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Décès tragique de Rebecca Cheptegei : l’athlétisme en deuil face à un féminicide insensé

Jeudi matin, l’athlète ougandaise Rebecca Cheptegei, âgée de 33 ans, est décédée des suites de ses blessures après avoir été immolée par le feu par un homme identifié comme son compagnon. L’acte, survenu quatre jours plus tôt dans l’ouest du Kenya, a suscité une vive émotion dans le monde de l’athlétisme et parmi les associations de défense des droits des femmes, appelant à mettre fin aux féminicides.

Le drame a eu lieu dimanche à Endebess, une localité proche de la frontière ougandaise, où Rebecca Cheptegei vivait avec sa sœur et ses deux filles, âgées de 9 et 11 ans. Le suspect, Dickson Ndiema Marangach, s’est introduit dans la propriété familiale en l’absence de la marathonienne, alors à l’église avec ses enfants. À leur retour, l’homme l’a aspergée d’essence avant de la brûler vive sous les yeux de ses filles, un acte décrit par la police comme la conséquence de « disputes familiales constantes ». Les blessures de Cheptegei, qui couvraient plus de 80 % de son corps, ont entraîné une défaillance de plusieurs organes, malgré les efforts des médecins du Moi Teaching and Referral Hospital (MTRH) à Eldoret.

Cet acte cruel a provoqué une vague d’indignation, tant au Kenya qu’en Ouganda. Donald Rukare, président du Comité olympique ougandais, a condamné “un acte lâche et insensé” et appelé à une action forte contre les violences faites aux femmes. Athletics Kenya, par la voix de son président, a exprimé une profonde tristesse, soulignant la nécessité de combattre la violence sexiste. Njeri Migwi, cofondatrice de l’association kényane Usikimye, a réagi en appelant à mettre fin aux féminicides, rappelant la mémoire de l’athlète en ces mots : « Rebecca Cheptegei est morte. Nous prononçons ton nom du pays des vivants. Repose en paix. »

Joan Chelimo, une athlète d’origine kényane et militante contre la violence sexiste, s’est dite « profondément bouleversée et indignée par cette attaque horrible ». Engagée dans la lutte contre les féminicides via l’association Tirop’s Angels, fondée après le meurtre en 2021 de l’athlète Agnes Tirop, Chelimo a réaffirmé son engagement à sensibiliser et à œuvrer pour un avenir sans violence.

Selon Joseph Cheptegei, père de la marathonienne, l’attaque est liée à un différend foncier concernant la propriété qu’elle avait acquise. « C’est le terrain qu’elle a acheté qui a causé les problèmes », a-t-il affirmé, demandant au gouvernement de prendre en charge la propriété de sa fille ainsi que l’avenir de ses enfants.

Ce drame rappelle tristement d’autres féminicides ayant marqué le monde de l’athlétisme au Kenya. En octobre 2021, la mort violente d’Agnes Tirop, 25 ans, poignardée par son mari, avait déjà bouleversé la communauté sportive. En avril 2022, Damaris Mutua, athlète bahreïnie d’origine kényane, avait elle aussi été tuée par son compagnon à Iten, un lieu emblématique de l’entraînement des athlètes.

Le décès de Rebecca Cheptegei soulève à nouveau des questions pressantes sur la violence domestique et les féminicides, et rappelle la nécessité urgente d’une action collective pour protéger les femmes, en particulier dans les communautés sportives.


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