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UMOA-TITRES / DETTE PUBLIQUE : Le Sénégal dépendant des investisseurs ivoiriens ?

Dans un contexte de fortes tensions budgétaires, le Sénégal poursuit son recours au marché financier régional UMOA-Titres pour assurer la couverture de ses besoins de financement. Cependant, les récentes opérations d’adjudication mettent en évidence une dépendance croissante vis-à-vis d’un groupe restreint d’investisseurs, au premier rang desquels figurent les Ivoiriens.
En effet, à l’occasion de deux émissions d’obligations assimilables du Trésor (OAT), les 26 et 30 mai 2025, la Côte d’Ivoire s’est affirmée comme le principal pourvoyeur de fonds en faveur de la dette sénégalaise.
Le 30 mai, alors que le Trésor sénégalais ambitionnait de mobiliser 65 milliards F CFA, l’opération a suscité un engouement certain avec des soumissions atteignant 84,77 milliards F CFA. Mais, le montant finalement retenu est de 66,08 milliards F CFA, correspondant à un taux d’absorption de 77,95%. Les investisseurs ivoiriens ont, à eux seuls, contribué à hauteur de 41,96 milliards F CFA, soit près de 64 % des fonds levés, contre plus de 24,089 milliards F CFA pour les investisseurs sénégalais, et une participation marginale du Bénin (28,2 millions F CFA).
Quelques jours auparavant, le 26 mai, une émission de 196,8 milliards F CFA sur une maturité de trois ans, assortie d’un taux nominal de 6,30%, avait également été bien accueillie par le marché, avec un taux de couverture de 107%. Là encore, la Côte d’Ivoire a représenté plus de 60% de la demande, confirmant la place centrale des investisseurs ivoiriens dans la dynamique de souscription des titres publics sénégalais.
Si cette participation active des investisseurs ivoiriens traduit une certaine confiance envers la signature sénégalaise, elle révèle en filigrane une concentration inquiétante de la demande.
Il se trouve que la discrétion, voire l’absence quasi-totale des autres pays de l’UEMOA, notamment le Burkina Faso ou encore le Niger, mérite de s’interroger sur la capacité du Sénégal à élargir et diversifier sa base d’investisseurs régionaux.
Une situation qui pourrait se comprendre avec les révélations des nouvelles autorités sénégalaises sur l’existence d’une « dette cachée »évaluée à 7 milliards de dollars, soit 4 500 milliards F CFA. Des éléments qui ont contribué à la dégradation de la note souveraine du Sénégal par Moody’s et S&P Global Ratings, ainsi que la suspension temporaire de l’appui financier du Fonds monétaire international (FMI).
En outre, le 16 mai dernier, sur un montant de 44 milliards F CFA, les dernières émissions à moyen terme, proposées à des rendements élevés, jusqu’à 7,95%, attestent également de la prudence croissante des investisseurs.

Le Dakarois


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