HUMAINE ET DU BÉTAIL EN PÉRIL : GUINGUINÉO A SOIF !
🔴 PROGRAMME DE RÉSILIENCE DU SYSTÈME ALIMENTAIRE : 132 MILLIARDS F CFA INJECTÉS PAR LA BANQUE MONDIALE

🔴 BAL 5 / FACE AU KRIOL STAR DU CAP-VERT : L’ASCVD À DEUX PANIERS DE LA GLOIRE
🔴 LIGUE 1 : WALLY DAAN FAIT TOMBER LE JARAAF

Suspension brutale des médias « non conformes » : une décision qui inquiète et relance le débat sur la liberté de la presse au Sénégal

Le 22 avril 2025, un arrêté ministériel a secoué le paysage médiatique sénégalais en ordonnant la suspension immédiate des médias jugés « non conformes » au Code de la presse. Cette décision survient à un moment particulièrement sensible, à quelques jours de la Journée internationale de la liberté de la presse, prévue le 3 mai. Si la mesure vise officiellement à renforcer la régulation des médias, elle suscite d’ores et déjà de vives réactions et soulève des inquiétudes sur l’avenir de la liberté de la presse au Sénégal.

L’arrêté, pris sans consultation préalable ni procédure judiciaire, a immédiatement défrayé la chronique. Pour de nombreux professionnels de l’information et défenseurs des droits humains, cette décision représente un coup dur pour la liberté d’expression. La suspension des médias dits « non conformes » est perçue comme une forme de censure arbitraire, incompatible avec les principes démocratiques et les engagements internationaux du Sénégal en matière de droits humains.

L’ONG ARTICLE 19, spécialisée dans la défense de la liberté d’expression, a rapidement dénoncé cet arrêté. Selon l’organisation, ce dernier instaure un système de censure préalable sans fondement légal solide. « L’arrêté ne prévoit ni procédure contradictoire, ni contrôle judiciaire préalable, ni même de recours effectif pour les médias concernés », indique ARTICLE 19 dans un communiqué. Selon l’ONG, cette absence de garanties juridiques soulève des préoccupations sur l’équité et la transparence du processus.

L’organisation rappelle que cette décision va à l’encontre des normes internationales en matière de liberté de la presse. En particulier, elle contrevient à la Déclaration des principes sur la liberté d’expression et l’accès à l’information en Afrique, ainsi qu’à l’article 19 du Pacte international relatif aux droits civils et politiques. Ce dernier encadre strictement les restrictions à la liberté de la presse, n’admettant de telles restrictions que dans des cas précis, tels que la protection de la réputation d’autrui, la sécurité nationale, l’ordre public ou la santé.

De plus, cet arrêté ministériel intervient dans un contexte où le Sénégal s’était engagé à réformer son Code de la presse afin de réduire les mesures liberticides et de garantir une plus grande liberté de l’information. Cependant, cette suspension massive semble au contraire marquer un recul démocratique, jetant une ombre sur les avancées réalisées ces dernières années.

Face à cette situation, ARTICLE 19 appelle les autorités sénégalaises à suspendre immédiatement l’application de l’arrêté et à entamer une réforme profonde du Code de la presse. L’organisation préconise la mise en place d’une approche multipartite de co-régulation, associant à la fois les médias, la société civile et les institutions publiques, afin de trouver un équilibre entre la liberté d’informer et la responsabilité éditoriale.

Les défenseurs des droits humains insistent également sur la nécessité de renforcer l’indépendance des organes de régulation des secteurs de la radiodiffusion, des télécommunications et d’Internet. Par ailleurs, il est recommandé d’établir des mécanismes judiciaires permettant de mieux encadrer toute restriction aux activités des médias, afin d’éviter les abus.

L’arrêté ministériel, qui semble marquer un tournant dans la gestion de la presse au Sénégal, intervient à un moment symbolique. À moins de deux semaines de la Journée internationale de la liberté de la presse, cet acte résonne comme un signal d’alarme, non seulement pour les médias sénégalais, mais aussi pour les défenseurs de la démocratie et des droits de l’homme dans le pays.

La décision ministérielle rappelle avec force les enjeux liés à la régulation de la presse et à la liberté d’expression. Dans un contexte où les débats sur la pluralité des médias et la transparence des informations sont de plus en plus cruciaux, cette mesure pourrait bien marquer le début d’un nouveau chapitre dans les relations entre l’État sénégalais et les médias. À un moment où le pays semblait être sur la voie de réformes progressistes en matière de droits humains, cette suspension brutale risque de freiner cette dynamique et d’entacher les efforts pour renforcer la liberté de la presse.

En conclusion, la décision ministérielle du 22 avril marque une nouvelle étape dans les défis auxquels le Sénégal est confronté en matière de liberté d’expression. Si elle est perçue comme une réponse nécessaire à des dérives médiatiques, elle soulève des questions cruciales sur l’équilibre entre régulation et liberté. Le pays se trouve aujourd’hui à un carrefour où la gestion de la presse devra s’inscrire dans une logique de respect des principes démocratiques et des engagements internationaux en faveur des droits humains.

Aïda Mbodji : « Les crimes imprescriptibles ne peuvent être effacés par une loi »

À l’occasion d’une conférence organisée ce dimanche à Dakar par la Coalition Diomaye Président, la directrice générale de la Délégation à l’Entrepreneuriat rapide des femmes et des jeunes (DER/FJ), Aïda Mbodji, a tenu un discours engagé, axé sur la mémoire des victimes de violences passées et sur l’exigence de justice.

En ouvrant son intervention, Aïda Mbodji a invité l’assistance au recueillement, soulignant l’importance de ne jamais oublier les victimes. « Si je vous ai invités au recueillement, c’est pour ne jamais oublier les victimes innocentes à qui nous devons justice », a-t-elle déclaré, dans un contexte marqué par la récente décision du Conseil constitutionnel invalidant la loi interprétative de la loi d’amnistie.

Pour la responsable politique, certains crimes ne sauraient être effacés, quel que soit le contexte politique ou juridique. « L’assassinat, le meurtre, la torture, les actes de barbarie, les traitements inhumains, cruels ou dégradants sont des crimes imprescriptibles », a-t-elle martelé devant un public attentif, appelant à respecter les principes fondamentaux des droits humains.

