Une vaste enquête sur un réseau de blanchiment de capitaux de 125 milliards de FCFA au Sénégal

Le Parquet du Pool judiciaire financier a annoncé, le 12 janvier 2025, l’ouverture d’une enquête d’envergure visant des activités financières illicites impliquant plusieurs individus. Cette initiative découle de rapports accablants transmis par la Cellule Nationale de Traitement des Informations Financières (CENTIF), qui mettent en lumière des mécanismes sophistiqués de blanchiment de capitaux.

Selon les premières conclusions des investigations, des sociétés écrans auraient été utilisées pour effectuer des transactions suspectes, dont le montant provisoire dépasse les 125 milliards de FCFA. Ces pratiques, décrites comme extrêmement élaborées, incluent des techniques avancées visant à dissimuler l’origine des fonds, rendant leur traçabilité difficile.

Les infractions présumées relèvent de la loi n°2024-08 relative au blanchiment de capitaux et au financement du terrorisme. Parmi les charges retenues figurent l’association de malfaiteurs, le blanchiment de capitaux, l’escroquerie portant sur les deniers publics, la corruption, le trafic d’influence et l’abus de biens sociaux.

Le Procureur de la République financier, El Hadji Alioune Abdoulaye Sylla, a déclaré que cette enquête marque une étape décisive dans la lutte contre la criminalité économique et financière au Sénégal. “Notre objectif est clair : démanteler ces réseaux criminels et traduire devant la justice les responsables de ces actes préjudiciables à l’économie nationale,” a-t-il affirmé.

Cette enquête s’inscrit dans le cadre des engagements du Sénégal à renforcer la transparence financière et à lutter contre la criminalité économique. La CENTIF, qui joue un rôle clé dans la détection des flux financiers suspects, a contribué à révéler ces opérations frauduleuses, soulignant l’efficacité croissante des mécanismes de surveillance.

Les sommes en jeu – dépassant les 125 milliards de FCFA – révèlent l’ampleur des dégâts causés par ces activités criminelles. Ces fonds, potentiellement détournés, auraient pu être alloués à des secteurs vitaux tels que la santé, l’éducation ou les infrastructures publiques.

Cette affaire est suivie de près par les autorités, les organisations de la société civile et la population, qui attendent des sanctions exemplaires contre les coupables. Elle constitue un test important pour le système judiciaire sénégalais et pour l’efficacité des réformes entreprises dans la lutte contre la corruption.

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