Suivez-nous

Société

Distribution filmée d’aides financières aux anciens détenus politiques : le Codeps dénonce une atteinte à la dignité humaine

Depuis deux jours, des images largement partagées sur les réseaux sociaux montrent des personnes identifiées comme d’anciens détenus politiques recevant des enveloppes d’argent à l’approche de la Tabaski. Présentée comme un geste de solidarité, cette distribution a pourtant suscité un tollé, notamment du côté du Collectif des ex-détenus politiques et victimes des événements de 2021-2024 (Codeps), qui a vivement réagi pour dénoncer ce qu’il qualifie de « violation des principes de confidentialité et une atteinte grave à la dignité humaine ».

Selon les informations rapportées par Les Échos, après l’annonce du paiement de leurs indemnités par les services compétents de l’État, certains anciens détenus politiques ont été ciblés par une fondation pour recevoir une aide financière en prélude à la fête musulmane. Toutefois, ce qui devait être un acte discret et bienveillant s’est transformé en véritable controverse : la scène de distribution a été filmée, puis largement diffusée sur les réseaux sociaux, exposant au grand public les visages des bénéficiaires.

Dans un communiqué relayé par plusieurs médias, dont Les Échos, le Codeps exprime son profond mécontentement :

« Le Codeps a pris connaissance d’une vidéo diffusée sur les réseaux sociaux, dans laquelle une journaliste bien connue de la place apparaît en train de distribuer des enveloppes d’argent à des personnes se présentant comme d’anciens détenus politiques », déplore le collectif.

Le ton du communiqué est sans équivoque : le collectif condamne avec la plus grande fermeté ces méthodes qu’il considère comme contraires aux principes fondamentaux de confidentialité et de respect de la dignité humaine.

« Ces principes, rappelle le Codeps, représentent non seulement un droit inaliénable pour les anciens détenus politiques, mais aussi un devoir moral pour toute personne agissant de bonne foi, en conformité avec les normes éthiques en vigueur. »

Le collectif insiste sur le fait que la précarité économique de certains de ses membres, souvent aggravée par de longues détentions arbitraires, ne doit jamais justifier des pratiques qu’il qualifie d’humiliantes.

« Nous condamnons avec la plus vive énergie toutes pratiques dégradantes qui, loin d’honorer ces vaillants combattants de la liberté, les réduisent à de simples figurants d’une mise en scène humiliante. »

Si le Codeps reconnaît et salue l’élan de solidarité dont certaines personnalités ou structures peuvent faire preuve, il appelle cependant à ce que ces gestes soient accomplis dans le respect total de la dignité humaine des bénéficiaires.

« La solidarité véritable ne saurait se conjuguer avec la recherche de visibilité publique, encore moins avec des pratiques de communication jugées indécentes », conclut le collectif.


En savoir plus sur LE DAKAROIS

Subscribe to get the latest posts sent to your email.

Cliquez pour commenter

Laisser une réponse

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Publicité
Publicité

Facebook

BUZZ

À voir

Plus dans Société

En savoir plus sur LE DAKAROIS

Abonnez-vous pour poursuivre la lecture et avoir accès à l’ensemble des archives.

Poursuivre la lecture