Aïda Mbodji a également abordé un autre dossier sensible : la gestion des Fonds Covid. À ce sujet, elle a été ferme : « Les auteurs et commanditaires ne resteront pas impunis », a-t-elle assuré, tout en réfutant les critiques selon lesquelles il s’agirait d’une chasse aux sorcières. « Quand on voit la nature des faits reprochés aux personnes incriminées, il est clair qu’il s’agit de rendre des comptes, pas de régler des comptes », a-t-elle précisé, insistant sur la nécessité de transparence et de responsabilité dans la gestion des ressources publiques.

Par ses propos, Aïda Mbodji a rappelé que la construction d’une gouvernance vertueuse passe par le respect de la mémoire des victimes et la lutte contre l’impunité, quelles que soient les sensibilités politiques.

CESSATION IMMÉDIATE DE DIFFUSION DE MÉDIAS : Tir groupé des patrons de presse contre le ministère de la Communication

Une vague de suspensions touche plusieurs médias sénégalais, sommés de cesser toute diffusion par arrêté du ministère de la Communication. Invoquant une non-conformité au Code de la presse, les autorités ont enclenché une procédure contestée par de nombreux patrons de presse, qui dénoncent une mesure arbitraire, anticonstitutionnelle et dangereuse pour la liberté d’informer.

De nombreux patrons de presse sont actuellement convoqués à la Division de la Surveillance du Territoire (DST), où il leur a été signifié une cessation immédiate de parution. Cette décision découle de l’arrêté n°011059/MCTN, signé le 22 avril 2025 par le ministre de la Communication, des Télécommunications et du Numérique, qui ordonne la suspension sans délai de la diffusion, de la publication et du partage de contenus en provenance de médias jugés non conformes aux dispositions du Code de la presse.
Dans un procès-verbal émis par la DST, un organe de presse a donc reçu, ce vendredi 25 avril, une notification officielle émanant du Commissaire de Police Divisionnaire, Directeur de la Surveillance du Territoire, lui intimant de cesser immédiatement toute activité de parution. À défaut de s’y conformer, des sanctions sont prévues, notamment celles énoncées aux articles 194, 195 et 200 du Code de la presse.
Parmi les patron de presse convoqués figure Aïssatou Diop Fall. Journaliste chevronnée avec vingt-cinq années d’expérience, elle a été sommée de fermer sa chaîne YouTube, Publicsn, avant d’être convoquée à la DST. Elle dénonce une décision arbitraire : « Ils ont déclaré la guerre à la presse. Qu’il en soit ainsi ! La notification de cessation de diffusion que j’ai reçue est illégale et anticonstitutionnelle. En outre, elle est en déphasage avec le Code de la presse qu’ils ont brandi. Le ministère a sorti une liste de médias qu’il considère “conformes” et elle ne peut être définitive du fait que des médias qui leur appartiennent continuent à voir le jour après cette publication. D’ailleurs, avant la publication de cette liste, je m’étais inscrite sur leur site. Mais, mon organe avait été éjecté des organes qu’ils ont reconnus sans qu’ils ne me donnent les raisons. C’est dernièrement, lors du ramadan, qu’ils m’ont envoyé un e-mail pour que je complète les documents fournis, ce que j’ai fait. Depuis lors, je n’ai pas reçu de nouveau courriel. Alors, jusqu’à présent je suis conforme. »
Cette vague de suspensions et de convocations a immédiatement suscité une vive indignation dans le paysage médiatique. Le journaliste Mamoudou Ibra Kane s’interroge : « Dans quel pays sommes-nous pour qu’un ministre pense pouvoir décider des “médias conformes” et des “médias non conformes”, et donc, avoir un pouvoir de vie et de mort sur l’écrit, l’image, la parole, tous les contenus médiatiques ?! Où est la justice ? Où est le régulateur ? Liy raam ci ñak bi la jëm – ceci est un précédent dangereux, en français. Il est temps de sonner la résistance face à l’oppression, la persécution et la négation en cours des droits et libertés au #Sénégal. Cette dérive interpelle tous les citoyens qui doivent la combattre par tout moyen qu’autorise la loi. »
L’administrateur du « Quotidien », Madiambal Diagne, quant à lui, fustige une démocratie en recul : « C’est une honte dans une démocratie que de fermer des médias. Si on peut autoriser des chaînes YouTube qui ont montré au public comment fabriquer des cocktails molotov, on devrait franchement laisser d’autres, qui n’ont pas commis une telle hérésie, de continuer d’opérer. Triste. »
El Hadji Cheikh Kane, administrateur du « Groupe Le Dakarois », ne mâche pas ses mots : « le droit d’informer ne s’achète pas, ne se quémande pas. Il s’exerce. Aujourd’hui, au Sénégal, 381 médias se retrouvent exclus de la reconnaissance officielle de l’État. 639 médias ont été déclarés. Seuls 258 sont “validés”. Cela pose une question simple, mais fondamentale : qui décide de qui a le droit de parler ? Et sur quels critères ? Quand un ministre tente de faire passer un arrêté pour une loi, ce n’est plus de la régulation, c’est de la censure. Quand des médias sont traités comme des menaces, simplement parce qu’ils sont critiques, ce n’est plus de la gouvernance, c’est de l’intimidation. »
Il rappelle que ce droit est garanti par la Constitution : « Le droit d’informer, de débattre, de critiquer — c’est le socle d’une démocratie vivante. Et ce droit est inscrit noir sur blanc dans l’article 11 de notre Constitution. Aucun arrêté, aucun communiqué, aucune menace ne peut l’annuler. Aujourd’hui, je tiens à exprimer ma solidarité totale avec tous les journalistes, techniciens, chroniqueurs, directeurs de publication, cameramen, animateurs, qui continuent de faire leur travail avec courage malgré les pressions. Il est temps de dire non. Il est temps de faire bloc. Il est temps de rappeler à ceux qui nous gouvernent que la presse n’est pas un privilège, c’est une responsabilité, un droit, une mission. »
Pour mémoire, le ministère de la Communication avait publié, le jeudi 6 février 2025, une liste officielle des médias en règle avec le Code de la presse. Sur les 639 médias déclarés, seuls 258 ont été reconnus comme conformes aux normes réglementaires en vigueur, contre 381 jugés non conformes, selon les déclarations de Habibou Dia, directeur de l’information. Une situation qui continue d’alimenter une profonde crise de confiance entre les autorités et les acteurs du secteur médiatique, sur fond de menaces à la liberté d’expression.

