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Université Iba Der Thiam de Thiès : 72 heures de grève décrétées par le SAES pour dénoncer des dérives de gouvernance

La Coordination du Syndicat Autonome des Enseignants du Supérieur (SAES) de l’Université Iba Der Thiam de Thiès (UIDT) est montée au créneau ce mercredi 14 mai 2025. Dans un communiqué au ton ferme, le syndicat a annoncé une grève de 72 heures, non renouvelable, du vendredi 16 au lundi 19 mai, en dénonçant une série de dysfonctionnements qu’il qualifie de graves et préjudiciables au bon fonctionnement de l’université.

Le premier point de tension évoqué par le SAES concerne les conséquences du départ de l’École Nationale Supérieure d’Agriculture (ENSA) de l’UIDT, survenu depuis le 1er janvier 2024. Ce retrait a, selon le syndicat, laissé derrière lui un budget conséquent, censé couvrir 31 postes d’enseignants-chercheurs et 47 postes de personnels administratifs, techniques et de service (PATS). Or, à ce jour, déplore la Coordination, aucun recrutement n’a été engagé malgré l’urgence des besoins pédagogiques et administratifs.

Par ailleurs, la Coordination SAES–Thiès a dénoncé l’état qu’elle juge catastrophique des infrastructures pédagogiques et administratives, notamment dans les UFR Santé, Sciences Économiques et Sociales (SES) et Sciences et Technologies (SET). Elle exige, à ce titre, la réalisation d’un audit indépendant pour faire toute la lumière sur l’utilisation effective du budget hérité du départ de l’ENSA.

Autre sujet de discorde : la création d’une nouvelle Unité de Formation et de Recherche (UFR) en Sciences Agronomiques, Agroalimentaires et Environnementales. Le SAES affirme que cette nouvelle entité a été mise en place sans validation du Conseil Académique, en violation flagrante de l’article 20 du décret n°2021-1504 régissant les universités. Pour la Coordination, cette décision est tout simplement « illégale, nulle et non avenue » tant qu’elle ne respecte pas les procédures de gouvernance universitaire.

Le syndicat a également fustigé la prolongation illégale de certains PATS à la retraite, soulignant que de jeunes diplômés qualifiés attendent en vain des opportunités d’emploi. Dans le même esprit, il a dénoncé la coupure arbitraire des primes d’encadrement allouées aux Assistants, certaines jamais versées depuis leur recrutement. Il exige le paiement rétroactif intégral de ces primes.

La tension est montée d’un cran avec l’instauration d’une fouille systématique du personnel, enseignants et administratifs, à l’entrée du campus. Une mesure jugée attentatoire à la liberté individuelle et à la dignité du personnel. La situation a dégénéré ce mercredi 14 mai avec l’agression, selon le syndicat, d’un camarade chargé des revendications par des vigiles au service du Recteur.

Face à cette escalade, la Coordination SAES–Thiès, en accord avec le SUDES, a décrété une grève d’avertissement de 72 heures. Une Assemblée Générale est convoquée dès le vendredi 16 mai pour décider des suites à donner à ce mouvement, qui pourrait marquer un tournant dans les rapports entre les autorités universitaires et les représentants du personnel à l’UIDT.


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