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Diplomatie religieuse : le “vivre ensemble” sénégalais cité en exemple en Israël et au Vatican

Une mission composée de représentants religieux, de responsables de foyers religieux et de membres de la communauté universitaire, conduite par le Khalife général de Bambilor, s’est rendue au Vatican et en Israël dans le cadre de la promotion de la diplomatie religieuse. Une occasion pour la délégation de mettre en valeur le caractère inclusif et global de cette initiative.

Au Vatican, des échanges fructueux ont eu lieu avec Monseigneur Paul Gallagher, numéro deux du Saint-Siège, ainsi qu’avec le Cardinal Koovakad. En Israël, le Khalife et sa délégation ont été reçus par le vice-ministre des Affaires étrangères et le Président israélien, Isaac Herzog, selon Bachir Mbengue, assistant du Khalife de Bambilor.

Ce dernier a rappelé que le Khalife œuvre depuis toujours pour une fraternité religieuse et humaine : « Il a organisé plusieurs événements visant à promouvoir non seulement le dialogue interreligieux, mais surtout la coexistence harmonieuse. Aujourd’hui, cette entente est symbolisée par la présence de toutes les confessions musulmanes du Sénégal : les familles tidianes de Tivaouane, de Thiénaba, de l’Omarienne, ainsi que la communauté mouride. Le Sénégal est également représenté par sa communauté chrétienne, avec la participation du Père Zacharie de la congrégation des Spiritains et du Père Alphonse Ndour. Cela démontre le travail remarquable du Khalife pour valoriser l’exception sénégalaise, ce modèle unique de coexistence pacifique entre chrétiens, musulmans et autorités. »

Selon lui, depuis plusieurs années, les tournées diplomatiques du Khalife, en Asie et aux États-Unis, commencent systématiquement par une visite au Vatican, notamment au Dicastère pour le dialogue interreligieux, l’équivalent d’un ministère chargé de ces questions. « Depuis 3 à 5 ans, le Khalife y est accueilli chaleureusement et le dialogue interreligieux y est au cœur des échanges », a-t-il souligné.

Pour instaurer la paix, a-t-il ajouté, il est nécessaire que les chefs religieux, toutes confessions confondues, se donnent la main et dialoguent : « C’est cela la diplomatie religieuse. »

C’est dans ce même esprit qu’a eu lieu une audience avec le Pape François, à qui le Khalife a souhaité un prompt rétablissement. L’audience, sollicitée par le Khalife non pas pour sa personne mais au nom des communautés musulmane et chrétienne du Sénégal, a été marquée par un geste fort : le Khalife a symboliquement offert au Pape un “Tingadé”, un chapeau peulh. « Le Khalife a expliqué au Pape que, chez nous au Sénégal, musulmans et chrétiens vivent en harmonie, partageant même parfois des cimetières communs », a précisé Bachir Mbengue.

À l’issue de cette audience, le Pape a exprimé le souhait de voir toutes les communautés représentées, ce que le Khalife a respecté en invitant les différents Khalifes généraux du Sénégal, ainsi que ce qu’il appelle « le Khalife général des chrétiens ». Chaque autorité religieuse a ainsi désigné un plénipotentiaire pour prendre part à cette rencontre historique.

Le maire de Bambilor, présent dans la délégation, s’est félicité d’avoir pris part à cette mission : « C’est un honneur, en tant que collectivité territoriale, d’accompagner la vision du Khalife. Le Khalife dépasse Bambilor, mais nous, habitants de la commune, devons être les premiers à porter ce dialogue interreligieux. »

Pour sa part, le Père Zacharie Guirane Dione, provincial des Spiritains, a salué le modèle sénégalais de cohésion : « Le Sénégal a quelque chose d’unique à offrir au monde : son vivre ensemble. Le Khalife aime le dire : il ne s’agit plus simplement de dialogue interreligieux, mais de vivre ensemble. C’est une culture héritée de nos ancêtres. Monseigneur Gallagher l’a rappelé en évoquant le Cardinal Thiandoum. Des figures comme Serigne Ahmadou Bamba ou Serigne Abdoul Aziz Sy ont œuvré dans ce sens dès l’époque coloniale. »

Il s’est également réjoui des échanges intellectuels durant cette mission, notamment la visite au PISAI (Institut pontifical d’études arabes et d’islamologie), un centre académique dédié à l’étude de l’islam et de la langue arabe. « Là-bas, prêtres et religieux chrétiens apprennent l’islam et l’arabe. Cela favorise une meilleure compréhension mutuelle et une transmission fidèle des valeurs de paix de l’islam », a-t-il conclu.

La conférence de presse a aussi permis d’annoncer les préparatifs d’un Colloque International sur la diplomatie religieuse, prévu en avril prochain à Dakar. Selon Dr Demba Thiléle Diallo, enseignant-chercheur, ce projet bénéficie du soutien du Vatican et d’Israël. « Il s’agit d’un partenariat académique visant à former une nouvelle génération de leaders interreligieux. »

Il a précisé que ce colloque marquera une étape importante pour structurer, sur le plan épistémologique, cette discipline émergente : « Ce travail repose sur une réflexion approfondie menée par une équipe d’universitaires. Les déplacements du Khalife sont guidés par une stratégie bien pensée. »

Enfin, il a lancé un appel : « Cette mission ne pourra réussir sans l’implication des populations de Bambilor, mais aussi de tous les Sénégalais. »


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