La Dakaroise

Le Dakarois Quotidien & Le Dakarois Sports N°452 – 26 ET 27/04/2025

🔴 CESSATION IMMÉDIATE DE DIFFUSION DE MÉDIAS PAR LE MINISTÈRE DE LA COMMUNICATION : L’ARRÊTÉ MINISTÉRIEL FAIT SCANDALE

🔴 CHAMPIONNAT D’AFRIQUE SCOLAIRE U15 : LE SÉNÉGAL ARRACHE SA PLACE EN FINALE
🔴 BIGNONA / CONSTRUCTION DU SIÈGE DE LA LIGUE RÉGIONALE DE FOOTBALL : 40 MILLIONS F CFA SUR LA TABLE

Dialogue national sur la modernisation du système politique : Le Sénégal entame un nouveau chapitre avec Bassirou Diomaye Faye

Le Sénégal s’engage dans une nouvelle phase de sa vie politique avec l’initiative du président de la République, Bassirou Diomaye Faye, qui a récemment invité les acteurs politiques et sociaux à participer à un dialogue inclusif destiné à moderniser le système politique du pays. Cette démarche, qui a pour but d’assurer une gouvernance plus transparente et efficace, se structure autour de dix axes prioritaires, avec un accent particulier sur la réforme du système électoral.

Le président Faye a souligné l’importance de ce dialogue pour améliorer les règles régissant le jeu politique, clarifier les relations entre les différents acteurs et renforcer les institutions de la République. Cet appel a pour objectif de créer une dynamique nouvelle, permettant au Sénégal de renforcer sa démocratie et de bâtir des bases plus solides pour la gestion de ses affaires publiques. La modernisation du système électoral, un des points clés du dialogue, vise à garantir une meilleure transparence et une plus grande équité lors des élections, essentielles pour la crédibilité des résultats et l’inclusivité des processus politiques.

Ce dialogue se distingue des précédentes initiatives de concertation politique, souvent critiquées pour leur caractère partisan et leur absence de résultats tangibles. Momath Talla Ndao, secrétaire d’État à l’Urbanisme et au Logement, a réagi à l’appel du président en soulignant que cette initiative visait à répondre à des problèmes structurels, et non à des intérêts partisans ou personnels. Ndao a expliqué que le dialogue ne concerne pas seulement les partis politiques, mais qu’il s’agit d’une démarche inclusive, qui implique tous les Sénégalais, sans exception, dans la construction d’un système politique plus moderne et plus efficace.

Le secrétaire d’État a également insisté sur le fait que ce dialogue ne devait pas être comparé aux « dialogues à l’envers » organisés sous l’ancien régime. Selon lui, ces derniers étaient souvent centrés sur des intérêts spécifiques et ne prenaient pas en compte les enjeux fondamentaux du pays. En revanche, l’actuel dialogue proposé par le président Faye s’inscrit dans une perspective de renforcement de la démocratie et de consolidation de l’État de droit.

Le dialogue lancé par le président de la République est un appel clair à l’action. Il n’est pas question de protéger ou d’affaiblir des individus ou des partis politiques, mais bien de trouver des solutions globales et structurelles pour les défis que rencontre le pays. Dans cette optique, le dialogue vise à renforcer la capacité des institutions à répondre aux attentes des citoyens, et à garantir un cadre politique où les droits et les libertés fondamentales sont respectés.

Pour Ousmane Sonko, Premier ministre, la réforme du système électoral et la modernisation des institutions sont des priorités absolues pour permettre au Sénégal de s’engager dans une transformation économique et politique significative. Sonko a appelé à une politique de transformation systémique qui repose sur des programmes concrets et une gestion de l’État plus rigoureuse.

Le dialogue politique proposé par le président Bassirou Diomaye Faye marque un tournant dans la gouvernance sénégalaise. En impliquant toutes les forces vives de la nation, ce processus vise à bâtir une démocratie plus forte, une gestion transparente et des institutions qui répondent aux exigences d’une société en constante évolution. En réinventant le système politique, le Sénégal espère s’inscrire dans une dynamique de modernisation et de développement durable.

Affaire Farba Ngom : la DIC saisit 100 millions FCFA chez son frère Demba Ngom

L’enquête ouverte par la Division des investigations criminelles (DIC) autour de Farba Ngom, suite au signalement de la Cellule nationale de traitement des informations financières (CENTIF), prend une nouvelle tournure. Une perquisition menée chez son frère, Demba Ngom, a conduit à une saisie spectaculaire.

Les enquêteurs ont découvert un coffre-fort contenant 100 millions de francs CFA au domicile de Demba Ngom. Selon ses déclarations, cet argent proviendrait de ses activités commerciales menées dans la sous-région. Mais les enquêteurs restent prudents. D’après le journal Libération, la DIC soupçonne que les fonds pourraient en réalité appartenir à Farba Ngom, figure influente du régime déchu et actuellement placé en garde à vue.

Le coffre-fort et l’argent ont été saisis et transférés pour analyses approfondies. La traçabilité des fonds sera un élément clé pour déterminer leur véritable origine, dans un contexte où plusieurs proches de Farba Ngom sont désormais dans le viseur des autorités.

Dans la foulée, un autre frère, Abdou Aziz Kane, a été arrêté, signe que les investigations s’élargissent et que la DIC explore toutes les ramifications financières et familiales liées à cette affaire. Les prochains jours s’annoncent décisifs pour établir les responsabilités et les circuits de financement soupçonnés.

Souhaitez-vous que j’y ajoute un rappel sur les accusations initiales

Keur Massar : la Gendarmerie démantèle un réseau de faussaires et met la main sur un trafiquant de drogue

La compagnie de Gendarmerie de Keur Massar poursuit sans relâche ses opérations dans la lutte contre la criminalité sous toutes ses formes. Dans la nuit du mercredi 23 avril 2025, une importante opération menée par la brigade de recherches a permis de mettre fin aux activités d’un réseau spécialisé dans la fabrication de faux billets de banque.

