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Candidature du Sénégal à la présidence de la BAD : Seydi Gassama dénonce « une grosse erreur »

La candidature du Sénégal à la présidence de la Banque africaine de développement (BAD) continue de faire débat, notamment après la sortie remarquée de Seydi Gassama, directeur exécutif d’Amnesty International Sénégal. Invité de l’émission Face au Jury sur PressAfrikTV, ce dimanche 1er juin, le défenseur des droits humains n’a pas mâché ses mots. Il a qualifié cette initiative de « grosse erreur », dénonçant une décision mal évaluée sur le plan stratégique et diplomatique.

Seydi Gassama a d’abord rappelé l’historique de la BAD pour démontrer l’improbabilité d’un succès sénégalais dans cette course. Depuis la création de l’institution, seuls huit présidents se sont succédé, et parmi eux, un seul Sénégalais, Babacar Ndiaye, a occupé le poste durant deux mandats pleins. Pour lui, ce précédent ne pouvait justifier une nouvelle ambition aussi rapidement. Cette réalité historique aurait dû dissuader le Sénégal de tenter sa chance à ce moment précis, d’autant plus que les équilibres internes de la banque ne favorisaient pas une telle candidature.

Au-delà de cet aspect, Seydi Gassama a mis en évidence un isolement diplomatique grandissant du Sénégal sur la scène africaine. Il a souligné que certains pays traditionnellement proches n’ont même pas voté en faveur du candidat sénégalais, Amadou Hott. Ce manque de soutien, selon lui, reflète une perte d’influence régionale inquiétante et une dégradation du leadership sénégalais au sein des instances continentales.

L’échec de cette candidature est, selon le militant, symptomatique d’un recul plus large du prestige international du Sénégal. Jadis considéré comme un modèle démocratique sur le continent, le pays semble aujourd’hui avoir perdu de sa superbe. Seydi Gassama a rappelé qu’à une époque, le Sénégal faisait figure d’exception dans un environnement marqué par les dictatures, mais qu’il a depuis stagné pendant que d’autres nations progressaient.

Pour lui, la perte de crédit démocratique à l’interne se répercute à l’externe. Ce déclin, qu’il juge préoccupant, appelle à une remise en question sérieuse. Il plaide pour un sursaut démocratique, seule voie possible, selon lui, pour redonner au Sénégal sa place d’antan sur l’échiquier africain. À ses yeux, il ne s’agit pas seulement de réformer les institutions, mais de restaurer la confiance et la crédibilité du pays aux yeux de ses partenaires africains et internationaux.


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