Suivez-nous

Société

Signature d’un pacte de stabilité sociale avec l’État : le SELS dénonce son exclusion et alerte sur les risques de tensions

Le Syndicat des enseignants libres du Sénégal (SELS) a exprimé son indignation face à son exclusion des discussions relatives à la signature d’un pacte de stabilité sociale entre le gouvernement et les centrales syndicales. Alors que les autorités cherchent à instaurer un climat apaisé dans le secteur éducatif, le SELS estime que plusieurs préoccupations majeures des enseignants ne sont pas prises en compte dans les négociations en cours.

L’annonce de la mise en place de ce pacte a été un choc pour les responsables du SELS, qui regrettent de ne pas avoir été conviés aux concertations préliminaires. « Nous avons été mis devant le fait accompli », a dénoncé Amidou Diedhiou, secrétaire général du syndicat, au micro d’iRadio. Pour le SELS, l’absence de consultation des acteurs directement concernés affaiblit la légitimité du protocole en préparation. Le syndicat rappelle que l’inclusivité et le dialogue social sont essentiels pour parvenir à un accord durable et équilibré dans le secteur de l’éducation.

Au-delà de son exclusion des discussions, le SELS pointe du doigt l’absence de plusieurs dossiers clés dans le projet de pacte. Selon Amidou Diedhiou, plusieurs problèmes persistants doivent être résolus en priorité avant toute signature. La lenteur administrative reste un frein majeur à la progression de carrière de nombreux enseignants et affecte leur motivation. La question des enseignants décisionnaires, qui attendent toujours une intégration dans la fonction publique, n’a toujours pas été réglée. Le budget des établissements scolaires demeure insuffisant pour assurer un cadre d’apprentissage optimal. La formation des chargés de cours nécessite d’être renforcée pour garantir un enseignement de qualité. Enfin, l’augmentation de l’âge de la retraite à 65 ans suscite encore des interrogations et divise le corps enseignant.

« Nous ne pouvons pas signer un protocole qui ne prend pas en compte ces réalités. Il faut des solutions concrètes avant de parler de stabilité sociale », insiste M. Diedhiou.

Face à cette situation, le SELS prévient qu’il ne se sentira pas engagé par un protocole signé en son absence. « Si l’accord ne reflète pas les préoccupations des enseignants, nous prendrons toutes nos responsabilités pour défendre nos intérêts », menace le syndicat. Le SELS estime que cette approche risque d’engendrer de nouvelles tensions dans le secteur éducatif, au lieu de garantir la paix sociale recherchée par le gouvernement. Il appelle donc les autorités à reprendre les discussions avec l’ensemble des syndicats, afin d’éviter un blocage qui pourrait perturber la fin de l’année scolaire.

Le pacte de stabilité sociale voulu par le gouvernement vise à pacifier les relations entre l’État et les partenaires sociaux dans plusieurs secteurs clés, dont l’éducation. Toutefois, sans un consensus élargi, cet accord pourrait être perçu comme un engagement unilatéral et donc difficile à appliquer sur le terrain. Pour de nombreux observateurs, l’exclusion d’un syndicat aussi influent que le SELS constitue un risque majeur pour la réussite de cette initiative. La balle est désormais dans le camp du gouvernement, qui devra décider s’il maintient son agenda actuel ou s’il ouvre la porte à un dialogue élargi pour une solution plus consensuelle.


En savoir plus sur LE DAKAROIS

Subscribe to get the latest posts sent to your email.

Cliquez pour commenter

Laisser une réponse

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Publicité
Publicité

Facebook

BUZZ

À voir

Plus dans Société

En savoir plus sur LE DAKAROIS

Abonnez-vous pour poursuivre la lecture et avoir accès à l’ensemble des archives.

Poursuivre la lecture