L’intervention ciblée a conduit à l’interpellation de quatre individus, surpris en flagrant délit de production de billets contrefaits. Sur place, les gendarmes ont mis la main sur plusieurs spécimens de faux billets en coupures de 5 000, 2 000 et 500 francs CFA, ainsi qu’une imprimante de marque HP utilisée pour les reproductions illicites. Le matériel saisi comprenait également deux bouteilles contenant du mercure rouge, huit flacons d’encre rouge et bleue, un paquet de rame de papier, et trois seringues.

Mais l’offensive ne s’est pas arrêtée là. Le lendemain, jeudi 24 avril, les mêmes éléments ont procédé à l’arrestation d’un individu impliqué dans un trafic de drogue dure. Cette intervention a permis la saisie de six plaquettes de hachisch d’un poids total de 600 grammes, ainsi que de 74 pièces de volet, deux motos de marque TMax, et une quantité supplémentaire de 600 grammes de haschisch.

Ces opérations successives traduisent l’engagement ferme des forces de gendarmerie de Keur Massar à assainir leur territoire et à démanteler les réseaux criminels opérant dans la zone. Elles s’inscrivent dans le cadre d’une stratégie plus large de sécurisation des populations et de lutte contre les formes émergentes de délinquance économique et de trafic de stupéfiants.

Coup de balai dans les médias : l’État ordonne la cessation immédiate de parution de plusieurs organes de presse

La liberté de la presse au Sénégal vient de connaître un nouveau choc. Plusieurs patrons de presse ont été convoqués à la Division de la Surveillance du Territoire (DST) où leur a été signifiée une cessation immédiate de leurs activités de parution. Cette mesure fait suite à l’arrêté n°011059/MCTN signé le 22 avril 2025 par le ministre de la Communication, des Télécommunications et du Numérique, ordonnant l’arrêt de la publication, de la diffusion et du partage de contenus jugés non conformes au Code de la presse.

Dans un procès-verbal transmis à l’un des organes de presse concernés, le Directeur de la Surveillance du Territoire, Commissaire de Police Divisionnaire, a formellement enjoint l’arrêt sans délai de toute parution. En cas de non-respect, des sanctions prévues par les articles 194, 195 et 200 du Code de la presse seront appliquées, allant jusqu’à la suspension définitive et à des poursuites judiciaires.

L’arrêté ministériel, appliqué avec une rigueur soudaine, a surpris plus d’un. Pour beaucoup d’acteurs du secteur, la méthode employée suscite inquiétude et incompréhension. « On ne nous a laissé aucune marge de régularisation. C’est un couperet tombé du jour au lendemain », déplore un responsable de publication. Dans les rédactions touchées, c’est la stupeur, mêlée à une inquiétude pour la survie économique des structures et la préservation de la liberté d’informer.

En toile de fond de cette vague de suspensions, la question de la conformité au Code de la presse. Le 6 février dernier, le ministère de la Communication avait publié une liste officielle des médias dits “en règle”. Sur les 639 médias recensés au Sénégal, seuls 258 rempliraient les critères légaux, selon Habibou Dia, directeur de l’information au ministère. Les autres, soit 380 organes, sont accusés de fonctionner dans l’illégalité : absence de récépissé, direction non conforme, ou encore défaut de déclaration.

Mais pour de nombreux professionnels du secteur, cette opération ressemble moins à un assainissement qu’à une tentative de musellement. Certains y voient une volonté déguisée de réduire la pluralité de l’information et de mettre au pas les voix indépendantes ou critiques du régime. « On nous parle de régularisation, mais il n’y a eu ni préavis ni accompagnement », affirme un journaliste concerné.

Face à cette situation, les organisations de presse commencent à se mobiliser. Le Synpics, le Cored et d’autres structures corporatives prévoient de tenir des réunions de crise dans les jours à venir pour discuter de la riposte. Il pourrait s’agir d’interpellations publiques, de recours juridiques, voire de manifestations symboliques pour défendre le droit à l’information.

Cessation immédiate de parution : le ballet des patrons de presse à la DST
Cessation immédiate de parution : le ballet des patrons de presse à la DST

Affaire Doro Gaye : l’extradition suspendue, la justice sénégalaise face à un nouveau défi

L’enquête judiciaire ouverte au Sénégal contre l’homme d’affaires Doro Gaye connaît un nouveau rebondissement. Le principal mis en cause, actuellement en France, continue d’échapper à la justice sénégalaise malgré une demande d’extradition formulée par le juge d’instruction en charge du dossier. Selon des informations relayées par Les Échos, la Cour d’appel de Paris a renvoyé l’examen de cette requête au 9 juillet prochain, prolongeant ainsi l’incertitude autour de cette affaire à fort enjeu.

L’affaire remonte à une plainte déposée par l’homme d’affaires Zakiroulah Sow, qui accuse Doro Gaye de lui avoir extorqué la somme de 1,2 milliard de francs CFA dans le cadre d’une transaction foncière sur le site de l’ancien Aéroport international Léopold Sédar Senghor (AILSS). Inculpé puis placé sous mandat de dépôt, Doro Gaye avait fini par reconnaître les faits, avant de signer un protocole d’accord dans lequel il s’engageait à rembourser progressivement la somme.

Sur la base de cet accord, il avait bénéficié d’une liberté provisoire sous contrôle judiciaire. Mais un signalement de la partie civile, alléguant le non-respect des engagements de paiement, a entraîné la révocation de ce contrôle judiciaire, décision que la défense conteste vivement.

Depuis son départ vers la France, Doro Gaye demeure libre, bien que toujours soumis à des mesures judiciaires. La justice sénégalaise a formulé une demande d’extradition, mais les avocats de l’homme d’affaires ont contre-attaqué devant la justice française. Ils dénoncent des « irrégularités » dans la révocation du contrôle judiciaire, estimant qu’aucune clause ne prévoyait explicitement une telle sanction en cas de non-paiement.

Le 26 mars dernier, la défense a déposé ses écritures devant la Cour d’appel de Paris, et le Parquet général français a demandé un délai pour y répondre, provoquant un renvoi de l’audience au 9 juillet. Cette échéance sera décisive pour déterminer si Doro Gaye devra, oui ou non, retourner au Sénégal pour répondre de ses actes devant la justice.

