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Diplomatie

Disparitions d’activistes en Guinée : Ousmane Sonko maintient une ligne de non-ingérence mais prône le dialogue discret

En visite officielle en Guinée, le Premier ministre sénégalais Ousmane Sonko a été interpellé ce lundi sur la question sensible des disparitions d’activistes et d’opposants guinéens, notamment Foniké Mengué, Billo Bah et Habib Marouane Camara. Connu pour son franc-parler, le chef du gouvernement sénégalais a cette fois opté pour une posture prudente, affirmant clairement sa position de non-ingérence dans les affaires intérieures des États souverains.

Face aux journalistes, Ousmane Sonko a rappelé la nécessité de respecter les réalités propres à chaque pays, malgré les liens historiques et culturels forts entre le Sénégal et la Guinée. « Quel que soit le niveau de fraternité et d’amitié, les États ont des réalités qu’il faut respecter », a-t-il déclaré, soulignant qu’il n’était pas du rôle des autorités guinéennes de commenter des décisions judiciaires prises à Dakar, et réciproquement.

Prenant exemple sur son propre pays, il a évoqué la situation de certains détenus au Sénégal, parfois qualifiés de prisonniers politiques par des voix critiques, pour illustrer les limites de ce que peut faire un dirigeant étranger. « Aujourd’hui, il y a des gens qui sont arrêtés au Sénégal pour différents délits que certains qualifient de délits politiques. Et ce n’est pas aux autorités guinéennes de venir au Sénégal pour dire ce qu’il faut faire. Je m’abstiendrai, par respect, de venir en Guinée pour dicter aux Guinéens ce qu’ils doivent faire. »

Toutefois, le Premier ministre n’a pas éludé l’importance des droits humains et de la paix dans la sous-région. Il a laissé entendre qu’il pouvait aborder ces sujets délicats dans un cadre confidentiel et respectueux, loin des caméras et des micros : « Si mes relations amicales et fraternelles me le permettent, et si je devais en parler, ce serait en douce, amicalement. Mais je ne viendrai pas ici, dans une conférence de presse, pour dire que j’ai dit ceci ou cela. Je pense que globalement, ça doit se passer comme ça. »

En creux, Ousmane Sonko trace ainsi une ligne diplomatique faite de réserve publique et de dialogue bilatéral discret, misant sur les relations de confiance entre dirigeants pour évoquer les sujets sensibles sans heurter les souverainetés nationales. Une approche mesurée qui reflète sa volonté de renforcer les relations régionales tout en évitant les tensions diplomatiques.


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