Société
APPEL AUX SECOURS DES TRAVAILLEURS DE LA SAVONNERIE SAF INDUSTRIES : Cent soixante-cinq employés au chômage technique
-
par
Le Dakarois
Plus de cent cinquante employés de SAF Industries sont désormais en chômage technique. Ce qui a provoqué une grande colère. Ils dénoncent des irrégularités telles que le détournement de cotisations pour la retraite complémentaire, non versées à l’assureur NSIA depuis 2021, ainsi qu’une mise au chômage technique sans consultation préalable des représentants du personnel, en violation de la Loi.
La pression fiscale continue-t-elle de faire des ravages ? En tout cas, le nombre d’entreprises qui renvoient leurs personnels se multiplie alors qu’il y a un manque crucial d’emplois dans notre pays où l’on compte les investisseurs sur les doigts de la main. La dernière entreprise en date: SAF Industrie. La société SAF met au chômage technique cent soixante-cinq (165) employés. Ce qui a créé une colère noire du personnel.
Ce lundi 12 août, l’ambiance était hostile dans les locaux de l’usine. Devant la porte d’entrée principale, les travailleurs ont brandi des pancartes mentionnant : « détournement des cotisations du personnel par la direction », « retraite complémentaire », « un personnel dévoué et déterminé qui dit non au chômage technique », ou encore « l’entreprise a trahi la confiance de ses employés, mais aussi les lois du travail, tout en créant un environnement toxique au sein de cette structure ».
Les agents de SAF, déterminés à faire entendre leur voix, ont confié leur ras-le-bol au Dakarois Quotidien. « Nous sommes ici pour dénoncer une forfaiture de la part de la direction de SAF Industries. Depuis sa création en 1968, je pense que Saïd Fakhry se retournerait dans sa tombe à cause de l’incompétence de ses héritiers », a fustigé Ismaïla Ndiaye, délégué du personnel, tout en portant un brassard rouge.
M. Ndiaye a précisé que l’article 65 de la loi dispose qu’« aucun employeur ne peut envoyer son employé au chômage technique sans avoir consulté les responsables du personnel car personne parmi eux ne connaît ni la durée ni les indemnités à verser ». C’est d’ailleurs ce qui les a poussés à aller voir les inspecteurs vu que « l’entreprise n’a même pas déposé de préavis. Ce qui constitue un manque de respect envers [eux] ».
Outre ces revendications, s’ajoutent les retraites complémentaires depuis 2021. La direction ne verse plus cette somme à l’assureur NSIA et elle rétorque que cela se fait par tirage au sort. En effet, chaque mois, cinq personnes sont sélectionnées. Cependant, les travailleurs ne veulent plus de cette procédure ; ils souhaitent récupérer leur argent, car « c’est inadmissible que SAF Industries ne verse plus leur argent à la NSIA », ont-il clamé. Par conséquent, ils réclament la totalité de leur dû.
Les employés souhaitent que SAF Industries agisse avec intégrité et respect afin de favoriser un climat de confiance et de collaboration. Par ailleurs, ils estiment que cette industrie ne peut pas, du jour au lendemain, prendre une décision unilatérale concernant 165 employés, qui sont aujourd’hui envoyés au chômage technique sans avoir au préalable discuté avec les délégués du personnel. Cela constitue une violation des lois du travail, selon eux.
À ce propos, les agents de SAF Industries interpellent l’État du Sénégal et demandent une application du slogan « jub, jubal, jubaneti », exigeant un audit au sein de cette structure. Ils revendiquent également le paiement de leurs mois d’arriérés de salaire. Prêts à se battre pour faire valoir leurs droits, ils ont annoncé qu’une plainte sera déposée à l’Inspection du travail.
Fatoumata BA
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