En attendant, l’homme d’affaires reste libre en Europe, tandis que la partie civile continue de réclamer justice et remboursement. Le recours en annulation de la révocation du contrôle judiciaire, toujours pendant, complique davantage le travail du magistrat sénégalais, qui voit son instruction freinée par les lenteurs de la coopération judiciaire internationale.

L’issue de l’audience prévue à Paris pourrait marquer un tournant crucial dans ce dossier aux multiples ramifications, mêlant enjeux financiers, procédures transfrontalières et batailles juridiques de haute intensité.

Le Dakarois Quotidien & Le Dakarois Sports N°451 – 25/04/2025

🔴 VENTE D’OR BRUT : LE SÉNÉGAL PERD 36 MILLIARDS F CFA À L’EXPORT

🔴 ÉLECTION À LA PRÉSIDENCE DE LA FSF : AUGUSTIN SENGHOR SEUL AU MONDE
🔴 APRÈS SEPT ANS D’ATTENTE : L’AG DE LA LIGUE DE FOOTBALL DE DAKAR ENFIN CONVOQUÉE

Nguéniène : démantèlement d’un vaste réseau de trafic d’armes, quatre individus interpellés

Le 22 avril 2025, dans le cadre de l’intensification de la lutte contre la criminalité et le trafic d’armes à feu, la brigade de recherches de Saly, soutenue par la brigade territoriale de Joal, a mené une opération décisive à Nguéniène, une localité située dans la région de Thiès, au Sénégal. Cette action a conduit à l’interpellation de quatre individus impliqués dans un vaste réseau de trafic et de vente illégale d’armes.

L’opération fait suite à plusieurs semaines de surveillance minutieuse, menée par les forces de sécurité suite à un renseignement concernant le trafic d’armes dans la zone. Selon un communiqué de la Gendarmerie nationale, l’exploitation de ces informations a permis d’arrêter les suspects, qui étaient activement impliqués dans la commercialisation illégale d’armes.

Les enquêteurs ont également procédé à la saisie d’un arsenal important, constitué de 22 armes à feu, comprenant 18 fusils de calibre 22 mm et quatre pistolets fabriqués artisanalement. En outre, la brigade a découvert 28 munitions de calibre 12 mm, ainsi qu’une somme de 323.000 francs CFA, probablement liée aux transactions illicites effectuées par le réseau.

Les interpellations de ces quatre suspects, qui font partie d’un groupe criminel bien organisé, marquent un coup d’arrêt dans les efforts des trafiquants d’armes de se fournir et de vendre des armes de manière clandestine. Ce coup de filet s’inscrit dans une série d’actions menées par la Gendarmerie nationale pour éradiquer les réseaux de trafic d’armes et garantir la sécurité des citoyens sénégalais.

Les autorités continuent leur enquête pour démanteler l’intégralité du réseau et découvrir d’éventuels complices. Cette opération met également en lumière la vigilance des forces de l’ordre et leur détermination à lutter contre ce fléau, qui constitue une menace sérieuse pour la sécurité publique et la stabilité sociale.

Dic : Demba Ngom, frère de Farba Ngom, placé en garde à vue

L’étau se resserre autour de l’entourage de Farba Ngom. Son frère, Demba Ngom, a été interpellé hier mercredi par les éléments de la Division des investigations criminelles (DIC), dans le cadre d’une enquête liée au rapport de la Cellule nationale de traitement des informations financières (CENTIF).

Selon des sources proches du dossier, l’arrestation s’est faite sous la supervision d’une délégation judiciaire agissant sur mandat du doyen des juges d’instruction financier. Demba Ngom est actuellement en garde à vue et pourrait être présenté dans les prochaines heures devant le pôle judiciaire spécialisé dans les affaires économiques et financières.

Cette procédure s’inscrit dans un cadre plus large d’investigations portant sur de présumées irrégularités financières révélées par la CENTIF. L’organisme avait récemment transmis plusieurs dossiers aux autorités judiciaires, mettant en cause des circuits suspects de mouvements de fonds.

Il est important de rappeler que Farba Ngom, figure politique influente de l’ancien régime et ancien maire d’Agnam, est lui-même en détention provisoire dans une affaire retentissante impliquant 125 milliards de francs CFA. La mise en cause de son frère dans une affaire connexe ne fait qu’alimenter les spéculations sur l’étendue du réseau et la nature des montages financiers en cause.

L’enquête suit son cours, et de nouvelles interpellations ne sont pas à exclure, à mesure que les investigations se poursuivent.

Conseil constitutionnel : Mouhamadou Bachir Sèye intègre le collège des sept sages

Le Conseil constitutionnel du Sénégal compte un nouveau membre en la personne du magistrat Mouhamadou Bachir Sèye, nommé en remplacement de Mouhamadou Diawara dont le mandat est arrivé à terme en décembre 2024. Sa désignation marque l’entrée d’une figure respectée mais discrète de la magistrature sénégalaise dans l’une des institutions les plus sensibles de la République.

Avec cette nomination, Mouhamadou Bachir Sèye rejoint le collège des « sept sages », organe chargé de veiller à la régularité des élections nationales et à la conformité des lois avec la Constitution. En vertu des textes en vigueur, son mandat s’étendra sur une durée de six ans, non renouvelable.

Magistrat de carrière, il est réputé dans les milieux judiciaires pour sa rigueur intellectuelle, sa probité et sa maîtrise des textes juridiques. S’il reste peu connu du grand public, il jouit d’un grand respect au sein de la profession, notamment pour ses prises de position mesurées et son attachement à l’indépendance de la justice.

Cette arrivée intervient dans un contexte politique encore marqué par les débats sur les institutions, leur impartialité et leur rôle dans la consolidation démocratique. Le Conseil constitutionnel, souvent sollicité lors des crises politiques ou des périodes électorales, reste un pilier essentiel dans l’architecture juridique du pays.

La désignation de Mouhamadou Bachir Sèye est ainsi scrutée de près, tant par les acteurs politiques que par les défenseurs de l’État de droit. Elle pourrait également permettre d’insuffler un nouvel élan à une institution parfois critiquée pour son manque de renouvellement ou pour son opacité.

À présent, le collège est de nouveau au complet. Les prochains mois, notamment en vue des éventuelles réformes constitutionnelles ou des scrutins à venir, permettront d’observer les premiers pas de Mouhamadou Bachir Sèye dans ce cercle restreint, où chaque avis et chaque décision peut peser lourd dans la vie démocratique du Sénégal.

Rejet de la loi dite « interprétative »: une éclatante victoire de l’opposition parlementaire contre la tentative pastéfienne d’instrumentalisation du droit

La décision rendue le mercredi 23/04/2025 par le Conseil constitutionnel marque une étape déterminante dans la vie démocratique de notre nation.

Par son rejet de la loi dite « interprétative » de l’amnistie, la haute juridiction a reconnu le bien-fondé du recours introduit par l’opposition parlementaire – en particulier les députés du groupe Takku Wallu, les non-inscrits dont ceux de Jamm Ak Njariñ – qui ont, dans un élan unitaire, porté cette cause avec fermeté et responsabilité.
Nous nous réjouissons de cette victoire, non pour des considérations partisanes, mais parce qu’elle consacre le primauté du droit sur la volonté politique du moment, et rappelle à la majorité mécanique que nul n’est au-dessus des lois.
Il est salutaire de rappeler que la loi d’amnistie initiale, à l’origine du débat, a permis à plusieurs acteurs politiques, dont les actuels dirigeants, de recouvrer la liberté et de participer à l’élection présidentielle qui les a portés au pouvoir. Tenter, aujourd’hui, d’en restreindre la portée par une lecture opportuniste, après en avoir pleinement bénéficié, est une manœuvre dont le caractère arbitraire a été justement invalidé.
Lors des débats parlementaires, nos députés avaient soulevé de nombreuses irrégularités, tant sur le fond que sur la procédure. Ils avaient refusé de cautionner ce texte en votant contre. Ce rejet par le Conseil constitutionnel vient donc confirmer la solidité de leur position et la légitimité de leur vigilance institutionnelle.
Mais pendant que la justice constitutionnelle rend sa decision, le pouvoir cherche à détourner l’attention sur cette déconvenue en lançant une offensive d’un autre ordre : celle de la stigmatisation politique par voie judiciaire. C’est dans ce cadre que des anciens Ministres dont notre camarade Mme Ndeye Saly Diop Dieng, se voient injustement pris pour cible, sur la base d’allégations suspectes liées à la gestion des fonds COVID-19.
La Nouvelle Responsabilité tient à lui exprimer son soutien total et sa solidarité agissante. Femme de conviction, de probité et de rigueur, elle saura faire face à cette épreuve avec l’engagement et la clarté qui la caractérisent.
Nous dénonçons avec gravité la logique perverse qui consiste à faire de la justice un outil de règlement de comptes, visant à taire les voix libres, et à intimider celles qui refusent de s’aligner. Ce type de gouvernance, loin d’honorer les tenants du pouvoir, érode la confiance du peuple.

Le Sénégal mérite mieux dans le contexte actuel que des représailles politiques. Il mérite une gouvernance à la hauteur de ses défis socio-économiques.

Ce mercredi 23/04, l’opposition parlementaire a tenu son rôle, le droit a triomphé et le Pastef l’a appris à ses depends.

Le combat continue pour défendre, sans relâche, l’essentiel : la République, la Justice et les Libertés.

Fait à Dakar,
Le 23/04/2025
La Nouvelle Responsabilité

Haute Cour de justice : Ismaïla Madior Fall rejette les accusations et parle de “règlements de comptes”

Inscrit sur la liste des cinq anciens ministres appelés à comparaître devant la Haute Cour de justice, Ismaïla Madior Fall, ex-ministre de la Justice sous Macky Sall, sort de son silence. Dans une déclaration accordée au journal Le Témoin, l’ancien Garde des Sceaux se dit “pleinement surpris” par sa mise en cause et soupçonne des motivations politiques derrière cette décision.

« Je ne comprends pas que mon nom soit associé à la requête du ministre de la Justice pour une traduction devant la Haute Cour. Je suis pleinement surpris, et je soupçonne que des gens veulent s’adonner à des règlements de comptes à mon endroit », a-t-il déclaré.

L’affaire fait grand bruit dans un contexte où les nouvelles autorités ont enclenché un vaste processus de reddition des comptes, notamment sur la gestion des fonds publics sous le régime précédent. Contrairement à ses collègues visés dans le dossier du fonds Force Covid-19, Ismaïla Madior Fall est poursuivi pour des faits présumés de corruption survenus durant son passage à la tête du ministère de la Justice.

Le journal Libération révèle que le dossier s’appuie sur une confession détaillée d’un entrepreneur, corroborée par des éléments fournis par le directeur des constructions des Palais de justice. Ces témoignages évoqueraient des malversations autour de marchés publics liés aux infrastructures judiciaires.

La réaction de l’ancien ministre intervient alors que la mise en place de la commission ad hoc à l’Assemblée nationale est prévue pour ce vendredi, en prélude à une plénière de ratification le lundi 28 avril. L’enjeu dépasse le seul cas Ismaïla Madior Fall : il s’agit d’un test de crédibilité pour la Haute Cour de justice et pour l’engagement du pouvoir actuel à assainir la gouvernance.

Loi d’amnistie : Aïssata Tall Sall tacle les « docteurs Diafoirus du droit » et salue la décision du Conseil constitutionnel

La décision du Conseil constitutionnel de rejeter la loi interprétative d’amnistie continue de faire réagir la classe politique. Aïssata Tall Sall, présidente du groupe parlementaire Takku Wallu et ancienne ministre de la Justice, a pris la parole sur sa page Facebook pour livrer une réaction cinglante et sans concession.

Dans un ton à la fois juridique et satirique, elle s’en prend aux interprétations divergentes de la loi émanant de certains juristes et analystes. « La justice n’est pas un jeu de Lambi Golo ! », lance-t-elle, dénonçant les « docteurs Diafoirus du droit » qui, selon elle, ont tenté de manipuler le débat à leur guise.

Un rappel à l’ordre académique

Elle affirme que le Conseil constitutionnel a joué son rôle avec rigueur, en ramenant « tranquillement » les juristes partisans « à l’amphithéâtre ». Une façon pour l’ancienne garde des Sceaux de souligner le caractère didactique de la décision, qu’elle considère comme une leçon de droit autant qu’un acte de justice.

Dans son message, elle n’épargne pas ceux qui persistent à remettre en cause la décision du Conseil : « Errare humanum est, perseverare diabolicum », cite-t-elle en latin, insistant sur le danger de l’entêtement idéologique face à une institution qui a tranché en toute légitimité.

Une posture assumée

Avec ce message, Aïssata Tall Sall affirme sa position dans le débat national, tout en réaffirmant son attachement à un droit rigoureux, fondé sur les principes de l’État de droit et non sur les interprétations politiques. Sa sortie ajoute une dimension supplémentaire à une affaire qui cristallise les tensions entre droit, politique et mémoire collective.

Fonds Covid-19 : l’Unacois Jappo alerte sur les dérives dans la gestion du dossier

L’Union nationale des commerçants et industriels du Sénégal (Unacois Jappo) tiendra une conférence de presse ce jeudi à 16 heures, dans un contexte tendu marqué par les retombées judiciaires de la gestion des fonds force Covid-19. L’organisation entend livrer sa lecture sur les irrégularités révélées dans l’utilisation de ces fonds, mais aussi tirer la sonnette d’alarme sur la situation économique nationale, qu’elle juge préoccupante.

Cette sortie intervient au moment où l’enquête judiciaire s’accélère avec plusieurs interpellations dans le cadre de l’importation de riz financée par lesdits fonds, dont celles de Rayan Hachem et Moustapha Ndiaye. Selon l’Unacois Jappo, le traitement de cette affaire souffre d’un manque d’équité, et pourrait engendrer de graves répercussions sur le secteur privé.

Dans un communiqué préliminaire, l’organisation avertit contre les « dégâts collatéraux » susceptibles de compromettre la stabilité des circuits de distribution, menaçant d’affecter les commerçants, les opérateurs économiques, mais aussi les consommateurs. L’Unacois met en garde contre un climat de suspicion généralisée qui pourrait dissuader les investissements et freiner la relance économique post-Covid.

Tout en réaffirmant son attachement à la transparence, l’organisation commerciale réclame une gestion responsable et équilibrée de cette crise. Elle souhaite à travers cette conférence clarifier sa position, rectifier certains faits et préserver la confiance dans l’économie nationale.

Rejet de la loi interprétative d’amnistie : Alioune Tine salue une « bonne décision » du Conseil constitutionnel

Le Conseil constitutionnel a rendu, ce mercredi 23 avril 2025, une décision qui marque un tournant dans le débat national sur l’amnistie. La haute juridiction a jugé la loi n° 08/2025, interprétative de la loi d’amnistie votée par l’Assemblée nationale le 2 avril, non conforme à la Constitution.

Réagissant rapidement sur son compte X (anciennement Twitter), Alioune Tine, fondateur du think tank AfricaJom Center et défenseur des droits humains, a salué ce qu’il considère comme une victoire pour l’État de droit au Sénégal. « Le Conseil Constitutionnel a pris une bonne décision », écrit-il, en soulignant qu’elle renforce la démocratie sénégalaise et confirme la réputation du pays en tant qu’« exception démocratique ».

Dans son message, M. Tine insiste sur le fait que cette décision s’aligne avec les recommandations d’un rapport conjoint publié par le laboratoire de l’État de droit de l’Université de Stanford et AfricaJom Center. Ce rapport rappelle que la loi d’amnistie ne saurait couvrir les crimes internationaux, les exécutions extrajudiciaires, la torture ou les violations graves des droits humains, ni empêcher chaque citoyen de saisir la justice.

L’activiste met également en garde contre la politisation excessive des événements de 2021 à 2024, dénonçant un climat de déni et de refoulement. Il appelle à un véritable processus de vérité, de justice, puis de réconciliation nationale, estimant que c’est le seul chemin pour guérir durablement les blessures du passé.

Enfin, Alioune Tine rend hommage aux magistrats sénégalais qui, selon lui, s’émancipent progressivement de l’influence de l’exécutif, contribuant ainsi à l’enracinement d’une justice indépendante.

Haute Cour de justice : Ismaila Madior Fall visé par une affaire de corruption présumée

L’ancien ministre de la Justice, Ismaila Madior Fall, figure parmi les cinq anciens ministres mis en accusation devant la Haute Cour de justice. La décision a été prise à l’issue d’une réunion du bureau de l’Assemblée nationale tenue mercredi, marquant un tournant inattendu dans ce qui s’annonce comme l’un des plus grands procès politico-judiciaires de l’après-régime Sall.

Contrairement à ses anciens collègues – Ndeye Saly Diop Dieng, Sophie Gladima, Moustapha Diop et Mansour Faye – poursuivis dans l’affaire des fonds de la « Force Covid-19 », Ismaila Madior Fall est visé pour des faits présumés de corruption commis alors qu’il occupait le poste de Garde des Sceaux.

Selon les révélations du journal Libération, le dossier s’appuie sur la confession détaillée d’un entrepreneur, corroborée par des déclarations du directeur des constructions des Palais de justice. Ces témoignages auraient permis aux enquêteurs de remonter une chaîne de présumés avantages indus perçus en marge de marchés publics liés à l’infrastructure judiciaire.

La procédure suit désormais son cours institutionnel. Une séance plénière est prévue ce vendredi pour la mise en place d’une commission ad hoc chargée d’examiner les dossiers des cinq anciens ministres. Cette commission devra ensuite présenter ses conclusions à l’Assemblée, où une plénière de ratification est programmée pour le lundi 28 avril à 10 h.

Cette affaire relance le débat sur l’impunité des gouvernants et la capacité des institutions à juger des responsables politiques de haut niveau. La Haute Cour de justice, organe exceptionnel activé dans les cas de fautes graves commises par des ministres en fonction, est appelée à jouer pleinement son rôle dans le respect des principes de transparence et d’équité.

Le Dakarois Quotidien & Le Dakarois Sports N°450 – 24/04/2025

🔴 REJET DE LA LOI INTERPRÉTATIVE PORTANT AMNISTIE : UNE RUSE POLITIQUE ?

🔴 AFROBASKET FÉMININ 2025 : TIRAGE AU SORT AVANTAGEUX POUR LES « LIONNES »
🔴 SÉRIE A / BLESSURE : FIN DE SAISON POUR ASSANE DIAO

Loi interprétative retoquée : l’APR salue une décision « sage » et accuse le régime de dérive autoritaire

Le rejet de la loi interprétative de la loi d’amnistie par le Conseil constitutionnel continue de susciter des réactions à travers le spectre politique sénégalais. Ce mercredi 23 avril 2025, c’est au tour de l’Alliance Pour la République (APR) de se prononcer, à travers un communiqué publié par son Secrétariat Exécutif National. Le parti fondé par Macky Sall se félicite de cette décision, tout en dénonçant avec virulence ce qu’il considère comme les dérives d’un pouvoir en perte de repères.

Dans son communiqué, l’APR qualifie la décision du Conseil constitutionnel de « sage » et félicite les parlementaires à l’origine du recours. Le parti n’y va pas de main morte à l’encontre de la majorité actuelle : il parle d’une « loi scélérate » portée par une « majorité mécanique de députés godillots », désormais désavouée « de manière cinglante » par la plus haute juridiction du pays.

Selon l’APR, cette invalidation représente un rappel sévère à l’ordre adressé au président Bassirou Diomaye Faye, à son Premier ministre Ousmane Sonko, ainsi qu’à l’ensemble des députés de la mouvance présidentielle. Pour le parti d’opposition, ce rejet met en lumière « les méthodes cavalières » d’un pouvoir qui gouverne, selon lui, sans respect des règles républicaines.

L’APR va plus loin en accusant le régime d’user de « manipulations institutionnelles » et d’amateurisme dans la gestion de l’État. Le parti appelle les autorités à se soumettre sans condition à la décision du Conseil constitutionnel, rappelant qu’elle « n’est susceptible d’aucun recours et s’impose à tous ». Le communiqué exhorte également le peuple sénégalais à « rester debout » et à « faire face à toute tentative de passage en force », en dénonçant ce qu’il perçoit comme une dérive autoritaire du régime Sonko-Diomaye.

Sur le terrain judiciaire, l’APR critique ce qu’elle considère être une « pseudo reddition des comptes », qu’elle assimile à un « vilain et vulgaire règlement de comptes politique ». Une formulation qui traduit la défiance du parti vis-à-vis des enquêtes en cours, notamment celles touchant d’anciens responsables du régime précédent. Le parti exige, dans la foulée, la libération immédiate de tous les détenus politiques et d’opinion, qu’il considère comme des victimes de cette justice sélective.

La réaction de l’APR vient s’ajouter à un climat politique déjà très tendu, où la décision du Conseil constitutionnel apparaît comme un point de bascule. Si pour certains, elle renforce l’État de droit, pour d’autres, elle révèle l’intensité des luttes d’interprétation de la loi dans un contexte post-électoral encore fragile.

Décision du Conseil Constitutionnel sur la loi interprétative : Le Groupe Parlementaire Pastef les Patriotes réagit

Le Groupe Parlementaire Pastef les Patriotes a réagi à la décision rendue par le Conseil Constitutionnel ce mercredi 23 avril 2025, qui a invalidé la loi interprétative de la loi d’amnistie. Cette décision a fait l’effet d’une onde de choc sur la scène politique sénégalaise et a suscité de vives réactions tant au sein de la majorité qu’à l’opposition.

Dans un communiqué de presse publié peu après la décision, le groupe parlementaire a exprimé sa satisfaction en soulignant que le verdict allait dans le sens de ses préoccupations. Selon le Conseil Constitutionnel, les crimes tels que l’assassinat, le meurtre, la torture, les actes de barbarie, et les traitements inhumains, cruels ou dégradants sont des crimes imprescriptibles, et ne peuvent en aucun cas être couverts par une loi d’amnistie.

L’argument principal du groupe Pastef les Patriotes repose sur le fait que cette décision confirme leur position de ne jamais laisser impunis les crimes de sang. Ce principe fondamental, selon eux, a été validé par l’instance juridique suprême du pays. Le communiqué précise également que la décision du Conseil Constitutionnel ouvre la voie à toutes les victimes de ces actes odieux, leur permettant désormais de porter plainte contre les responsables directs, mais aussi contre les commanditaires de ces actes.

Le Groupe Parlementaire Pastef a réaffirmé son engagement pour la justice, soulignant que la décision du Conseil Constitutionnel était une victoire pour toutes les victimes des violences politiques survenues entre mars 2021 et février 2024. En accordant aux victimes un droit à réparation, cette décision légitime les démarches de justice pour ceux qui ont souffert des agissements violents.

En outre, Pastef les Patriotes a insisté sur la nécessité pour la justice de tirer toutes les conséquences de cette décision, en toute indépendance. Le groupe parlementaire appelle la justice sénégalaise à agir avec rigueur et impartialité pour garantir que ces crimes ne soient pas seulement condamnés par les textes, mais aussi punis dans la réalité, en permettant ainsi une véritable réparation pour les victimes.

Cette décision du Conseil Constitutionnel est une étape décisive dans le débat politique et judiciaire du pays. Elle met en lumière la tension entre les aspirations à la réconciliation nationale et la nécessité de rendre justice pour les victimes. Le Groupe Parlementaire Pastef les Patriotes se félicite d’avoir vu sa position validée par l’instance constitutionnelle, et maintient sa ligne de conduite sur la justice et l’équité.

Cependant, la question de la réconciliation reste un sujet épineux. Bien que la décision offre une nouvelle perspective pour les victimes, il est évident que les tensions entre les différentes forces politiques du pays ne s’apaiseront pas immédiatement. Pour les partisans de Pastef, la bataille pour la justice continue, et la réconciliation nationale ne pourra se faire que dans le respect des principes de vérité, de justice et de réparation.

En conclusion, cette décision marque un tournant dans le traitement des crimes politiques au Sénégal. Le Groupe Parlementaire Pastef les Patriotes a non seulement remporté une victoire légale, mais a également redonné de l’espoir aux victimes de violences, en leur offrant une voie légale pour réclamer réparation.

La justice devra désormais suivre ce chemin tracé par le Conseil Constitutionnel, en veillant à ce que l’équité et le droit prévalent, au-delà des jeux politiques.

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